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Plan Canopée : le vaste projet de végétalisation de Strasbourg a été voté

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C’est la rentrée de toutes les classes cette semaine. Avant celle des élèves aujourd’hui, c’étaient celles nos femmes et hommes politiques, qui ont retrouvé les bancs du conseil municipal. Alors qu’est-ce que ça a donné, avec quelques sujets particulièrement brûlants à traiter, et une opposition qui avait à coeur de montrer qu’elle n’était pas là pour faire de la figuration ? On vous en a fait un petit résumé.

Le conseil municipal en cinq minutes, tram compris

Pas le temps de niaiser, votre tram arrive et vous êtes pressés ? Voici les quelques points à retenir de ce conseil municipal long comme un jour sans pain.

  • Le Plan Canopée consistera à planter 1 000 arbres par an, jusqu’à l’horizon 2030, ainsi de développer la place de l’arbre dans la ville, autour de quatre grands axes : préserver le patrimoine arboré, le développer, soutenir la recherche et le développement et enfin inciter au développement de la canopée dans le privé.
  • L’intérêt est de repenser la ville dans la nature, et non plus la nature en ville. En d’autres mots moins communicants : planter des arbres doit être le début d’une politique qui s’axera autour de la neutralité carbone et d’un urbanisme qui sera pensé autour de la nature.
  • Jeanne Barseghian sera à l’Assemblée générale de la SERS, qui s’occupe des travaux de la Manufacture des tabacs, mais aussi sur la commission Archipel, le quartier d’affaires du Wacken. Clairement, elle veut être présente dans le développement des gros projets immobiliers et urbains.

Pour revoir le conseil municipal du lundi 31 août, c’est par là que ça se passe.

Le plan Canopée : repenser la ville dans la nature

Planter des arbres là où le minéral est roi

C’était un peu la grande attente de ce conseil municipal de rentrée. On vous en parlait un peu ici, le plan Canopée est une grande ambition de Jeanne Barseghian. Concrètement, il s’agira de planter 10 000 arbres. Plus généralement, il s’agira surtout de repenser la place de la nature en ville, ou comme l’a bien tourné Marc Hoffsess, adjoint chargé de la transformation écologique du territoire, “la place de la ville dans la nature”.

C’est Suzanne Brolly, adjointe chargée de la ville résiliente, qui présente le projet de manière très concise. Dans les quatre grands axes qui sont développés, c’est surtout le deuxième point qui est important, puisqu’il concerne le développement du patrimoine arboré ; en gros, les arbres qu’on va planter et les lieux où l’on va les planter. Le grand ennemi de la mandature sera évidemment le minéral, responsable des îlots de chaleur. L’objectif est donc de planter des arbres au sein des crèches, des écoles, des centres sociaux, des zones en rue… ainsi que dans tous les endroits et quartiers où le minéral est roi, comme l’Elsau, la Meinau ou encore Cronenbourg.

Repenser la place de la ville dans la nature

Bien entendu, Marc Hoffsess revient sur le fait que ce plan n’est qu’une partie d’une plus grande ambition. Cela ne sert à rien de planter des arbres si dans le même temps on continue de construire, une petite manie des dernières mandatures. “Il ne faut pas de greenwashing public, une politique comme telle n’a pas de sens si on continue comme avant l’expansion de la ville ou les aménagements d’autoroute. Pas de carbonewashing non plus, il y a un besoin de cohérence, pour atteindre la neutralité carbone.”

Dès lors, il y a également tout un objectif de développer la végétalisation de la ville avec le privé. Toujours dans une idée de co-concertation, d’échange d’idées et de collégialité, le quatrième axe du plan Canopée vise à mieux intégrer le privé, également au niveau des financements, dans l’objectif très ambitieux de végétaliser la ville.

Une opposition taquine

Cela a souvent été le cas ce lundi 31 août, mais l’opposition a particulièrement été loquace sur le plan Canopée. Cherchant à montrer qu’elle serait là pour surveiller ce plan, et ce même s’ils ont accordé unanimement leur confiance, ses représentants ont été très inspirés en bons mots et petites attaques.

Jean-Philippe Maurer

Jean-Philippe Maurer a par exemple comparé le plan Canopée à un Tour de France en tricycle : “Ça roule, c’est stable mais ça n’avance pas.”. De son côté, Jean-Philippe Vetter, jamais avare en intervention qu’il veut marquante et étrangement silencieux jusqu’alors, s’est permis d’attaquer directement Alain Jund, “un adjoint en béton“, sur son bilan passé au sein des dernières mandatures où il était chargé de l’urbanisme, où Strasbourg a beaucoup construit. Ce dernier a d’ailleurs répliqué en reprenant en substance l’argument : avant de regarder la paille qui est dans mon oeil regarde la poutre qui est dans le tien. La joie des débats municipaux, un combat verbal pour ne rien dire !

En tous les cas, l’opposition a montré qu’elle était clairement capable de faire front uni face à la majorité et elle sera présente lors d’autres grandes décisions, déterminée à jouer un rôle dans les six prochaines années. Il faudra néanmoins que la pertinence et le concret des propos remplace parfois le verbe…

La grande question des nominations à la tête d’entreprises publiques

Deuxième gros point, et on vous en avait parlé au sein d’un article sur ce qu’avait déjà accompli Jeanne Barseghian lors de ses deux premiers mois à la tête de Strasbourg : les nominations au sein des entreprises publiques locales. La décision de Jeanne Barseghian concernant la baisse de ses indemnités avait beaucoup été relayée médiatiquement. Mais ce qui avait été laissé pour compte, c’était la question de présidence d’entreprises publiques alsaciennes (Sociétés d’économie mixtes, SPL…), ce qui pouvait donner lieu à de belles rémunérations annexes, pour elle ou ses adjoints.

Un réel effort est réalisé envers plus de transparence et de sobriété concernant les rémunérations. En effet, ces dernières seront dévoilées en fin d’année par les différents conseils d’administrations, tout en sachant que le plafond des rémunérations est à 18 000 euros annuels, contre 29 000 auparavant. Néanmoins, sans doute un peu entamée après déjà deux heures de débats et de discussions, l’équipe municipale est curieusement passée très vite sur le point des nominations. 16 minutes, pour un sujet important, c’est maigre.

  • Jeanne Barseghian siègera à l’Assemblée générale de la SERS, qui a dirigé les travaux de la Manufacture des tabacs, un des grands chantiers de l’ancienne mandature. Jean Werlen, conseiller municipal, Suzanne Brolly, adjointe chargée de la ville résiliente, Christelle Wieder, adjointe chargée des droits des femmes et de l’égalité des genres mais aussi Catherine Trautmann. Clairement, la SERS est important pour Strasbourg et la municipalité.
  • Pour la SPL des Deux Rives, ce sera Antoine Dubois, conseiller municipal, juriste spécialisé en collectivités locales, qui a travaillé dans le conseil et la banque et qui gère deux cliniques privées non lucratives, qui siègera à l’Assemblée générale des actionnaires. Le conseil d’administration verra Anne-Marie Jean, vice-présidente à l’Eurométropole chargée de l’emploi, formation, économie durable, transition écologique des entreprises, Jean Werlen, Françoise Schaetzel, conseillère municipale déléguée, Anne-Pernelle Richardot, conseillère municipale de la liste Faire Ensemble, et finalement Rébécca Breitman, conseillère municipale d’opposition.
Syamak Agha Babaei, 1er adjoint
  • Pour la Locusem, bras armé de la mairie pour des locations, le représentant de la Ville à l’Assemblée générale sera Syamak Agha Babaei, alors que Benjamin Soulet, adjoint quité territoriale et politique de la ville, Jean Werlen, et Pierre Roth, vice-président de l’Eurométropole en charge de l’ESS, siègeront au conseil d’administration.
  • Pour Parcus, qui gère de nombreux parkings à Strasbourg, ce sera Anne-Marie Jean qui siègera pour la ville à l’Assemblée générale. Et Pierre Ozenne, adjoint en charge des espaces publics partagés, foire et marchés, voiries, sera au conseil d’administration.
  • Pour Samins, qui exploite le Marché-Gare, Joel Steffen siègera à l’Assemblée générale, et Pierre Ozenne, Marc Hoffsess, adjoint chargé de la transformation écologique du territoire, et Antoine Neumann, conseiller municipal délégué, seront au conseil d’administration.
  • À Strasbourg Événements, qui gère le Palais des congrès et le Parc des expositions, Joel Steffen, adjoint chargé du commerce, de l’artisanat et du tourisme sera à l’Assemblée générale. Quant à lui, le conseil de surveillance sera avec Salem Drici, conseiller municipal et Marina Lafay, conseillère municipale déléguée.
  • Le bailleur social Habitation moderne verra Jean Werlen à l’Assemblée générale, tandis qu’au conseil d’administration se trouveront Suzanne Brolly, Lucette Tisserand, conseillère municipale déléguée, Benjamin Soulet, Khadija Ben Annou, conseillère municipale déléguée, Salah Koussa, conseiller municipal délégué, Floriane Varieras, adjointe chargée de la ville inclusive et Rébécca Breitman.
  • Au réseau GDS, donc gaz de Strasbourg, Jean Werlen sera à l’Assemblée générale, tandis que siègeront au conseil d’administration Marc Hoffssess, Aurélie Kosman, conseillère municipale déléguée, Antoine Dubois, Syamak Agha Babaei et Christel Kohler, conseillère municipale d’opposition.
  • Au comité de liaison stratégique et de contrôle siègeront Syamak Agha Babaei et Rébécca Breitman.
  • À la SPL CTS, Pierre Ozenne sera un censeur.

La question de la SPL Deux Rives a d’ailleurs donné lieu à quelques escarmouches entre Pascal Mangin, un des trublions de ce conseil municipal, et Jeanne Barseghian. Cette SPL revêt une grande importance pour l’opposition, et notamment Alain Fontanel, puisque le projet de la Coop porte son sceau. C’est pourquoi Rébécca Breitman a finalement remplacé Benjamin Soulet dans le conseil d’administration.

Enfin, les commission. Vous pouvez retrouver l’intégralité des nominations ici, mais le plus important est que Jeanne Barseghian présidera la commission d’aménagement Archipel, le grand projet du quartier d’affaires du Wacken. Autour d’elle, cinq titulaires : Suzanne Brolly, Françoise Schaetzel, Syamak Agha Babaei, Pierre Jakubowicz, conseiller municipal d’opposition, et Catherine Trautmann.

Un conseil municipal long, flou et sans réponse concrète

En définitive, ce conseil municipal a duré des heures et des heures, sans réellement accoucher de concret. Le plan Canopée a été voté et donc va se mettre en route, les nominations ont été effectuées, mais le conseil s’est un peu perdu en paroles verbeuses, et notamment de la part des intervenants de Faire Ensemble et de l’opposition. Pas d’informations concrètes sur la rentrée, excepté le retour des repas chauds à la cantine, ainsi qu’un rappel de la situation sanitaire et de la politique de la Ville en la matière.

Pascal Mangin

Finalement, la seule mesure concrète a été l’aide apportée au Liban, où il y a quasiment un mois, le 4 août dernier, Beyrouth avait été frappée de terribles explosions au sein de son port. La ville de Strasbourg a proposé une aide de 30 000 euros. Ce qui aurait dû être un beau geste envers la communauté libanaise s’est encore une fois transformé en prétexte pour débattre d’un mot ou d’une tournure de phrase. À l’éloquence parfois trop verbeuse et sirupeuse de Pierre Jakubowicz, de l’opposition, a répondu la gentille raillerie de Dominique Mastelli, du groupe Faire Ensemble. Pascal Mangin, le trublion municipal du jour, n’a pas hésité à venir au soutien de son collègue de l’opposition. On aurait clairement pu faire sans les propensions à faire le show. Décidément, aucun sujet n’est sacré pour des querelles de comptoir municipales…

Ce n’était pas une rentrée des classes très réussie. Ce conseil municipal de retour de vacances n’était clairement pas pour celles et ceux qui cherchaient de grosses informations ou de réponses à des questions pressantes. Il a plutôt semblé être l’occasion de se dérouiller les muscles politiciens – comprendre la langue – surtout pour une opposition qui a dû prendre des cours de discours politique, option saillie verbale. On peut quand même s’interroger de l’intérêt pour la mandature au pouvoir de passer des heures sur des sujets sans rien en dire alors qu’on cherche tout de même des réponses à des questions concrètes, sur l’économie, la culture et le sport. Le temps politique est long certes, surtout en temps de crise. Il serait néanmoins peut-être temps de commencer à agir. Ou au moins d’en donner l’impression. Parce qu’on a besoin de vous aussi.

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Commentaires (1)

  1. Merci pour le CR complet de ce conseil municipal et sans langue de bois! Si tous les conseils municipaux seraient analysés ainsi, les gens ouvriraient peut-être les yeux sur le brassage de vents de certains (beaucoup?) de nos élus.

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