Ce matin, en voyant le nombre de paquets de riz et de pâtes restant dans les rayons, j’en ai déduit que vous ne deviez avoir à peu près que ça dans vos placards. Je n’ai pas trop compris ce réflexe de se ruer là-dessus comme si on attendait une attaque chimique, mais cela ne relève pas de mon champ de compétences.
Cependant, vous voulez savoir ce qui me fait plus peur que la Covid-19 ? C’est l’idée de vous imaginer en train de manger du riz avec du ketchup. Je ne veux vraiment pas me résoudre à ça. Personnellement, si vous vous posez la question, j’ai déjà pris 4-5 kilos et je n’arrive plus à m’arrêter de manger. Tout y passe. Pour une fois, j’ai le temps de faire à manger du matin au soir, alors forcément je rentabilise.
Bref, il est hors de question que je sois le seul à en sortir obèse, alors je vous embarque dans la spirale. Voici trois recettes simples comme bonjour que vous prendrez plaisir à cuisiner, et à engloutir ! N’oubliez pas votre attestation pour aller faire les courses, et bon appétit !
1 : Les pasta à l’a(il)mour
Les pâtes ont toujours été une grande passion. Aux légumes, en bolo, à la tomate, à la crème ou au pesto. En gnocchis, tortelini, ravioli ou cannelloni, fraîches ou déshydratées… Les possibilités sont infinies. On pense souvent qu’il s’agit de balancer un paquet de pâtes dans l’eau chaude puis de les napper d’une sauce tomate bon marché pour pouvoir prétendre maîtriser l’art de la pasta… Il n’en est rien ! La pasta, elle se respecte et se traite avec amour, et tu verras, elle te le rendra bien. (Et NON! il n’y a PAS DE PUTAIN DE CRÈME DANS LES CARBONARA… mais je te garde ça pour une autre fois).
Pour te mettre le pied à l’étrier, je vais t’apprendre une recette simplissime, le béaba, la base. Une recette qui ne vaut rien et que tu peux réaliser dans les situations de crise (fin du mois, confinement, journée normale d’étudiant) avec un peu de bonne volonté mais surtout, tout ton amour.
Et voici ce qu’il faudra te procurer pour ce petit plat :
- Des pâtes, 150 g. / tête. Italiennes ou rien. Minimum Barilla, sinon De Cecco ou Agnesi. Pour cette recette, des fusilli ou penne seront parfaites.
- 1 belle courgette / 2 personnes
- De l’ail
- Des jeunes pousses d’épinards
- Un oignon
- De l’huile d’olives
- Des champignons de Paris
- Du basilic
- Du Parmigiano ou Pecorino rappé (si tu me sors un paquet d’emmental, j’arrête tout)
Et c’est parti ! First, la cuisson des pâtes ! (non, tu ne sais pas faire, je te vois d’ici)
Je vais reprendre la blogueuse Floriana pour un petit coaching :
Si déjà t’es confiné et que tu fous rien, prends le temps de faire les choses bien. Prends une grande casserole, et tu mets un grand volume d’eau dedans. STOP! Tu ne sales pas tout de suite !
“Tu mets un grand volume d’eau parce que la pasta, elle a besoin de tourbillonner dans l’eau, elle veut de la place, comme toi sur le dancefloor. Elle a la couleur de l’or, ce n’est pas pour rien. Elle est précieuse, alors tu la combles de bonheur en lui laissant de la place pour qu’elle s’amuse. Tu couvres et tu attends que l’eau bouille.
Quand elle boue, et seulement là, tu mets du gros sel. Si tu n’as pas de gros sel, tu laisses tomber et tu fais une omelette. Là, tu balances tes pâtes. L’eau doit toujours bouillir, attention! Tu les surveille d’un œil, et de temps en temps, tu les remues pour les voir frétiller de joie.
Tes pâtes doivent être al dente. Tu ne sais pas faire les pâtes al dente. Je sais que tu penses que oui. Mais non. Alors je te donne un truc. Tu retires une minute au temps de cuisson indiqué sur la boîte. Exemple: les fusilli, c’est 6 minutes. Une fois que tu as mis les pâtes, MONTRE EN MAIN, tu déclenches le chrono et à 5 minutes, tu égouttes”. Là, tu peux les passer sous l’eau froide pour stopper la cuisson provoqué par la vapeur. Et on peut attaquer la suite que voici :
- Tu laves et tu découpes en jolis dés d’environ 2cm ta courgette.
- Tu éminces grossièrement ton oignon, et tu haches finement ton ail.
- Tu fais chauffer ta poêle avec un filet d’huile d’olive. Quand ça commence à fumer légèrement, tu balances ta courgette et ton oignon émincé que tu fais revenir à feu vif puis moyen pendant cinq bonnes minutes. Il faut que la courgette soit mi fondante, mi craquante, un peu grillée, qu’elle sente le soleil.
- Quand tu le sens bien, tu ajoutes ta gousse d’ail finement hachée, une bonne poignée de jeunes pousses, tu poivres, sales, et tu fais revenir encore une petite minute, pas plus.
- Maintenant, tu rajoutes tes pâtes à la préparation, tu pousses le feu, et tu fais sauter 2 min, pour finir la cuisson des pasta et les laisser s’imprégner des saveurs.
- Tu peux répartir dans les assiettes. Pour finir, tu éminces de très fines tranches de champignons de Paris sur le dessus, tu déposes quelques feuilles de basilic, tu saupoudre de Parmigiano, et tu DÉGUSTES !
C’est si simple, et moins cher que ton pot de “pesto rosso du soleil ” des mes couilles… Fais moi plaisir, dorénavant, tu fais l’effort, et tu cuisines avec amour.
2 : Le thaï rice olé olé
Le fried rice, ou Khao pat en thaïlandais, est un plat typique de ce pays que j’affectionne tant. Là-bas, on le trouve à toutes les tables des restaurants de rues et il vaut la moitié du prix d’un kebab chez nous. Lorsque j’y étais, je m’en enfilais 3 ou 4 dans la journée, juste comme ça, pour le geste. Sa recette, à la fois simple dans sa composition et pourtant si travaillée au niveau des saveurs, est facilement reproductible avec les ingrédients que l’on trouve en France, même pendant le confinement. Et comme je te vois d’ici bouffer des coquillettes au beurre et que ça m’énerve, je vais t’apprendre comment faire un vrai Khao Pat des familles, aka un Thai rice olé olé !
Mais avant, il faut que tu saches faire du riz à la thaï !
First, tu oublies A VIE le riz Lustucru, le long grain, le Uncle Benz benz benz et tout ce qui s’en rapproche. Tu prends un gros sachet de riz jasmin, de basmati ou de riz thaïlandais qui sont naturellement parfumés (dispo dans ton supermarché préféré). Pour conserver ses arômes floraux, sa cuisson doit suivre ces étapes, et uniquement ces étapes :
- Lavez et égouttez le riz, cru, dans une passoire. Tu vas dégager tout l’amidon, et purifier le riz.
- Dans une casserole, recouvre-le d’eau. Tu laisses une phalange d’eau au dessus de ton riz
- Laisse cuire 20 à 25 minutes sous couvercle jusqu’à ce que l’eau soit absorbée
- Mieux : investis dans un cuiseur, ça change la vie et ça vaut rien.
Attendez qu’il soit complètement refroidi pour passer à la réalisation de votre fried rice. Surtout, le riz doit être en grain et non gluant ou collant. En d’autres termes, c’est un plat parfait à faire avec les restes de riz froid de la veille.
Et voici ce qu’il te faut pour cette merveille :
- 200 grammes de riz thaï ou basmati cuit
- 1 carotte moyenne râpée finement
- 2 œufs
- 6 tranches de concombre
- 1 oignon blanc
- 2 gousses d’ail
- 1 morceau de gingembre
- 2 c. à soupe de sauce poisson nuoc-nam
- 2 c. à soupe de sauce soja
- 1 c. à soupe de sucre
- 1 pincée de poivre blanc
- 1 quart de citron
- ciboulette
- coriandre
- huile d’olive
READY ? Allons y !
- Tu commences par hacher finement l’oignon, l’ail, le gingembre. Râpe la carotte et découpe là en petits morceaux. Ensuite, tu cisèles la ciboulette et la coriandre. Place ces ingrédients dans de petits bols près de ton poêle (ou wok si t’es un vrai).
- Fais chauffer à feu moyen ta poêle ou ton wok avec une dose d’huile neutre (arachide ou tournesol).
- Quand la poêle fume légèrement, balance l’oignon, l’ail et le gingembre.
- Une fois que les ingrédients commencent à dorer, réserve-les dans un coin de la poêle et ajoutez les oeufs, que tu brouilles dans la foulée avec une spatule.
- Baisse le feu si besoin puis ajoute les morceaux de carottes. Remue et laisse cuire 1 à 2 minutes.
- Balance ton riz (cuit) dans la poele, augmente le feu pour saisir l’ensemble de la préparation.
- Arrose ton riz avec la sauce de poisson, la sauce soja et le sucre. Remue puis baisse le feu.
- Ajoute enfin la ciboulette et la coriandre. Remue et dresse les assiettes avec des tranches de concombre à côté du fried rice. Presse le jus de citron sur le riz. Et envoie le tout dans ton gosier !
Tu peux décliner cette douceur de nombreuses façons, avec des crevettes, du poulet, du bœuf, et j’en passe ! J’y mets toujours aussi un petit piment oiseau frais, qui fait toute la différence.
3 : Le poulet qui se la coule douce
Pour cette troisième recette, on est de nouveau sur des ingrédients très peu coûteux et que tu ne devrais avoir aucun mal à trouver en ce temps de guerre. Un plat plein de soleil, qui réchauffe les cœurs et fait du bien au moral, tout ce dont nous avons besoin en ce moment
Le plat se divise en deux parties : le poulet mariné, et la purée de carottes et de patates douce.
Voici ce qu’il te faudra dans le frigo :
Pour le poulet :
- 1 filet de poulet par tête
- Du gingembre frais
- De l’ail
- Le jus d’un citron
- 1 piment frais
- 1/2 oignon
- Sucre, sel
Pour la purée (4 personnes) :
- 500 gr de patates douces
- 360 gr de carottes
- Curcuma, sel, poivre
- Crème fraiche (1c.)
Etttttt c’est parti ! (on part sur une base de 4 personnes)
- Commençons par la marinade : Tu vas hacher 2 gousse d’ail, un gros dés de gingembre frais, ton petit piment, et ton demi oignon très finement, en mini mini morceaux, ça te fera les bras !
- Tu éminces ton poulet en morceaux de 2 cm sur 2
- Tu mélanges ton poulet avec ta préparation précédente, en rajoutant une cuillère d’huile et ton jus de citron, tu sales, tu sucres légèrement et tu mélanges bien tout ça à la main. Tu laisses mariner pendant 30 min, on va s’occuper de ta purée.
- Tu prends tes patates douces et carottes, tu les laves puis épluches, et tu fais cuire à la vapeur pendant une vingtaine de minutes.
- Quand elles sont bien fondantes, tu ajoutes un peu de sel, de poivre et de crème, du curcuma si tu aimes ça, et tu mixes le tout en purée, au robot, au pressoir, à la main ou à la fourchette, peu importe !
- Là, il ne te reste plus qu’à faire griller ton poulet mariné à la poêle dans un filet d’huile, et de déposer sur ta délicieuse purée. Attention ça réchauffe les papilles, et qu’est ce que c’est bon !
- En vrai, j’ai fait ce plat hier uniquement pour le prendre en photo pour l’article, et quand j’ai fini, emporté par l’émotion, j’ai défoncé le plat en oubliant de le photographier, alors déso.