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Dans les coulisses d’Apollonia, petite perle strasbourgeoise pour cultiver et se cultiver

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« Nous défendons l’idée que l’artiste a un rôle à jouer dans la société »

Quand il s’agit d’aller se cultiver, on a tendance à se cantonner aux musées et galeries du centre. Mais à la Robertsau se cache pourtant une perle ; un lieu d’exposition qui dénote, où on peut se cultiver et cultiver. Apollonia, c’est une association à but non lucratif née en 1998 de l’initiative de Dimitri Konstantinidis, fondateur et directeur actuel. On est allé y faire un petit tour.

Au cœur du réseau européen, l’association s’appuie sur les actions de 250 structures culturelles et artistiques avec pour objectif la promotion de la création contemporaine et l’apport de son soutien à la dynamique d’échanges artistiques en Europe et au-delà. Installée depuis 2015 rue Boecklin à Strasbourg, l’association souhaite aller vers une société d’échanges, vers un monde qui serait construit et discuté ensemble et où le bien-être des citoyens serait valorisé. C’est pour se rapprocher toujours plus de ces idéaux que depuis 2016 un jardin participatif a été installé autour de ses locaux et permet à tous (à condition d’être adhérent) de venir profiter d’un petit coin de vert dans l’agitation citadine.

Crédit photo : Apollonia
Crédit photo : Apollonia

Je suis allé à la rencontre des acteurs d’Apollonia : Daria Evdokimova, chargée de projet et Clara Grignolo, une volontaire en service civique qui est aussi co-commissaire de l’exposition en cours. Nous avons parlé de la production européenne, des liens qui la font vivre et des valeurs sociales qui sont chères à l’association.

Parlez-moi un peu de votre association.

Daria : “L’association existe depuis 1998, plus de 20 ans maintenant. À ce jour nous devons approcher des 200 expositions sachant que nous n’avons pas toujours eu un lieu de monstration à Strasbourg car nous produisions des évènements pour d’autres structures.

Pourquoi avoir choisi Strasbourg et plus particulièrement la Robertsau alors même que vous êtes présents dans de nombreux pays ? Est-ce l’idée que ce quartier s’insère dans votre politique européenne ?

Daria : Le siège d’Apollonia est à Strasbourg historiquement puisque les fondateurs de l’association vivent et travaillent à Strasbourg. Mais effectivement notre association travaille avec des partenariats qui visent à promouvoir la création européenne ; dès que les budgets nous le permettent nous investissons dans les prospections et productions d’artistes européens. Notre ancrage local se fait ressentir au travers de notre programmation, de notre lieu de vie et de travail. Il manque cruellement de lieux de monstration à Strasbourg et nous sommes ravis de servir de salle d’exposition pour un grand nombre d’artistes talentueux qui vivent autour de nous. Nous avons la chance de suivre la création d’artistes qui travaillent localement, que ça soit à Strasbourg, Mulhouse ou outre-Rhin. Nous avons des dizaines et des dizaines de dossiers de projets d’expos qui n’attendent qu’à être exploités.

Crédit photo : Apollonia

Donc en somme, vous avez pour vocation de mettre en avant des artistes mais aussi de mettre Strasbourg au cœur de ces démarches ?

Daria : En créant des rencontres et des interactions entre les différents acteurs de la vie artistique et sociale européenne, mais aussi locale, nous avons pour but de créer des réseaux en dehors d’Apollonia, de créer une synergie qui fait travailler les associations ensemble. Par exemple en 2016 nous avions réalisé une exposition sur le thème de l’immigration ici à Strasbourg. Autour de cet événement nous avions organisé des tables rondes et des débats, ce qui a permis à des associations d’entrer en contact les unes avec les autres mais nous a donné l’occasion à nous aussi d’entrer dans des structures d’accueil aux migrants.
Nous voulons mettre nos compétences au service des autres en donnant des impulsions originelles pour que les idées puissent par après, vivre d’elles-mêmes en étant nourries par d’autres acteurs. Plus le réseau sera grand, plus il y aura de chances d’échanges, de productions et d’émulations.

Dimitri Konstantinidis, , Clara Grignolo, Daria Evdokimova / Crédit photo : Charlie Picci-Claude

Donc si on peut résumer, votre association a pour vocation de créer des liens mais aussi proposer un accès à l’Art qui soit simplifié ?

Daria : Bien-sûr ! Nous essayons de nous positionner comme un lien entre le public et l’artiste. L’artiste ne rentre pas toujours dans le cadre marchand ou le cadre institutionnel ; l’existence d’associations comme la notre permet de remplir cette lacune. Notre maillon d’entre-deux est important. C’est ce rôle que remplit notre exposition actuelle qui met en avant de jeunes illustrateurs qui ont peu de visibilité en dehors du moment de leurs soutenances de diplômes. Il y a d’excellents illustrateurs à la HEAR ; je suis moi-même jurée et je vois de très beaux dossiers, mais en dehors du week-end des diplômes à l’école, on ne voit pas ces jeunes pourtant tous talentueux.
Nous défendons l’idée que l’artiste a un rôle à jouer dans la société, nous essayons d’être attentif à ce qui se passe autour de nous. Nous pensons que la société d’aujourd’hui ne peut pas se faire qu’avec des principes cartésiens et que la créativité a son rôle à jouer.

Je sais également que vous défendez des valeurs sociales mais aussi écologiques puisqu’à côté de votre bâtiment, depuis 2016, vous avez installé un jardin participatif qui sert de lieu d’exposition hors les murs mais aussi à sensibiliser sur notre manière de consommer.

Clara : Oui. Pour cinq euros par an on peut devenir adhérent ; les gens peuvent venir profiter du jardin et participer à la culture de légumes, de fruits et d’aromates. Ils peuvent repartir avec des produits issus de leur production. La parcelle est partagée, on cultive ensemble. On peut venir à n’importe quel moment et en échange, quand il y a des fruits ou des légumes, on peut venir en récupérer (tout en gardant l’idée de partage avec les autres cultivateurs évidemment). Nous avons même des tables derrière qui permettent de venir faire une coupure, de manger dehors, de bouquiner. C’est un jardin dans la ville.
Nous essayons d’encourager un mode de vie plus écologique et plus durable. Par exemple, nous avons au fond de notre jardin un composteur ; tout le monde peut venir déposer ses déchets organiques et nous avons découvert que nous pouvons chauffer la salle avec ce composte ! Nous essayons de mettre ce système de chauffage écologique en place ! Nous cherchons d‘ailleurs quelqu’un qui nous aidera à mettre ce projet en route.
Ces idées écologiques nous essayons aussi de les mettre en action au cœur même de nos expositions ; pour l’exposition Cabanes de combat lors de laquelle nous avions montré des photos de Philippe Graton qui a photographié la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, une partie des photos avaient été imprimées sur du papier entièrement recyclé avec de l’encre propre.”

Crédit photo : Charlie Picci-Claude

En parlant d’exposition, Apollonia c’est aussi un lieu de monstration de qualité. Je ne peux que vous encourager à vous y rendre. J’ai quelques souvenirs artistiques très forts dans cette petite salle riche en trésors. Comment ne pas évoquer l’exposition monographique consacrée à Vladimir Skoda en 2016, un artiste passionné par les mathématiques et la physique qui travaille des surfaces réfléchissantes sphériques et nous entraînent dans son univers, divaguant au travers du cosmos et de l’infini. Plus récemment, l’exposition Diphanie, qui s’est terminée le 9 février dernier, reste mon coup de cœur de l’année 2019. En partenariat avec la Fondation François Schneider de Wattwiller, cette exposition poétique présentait des œuvres sobres et puissantes en lien avec l’eau et ses enjeux dans notre monde qui en manque de plus en plus

En ce moment, et à ne surtout pas manquer, l’exposition Quand le chat n’est pas là… Très pop, cette exposition a été conçue par Clara Grignolo, Mathilde Hentz et Maëlle Magnin-Freysot, trois esprits pétillants en service civique dans l’association. Douze jeunes artistes sortant des Beaux-Arts d’Angoulême y sont mis en avant. Certains d’entre eux continuent leur parcours à la HEAR de Strasbourg aujourd’hui. Tous se situent dans la lignée de Tomi Ungerer, avec des dessins traitant du monde enfantin, de l’absurde avec parfois une pointe sarcastique. Car même si le chat n’est plus là, il a laissé de nombreuses souris derrière lui ! Une fois de plus Apollonia affiche une dimension sociale en valorisant des jeunes diplômés pour lesquels il est parfois difficile de trouver des projets, mais également en collaborant avec Emmaüs en proposant à la vente les meubles qui composent le charmant petit coin bibliothèque mis à disposition des visiteurs.

Crédit photo : Apollonia
Crédit photo : Apollonia

L’année 2020 est l’année hommage au célèbre illustrateur strasbourgeois Tomi Ungerer ; l’exposition flash actuelle sert d’introduction à la prochaine, Ça vaut le détour, qui aura lieu du 21 mars au 3 mai 2020. En partenariat avec le musée Tomi Ungerer, elle présentera au public des sculptures de l’artiste inédites, jamais montrées au public auparavant. Ce sera le moment de redécouvrir l’univers espiègle de Tomi, en déambulant au milieu de créatures zoomorphes faites d’objets quotidiens détournés.


L’ESPACE D’EXPOSITION EST EXCEPTIONNELLEMENT OUVERT TOUS LES JOURS DANS LE CADRE DE L’EXPOSITION FLASH QUAND LE CHAT N’EST PAS LA…



Apollonia – Echanges européens
23, Rue Boecklin
67000 STRASBOURG
Mercredi – Vendredi : 11h – 18h
Samedi et dimanche : 14h – 18h
Fermé lundi et mardi
Entrée libre

Site internet
Page Facebook
Page Instagram : @apollonia_aea


Charlie Picci-Claude

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