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À la rencontre de Mathieu Cahn, candidat PS aux municipales de Strasbourg

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Après 12 années sous le règne du roi Roland, le trône de Strasbourg se libère et les prétendants sortent désormais à visage découvert. Ce 15 et 22 mars, le ou la prochaine(e) Maire de Strasbourg sera élu(e). Un vote qui ne changera pas forcément le monde dans lequel nous vivons, mais qui par contre peut changer le visage de nos rues, de nos nuits et de ce qui rythme notre quotidien. Le résultat de ces élections municipales marquera le début d’une nouvelle histoire pour la ville et ceux qui l’habitent. C’est donc tout naturellement qu’on s’est décidé à vous présenter les candidats à notre belle mairie, pour que vous puissiez y voir plus clair. Aujourd’hui : Mathieu Cahn, candidat du Parti Socialiste (PS).

Mathieu Cahn, en quelques mots

  • Il a 44 ans. En octobre, il a été désigné candidat du Parti Socialiste, par les militants socialistes des neuf sections strasbourgeoises. Il a reçu le soutien de Catherine Trautmann, ancienne maire de Strasbourg.
  • Il sort de deux mandats d’adjoint au maire sous Roland Ries. Il est en charge de la vie associative et de la jeunesse, de l’animation urbaine et de la politique événementielle ainsi que du quartier de la Meinau.
  • Ses thématiques privilégiées sont la lutte contre les discriminations et le développement de la vie culturelle strasbourgeoise.

Sa vie

Mathieu Cahn est né en 1975 à Sarreguemines, en Moselle. Davantage passionné par les livres que par le sport, il mène une scolarité exigeante, du fait du métier de ses deux parents : profs.

A 18 ans, après un Bac L, il arrive à Strasbourg, ville qui avait ses faveurs avant même qu’il ne choisisse ses études. Il tient trois jours en classe préparatoire en lettres à Fustel de Coulanges, mais il obtient tout de même le concours de Sciences Po Strasbourg. Il en sort diplômé en 1996 et enchaîne sur une maîtrise en sciences politiques à l’Université Robert Schuman.

S’il ne travaille pas pendant ses études, « j’ai eu de la chance que mes parents fassent le choix d’épargner pour mon frère et moi », il travaille pendant divers étés et notamment en tant que journaliste pigiste en presse quotidienne régionale au Républicain Lorrain. En parallèle, il s’investit dans une association de soutien scolaire qu’il a créée.

« J’ai fait du soutien scolaire dans les quartiers et j’ai découvert le Neuhof. Et ce qui, à l’époque, s’appelait l’Allée des déportés, et non pas l’Allée Reuss comme maintenant, qui était devenu un symbole pour les habitants qui se sentaient délaissés. »

Par la suite, il passe des concours, et a eu celui d’attaché territorial pour ensuite commencer sa carrière dans la fonction publique territoriale. Cet amateur de polars et de romans noirs, grand collectionneur de bandes dessinées, joueur occasionnel d’Assassin’s Creed et bon cuisinier ne s’est jamais imaginé travailler autre part que dans la fonction publique. Et selon l’issue de ces élections municipales, c’est vers cette fonction qu’il retournerait tout naturellement.

« Ce qui me passionne, c’est l’action publique, comment on construit une ville, comment on la transforme et comment on rend service à ses habitants. »

Son parcours politique

Comme dans beaucoup de récits de femmes et d’hommes politiques, à la base, Mathieu Cahn ne voulait pas entendre parler de politique. Une raison simple : son père était un élu. Il en a vu les aspects les plus nobles mais également ceux moins recommandables, avec le temps qu’on devait y consacrer, mais aussi les coups bas.

Pourtant, à travers son engagement associatif, il finit par trouver une appétence à la chose politique. Il adhère en 1995 au Parti Socialiste, dans la foulée de la campagne de Lionel Jospin. Il est également engagé dans la vie étudiante strasbourgeoise, élu au Conseil d’administration de l’Université Robert Schuman. Le syndicalisme étudiant l’amènera même à présider l’UNEF-ID Strasbourg en 1995.

« Le PS c’était pas très sexy à l’époque, donc je préférais d’autres formes d’engagements. Et puis après les législatives et la victoire de la gauche en 1997, je me suis engagé plus fortement. »

Il sera, entre 2005 et 2015, Premier secrétaire fédéral pour le Bas-Rhin. Mais la vraie date à retenir est bien celle des élections municipales de 2008 : il est sur la liste conduite par Roland Ries. Avec la victoire au second tour contre Fabienne Keller il devient adjoint au maire à 32 ans. Délégué à la lutte contre les discriminations, l’éducation populaire, le soutien à la vie associative, à la jeunesse et à la politique événementielle, Mathieu Cahn est en effet en charge de la vie associative et de la jeunesse, de l’animation urbaine et de la politique événementielle ainsi que du quartier de la Meinau. Avec la seconde victoire de Roland Ries, il étoffe son portefeuille de délégations, puisque se rajouteront la prévention spécialisée et les cultures urbaines.

Mathieu Cahn / Photo : @Pokaa

Aujourd’hui, il est soutenu dans sa campagne par Catherine Trautmann, ancienne maire de Strasbourg. Il ne revendique pas l’entièreté du bilan de Roland Ries, puisqu’il est déjà allé à l’encontre de la position majoritaire. En effet, cela rentrait, selon ses termes, en contradiction avec ses convictions. Et ce notamment sur le sujet hautement politique et controversé qu’est le Grand Contournement Ouest (GCO).

Mathieu Cahn était le responsable du PS qui a fait voter la position contre le GCO en 2006 – un vote au Conseil régional avait apporté son soutien au GCO, le rapport avait été adopté par 30 voix contre 13, avec 4 abstentions, avec une opposition PS et Verte très nette, ndlr. Lorsqu’ils ont voté à l’Eurométropole pour savoir s’ils vendaient à Vinci une partie de forêt pour qu’ils puissent reconstituer ce qui était détruit, quand Roland Ries et Robert Hermann se sont dits en faveur du GCO, il ne s’est pas exprimé, mais s’est abstenu, malgré sa loyauté envers ceux qui lui avaient donné des responsabilités. 

Enfin, il a également présidé la Maison des Associations de Strasbourg (MDAS) en sa qualité d’adjoint au maire à la vie associative. La MDAS s’est retrouvée sous le feu des projecteurs lorsque des faits de harcèlement sexuel ont été reprochés à l’ancien directeur Patrick Gerber. L’enquête interne menée fin 2018 avait fait dire à Mathieu Cahn qu’aucun fait dénoncé n’était qualifiable de harcèlement, mais des sanctions disciplinaires à l’encontre de Patrick Gerber avaient été prises. Depuis, trois plaintes ont été déposées et Mathieu Cahn a relevé de ses fonctions l’ancien directeur. Le procès a finalement été repoussé en mars, c’est-à-dire en pleine période électorale.

Ses actions politiques

  • Engagé en faveur des droits des homosexuels

Alors que l’accès à la PMA doit être voté (ou non) cette année, dès 2012, Mathieu Cahn s’engageait en faveur des droits homosexuels. Dans une tribune dans Rue89, avec Philippe Bies, il se positionne en faveur de la PMA et va plus loin que le gouvernement en prenant position en faveur de l’adoption et de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de même sexe.

Le 18 novembre 2016 paraît dans L’Obs une tribune intitulée « Oublier ces dates où la gauche abandonne sa raison d’être », dont Mathieu Cahn est co-auteur. Dans cette tribune, un rappel de dates importantes et d’engagements auxquels il croit, ainsi que des thématiques comme l’ouverture du mariage et de l’adoption à tous les couples.

  • La vie culturelle et nocturne

Au travers des délégations dont il est responsable, il est à l’origine de plusieurs événements : les Docks d’été, le Festival des Arts de la rue (le FARSe). Il a également soutenu le développement de nombreux événements naissants devenus depuis des emblèmes forts de la vie culturelle et citoyenne à Strasbourg : Semaines de l’Égalité et de la lutte contre les discriminations, Festival Européen du Film Fantastique, cultures urbaines avec le NL Contest, festival Pelpass… Des événements qui aujourd’hui vont de soi, mais qui ont bien dû commencer quelque part.

« Ça paraît simple aujourd’hui de dire qu’à Strasbourg y a le NL Contest, le Pelpass Festival, Des Bretzels et des jeux, le FEFFS. Ça paraît simple, mais ça ne l’était pas. Quand en 2009 j’ai rencontré Daniel Cohen – directeur général du FEFFS, ndlr –, toutes les autres portes lui étaient fermées et personne ne croyait dans le projet de lancer la Zombie Walk. Finalement, ça a eu un immense succès. Et je pense que c’est ça le rôle d’un élu : parfois d’impulser et d’ouvrir des portes pour des projets qui peuvent paraître un peu fous. »

Vous avez désormais fait connaissance de Mathieu Cahn. Pour découvrir le prochain candidat, ce sera le lundi 3 février !



Caroline Alonso Alvarez et Nicolas Kaspar

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