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Le Racing autrement : Rencontre avec Jean-Luc Filser, voix du RCS depuis 21 ans

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Parce que le Racing est porté par beaucoup plus de personnes que les seuls joueurs de foot, Pokaa vous propose une série de portraits sur ceux et celles qui font vivre le club et transmette son esprit. Aujourd’hui, on vous présente Jean-Luc Filser, speaker du Racing Club de Strasbourg.

Jean-Luc Filser, devant la Ligue d’Alsace de Football

Si vous êtes déjà allé à la Meinau ces vingt dernières années, vous n’avez pas pu passer à côté de sa voix grave, au timbre inimitable. Une voix qui vibre à chaque but du Racing, qui s’éteint légèrement à chaque but encaissé, qui annonce chaque changement avec un enthousiasme inégalé, et qui repart de plus belle en unisson avec le Kop (on appelle Kop la tribune réservée aux ultras, ces supporters chargés de mettre une ambiance de feu à chaque match, ndlr), ne laissant jamais tomber son équipe. Voici le travail de jean-Luc Filser, speaker du Racing Club de Strasbourg.

Le speaker qui n’était pas destiné à le devenir

S’il est aujourd’hui difficile d’imaginer quelqu’un d’autre à la place de Jean-Luc en tant que speaker, il ne s’était jamais imaginé en chauffeur d’ambiance numéro un. Sa première fois est en effet complètement due au hasard. Alors qu’il est responsable vidéo du club, le Racing change de propriétaire en 1997 et comme souvent lors des rachats, certains sièges sont plus éjectables que d’autres. Patrice Harquel, le directeur commercial du club et le speaker emblématique à ce moment-là, est poussé vers la sortie. Jean-Luc, dans la plus belle veine de Qui veut gagner des millions ?, décide de répondre à l’appel d’un ami : « Quand c’est un pote qui t’appelle, tu rends service. » Il se lance dès lors dans le grand bain, lors d’un Strasbourg-PSG moins réussi que celui de l’année dernière (le PSG gagne ce soir-là 3 à 0, ndlr). Malgré ses désormais 21 années d’expérience et de légitimité, il n’oublie pas d’où il vient ; il garde un très fort respect pour son prédécesseur, qu’il ne pensait jamais remplacer.

Des responsabilités qu’on ne voit pas, mais qui sont essentielles

Son job de speaker ne correspond pas seulement à mettre le feu. Pour m’expliquer toutes ses responsabilités, Jean-Luc utilise ce qu’il appelle « l’analogie Titanic » : « en fait, dans le métier de speaker, il y a toute une partie immergée que les gens ne voient pas et dont ils ne se rendent pas compte. » Cette partie-là est tout aussi, voire plus, importante que la partie que nous, les supporters, voyons : rencontres avec les délégués, procédures télé, procédures LFP, les tâches ne manquent pas. À tel point qu’il arrive en général trois heures avant le début du match. « Il y a toujours pas mal de petites choses à régler, faut essayer de mettre tout le monde le plus à l’aise possible, les délégués, les arbitres, respecter l’équipe que l’on reçoit. »

Jean-Luc, un homme occupé, mais qui place toujours le Racing au centre de ses préoccupations

Un vrai supporter du Racing qui place le respect au-dessus de tout

Pour Jean-Luc, le respect est en effet une valeur capitale. Que cela soit pour les équipes adverses, les supporters ou tout le reste du monde. Une philosophie qu’il prône dans le football professionnel, et qu’il retrouve dans le football amateur, qu’il connaît bien, lui le président des jeunes du club de Dingsheim : « certes on est ennemis pendant deux fois 45 min, mais après on va tous boire une Carola (sic) ensemble ». Quand je lui demande s’il respecte autant Metz qu’un autre club, la réponse fuse : « C’est une forme de respect que de respecter les gens qui aiment Metz. » Bien évidemment, le naturel du supporter revient vite au galop : « Bon, si on peut leur mettre 5-0 à l’aller et au retour, je serai le premier à être content. »

Les nombreux souvenirs que jean-Luc a récolté durant ses 21 ans au Racing. Et il n’y a même pas de Carola !

Parce que Jean-Luc est supporter du Racing. Il n’y a qu’un seul club en Alsace tout sport confondu auquel il s’identifie, et c’est celui de Strasbourg. Comme il le dit si bien, « en Alsace, le football se dit Racing. Il y a une histoire, une culture. » Il suit les aventures du club depuis 1977 ; à l’époque, il habitait à 50km de la Meinau, mais cela ne l’empêchait pas de battre le pavé pour aller supporter son club de cœur. Un attachement fort, dans lequel de nombreux supporters peuvent se retrouver.

« Strasbourg ne ressemble à aucun club », ou la fierté alsacienne

À tel point que, quand je commence à essayer de trouver des points communs entre le Racing et les clubs allemands (où les supporters possèdent une place de choix dans les décisions du club, où la culture football et l’histoire du club sont érigées en valeurs cardinales, où il existe des différenciations entre « vrais » et « faux « supporters, ndlr), Jean-Luc a du mal à acquiescer. « Strasbourg ne ressemble à aucun club. C’est pas de la sémantique. On est nous. On a pris le côté bien des allemands, on a pris le côté bien des Français. » Quoiqu’il en soit, le Racing reste un club atypique, dans un monde du football de plus en plus lisse. « On aime pas le côté atypique [dans le football français]. Strasbourg est atypique. Paris, c’est les Qataris, Marseille les Américains, Monaco c’est les Russes, Lyon c’est Aulas… et le Racing c’est pas Marc Keller, c’est l’Alsace. Le club appartient autant à Marc qu’à vous. »

Marc Keller, l’un des artisans de la remontée au plus haut niveau du Racing. Crédit Alain Fontanel

Plus on parle Racing, plus le côté passionné du supporter ressort ; le débit s’accélère, les étoiles dans les yeux brillent plus fort. Bien évidemment, Jean-Luc est moins loquace lorsqu’il s’agit d’évoquer les mauvais souvenirs du Racing ; ne revenant pas sur la période compliquée McCormack, me disant qu’« il y a eu du bon et du moins bon. Alors retenons le bon. », il évoque brièvement par la suite la période avec ce qu’il nomme peu affectueusement, les « footix », à savoir « les mecs qui venaient pour Paris Lyon Marseille mais qu’on ne retrouvait plus les années où le club descendait en deuxième division. »

 

Une relation privilégiée et en collaboration entière avec le Kop

Il préfère parler des supporters qui ont suivi le club, alors que celui-ci était presque littéralement au fond du trou, en CFA2. Et la notion de respect chère à son cœur revient très vite quand le sujet de la conversation diverge sur le Kop strasbourgeois, qu’il a côtoyé à la fois en UEFA contre Liverpool (Strasbourg gagne 3-0 en 1997, ndlr) et en CFA2. Il existe un lien très fort entre lui et le Kop, et notamment les UB, « ceux qui mettent le feu. » Bien évidemment, on ne peut pas ne pas parler du fameux « merci ! De rien ! », qui a surpris la Ligue 1 l’année passée, alors que c’est quelque chose qui date depuis bien longtemps. Mais comme les histoires qui marquent, comme les légendes, on a de plus en plus de mal à se souvenir de la date de leur création.

À 1.00 vous entendrez le fameux « merci! de rien! »

Ce qui est sûr néanmoins, c’est que cela a été monté en coopération entre les UB – notamment Kenny et Chonchon, que Jean-Luc salue – et lui. Si aujourd’hui le « merci ! de rien! » est devenu une marque de fabrique, cela ne s’est pas fait tout seul. Il a fallu bosser pour que le Kop le reprenne : « Sans l’apport et le soutien des associations de supporters, et notamment les UB, on n’y serait jamais arrivé. »

 

Un Alsacien qui a encore quelques racines à Strasbourg

Même s’il habite aujourd’hui à Dingsheim, Jean-Luc sort tout de même parfois encore à Strasbourg. « Quand tu vis à l’extérieur, c’est plus difficile de sortir longtemps à Strasbourg. » Dès lors, il sort dans des endroits qu’il connaît bien, géré par des personnes qu’il aime beaucoup. La Manufacture, la Salamandre tout comme les Haras… Jean-Luc ne sort pas beaucoup, mais il sort bien.

La Manufacture, un des lieux préférés de sortie de Jean-Luc

De plus, en bon Alsacien, il a forcément à faire passer un message aux élus de la Ville, et ce même s’il ne s’intéresse pas à la politique. « Je ne fais pas de politique, je suis ni de droite, ni de gauche, mais pour des hommes. » Dès lors, il souhaite que Strasbourg continue « de créer des endroits qui sortent de l’ordinaire, et qui sortent du côté carré et classique de ce que l’on peut voir d’habitude ». Là encore, on sent le coté atypique et briseur de codes, une marque de fabrique du Racing finalement.

Un stade qui va bientôt grandir. Crédit @Maxppp

Un Racing qui a encore besoin de grandir

Concernant l’évolution du Racing : « il est grand temps de faire les développements du stade. On a loupé France 98, on a loupé France 2016, pour des raisons qui m’échappent. Et il est grand temps que ce stade redevienne un grand stade de football. » Avec le nombre d’abonnés astronomique par rapport à l’affluence réelle (19000 sur 25000 places disponibles, ndlr) il y a une demande qui surpasse de très loin l’offre. Cette fois-ci, il ne faut pas manquer le virage. « Strasbourg n’a pas besoin d’un stade de 60000 places, mais d’un stade qui permette aux gens de venir. » De manière toute personnelle, il souhaite évidemment un stade plus grand : « S’il y a dix mille personnes de plus [dans le stade], bah je ferais gueuler dix mille personnes de plus. »

 

Pour clôturer l’interview, je lui ai demandé le classement du Racing pour l’année 2018/2019. En exclusivité pour Pokaa, Jean-Luc annonce qu’il va payer le champagne si on fait mieux que l’année dernière. Et il va en avoir pour son argent si cela fonctionne comme il le souhaite, puisqu’il pronostique une 12ème ou 13ème place (le Racing a fini 15ème en 2017/2018, ndlr). Un joli objectif que le Racing a décidé de remplir dès le début de saison, allant chercher un joli succès 2-0 à Bordeaux le 12 août dernier. Une victoire qu’il m’avait d’ailleurs pronostiquée. Alors Jean-Luc, prépare le champagne !

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