À quelques jours de Noël, il te reste à gâter des enfants ou des ados – les tiens, ta jeune nièce Inès ou ton petit cousin Marcel ? Ouvre ta hotte, on a de quoi la remplir ! Livres jeunesse, jouets et même jeux de société… Mieux : du made in Strasbourg et autres pépites d’Alsace. Car pourquoi chercher ses cadeaux au bout du monde jusqu’en Asie, quand on peut soutenir les talents d’ici ?
Les livres : de tout-petits à ados
"Jim Curious" de Matthias Picard et les éditions 2024
On démarre avec la série des Jim Curious, les albums de Matthias Picard. Ils mettent en scène les aventures d’un petit scaphandrier dans un univers graphique proche de la gravure, à découvrir avec des lunettes 3D.
Un gros succès de librairie, traduit et exporté dans une vingtaine de pays depuis 2012… Et que l’on doit à une maison d’édition strasbourgeoise : les éditions 2024. On vous encourage à jeter un œil à leur catalogue, ainsi qu’à celui dédié à la jeunesse – leur label 4048 – : il y a de quoi ravir des lecteurs/rices de tout âge.
« Jim Curious » : la BD en 3D éditée à Strasbourg qui séduit le monde entier
Les talents de l'Atelier demi-douzaine
Toujours en illustration, on s’arrête Quai Finkmatt à l’Atelier demi-douzaine – dont on cause ici de temps en temps – qui héberge de sacrés talents ! Pour gâter nos proches, on peut craquer sur les nombreuses publications de ses résident(e)s…
Pour les tout-petit(e)s : Comme Caché de Julia Fréchette (éditions Les Fourmis rouges), ou aux différents livres de Léo Righini-Fleur : Giga Pasta (écrit par Fred Éclair, chez BenjaminsMedia), Simone (chez Albin Michel Jeunesse) ou Les Grimaces (un livre à tirettes chez minedition).
Pour les plus grand(e)s, on pense aux BD avec Lili met les voiles de Clara Hervé (chez Biscoto), ou celles de Félix Auvard, à qui nous consacrions un article-portrait en avril dernier. Un talent local, aussi drôle que précoce avec pas moins de quatre BD déjà publiées, dont l’excellente Enchaîné au rire.
Des duos de Strasbourgeoises : Laurence Kubler et Julia Coffre, Daisy Gand et Emeline Maciaszek
Autre coup de cœur Pokaa (de 2021) : Laurence Kubler, autrice en série. Si l’on avait déjà craqué pour son Grand Méchant Catalogue des Loups et son Fantastique Catalogue des Dragons et autres créatures, deux albums illustrés par Étienne Friess, bourré de jeux de mots qui raviront les lecteurs/rices dès 8 ans… Elle revient avec un nouveau projet.
Sorti en septembre, Famille Lababine, le fils (aux éditions Rue du Monde) est un projet d’amies, et de Strasbourgeoises. Avec sa plume et son humour, et les illustrations de la designer graphique Julia Coffre, on découvre une drôle de famille, sous la forme d’une toute nouvelle série accessible dès 6 ans… Dont il s’agit ici du premier tome.
Avec le jeune chien Paco, qui « se cherche entre le bonheur de courir après un bâton et la joie de gambader sur les toits avec des chats musiciens », on s’interroge : doit-on ou non s’en tenir aux habitudes et son éducation ? Petit bonus : des clins d’œils aux colombages de la région, au fil des pages et illustrations.
Autre duo : celui l’illustratrice Daisy Gand et l’autrice Emeline Maciaszek, qui se sont associées pour Gazoline Poignard. Cette fois-ci, une histoire pour ado… Celle d’une lycéenne « comme les autres, mais unique en son genre », confrontée à l’amour.
Quand ses potes se mettent en couple, « Gazoline va emprunter un autre chemin, moins fréquent, moins fréquenté et donc plus difficile à assumer ». (À retrouver à l’Atelier du Bain aux Plantes, ou en vente directe auprès d’elles).
Focus sur des illustratrices strasbourgeoises : Célia Housset, Laura Kientzler, Anna Griot et Clémence Dupont
Pour les fêtes, on a également repéré les éditions Cépages. Une maison d’édition indépendante qui « cultive » depuis 2013 des albums jeunesse illustrés, « porteurs de sens » imprimés en France dans le respect de l’environnement… Si elle est parisienne, elle compte dans son catalogue plusieurs livres jeunesse d’illustratrices strasbourgeoises !
Ainsi, Laura Kientzler y a sorti Émile et Felix, une douce histoire pour les 3-6 ans (avec l’autrice Stéphanie Demasse-Pottier), autour d’un petit lapin sans parents ni prénom, qui se fait recueillir par un grand lapin ermite.
Les 5-7 ans craqueront pour Monsieur Chat, le premier album de Célia Housset (également en collaboration avec l’autrice Stéphanie Demasse-Pottier). L’histoire d’un « petit dernier chétif d’une famille de superbes angoras [qui] n’avait vraiment rien d’extraordinaire. Jusqu’[à] sa rencontre avec une demoiselle souris [qui] le métamorphos[e] en prince de la nuit, en roi de la nouba ».
Et pour tout âges : les nombreux albums de l’illustratrice strasbourgeoise Anna Griot, publiés chez Cépages (Maryam et Maroussia pour les 5-7 ans), et auprès d’autres maisons d’éditions (Sarbacane, Albin Michel ou Longues et courtes). L’un de ses derniers : La nuit des lumières sauvages, un conte initiatique poétique à découvrir à partir de 6 ans (aux éditions On ne compte pas pour du beurre).
Quant aux mini-aficionados de dinosaures : tout l’univers de Clémence Dupont, à l’origine du « Dinoël » (premier marché strasbourgeois de créateurs/rices autour du paléoart et de la vulgarisation scientifique). Livres, mais aussi affiches, puzzles… Y a de quoi ravir tous/tes les petit(e)s curieux/euses.
Clémence, l’illustratrice strasbourgeoise qui remet les dinosaures à la mode !
Des jouets : pour les plus jeunes
Au rayon des jouets, si on ne fait pas déjà un crochet par Carijou (en boutique ou sur le Marché OFF) pour de belles trouvailles d’occasion… On peut trouver de jolies créations locales.
Parmi elles : la « Cathédrale de course » de l’artiste Joseph Kieffer. Un classique que l’on croise ici et là à Strasbourg (développé et trouvable auprès de Libre Objet ; ou au 5e Lieu, par exemple) et qui continue de faire craquer les générations depuis 2005.
Un jouet d’enfant qui se fond très bien dans une déco de parents, avec ses trois couleurs primaires pop qui la rendent populaire. Que ce soit pour laisser les petit(e)s jouer au grand prix, ou pour son aspect collector : on adore.
Toujours chez Libre Objet (association et chantier d’insertion à Strasbourg) : Les Sursauteurs, une série de pantins articulés en bois imaginés par l’illustratrice strasbourgeoise Julie Escoriza pendant le confinement 2020. Au choix : quatre modèles fabriqués à la main et prénommés Gaston, Hector, Olga, Oscar.
Et pour une idée de dernière minute, à glisser dans la chaussette de Noël : la Toupie en bois. Un jouet d’antan revu et corrigé, décliné en trois coloris, et… à petit prix.
Dans un autre style, on craque pour l’univers ultra coloré d’Aurélien Débat, illustrateur et designer graphique alsacien et diplômé des Arts Décoratifs de Strasbourg (aujourd’hui Hear – Haute école des arts du Rhin).
S’il a depuis quitté la ville, travaille et expose nationalement… L’une de ses créations plaira à des architectes en herbe : Stampville, un jeu de 22 tampons pour « imaginer une ville à partir de formes simples », en jaune et bleu. Ludique et graphique : on kiffe. À retrouver ici et là (et au 5e Lieu).
Des jeux de société : pour les ados
Pour les ados, on laisse la boîte à jouets et on passe aux jeux de société ! Et parmi les milliers de références sur le marché : y a du local avec un jeu édité par Disto Studio, un « atelier de création et d’édition de jeux de société distordus » strasbourgeois (composé de Maria Paloma Sanchez et Luc Anuszewski) !
Après s’être fait connaître avec Strascendance – un jeu de plateau sur l’épidémie de 1518 et malheureusement aujourd’hui introuvable à la vente –, Disto Studio a sorti Ephios en 2022. Un jeu de cartes « rapide, tactique et évolutif » bien noté, et accessible dès 12 ans.
Créé par WaDri, et superbement illustré par Quentin Hell (tous deux deux Strasbourgeois), il nous embarque sur L’île, cité et État d’Ephios, dans un univers dystopique. Le but ? Choper le siège du pouvoir, à coups de manigances et alliances. Et bon point pour lui : il est possible de jouer sous trois modes… Rapide, campagne, et même solo.
Plus artisanal : le Lomino, un jeu en bois pour 2 à 4 personnes, créé par A. Gavet-Durr, M. Rodriguez et P. Vasseur, conçu et trouvable chez Libre-Objet (ou à retrouver sur LabelEmmaüs).
Dans sa besace : plusieurs fonctions selon l’humeur. Pour « gagner », il s’agit de poser tous ses « lominos » en premier. Mais pour simplement « s’amuser », celui-ci se transforme en jeu de construction et de dessin, où il suffira d’« empiler les Lominos et laisser cours à [son] imagination ».
C’est officiel : la liste au Père Noël s’est fortement rallongée, avec au fond, l’envie d’être à nouveau des enfants et se laisser gâter.