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On a discuté avec le groupe Odezenne de passage à Strasbourg

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Après “Au Baccara” sorti en 2018, les Bordelais d’Odezenne ont livré en septembre dernier un nouvel EP sublime et contemplatif, au spleen élégant et à l’ivresse inouïe. “Pouchkine”, 5 titres qui mélangent amour, tristesse, atmosphère de petit matin et lascivité lumineuse. Jacques, Alix et Mattia ont sorti les gros moyens pour assouvir leurs envies et perpétuer un projet musical toujours plus abouti. Le trio inclassable continue de s’éloigner du rap pour livrer des sons exigeants et délicats, délicieux pour nos oreilles.

Le week-end dernier, Odezenne était à la Laiterie pour un concert qui a conquis son public. Incroyable que cette ferveur générale, cet enthousiasme, cette ardeur vive et la manière dont chaque spectateur semblait se fondre littéralement dans la musique. Odezenne a quelque chose d’hypnotique, on se laisse emporter sans trop de résistance par leurs textes francs et mélancoliques couchés sur des compos lumineuses. A l’occasion de leur passage à Strasbourg, nous les avons rencontrés.

Crédit photo : Grégory Massat

Peux-tu me présenter Odezenne ?

Mattia : Le groupe, à savoir Alix et Jacques qui chantent et moi qui compose la musique, ça fait une bonne dizaine d’années qu’on travaille ensemble. Avec chance et dur labeur, notre musique atterrit dans les oreilles de plus en plus de monde. Les gens aiment bien. D’une espèce de hobbie qui avait quand même prétention à devenir quelque chose, c’est devenu un vrai projet de vie. On en profite, on a de la chance.

Vous avez choisi le nom Odezenne en rapport avec le nom de votre ancienne proviseure de lycée, pourquoi ?

Mattia : C’était la directrice de collège d’Alix et moi, lorsqu’on était bien plus jeunes. C’est une histoire de potes. La preuve en est, c’était notre proviseure quand on était en troisième et qu’on avait notre premier groupe. On avait 15 ans. Aujourd’hui, on en a 20 de plus. C’était un peu une idée à la con. Au début quand tu commences, tu ne penses pas que ça va devenir une histoire sérieuse et après tu peux juste te retourner et te dire : “Ça va, c’était pas trop naze comme nom.” Et puis c’est le nôtre.

En octobre 2018, vous avez sorti votre 4ème album “Au Baccara”. Comment s’est-il construit?

Mattia: Il s’est composé dans notre petit studio à Bordeaux, contrairement aux autres pour lesquels on partait souvent loin. Celui-là on l’a fait à la maison, avec les potes. Il y a vraiment des gens qui ont écouté ces morceaux un an et demi avant que le public les entendent. C’était un peu plus relax que les autres, où on était très enfermés, concentrés sur ce qu’on faisait, vachement dans le contrôle. “Au Baccara”, c’est un album de fête, on a pris plus de plaisir et de légèreté à le faire. Mais on l’a quand même mixé à Londres, pour compliquer un peu les choses. Dans un studio qui a plus de 50 ans avec des trucs qui frappent de partout et des journées beaucoup trop longues. Lorsque tu mixes sur bande, sur analogique, tu ne peux pas revenir dessus le lendemain, parce que ça prend 4 heures de retrouver ce que tu as fait la veille et tu n’as pas assez le temps dans une journée, du coup il faut passer au morceau suivant. Pour nous qui étions habitués à avoir le contrôle jusqu’au bout, là la partie la plus importante, comment sort la voix, les instruments, ça a vraiment été du one shot. Dans un studio mythique, avec du matériel mythique, qui laisse la place aux imprécisions et aux erreurs. Un an après quand je les réecoute elles me vont en fait ces imperfections, mais avant sur le moment c’était un peu dur pour moi de les laisser filer.

Crédit photo : Grégory Massat

Pourquoi l’avoir intitulé “Au Baccara”?

Mattia : C’est le nom d’un jeu de hasard, qui se fait dans les petits salons privés, parce qu’il y a de grosses fortunes qui s’y jouent la plupart du temps. Tu joues contre la banque. C’est un mot qui veut dire faillite en italien, en gros c’est jouer un peu le tout pour le tout. On a fait cet album sans savoir ce qui allait se passer, on s’est dit : “Tant pis si ça ne marche pas, ce n’est pas grave”. On essaye de moins maîtriser les choses, de toute façon c’est compliqué d’avoir la main dessus.

Finalement, l’album a été bien accueilli.

Mattia : Tout est accueilli de mieux en mieux depuis qu’on fait de la musique donc c’est chouette. Les anciens morceaux sont plus écoutés que lorsqu’ils sont sortis. “Au Baccara”, est plus écouté aujourd’hui qu’il y a un an. On a fait le même nombre d’écoutes de cet album en un an, qu’on en a fait de celui d’avant en 5. On commence à réussir à faire ce qu’on a toujours voulu faire, des trucs perso qui nous paraissent même un peu étranges, singuliers et c’est cool que les écoutes, que les gens et que les concerts suivent.

Vous êtes indépendants. C’est un choix de votre part?

Mattia : Au début non. On a envoyé des disques à des labels comme tous les groupes à leurs débuts. Créer notre propre label ça a été une réaction au silence, on recevait ou des réponses négatives ou aucune réponse. On est jamais mieux servi que par soi-même, les nuits blanches qu’on fait depuis dix ans c’est pour faire en sorte que les choses soient faites du mieux possible, c’est difficile de demander à quelqu’un qui n’est pas forcément autant impliqué que nous, de le faire à notre place. Du coup tu te démerdes et tu le fais tout seul.

Crédit photo : Grégory Massat

Puis le bouche à oreille a fonctionné, ce doit être une fierté d’avoir fait les choses soi-même.

Mattia : Oui carrément. Le public, qui nous connaît aujourd’hui et qui nous apprécie, est né par le bouche à oreille, par une espèce d’accrochage qui s’est fait entre eux et nous, pour je ne sais quelle raison. Le public est très cool, très homogène, pas trop jeune, pas trop vieux. Si on avait été diffusés sur Skyrock ou Virgin 15 fois par jour, peut-être qu’on aurait aussi des gens qui seraient là, pourquoi pas je ne leur ferme pas la porte, mais qui en tout cas ne nous ressembleraient peut-être pas. ou alors ce serait vraiment un malentendu.

C’est quoi le style de musique d’Odezenne?

Mattia : Les moments où on pouvait dire qu’Odezenne faisait du rap ça remonte à 2008, des morceaux hip-hop, on en fait plus depuis très longtemps. Même si les textes sont encore parfois scandés, aujourd’hui, Odezenne c’est autant de la pop que du rap, et que de l’électro. On fait des choses un peu tarabiscotées, mais intéressantes visiblement. Je peux ne pas m’interdire de faire un morceau techno ou un morceau pop, parce que j’ai déjà fait les deux. J’ai appris à composer du rap, quand Alix est venu me voir en me disant : “Tiens, on ne referait pas de la musique ensemble?”. On s’est rencontrés sur ce style-là donc forcément ce sera toujours présent, mais moi je faisais déjà de l’électro, de la pop et lui il aimait déjà le rock et Jacques la chanson française, la poésie, en plus de faire du rap, donc ça a été un point de rendez-vous qui a été très vite dépassé.

Crédit photo : Grégory Massat

Sur scène, tu amènes énormément d’instruments c’est assez impressionnant.

Mattia : Oui j’amène presque tout, je n’arrive pas à me résigner à venir avec mon ordi, un clavier et un petit contrôleur. La musique est faite avec de belles choses, donc c’est cool de les emmener, même si je ne devrais pas parce que ce sont des instruments qui eux aussi bien souvent ont 40 ans et sont très, très fragiles. C’est un peu pour ça aussi que le public vient. Si c’est pour écouter un disque qui tourne ce n’est pas très intéressant, je n’ai jamais construit de live comme ça. Dans une formation pareille, il y a mon frère à la batterie, moi qui fais plein de trucs, les mecs aussi jouent un peu quand ils ne chantent pas. On fait vraiment de la musique.

Vous avez le souci du détail, dans vos visuels également et dans vos clips. Qui les réalisent?

Mattia : Sur le dernier disque, Alix a réalisé beaucoup de choses, souvent co-réalisé d’ailleurs avec des gens avec lesquels on travaillait déjà historiquement. Des gens vraiment talentueux qui se mettent réellement au service du projet, comme nous. Quand ça se passe bien et que c’est cool, tu refais 4-5-6 clips avec ces mêmes personnes. Ça devient une famille. C’est beaucoup de boulot, beaucoup de prépa, beaucoup d’allers-retours, de confrontations, d’engueulades, mais c’est aussi pour ça qu’il se passe des trucs dedans.

Vous venez de sortir l’EP Pouchkine, y a-t’il un rapport avec le poète russe du même nom?

Mattia : Ecoute, à la base non. ( rires). On sort souvent des noms sans trop savoir. Comme “Au Baccara”, puis finalement souvent le sens se dessine après. Et là, il y a la vie un peu tragique de ce peintre mort en duel, contre le père de l’amant de sa femme je crois, c’est un mec qui avait l’air assez incroyable… Donc ça avait largement les épaules pour porter le nom de notre modeste EP (rires).

De quoi parle cet EP?

Mattia : Comme d’habitude ça parle de pas mal de choses, d’ancienne vie, de travail, d’amour, d’espoir, de liberté, un peu la vie. Alix et Jacques nous touchent quand ils en parlent, et moi j’essaye de toucher en mettant leurs paroles en musique. Il y a 5 morceaux, dont deux qui ont été connus un peu avant la sortie de l’EP : “Bleu Fushia” et “Matin”.

Si tu pouvais organiser ton propre festival, tu le réaliserais comment?

Mattia : Je ne sais pas trop où je le ferais, à part éventuellement sur la Lune. Ou bien pas loin de chez moi, pour pouvoir rentrer peinard. J’inviterais plein de monde : évidemment Radiohead, Fleet Foxes, puis Tyler en plein milieu de tout ça pour foutre un peu de moderne. Car je suis quand même un peu nostalgique des grands groupes qui ont marqué ma jeunesse. Et je mettrais quelques nouveautés mais toujours dans le sens de cette musique un peu grandiloquente, qui peut parfois j’imagine, s’entendre dans ce que je fais. Les années 90 étaient quand même bercées par la puissance de Nirvana ou Radiohead, le côté deep de Portishead. J’ai été bercé à des trucs costauds.

Vous n’annoncez qu’une seule date pour 2020. Pourquoi?

Mattia : Oui un Zénith. On fait une grosse tournée en octobre, novembre, décembre de cette année, qui nous amènera jusqu’aux Etats-Unis. C’est cool. On va aller jouer à New-York, Los Angeles, San Francisco, dans de chouettes salles. Et après, grosse pause. On est entrain de construire un studio de résidence d’artistes dans notre ville à Bordeaux. Tout ce qu’on a gagné à la sueur de nos fronts et qu’on a jamais dépensé pour nous, on l’investit dans la pierre pour se payer un petit studio plutôt cosy mais plus grand que le cagibi qu’on a maintenant. Avec du matériel, et de quoi dormir. On va y inviter des groupes et commencer à donner un peu plus de matière à notre label Universeul, que le seul Odezenne qui a pris absolument tout notre temps depuis dix ans. Faire une vraie belle pièce de musique. Et effectivement, une seule date à préparer pour 2020 avec j’espère plein de surprises et un peu de challenge. C’est un peu le même challenge que l’Olympia qu’on a fait en 2014.

Crédit photo : Grégory Massat

Une petite anecdote de tournée à nous raconter ?

Mattia : Je ne sais pas si l’anecdote de mon frère qui s’est cassé le poignet, est une anecdote vraiment drôle, parce qu’on a dû décaler 14 concerts. Mais l’accident du travail en fin de concert alors que tout s’était bien passé, en glissant pour sauver son verre et en chutant mal, c’était assez drôle. Il a fini aux urgences. On a aussi eu la chance de jouer à la Réunion, ça faisait longtemps qu’on voulait y aller, Alix a de la famille là-bas. On a fait un super concert, c’était trop bien, tous les artistes étaient logés dans un splendide hôtel juste à côté du festival et qui donnait sur l’océan avec une grande terrasse, une piscine et un grand stand à cocktails où tous les artistes s’étaient agglutinés dès la première demie-heure après être arrivés. Notre ingénieur son a fait un plongeon, un tout petit peu alcoolisé, et s’est ouvert le nez. Il s’est relevé en sang (rires), avec tous les gens de l’hôtel aux petits soins alors que lui disait que ça allait très bien. C’est devenu la mascotte de ces 4 jours. La chute a été très drôle.

Peut-être pas pour lui.

Mattia : Boh mais ça va. Il est solide. Ça fait très longtemps qu’il est dans le circuit. Il a 20 ans de plus que nous, c’est notre père spirituel à tous. On l’appelle tous papa d’ailleurs. Plein de gens nous demandent: “Mais c’est vraiment votre père?” On est tous ses fils, voulus ou pas voulus.

Vous aviez déjà joué à la Laiterie de Strasbourg?

Mattia : Oui carrément. On l’a fait 5 fois je crois la Laiterie. C’est toujours des concerts de fou. On y fait un retour parce qu’après on s’arrête longtemps pour créer. Là, on joue le nouvel EP, plus quelques anciens morceaux, histoire de faire quelque chose d’un peu nouveau pour les gens qui reviennent nous voir. Mais à chaque fois la Laiterie c’est super, super ambiance, super accueil, super salle. Les salles denses comme ça, où il se passe un truc ça fait du bien après la saison des festivals.

Pour le troisième album vous êtes allé à Berlin, le quatrième vous êtes restés chez vous, et pour cette nouvelle phase de création, vous prévoyez de partir à nouveau?

Mattia : Non je ne pense pas, quand on arrivera à notre fin de tournée ce sera aussi la fin des travaux du studio. On a déjà commencé à créer d’ailleurs, il y a eu deux semaines cet été après les festivals où on a rebranché directement. J’ai ressorti des trucs, ils ont mis des paroles dessus très rapidement, du coup on a déjà du neuf. Je pense qu’une fois que ce studio sera prêt, ça va être une vraie année de composition. C’est très difficile quand tu as un studio trop petit où tu entreposes du matos, où tu joues beaucoup. Avoir ce lieu là pour nous, où le matos va pouvoir rester en place, ça va vraiment être génial. Il me tarde d’y être.

Crédit photo : Grégory Massat

Et la tournée aux Etats-Unis ça s’est goupillé comment?

Mattia : Ça fait un petit moment déjà qu’on va au Canada, vu que c’est francophone, et New York c’est pareil. La salle doit faire 300 places, y a déjà 190 billets vendus alors que c’est dans trois mois, pareil à San Francisco. Ça reste des petites salles, on ne fait pas des 800 ou des 1200 on est pas fous, mais bon avec un peu de chance ça va être de bons concerts et petit à petit on commence à être pris au sérieux, c’est chouette. C’est l’aventure. C’est génial de voyager, tu regardes par la fenêtre tu vois des trucs de fous, puis tu t’installes, tu joues. T’es payé ce que t’es payé mais tu t’en fous en fait, t’es là pour apprécier, pour voir des gens. On a des francophones mais pas que. De plus en plus de gens nous écrivent des messages en mode : “On ne comprend pas les paroles, mais on aime les voix…” On écoute bien de la musique anglaise sans forcément comprendre tout ce qui se dit dans les paroles donc ça marche aussi dans ce sens-là pour une musique française qui à la base est quand même plus un truc porté sur le texte que vers l’esthétique globale. C’est cool.

Dans certains de vos clips vous empruntez des images au cinéma, celui de Gaspard Noé notamment. Y a-t’il un film qui t’as marqué récemment?

Mattia : Je ne regarde pas trop de films. Je n’ai pas trop le temps, surtout quand je suis en tournée. Plutôt des séries. J’aime bien les films cela dit et j’ai rematé Apocalypse Now, la version remasterisée. Ça m’a complètement scotché.

Et un livre ?

Mattia : J’ai adoré le dernier Houellebecq, Sérotonine. J’adore cet auteur en général, mais c’est pareil que pour les films, ce sont des choses qui demandent du temps, donc je me force à lire. Ce sont des choses que je n’ai pas eues quand j’étais petit, j’étais toujours sur ma guitare. C’est un coup à prendre et plus tu te fais vieux, plus c’est difficile de se faire à l’automatisme de prendre un bouquin. Jacques me pousse, car Jacques lit beaucoup. Du coup petit à petit je lis, il me passe des livres de poésie, ce genre de choses.

Si tu devais donner un titre à ce que vous vivez en ce moment avec Odezenne?

Mattia : (Rires). Attends, je regarde si il n’y a pas des panneaux autour de moi là. Je dirais ” Sacré coup de chance”. C’est quand même cool d’avoir la chance de faire ce qu’on fait. Je ne me considère pas forcément comme étant entrain de travailler alors que j’y passe ma vie. Y a du bon et du moins bon, on part ultra rarement en vacances, on est ultra rarement en week-end. On a ultra rarement un dimanche tranquille. Heureusement, nos compagnes sont très occupées elles aussi parce que sinon ce serait ultra compliqué. C’est un peu une vie de sacerdoce et en même temps je suis hyper heureux et hyper chanceux. Hyper humble par rapport à ça. Bosser comme je l’ai toujours fait parce qu’en même temps depuis que j’ai dix ans, j’ai envie de faire ça. Mon père était un grand musicien et je fais partie d’une famille de musiciens. Mon frère est batteur avec nous sur scène, c’est aussi un grand batteur de jazz, ce ne sont pas des choses qui se font de 4 à 5. Ce sont des choses qui font partie de la vie, pour des gens comme moi. C’est quand même de la chance. Puis aussi d’avoir rencontrer Alix et Jacques. De se compléter autant, sur le plan du développement de notre projet que sur le plan artistique ou personnel. Ça fait 10 ans, on a enfin quitté notre colocation où on a vécu 9 ans ensemble à 6 avec nos meufs dans une maison. On travaille ensemble, on part en tournée ensemble, ça se passe trop bien. On rencontre pas mal d’artistes, de peintres, de Djs, de gens qui sont autant dans l’engagement que nous et ils nous disent : “Franchement les gars c’est cool ce que vous vivez”, parce que de vivre à trois comme ça, pour plein de gens c’est compliqué. D’être aussi profonds dans les choses et que ça tienne. Plus que les Beatles en terme de durée. En terme d’albums vendus non, (rires) mais en termes d’intensité sûrement.

J’imagine que c’est déjà compliqué pour certains groupes de tourner continuellement ensemble, mais vous vous avez en plus choisi d’habiter ensemble en mode : “On ne se quitte plus.”

Mattia : Si ça tenait qu’à nous on habiterait encore ensemble. Nos copines à un moment voulaient nous récupérer et nous avoir pour elles toutes seules. C’est pour ça aussi qu’on construit le nouveau studio, ça fera comme une nouvelle maison. Notre ingénieur son ça fait dix ans qu’on travaille avec lui, à la batterie c’est mon frère, il y avait une danseuse dans le groupe c’était la sœur d’Alix, il y a un vrai truc d’amis. On pourrait faire totalement autre chose mais on fait ça. Je souhaite aux gens de bosser même dur mais avec des personnes qu’ils aiment bien. Mon frère dit souvent : “Il faut toujours qu’il y ait deux choses sur trois. Que ce soit bien à faire, que les gens avec qui tu le fasses soient cool, et que ce soit bien payé. Si tu remplis deux de ces trois conditions, ça veut dire qu’un plan est bon pour toi dans la vie. En tout cas dans un métier lié à l’art. Moi je ne suis pas riche, mais je fais de la musique que j’aime avec des gens que j’aime et c’est déjà très bien comme ça.

Un petit rituel avant d’entrer sur scène?

Mattia : On se prend dans les bras, on boit un dernier coup, puis on y va. Advienne que pourra! Quand il y a terrain , il y a toujours match. Les concerts deviennent de plus en plus cool. Mais tu sens que t’es à la maison, notamment sur des salles comme Strasbourg, où l’accueil est très, très chaleureux.

>> Propos recueillis par Emma Schneider <<

Merci à l’équipe d’Odezenne et de la Laiterie, un grand merci à Grégory Massat pour les photos. Crédit photo de couverture : Edouard Nardon et Clément Pascal.

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L’EP Pouchkine est dispo ici

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