Du 25 août au 2 septembre, l’Institut des aveugles de Still partira pour une aventure peu commune : un trajet de six jours long de 470 km, réalisé en vélo tandem, pour rejoindre Paris et assister aux Jeux paralympiques. À bord : 10 résident(e)s sportifs/ves, toutes et tous malvoyant(e)s. Une chouette initiative, que l’on vous présente ici.
Si en Alsace, on n’aura pas les Jeux, on a au moins les idées. Alors que la compétition se profile doucement pour l’été, toute la région se met au diapason pour montrer qu’elle est une terre de sports, pour toutes et tous. Car il n’y a pas que les Jeux olympiques à Paris, il y aura aussi les Jeux paralympiques.
Une inspiration pour l’association Adèle de Glaubitz, qui accompagne plus de 2.000 personnes en situation de handicap mais aussi les enfants et les jeunes placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Gérant différents établissements médico-sociaux en Alsace, elle développe avec l’Institut des aveugles de Still (Bas-Rhin) un projet un peu fou : aller voir les Jeux paralympiques oui, mais grâce à des vélos !
470 km à vélo entre Still et Paris
L’institut, créé en 1895, accompagne environ 130 personnes, chacune ayant une déficience visuelle, mentale et/ou psychique. Mais c’est aussi un institut sportif, qui fait régulièrement pratiquer à ses résident(e)s de l’escalade, de la piscine… et même du vélo.
Concrètement, 10 résident(e)s malvoyant(e)s ou non-voyant(e)s vont parcourir 470 km, partant de Still le 25 août pour arriver à Paris au moment des Jeux paralympiques. Quatre vélos tandems, huit équipages, avec pour chaque duo une personne malvoyante ou non-voyante et un professionnel de l’Institut. Il y aura aussi une équipe logistique en VTT et en voiture, qui apportera son soutien. Un camping-car à fonction médicale est aussi du voyage, pour sécuriser encore plus l’aventure, avec une douche et les traitements nécessaires pour les résident(e)s.
Tout ce beau petit monde partira pour six jours de trajet, à raison de 80 km par jour. Il y aura à chaque fois des étapes, avec par exemple les repas de midi qui seront pris dans les communes. Au programme également, des rencontres avec certains maires, selon Dan Maimaran, chef de service dans l’association Adèle de Glaubitz. Une fois arrivés à Paris, ils passeront deux jours sur place, pour visiter la capitale et voir des épreuves de basket fauteuil et rugby fauteuil
Avant ce périple, toutes et tous vont s’entrainer dès que la météo se sera améliorée. « On va organiser des sorties pour qu’ils puissent rouler, mais aussi pour le personnel qui va les accompagner, qui n’ont pas toutes et tous l’habitude de rouler avec un résident en tandem », explique Pierre Maciazek, directeur adjoint de l’Institut des aveugles.
Promouvoir le sport et ses valeurs
Par ce voyage, l’Institut des aveugles souhaite se mobiliser autour de la notion de sport, de santé et de bien-être, mais aussi militer en faveur de la transition écologique. Pierre Maciazek développe : « On veut créer une dynamique ; pas seulement promouvoir le sport pour le sport, mais faire aussi un exploit sportif à notre niveau qui pourrait être un vecteur de sensibilisation du handicap, dans une volonté d’inclusion. »
Tout un travail autour de la citoyenneté sera également mis en place, notamment à travers ces fameuses rencontres avec des élu(e)s tout au long de leur trajet. Dan Maimaran explique qu’avec son équipe ils ont déjà envoyer plusieurs demandes, pour rencontrer Anne Hidalgo ou Emmanuel Macron, ou même un(e) député(e), afin de visiter l’Assemblée nationale. En somme, comme le résume Pierre Maciazek : « Derrière cette initiative, qu’est-ce qu’on peut développer ensuite ? »
Encore quelques détails à régler avant de partir
Avant le 25 août, il reste toutefois quelques détails à régler du côté de l’Institut des aveugles. Pierre Maciazek explique : « Ce qui reste à caler c’est jusqu’où va être porté le projet sur les activités qu’on pourra faire à Paris. »
Il faudra ensuite boucler le financement du projet, à hauteur de 45.000 €. Pour inciter des partenaires à les soutenir, Dan Maimaran privilégie les actes : « On veut présenter le projet, faire des actions pour nous faire connaître (vente de chocolats, spectacles, deux tombolas, activité sur le marché…). »
Enfin, l’Institut des aveugles compte également réaliser un film sur leur aventure. Toute l’équipe va être formée pendant quelques jours à la prise de photos et de vidéos, ou encore au montage, avec un drone pour des vues en hauteur.
À la fin, le but est de garder un souvenir, mais également de le partager au plus grand nombre, pourquoi pas dans un cinéma intéressé. Car comme le dit Dan Maimaran : « Au début on nous a dit : “des personnes malvoyantes sur un tandem, vous êtes fou.” Nous on va leur montrer qu’au contraire, c’est tout à fait possible. »
Merci pour ce bel article ! Des initiatives à soutenir ! Mais Still c’est dans le 67, près de Mutzig 🙂
C’est corrigé ! On se perd parfois dans notre belle région 😅