Ce jeudi 20 janvier, la préfecture du Bas-Rhin tenait son traditionnel point presse sur la situation sanitaire dans le Grand Est. Au programme : la vague Omicron qui éteint largement le variant Delta, des taux d’incidence très élevés notamment chez les plus jeunes et des doses de rappel qui cherchent encore preneurs.
Pour la semaine allant du 10 au 16 janvier 2022, le taux d’incidence du Grand Est de 2 520 sur 100 000 habitants, soit particulièrement élevé et de 3 011 dans le Bas-Rhin. La semaine dernière, on comptait 139 000 personnes infectées dont une grande partie par le variant Omicron.
“Il y a eu beaucoup de contaminations entre Noël et Nouvel an. Globalement, on a un niveau de circulation très élevé dans tous les départements du Grand Est.” indique Michel Verney, responsable régional Santé publique France. La préfète du Bas-Rhin précise toutefois : “En Alsace, c’est nous qui détenons le record du taux d’incidence, qui oscille entre 2 900 et 3 000.”
Omicron écrase le variant Delta
Depuis début janvier, pour la majorité des cas confirmés, c’est le variant Omicron qui est suspecté grâce aux tests criblés. Du 10 au 16 janvier 2022 par exemple, Santé publique France relève que 96,2% des tests criblés correspondent à une suspicion d’Omicron. Toujours sur les premières semaines de janvier, on constate que ce sont majoritairement les jeunes (de 0 à 39 ans) qui sont touchés dans le Grand Est avec notamment un taux d’incidence qui culmine à 4 687 pour les 10-19 ans la semaine du 10 au 16 janvier 2022.
Le responsable régional Santé publique France Michel Verney reconnaît que la couverture vaccinale élevée permet d’éviter un risque trop important de formes graves et que les symptômes d’Omicron sont différents. Mais il prévient : “Il y a un impact quand même. En particulier sur la médecine de premier recours. Omicron n’est pas bénin. Il a une pression qui s’allège sur les services de soins critiques, mais elle s’est déplacée sur la médecine de premier recours, les cabinets de ville et l’hospitalisation conventionnelle. Il y a une multitude de cas car le virus circule rapidement.” Michel Verney ajoute également qu’une forte pression pèse sur les associations SOS Médecins : “Il est absolument vital de contenir la diffusion pour limiter cet impact sur le système de soin.”
Une dose de rappel pour se protéger d’Omicron
Dans le Grand Est, si la majorité des personnes ont fait leur première et deuxième dose, le taux de couverture vaccinale concernant le rappel est plus bas et varie beaucoup selon les tranches d’âge. Seulement 5,5% des 12-17 ans ont fait leur rappel et seulement 48,3% pour les 18-49 ans.
Bien qu’ils affichent un taux de couverture vaccinal plus haut (82,5% concernant le rappel pour les 65-74 ans et 75,4% pour les 75 ans et plus), Michel Verney rappelle que la priorité est de se tourner vers les personnes âgées ou avec des comorbidités, qui risquent davantage de développer des formes graves. Il rappelle : “Il est crucial de faire sa dose de rappel, car dans un contexte où le variant Omicron est très présent, les risques augmentent dès que la dernière dose date de plus de trois mois.”
À l’école : 97% des classes restent ouvertes
“Le variant Omicron a la contagiosité que l’on connaît, donc chacun peut comprendre que l’Éducation nationale qui représente 1 million d’élèves sur le Grand Est, n’est pas à l’abri de ces taux d’incidence importants. Nous avons un nombre de cas important, qui remonte de manière quotidienne.” À titre d’exemple, ce mardi 18 janvier, 9 318 nouveaux cas ont été remontés. Le taux d’absence des professeurs tourne quant à lui autour d’une moyenne de 10 à 11%.
Néanmoins, seul 3% des classes sont fermées, ce qui donne 97% de classes ouvertes. “Cela montre la mobilisation qui est la nôtre de manière à assurer le remplacement et mettre en place des mesures effectives prises depuis le début du mois de janvier.” selon Jean-Marc Huart. Le recours à des professeurs contractuels, aux listes complémentaires des concours et le recrutement de vacataires administratifs et de surveillants permettent d’après lui de maintenir la situation.
Il rappelle que le ministre de l’Éducation a récemment annoncé de nouvelles mesures comme la distribution de masque FFP2 dans les académies. Les livraisons commencent ce jeudi et toutes les académies devraient être livrées au 26 janvier. En parallèle, une distribution de masques chirurgicaux est également menée depuis début janvier devrait se terminer fin janvier elle aussi.
L’Assurance maladie va progressivement recommencer à prévenir une partie des cas contacts
Vous l’avez sans doute remarqué, ces dernières semaines, l’Assurance maladie s’est retrouvée quelque peu débordée par le nombre de cas et a ainsi fait le choix de se concentrer sur les échanges avec les personnes positives plutôt que les cas contacts. Voilà pourquoi il a été demandé aux personnes infectées de prévenir elles mêmes les personnes qu’elles ont pu infecter.
Le directeur de la Caisse primaire d’assurance maladie du Bas-Rhin Maxime Rouchon explique que les services vont reprendre petit à petit la main : “On est toujours sur le mode de prioriser le contact avec les personnes positives et pour gagner du temps on les invite à prévenir les personnes contact. Mais on reprend un peu plus pied, donc on commence à rappeler une partie des personnes contact, mais pas la totalité. Vu les volumes c’est impossible.” Il ajoute : “On invite aussi à nous solliciter via le compte en ligne ameli, avec le chat bot qu’on a mis en place.”
Par ailleurs, suite au Conseil de défense sanitaire qui s’est tenu ce jeudi matin, Jean Castex et Olivier Véran ont annoncé qu’un calendrier précis de levée des restrictions sanitaires sera dévoilé à 19 heures.