Après huit semaines de pause, le conseil municipal revient dans la vie des Strasbourgeoises et des Strasbourgeois. La dernière fois, il avait beaucoup tourné autour de la nouvelle politique de stationnement et avait donné lieu à quelques approximations de la part de l’opposition. En ce 15 novembre, les élues et élus reviennent donc dans l’hémicycle, à deux semaines du début de la magie de Noël. Est-ce que celle-ci adoucira les débats ?
Avec 74 points à l’ordre du jour, le conseil municipal s’annonçait à nouveau léger. Mais avec neuf interpellations, l’opposition comptait bien se faire entendre sur ses sujets de prédilection. Et si le conseil municipal a surtout passé ses presque 9h à parler du Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI), quelques autres sujets très intéressants ont également été abordés.
Ce qui va changer pour les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois
Une aide pour acheter un vélo neuf ou d’occasion
Le vélo à Strasbourg, c’est comme une religion. Pourtant, depuis quelques années, le nombre d’utilisateurs de la bicyclette stagne en ville. Une des raisons ? Malgré les efforts cumulés de la ville pour développer les mobilités douces, « le vélo n’est toujours pas accessible à toutes et tous », selon Sophie Dupressoir, élue déléguée à la ville marchable et cyclable. Qui ajoute : « Les freins sont nombreux et dissuasifs pour des ménages avec des revenus faibles. Le vélo est le moyen de transport le moins utilisé dans les quartiers populaires ». Alors même que le vélo permet de se déplacer plus loin et donc d’avoir un emploi plus éloigné de son domicile.
La Ville de Strasbourg a donc décidé de proposer une aide pour acheter un vélo neuf ou d’occasion à destination des ménages modestes. Elle comprend également l’achat de vélos enfants et d’équipements de sécurité, comme les casques et les lumières. Il s’agira en fait de bons d’achat disponibles jusqu’au 31 décembre 2022. Si le quotient familial est inférieur à 764 €, le bon d’achat sera de 200 euros. Il sera de 150 €, si le quotient familial est compris entre 765 et 1 000 euros. La mesure est votée, avec 60 voix pour et 5 abstentions, toutes venant du groupe LR, qui souhaitait que l’aide soit plus étendue, et qu’elle comprenne également les personnes au SMIC. Et désormais, les Strasbourgeoises et Strasbourgeois au revenu modeste pourront s’offrir un vélo.
L’affaire de la rue du Parc et de la rue Adler
Depuis le début du mandat, la municipalité écologiste a du mal à se défendre dès que l’opposition pointe du doigt ses constructions en matière de logements. C’est donc sans surprise que le 12 rue du Parc, à la Robertsau a suscité des réactions. Qu’est-ce qu’il s’y passe ? Un promoteur, Greenstone, mène une réhabilitation pour y construire des logements. La Ville possède elle, une parcelle de 69m2 rue Adler, juste à côté. C’est une friche et la Ville aimerait donc la vendre.
Pourquoi cela ne passe pas pour l’opposition ? Jean-Philippe Vetter, redoute qu’un arbre, en l’occurrence un frêne, soit abattu. Pour Alain Fontanel, il y a également une incompréhension sur la raison qui a poussé la municipalité à vendre sa parcelle de terrain. Si Suzanne Brolly, adjointe à l’urbanisme, assure maintes et maintes fois que, non seulement l’arbre ne sera pas abattu mais que d’autres seront replantés, elle a plus de mal à répondre aux demandes de l’ancien premier adjoint. Les presque 50 minutes de débat s’enliseront par la suite, montrant encore une fois la dure réalité pour l’exécutif de concilier, et surtout de justifier, écologie et nouvelles constructions.
Ce qui va changer pour Strasbourg
Le PPI, une “stratégie de communication” selon l’opposition
On vous l’a présenté hier, le PPI présente les grands investissements de la ville de Strasbourg sur l’ensemble du mandat, à hauteur de 800 millions d’euros, majoritairement dirigés vers les quartiers prioritaires. Étant déjà acté, le conseil municipal a permis de connaître les réactions de l’opposition face à ce PPI. Celle-ci, dans son ensemble, critique la forme et dénonce une stratégie de communication de la part de la municipalité.
En premier lieu, Jean-Philippe Vetter dénonce la territorialisation effectuée par la municipalité, l’accusant de « vendre Strasbourg à la découpe ». Il se posera également en défenseur de l’attractivité, en critiquant les « zéro euro » investis dans l’économie ainsi « qu’aucun grand projet qui favorise l’attractivité ». À toutes ces remarques, Syamak Agha Babaei, premier adjoint, répond : « Je ne trouve pas d’éléments de fond auquel répondre dans ce que vous dites ». Concernant la territorialisation, critiquée de tous bords, Benjamin Soulet, adjoint chargé de l’équité territoriale, rappelle que ce découpage par quartier existe depuis l’arrivée des écologistes au pouvoir.
Du côté d’Alain Fontanel, on regrette que la municipalité se compare souvent aux précédents mandats. Anne-Pernelle Richardot, du groupe socialiste, va même plus loin en assénant que sur ce sujet-là, la municipalité écologiste représente « ce qu’il y a de pire dans la politique ». Pour Catherine Trautmann en revanche, comme ensuite pour Alain Fontanel, l’autre composante importante est celle de la « sobriété de la dépense publique ». En effet, pour investir davantage, la Ville recourt à une augmentation de la dette. On en revient alors aux mêmes débats qui avaient émaillé ceux sur le budget : « la dette économique que vous laisserez aux Strasbourgeois » du côté de l’opposition – même socialiste – versus « la dette écologique qu’on laisserait aux Strasbourgeois en termes d’inaction ».
Le conseil municipal traduit en langue des signes
Au-delà des longs débats concernant le PPI, le conseil municipal a permis de voter une résolution importante du point de vue de l’accessibilité au débat politique local. S’il est souvent ardu pour les Strasbourgeoises et Strasbourgeois de suivre jusqu’au bout un conseil municipal, celui-ci était jusqu’à présent complètement inaccessible aux personnes sourdes et malentendantes. Mais ce ne sera désormais plus le cas, grâce à une résolution proposée par Pierre Jakubowicz. L’élu d’opposition souhaite, à travers cette résolution, « rendre le Conseil municipal toujours plus accessible et inclusif ». Céline Geissmann, adjointe chargée du numérique, le remercie par ailleurs pour sa « résolution importante », tout comme Jeanne Barseghian.
Concrètement, cette résolution propose un sous-titrage simultané du conseil, la « meilleure solution pour les personnes sourdes et malentendantes » selon Céline Geissmann. Une mesure qui faciliterait aussi la consultation des archives par mots-clés de tous les internautes. C’est également un gage de transparence et de responsabilité de la parole des élus. Une résolution intelligente et constructive, qui est votée avec 60 voix pour. Reste à voir si elle sera mise en place dès le prochain conseil municipal du 13 décembre ou s’il faudra attendre 2022. Quoi qu’il en soit, c’est un pas dans la bonne direction, vers plus d’inclusion.
Le moment à retenir : passes d’armes sur la sécurité
Les moments de concorde ont rapidement laissé place à la deuxième partie du conseil municipal : celle des interpellations. L’opposition, incluant les socialistes qui jouent souvent pour les deux camps, a mis à l’ordre du jour pas moins de neuf interpellations. Sans doute la mairie écologiste paye-t-elle les frais d’avoir choisi d’organiser un conseil municipal toutes les six semaines, contre une fois par mois par le passé. Quoi qu’il en soit, les interpellations sont toujours un bon moyen pour l’opposition de s’exprimer. À la fois lors du conseil, mais aussi sur les réseaux sociaux par la suite, avec des extraits des interventions publiés, souvent sans les réponses de l’exécutif.
Les plus gros débats des interpellations ont eu lieu sur un sujet que l’opposition aime bien remettre sur la table : la sécurité. Jean-Philippe Vetter, reprenant son post Facebook du 8 novembre dernier, propose en effet des assises de la sécurité. La raison ? L’élu d’opposition accuse la municipalité de ne pas avoir pris à bras le corps le sujet, pourtant prioritaire selon lui, et même de l’avoir délaissé. Voilà pourquoi il demande le recrutement d’un directeur de la police municipale, un poste soi-disant vacant depuis début août, selon lui. Une affirmation contredite par Nadia Zourgui, adjointe à la tranquillité publique, qui lui affirme que le poste sera vacant seulement à partir de février 2022.
Jean-Philippe Vetter demande également le renforcement des effectifs de la police municipale, de la vidéoprotection et veut lutter contre ce qu’il appelle des “squats“, autrement dit des rassemblements de personnes sur la voie publique. Majoritairement des personnes sans-abris. Le tout, afin de « ramener de l’apaisement et de la sécurité dans notre ville ». Parce que, toujours selon lui, le centre-ville de Strasbourg est désormais fui par les habitantes et les habitants.
Une interpellation jugée “en complet décalage” avec les priorités de la Ville, selon Jeanne Barseghian, qui met en valeur le “travail remarquable” de la police municipale. Quant à Syamak Agha Babaei, le premier adjoint s’offusque : “Instrumentaliser cette question est dangereux pour le débat démocratique. Opposer la question de la sécurité à celle de la dignité est dangereux. Ce que vous faites Mr. Vetter est détestable, votre propos est abject.” De son côté, Nadia Zourgui, ne partage pas non plus cette vision de la sécurité et insiste sur la médiation et la prévention des agentes et agents de la police municipale. Elle présente même un projet de brigade éco-citoyenne, qui aura comme but de prévenir les infractions, les situations d’insalubrité et de mener des actions pédagogiques.
C’est un conseil municipal un peu pâlot qui s’achève peu après 21h. Son principal intérêt a résidé dans la présentation du PPI, durant laquelle la municipalité s’est efforcée de se démarquer des mandats précédents tandis que l’opposition a critiqué le fond comme la forme. Le reste a donné lieu aux habituelles passes d’armes que l’on connaît depuis un an maintenant. Désormais, les regards se tournent vers le marché de Noël qui s’ouvrira le 26 novembre, avant le prochain conseil qui se tiendra lui le 13 décembre prochain.
Il y a plus de sécurité à Strasbourg j ai déposé ma fille à la gare j ai halluciné pas de policier dans le halle de la gare à l arrêt du tram des alcooliques des drogue pas de protection pour les femmes j habite à schiltigheim plus de policiers plus de sécurité place la mairie tous les samedis dans la nuit alcool bagarre la maire préfère être dans les journaux que de s occuper De schiltigheim je conseille à toutes les femmes filles d avoir sur elle des protection anti agression pour se sécurisé car il y a plus personne pour les sécurisé il faut que compter que sur soi même c est pire en pire sinon quitter et déménager de Strasbourg schiltigheim
Bonjour,
Quelle est la procédure à suivre pour bénéficier des bons d’achat pour acheter un vélo neuf ou d’occasion ? Est-il possible de le faire en ligne ?
Faut-il faire la demande d’aide à l’avance, ou est-il possible de fournir une facture une fois l’achet effectué ?
Merci d’avance d’éclairer ma lanterne 💡🚴🏻♀️
Pourquoi le nombre de vélos stagne à Strasbourg ?
Peut-être qu’il faudrait aussi oser regarder du côté de la qualité des revêtements ?
Il est prouvé que si les revêtements ne sont pas de bonne qualité, les gens ne font pas la transition.
Pour une transition massive au vélo, il faut des équipements urbains irréprochables, des revêtements sécurisants, de haute qualité, entretenus régulièrement (pas de trous entre les pavés par exemple, il faut que les pavés ou les dalles soient parfaitement jointés, ou de la végétation sur la piste cyclable jamais nettoyée qui bouche les évacuations et génèrent des mares géantes, etc).
Tant qu’on n’aura pas compris, ça n’avancera pas.