On attendait tous devant nos écrans comme si c’était une finale de Coupe du Monde. Et on était anxieux en entendant les mots peu rassurants de Jeanne Barseghian ce matin en conférence de presse. Jean Castex intervenait ce jeudi 22 octobre à 17h pour annoncer la mise sous couvre-feu de 38 départements français. Dans le lot se trouve malheureusement le Bas-Rhin, et donc Strasbourg qui, après avoir longtemps échappé au coups de filets successifs, a fini par craquer. On vous fait un petit point rapide sur ce que cela signifie.
Le Bas-Rhin et Strasbourg en couvre-feu
« La deuxième vague est là. Nul n’est épargné, la situation est grave. » Jean Castex ne prend pas de gants et nous met directement dans la sauce. La France est touchée par la seconde vague du coronavirus, et Strasbourg ne fait désormais plus exception. 38 départements français supplémentaires verront donc leur vie nocturne extérieure s’arrêter complètement de 21h à 6h du matin. Notre ville, comme le Bas-Rhin, passe désormais en situation de couvre-feu, dans la nuit de vendredi à samedi. Ce pendant au moins six semaines. C’est en tout 46 millions de Français concernés par cette mesure.
Qu’est-ce que cela signifie être en situation de couvre-feu ?
Malheureusement, la situation du couvre-feu ne veut pas seulement dire ne plus sortir après 21h en ville. Si l’on se réfère à ce qu’en dit le gouvernement, on peut lire que « dans les périmètres concernés par le couvre-feu, les bars, les établissements sportifs, les salles de jeux, les foires et salons seront fermés toute la journée et les fêtes foraines seront interdites. Les établissements d’enseignement supérieur ne pourront accueillir plus de 50 % des étudiants en présentiel. » Par ailleurs, la Meinau ne pourra plus qu’accueillir 1 000 personnes. Pas cool quoi.
Plus de bars, plus de sport, le fun est désormais mort. Il faudra néanmoins attendre l’arrêté préfectoral de la préfète du Bas-Rhin, prévu demain et dont on vous parlait lundi dernier, pour en savoir plus, notamment sur la pratique sportive.
Pourquoi le Bas-Rhin passe-t-il en couvre-feu ?
C’est bien la question. S’il faut avouer que le Bas-Rhin connaît des chiffres en forte hausse, au niveau du taux d’incidence global et sur celui des + de 65 ans, les chiffres de réanimation étaient encore très loin du seuil qui pouvait nous faire basculer en couvre-feu. En effet, selon le dernier point publié ce jeudi 22 octobre par l’ARS Grand Est, le taux d’incidence du Bas-Rhin sur la semaine du 13 au 19 octobre est de 236.5 et de 148.4 pour les plus de 65 ans. Du côté de Strasbourg et de l’Eurométropole, on grimpe à 316.2 en global et 127.1 sur les plus de 65 ans. Strasbourg, avant-dernier chez les + de 65 ans mais large leader en taux d’incidence global dans le Grand Est !
Dans tout cela, seules les réanimations nous donnait donc encore espoir d’éviter le couvre-feu. Avec 11 réanimations dans le Bas-Rhin au 21 octobre, on était à un taux d’occupation de seulement 8.94 %. Mais avec des hospitalisations qui montent déjà en flèche, 100 au 21 octobre contre 41 le 8 octobre dernier, la décision de placer le Bas-Rhin et Strasbourg en couvre-feu est avant tout préventive. Parce que les malades d’aujourd’hui peupleront les réanimations dans une dizaine de jours.
C’est donc la fin de la fête pour Strasbourg. On y a cru quelques semaines mais la réalité s’est interposée pour nous mettre un joli coup de tête dans le thorax. Désormais, la vie sociale va être réduite et il nous restera le combo CTS-boulot-dodo. On vous tiendra au courant de la suite des événements, notamment par rapport aux bars et aux salles de sport, selon les décisions de la préfète. En attendant, prenez soin de vous et à samedi pour le premier jour du reste de notre vie !
Photo de couverture : Thaïs Breton