Que ce soit récemment, après avoir vu les effets positifs du confinement sur l’environnement ou bien depuis plusieurs années, de nombreux citoyens prennent conscience des enjeux écologiques. Certains prennent alors l’initiative d’adapter leur mode de vie en fonction de leurs valeurs en changeant par exemple leurs habitudes alimentaires, leur façon de consommer, de s’habiller, de se loger ou de se déplacer avec toujours la même idée en tête : préserver notre belle planète.
Nos modes de vies actuels reposent sur des habitudes de consommation bien ancrées. Vouloir limiter son impact sur l’environnement nécessite donc une réflexion globale sur sa façon de vivre. De plus en plus de citoyens prennent l’initiative de changer certains aspects de leur quotidien pour répondre à des impératifs écologiques.
Fabriquer ses propres produits d’hygiène et de ménage
Cela fait maintenant plusieurs années que Selin a effectué des changements pour rendre sa consommation plus saine et écologique : “Je me suis engagée dans une association qui sensibilise à la santé environnementale, et au départ c’était vraiment le côté santé qui m’intéressait et je n’avais pas encore franchi le pas des actions. Et petit à petit, comme on sensibilisait et on proposait des solutions avec des produits alternatifs, des DIY cosmétiques, c’est comme ça que j’ai été confrontée aux lingettes lavables, aux protections hygiéniques et d’autres choses.” Dans sa salle de bain, elle a su, petit à petit, trouver des alternatives plus respectueuses de l’environnement. Les cotons-tiges ont été remplacés par des cures-oreilles en bambou et les cotons à usage unique par des modèles lavables. Même du côté des protections hygiéniques, bien souvent composées de plastique, Selin a fait le choix de se tourner vers la culotte menstruelle, tout aussi efficace et réutilisable. Et pour le shampoing et le gel douche, c’est auprès de sa sœur qu’elle se fournit le plus souvent. Elle raconte : “Un jour, alors qu’on était dans une pharmacie avec ma sœur, on s’est amusées à scanner les produits avec une application, pour trouver un savon dans lequel il n’y avait pas de pétrole. Et il n’y en avait aucun ! Donc on s’est mises à chercher une recette de savon à faire soi-même et c’est comme ça que ma sœur s’est mise à préparer tous ces produits cosmétiques elle-même.” Composé à près de 80% de lait d’avoine, la recette du shampoing fait maison s’élabore facilement. Quant au savon d’Alep, seul de l’huile d’olive, de l’huile de laurier et de la soude caustique suffisent.
Stéphanie commence doucement aussi à amorcer ce changement au niveau des produits cosmétiques et des produits d’hygiène. Pour se laver, elle utilise donc du shampoing et du savon solides plutôt que les gels majoritairement proposés dans les commerces. Et en ce qui concerne le ménage, elle est tout simplement revenue aux basiques : “Je suis repassée au nettoyage au savon de Marseille ou vinaigre blanc par exemple.” Comme quoi parfois, il suffit de trouver l’inspiration auprès des anciennes générations. “Pour l’instant, je ne suis pas encore prête à me débarrasser de mon aspirateur, mais j’y réfléchis !” ajoute Stéphanie.
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Se passer de certains appareils électroménagers
C’est lorsque son frigo tombe en panne et qu’il perd une bonne partie de ce qui était conservé à l’intérieur, que Rémy décide de se lancer un défi : ne plus utiliser de frigo. “J’ai commencé par tout stocker sur mon balcon. Et puis finalement je me suis dit qu’en Alsace, il ne fait pas plus de 6 ou 7 degrés en hiver ! Donc je me suis dit : pourquoi ne pas essayer ? L’idée, c’était de montrer à mes enfants que c’était possible. Il faut qu’ils puissent voir que c’est faisable, parce qu’on n’a pas 36 générations pour que les changements se fassent et c’est leur génération qui est la plus concernée.” La petite famille a ainsi tenu un peu plus de six mois, de la fin de l’automne, jusqu’à récemment : “Depuis la fin du confinement j’ai racheté un frigo, parce que je vois bien qu’avec des enfants, je ne peux pas tenir une situation aussi extrême que de ne pas avoir de frigo. Mais cette fois-ci, les proportions de l’appareil sont bien moindres et sa consommation aussi. Je suis passé d’un gros frigo avec le congelo gros volume, à un modèle tout petit, d’un mètre de haut. Ce format-là est quand même beaucoup plus économe en termes d’énergie et il suffit pour une famille monoparentale avec deux enfants. J’arrive à m’en sortir complètement. Il est même plutôt vide, car les habitudes d’usage ne sont pas encore revenues !” explique Rémy.
Cynthia est originaire de la ville de Buenos Aires en Argentine. Là-bas, durant sa jeunesse, elle se passait déjà de certains appareils au quotidien. Et à son arrivée en France il y a maintenant presque 16 ans, elle a maintenu les mêmes habitudes. Aujourd’hui maman de deux enfants, elle limite son impact écologique, notamment lorsqu’elle cuisine : “Je n’ai pas d’appareils électroniques pour m’aider dans la cuisine. Que du très basique. On n’en a pas besoin. Je cuisine tout frais, et prépare au fur et à mesure chaque jour. J’ai juste comme robot un mixeur-plongeant, que j’ai acheté à mon arrivée en France.” Et pour la vaisselle c’est pareil. Après avoir utilisé un lave-vaisselle pendant cinq ans, la mère de famille strasbourgeoise s’est finalement ravisée : “J’utilise du liquide fait maison, et on remplit un bac avec de l’eau chaude et du savon et on rince avec l’eau claire. J’ai possédé une machine pendant cinq ans, et résultat, niveau consommation d’eau ce n’est pas rentable ni en longueur du temps. C’est ce qu’on croit, mais on doit toujours rincer avant mettre dans la machine, parfois tout ne rentre pas, et même tout ne sort pas très propre. Donc depuis un an, retour à l’ « ancienne » et l’économie d’eau et d’énergie est bluffante.” Pour Cynthia, il est important que ses enfants âgés de 3 et 7 ans grandissent dans cet état d’esprit : “Ils sont assez conscients qu’il faut prendre soin de la nature et chaque geste est important.” Même pour les toilettes, qui utilisent entre 5 et 12 litres d’eau à chaque chasse d’eau selon les modèles, elle a trouvé l’astuce pour réduire drastiquement sa consommation d’eau. “Je place une bouteille d’eau d’1 litre dans le réservoir. Ça fait 1 litre d’économisé à chaque passage.”
Limiter ses achats de vêtements
L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes au monde. C’est pourquoi Humbeline n’achète plus de vêtements neufs depuis maintenant deux ans. Et lorsqu’elle en a besoin, c’est vers les friperies qu’elle se tourne pour trouver son bonheur :“Depuis 3-4 ans et je réfléchis tous les jours aux conséquences de mes actes !” C’est aussi le cas de Léa L., qui n’achète plus de vêtements neufs depuis près d’un an et demi, et se rend uniquement en friperie si c’est nécessaire : “Avant, je faisais tout le temps les soldes. À la base, j’étais pas consciente des conséquences écologiques de la fast-fashion, j’étais plutôt sensibilisée aux conditions de travail désastreuses des personnes qui fabriquaient nos vêtements. C’est le premier truc qui m’a vraiment mis un gros stop à continuer de consommer dans cette industrie. Quand je me suis plus sensibilisée à l’écologie, je me suis éduquée grâce à pas mal de comptes Instagram, qui mettaient en lumière la pollution “invisible”, celle dont on voit pas les effets directement et la fast-fashion en fait partie. Quand j’ai appris que cette industrie était la deuxième plus polluante, j’étais sur le cul. Ça m’a confortée dans mon choix.”
Après avoir travaillé pendant près de deux ans pour une entreprise de commerce en ligne spécialisée dans la vente de chaussures et de vêtements, Alexandra se qualifiait à l’époque de “pollueuse”. Mais depuis, son mode de vie semble avoir changé de tout au tout : “Je ne fait plus aucun achat par internet sauf si c’est un magasin que l’on trouve en France. Amazon, Zalando, et compagnie, sont bannies pour moi. Mes derniers achats vestimentaires remontent à juin dernier […]. Je garde toujours des affaires de plusieurs tailles pour éviter d’acheter toujours du neuf !”
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Bien choisir son alimentation
Au vu de la pollution engendrée par le système agroalimentaire, Sylvaine et Irène ont chacune choisi de devenir végétarienne. Ayant grandi dans une famille alsacienne assez traditionnelle, Sylvaine explique qu’elle mûrissait ce choix depuis longtemps, mais qu’il lui a été très difficile de le mettre en pratique. Elle ajoute : “Je suis maman d’un garçon qui est maintenant grand, mais quand il était petit, il y avait beaucoup de pression. On disait que s’il ne mangeait pas de la viande deux fois par jour, il n’allait pas grandir. Il y avait beaucoup de faux messages comme ceux-là.”
Aujourd’hui végétarienne depuis une dizaine d’années, c’est d’abord pour des questions éthiques que Sylvaine a fait ce choix : “Je suis depuis l’adolescence révoltée contre les méthodes de transports et d’abattage des animaux que nous consommons.” Mais aussi pour préserver l’environnement : “On sait bien que les élevages industriels sont très polluants. Et puis je sais que la viande n’est pas obligatoire, des tas de peuples s’en passent depuis des générations. Et effectivement, mes bilans sanguins, sont parfaits donc j’avais bien raison ! (rires)” C’est donc du jour au lendemain qu’elle a totalement cessé de se nourrir de chair animale, qu’il s’agisse de viande ou de poisson. Et lorsqu’il lui arrive de consommer des œufs ou bien du fromage, c’est toujours en sélectionnant les produits avec des conditions d’élevage en accord avec ses valeurs.
Qui dit alimentation, dit courses. Et dans nos supermarchés, il y a pléthore d’aliments transformés et consommer de façon éco-responsable demande une attention toute particulière. Alors la plupart du temps, Laurence se rend dans les commerces de proximité, sur les marchés et s’adresse aux producteurs locaux. Elle aussi consomme moins de viande, mais lorsque c’est le cas, c’est “chez un vrai boucher qui ne se fournit pas auprès d’éleveurs industriels.” Et quand elle achète, à de rares occasions, des aliments transformés, elle scrute les étiquettes “à la recherche d’huile de palme : palmiste, palmate, huile végétale, etc.” et d’ajouter “Et s’il y en a, je n’achète pas.”
Et parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, beaucoup privilégient le fait-maison. Parfois même du jardin à l’assiette. Elodie et Aurore ont toutes les deux aménagé un potager dans leur jardin afin se fournir elles-mêmes en fruits et légumes de saison. En plus du potager pour se nourrir, Aurore prépare également elle-même son pain. Un moyen de se passer une fois de plus des grandes-surfaces.
Située dans le Haut-Rhin, Élodie estime qu’il est important de sensibiliser toute la famille aux enjeux écologiques : “Nous avons également commencé à planter nos propres légumes, et nous faisons des bocaux de confiture avec les fruits du jardin depuis quelques années. Cette démarche est pour nous, une manière de contribuer à la sauvegarde de notre environnement, de sensibiliser nos filles à l’importance de consommer autrement pour protéger leur santé et leur avenir.” La famille aussi récemment fait l’acquisition de deux poules pondeuses dès la fin du confinement : “Au départ nous n’avions pas un jardin suffisamment grand pour en accueillir, mais je crois que depuis toujours nous en parlons. Mes grands-parents ont des poules depuis toujours et j’ai toujours adoré noter la date au crayon sur les œufs frais. Elles étaient prévues avant le confinement, mais nous n’avions pas les moyens d’investir dans les équipements leur permettant de vivre décemment. Pas de vacances en raison du Covid-19, nous avons donc remplacé le budget vacances par des poulettes.” Et depuis leur arrivée, Sidonie et Pepita semblent satisfaire toute la famille : “En fait, c’est génial pour les enfants, [elles] sont très dociles, les filles peuvent les manipuler sans problème. Cela fait une responsabilité en plus pour elles et elles apprennent beaucoup. Ensuite franchement, pouvoir consommer les produits issus de son jardin, de ses poules, des produits faits maison, c’est hyper gratifiant, personnellement je me sens bien quand je les cuisine, quand je les cueille… on sait d’où ça vient et comment c’est fait. En plus c’est écologique et économique donc voilà ! Top !”
Réduire ses déchets
Irène a fait plusieurs changements progressifs au cours de ces dernières années. Elle s’attelle notamment à gérer plusieurs aspects en particulier comme sa consommation au niveau alimentaire ou son utilisation de transports polluants. Mais le plus difficile selon elle, c’est d’aller au bout de la démarche zéro déchet qu’elle a entamée : “J’ai investi dans une gourde et je n’achète plus de bouteilles en plastique. Récemment, j’ai aussi commencé à faire mon propre lait végétal et ma propre lessive pour diminuer la quantité de tetrapaks et bidons que je jette. J’essaie d’éviter les emballages, mais j’ai quand même l’impression que mes poubelles sont énormes (aucun magasin zéro déchet près de chez moi). J’essaie d’acheter d’occas ou du reconditionné quand j’ai besoin de choses, surtout l’électronique (téléphone, tablette…) et de réparer plutôt que de jeter.”
Pour Hah Nah aussi, exit les produits suremballés et à la maison, l’eau se consomme en carafe. Et pour les déplacements, Nicolas a, quant à lui, choisi de troquer ses bouteilles d’eau contre des gourdes, qu’il suffit simplement de remplir au robinet avant chaque sortie. Et quand les collectivités locales viennent s’ajouter aux initiatives individuelles, elles permettent de sensibiliser encore plus largement : “Nous recyclons un maximum de déchets et dans notre village (Holtzheim). La mairie a mis en place un recyclage des déchets alimentaires ce qui permet à chacun de se rendre compte de ce qui reste dans la poubelle en dehors de ça…. Du plastique !!!” explique Léa. Elle ajoute : “Il est gratuit et à récupérer par chaque habitant à la mairie ainsi que les sacs qui vont à l’intérieur. Nous pouvons en chercher autant que nécessaire.” La collecte du “bio-seau” se fait par l’intermédiaire de plusieurs points de collecte à Holtzheim, accessibles à tous.
Enfin, limiter les déchets, c’est aussi des petits gestes au quotidien, qu’on n’avait pas forcément pris l’habitude de faire auparavant. Pour Alexandra par exemple, les balades avec sa chienne sont aussi l’occasion de ramasser les déchets qu’elle croise sur son chemin.
Éviter certains modes de déplacement
Que ce soit en avion ou en voiture, les moyens de transports que nous empruntons pour nous déplacer quotidiennement ou plus rarement, sont largement responsables de la pollution de l’air. C’est pourquoi Laurence n’a plus pris l’avion depuis 2012 : “Je ne dis pas que ça n’arrivera plus, j’ai des amis qui vivent au-delà des mers et j’aimerais les revoir un jour, mais pour d’autres usages, c’est fini.” En ce qui concerne Sylvaine, c’est dans le cadre de son activité professionnelle qu’elle raconte avoir eu un déclic. Elle se souvient : “Je suis gérante d’une entreprise et l’un de mes clients avait organisé il y a environ trois ans une grande conférence à l’échelle internationale. Il a voulu calculer la dépense carbone des toutes les personnes qui venaient à sa conférence et faire planter des arbres par le biais d’une association, pour compenser cette dépense carbone. Et là, je me suis rendue compte que la dépense pour la voiture et l’avion était une catastrophe et qu’il y avait une vraie différence entre ces moyens et le train.” Elle prend alors la décision de ne plus prendre l’avion et de limiter au maximum ses déplacements en voiture. Même si cela n’est pas toujours facile : “Ce n’est pas toujours évident car avec mon métier, j’ai besoin de me déplacer chez les clients et je suis plutôt chargée. Donc je prends plutôt les transports en communs que le vélo. De plus, mon beau-père est lourdement handicapé, il faut donc souvent le transporter. Mais dès que je peux, j’évite de prendre la voiture.”
Pour la cheffe d’entreprise, il est nécessaire de revoir la politique des prix des billets d’avion et de train : “Avant le confinement, j’étais censée me rendre à Nice. Et au cours de mes recherches, on m’a proposé un itinéraire moins cher en avion qu’en train ! Ce qui est déplorable, c’est qu’on sait pourtant que l’avion est plus polluant et comment se comportent les compagnies aériennes.” Et même si elle reconnaît que les prises de position comme la sienne se sont popularisées ces dernières années : “Il y a dix ans, on me prenait pour une extraterrestre !”, Sylvaine ressent toujours une forte pression sociale quant à ses décisions, que son entourage ou d’autres, ont parfois du mal à comprendre : “On m’a dit mais pourquoi tu prends le train alors que c’est plus cher et qu’il y a sept heures de trajet ? La pression sociale, elle est énorme quand on fait ce genre de démarches, c’est un combat de tous les instants. Argumenter huit fois dans la même journée, c’est vrai que c’est lourd et c’est quasi-quotidien. Alors je comprends qu’il y en ait qui baissent les bras et c’est très dommage.”
Habiter dans un lieu de vie plus écologique
Telles qu’elles sont aménagées, nos habitations nous poussent à consommer beaucoup d’énergie. Conscientes de cette réalité, Cassandre et Christine ont donc choisi de vivre dans un lieu plus en accord avec le respect de l’environnement. Christine rénove entièrement sa maison. Pour ce faire, elle a choisi d’“utiliser des matériaux écologiques et locaux (bois, chaux), des énergies renouvelables, dont de l’eau chaude solaire qui alimente aussi directement lave-linge et lave-vaisselle, une cheminée à bois à circulation d’eau (système allemand, inconnu ou presque en France).” Cassandre quant à elle, s’est installée au moment du confinement dans un lieu alternatif écologique situé à proximité de Nancy : “Je connais le lieu depuis deux ans et demi, ce sont des amis qui l’ont monté. Alors je venais les week-ends et j’ai commencé à m’impliquer. Initialement, je vis à Strasbourg, mais le week-end avant le confinement, je suis venu ici et je me suis retrouvée confinée. Alors j’ai prévu de rester cinq ou six mois ici.” En plus de Cassandre, le site accueille quatre résidents permanents et jusqu’à 10 ou 15 personnes pendant la saison d’été. C’est une vie en communauté qui a pris petit à petit forme, dans une ancienne ferme. L’objectif ? Être le plus autonome possible. La douche par exemple est en extérieur et se chauffe au mulch (des copeaux de bois humidifiés qui vont favoriser la prolifération de bactéries et ainsi produire de la chaleur). La température de l’eau peut monter jusqu’à 70°. “Ici, on pousse encore plus loin, car on humidifie les copeaux de bois avec de l’urine diluée. On a un toilette à urine qui sert avant le printemps comme engrais qu’on déverse dans le potager, et après, l’été, on le met dans le mulch.” précise Cassandre.
Le lieu de vie se divise en une maison principale et une grange qui sert d’atelier ou pour le stockage ou encore les poulaillers. Dans l’espace habitation, on trouve quatre chambres, ainsi qu’une cuisine et une arrière-cuisine, indispensables pour tout ce qui est transformation. Sur place, les résidents fabriquent eux-mêmes la plupart des produits qu’ils consomment et utilisent : “On fait aussi notre propre farine. On a un voisin qui a du blé et nous avons un moulin, alors on s’arrange. Pour l’eau, on fait beaucoup de récupération d’eau de pluie. Et puis pour le chauffage, c’est tout au bois que nous allons chercher nous-mêmes, alors c’est beaucoup de travail.” Grâce à cette expérience, Cassandre en apprend beaucoup, notamment sur la conservation et la déshydratation des aliments. Mais elle reconnaît qu’elle ne pourra pas garder le même mode de vie, de retour dans son appartement strasbourgeois : “Il y a des choses à la campagne, que l’on ne peut pas faire en ville, c’est sûr. Mais finalement, il y a aussi une balance à faire entre les deux système de vie. Par exemple, ici, je suis obligée de prendre la voiture pour me déplacer, alors qu’en ville, je fais tout à vélo.”
Enfin, il semble que le confinement ait incité certains à s’engager davantage en faveur de l’écologie. C’est le cas de Justine et Léa L., qui comptent bien franchir une étape supplémentaire dans leur démarche. “L’impact positif du confinement m’a beaucoup touchée. Suite à ça, j’ai créé un groupe Facebook où je lance des défis zéro déchet à mes amis et à moi-même. Je pense même à me réorienter professionnellement dans ce domaine et notamment travailler de chez moi pour limiter mes trajets en voiture.” explique Justine. Alors que Léa L. indique elle, avoir l’envie de changer les choses à une plus grande échelle : “Plus récemment, et surtout pendant le confinement, j’ai réalisé que ces petits gestes, même s’ils sont importants et qu’ils me permettent de me sentir sereine et en cohérence, ne sont pas suffisants. En plus, tout le monde n’a pas le privilège de faire du zéro déchet, de se payer une gourde à 30€, de prendre le quart de sa semaine à aller chez les petits producteurs, au magasin vrac, etc. Je sais que je suis privilégiée. Et l’écologie ne devrait pas simplement concerner les personnes avec des privilèges à mes yeux. C’est pour ça que j’aimerais me lancer dans des actions collectives qui pourraient changer les choses à plus grande échelle et qui inclurait toutes les personnes pour qui “les petits gestes écolos” ne sont pas possibles à mettre en place !” La jeune femme pourrait donc bientôt rejoindre une association, comme celle d’Extinction Rebellion.
Photo de couverture : l’Arrosoir
Bravo pour l’article. Inspirant!
Bel article, c’est super de voir tous ces gestes écolos !
Mais c’est dommage de laisser l’impression que le zéro déchet coûte cher et est un privilège : faire les courses en vrac coûte moins cher qu’acheter avec emballage pour la même qualité de produit, et on n’a pas besoin d’acheter beaucoup d’accessoires contrairement à ce qu’on pourrait penser ! Je n’ai jamais acheté de gourde, j’ai toujours avec moi une bouteille en verre de 0,5L récupérée en resto il y a 3 ans après avoir bu une limonade et il n’y a pas plus écolo que ça ! Le zéro déchet ce n’est pas acheter neuf, c’est faire de la récup 😊 Pour les courses en vrac, faire une liste à l’avance et garder les bocaux (de confitures, beurre de cacahuète, olives, …) pour les amener en magasin vrac et y mettre les produits achetés, c’est tout simple !
Bravo aux personnes citées dans l’article, j’espère qu’elles vont inspirer beaucoup de gens, et je souhaite un bon cheminement écologique – grandement nécessaire – à chacun !