À l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, des événements sont organisés durant tout le mois de mars dans la capitale alsacienne. Figures féministes, spectacles, projections avec débats, conférences, expositions et évidemment, manifestation, à Strasbourg, c’est le moment de s’engager.
S’il n’y avait qu’un seul moment où se mobiliser, c’est évidemment pour la manifestation antipatriarcale qui s’élancera depuis la place Kléber le 8 mars, à 14h. Parmi les associations féministes locales qui l’organisent, on retrouve notamment le BRIF, Strasbourg Queer Antifa, CNT STP 67 – Section TDS, Organisation de Solidarité Trans Strasbourg, Diaspora, Action Antifasciste Strasbourg, Urgence Palestine Strasbourg, Ascendant Butch, Femigouin’fest ou encore le Planning Familial 67.

Cette année, le cortège affiche une lutte plus que jamais intersectionnelle en invitant les Strasbourgeois(es) à manifester ensemble contre le patriarcat, mais aussi contre le capitalisme, l’impérialisme, le racisme, le colonialisme et le validisme.
Un peu plus tôt dans la matinée, de 10h30 à 13h, celles et ceux qui souhaitent s’informer et échanger autour des questions d’égalité de genre et des violences sexistes et sexuelles pourront retrouver des associations qui seront installées place de Zurich.

Des rencontres et des échanges
L’écrivaine Fatou Diome sera présente samedi 8 mars, à 15h, à la médiathèque Olympe-de-Gouges pour une rencontre littéraire suivie d’une dédicace. Dans ses ouvrages, l’autrice franco-sénégalaise met en lumière les injustices dont sont victimes les femmes, qu’il s’agisse de l’oppression patriarcale, des carcans sociaux ou de la précarité économique. Ses personnages féminins s’engagent souvent dans une quête d’émancipation particulièrement inspirante (gratuit sans réservation).
L’autre grand nom qui pose ses valises à Strasbourg et qu’il ne faut pas manquer, c’est Françoise Vergès. Dans ses travaux, la militante décoloniale remet en question l’hégémonie d’un féminisme occidental, qui invisibilise bien souvent les femmes racisées. Elle sera présente aux locaux du Syndicat Potentiel jeudi 6 mars, à 17h, et un débat sera animé par Souad el Maysour, artiste et présidente du Syndicat Potentiel (prix libre en soutien à l’association Makay’Art).


Et enfin, c’est une autrice et maîtresse de conférence locale qu’on vous conseille de découvrir. Samedi 15 mars à 15h, l’enseignante et chercheuse en sociologie à l’Université de Strasbourg, Hanane Karimi, présentera son dernier ouvrage Les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ? à la médiathèque André-Malraux. Une conférence au cours de laquelle elle se questionnera sur la place actuelle des femmes musulmanes en France et dans les luttes féministes actuelles (gratuit sans réservation).
Des rendez-vous artistiques et sportifs
Mais les luttes féministes s’expriment également à travers l’art et la réappropriation de son corps. Le mardi 11 mars, la petite scène du TJP accueillera une création de la Compagnie Quai n°7 Oubliées (Oops, i did it again!). Un spectacle qui interroge la place des femmes dans l’histoire de l’art et qui met en lumière les artistes féminines injustement effacées des récits officiels (gratuit sans réservation).

La musique sera également à l’honneur avec des concerts, mais aussi des jeux. Le samedi 8 mars, de 14h à 16h, la médiathèque du Neudorf proposera de tester ses connaissances avec un blind test des chansons féministes (gratuit sans réservation). Tandis que l’équipe de Sturm Production organisera elle aussi un quiz musical autour des musiciennes et interprètes féminines, le mardi 11 mars, au centre socio-culturel de Hautepierre. Un événement gratuit, mais sur réservation, au 0388261920 ou par mail à [email protected].
Et enfin pour celles qui veulent se dépenser, de nombreuses activités sportives gratuites sont organisées, comme des stages de self défense, des ateliers de cardio-boxe, de prévention et de défense féminine, ou encore des cours de yoga restauratif. Pour plus d’informations, c’est ici !
Queens Fest au Wagon Souk
Pour le samedi 8 et dimanche 9 mars, le Wagon Souk proposera une programmation complète et entièrement tournée vers les luttes féministes. Les matinées seront plutôt consacrées au sport avec des cours de boxe et de fitness, qui seront suivies par des cercles de parole entre femmes, du nail art, des apéro sexo, mais aussi une conférence intitulée « Le rouge et le noir : jouir ou subir il faut choisir » de Charlotte Darteil, qui sera suivie d’un atelier d’écriture et d’une scène ouverte (ces rendez-vous sont à prix libre).
Et à la nuit tombée, place au son avec une soirée Afro Zouz le samedi soir (8€), et un concert d’Appât de Louves le lendemain (prix libre). La billetterie, c’est par là.


La 3e édition du Temps des féminismes
Organisé par les Bibliothèques idéales, le festival Le Temps des féminismes revient du 21 au 30 mars pour sa 3e édition. Au programme, une trentaine de rendez-vous seront dédiés à la révolution féministe. Lectures musicales, rencontres, débats, tous les événements sont gratuits et se tiendront à la paroisse Saint-Guillaume.
L’occasion notamment de faire la rencontre de figures féministes emblématiques, comme Rokhaya Diallo qui présentera son Dictionnaire amoureux du féminisme (23 mars), l’ex directrice de France Culture Laure Adler et sa fille, l’autrice Léa Veinstein (23 mars), Ambre Chalumeau que certain(e)s ont pu découvrir à travers ses chroniques dans l’émission Quotidien, mais aussi Caroline Darian (22 mars), la fille de Gisèle et Dominique Pelicot, qui partagera sa vision sur cette affaire qui, après avoir bouleversé sa vie, a bouleversé toute la France.

Mention spéciale pour un autre temps fort qu’on vous conseille de découvrir : une lecture musicale présentée par La Rata, une tatoueuse et illustratrice espagnole, le 29 mars. Entre musique populaire, dénonciation du post-colonialisme et contre histoire de la musique mainstream, l’artiste met à l’honneur celles qui ont incarné le féminisme radicale.
Le programme complet pour le mois de mars
Le programme complet du festival Le Temps des féminismes