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Fierté locale : 6 inventions nées à Strasbourg qui ont changé la face du monde (rien que ça)

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Strasbourg n’a pas qu’un physique, elle a aussi des idées ! Si l’on nous concède volontiers une douceur de vivre indéniable, une architecture pittoresque et une gastronomie à s’en pourlécher les babines, on oublie souvent que Strasbourg, c’est aussi une ville d’innovation. Alors certes, l’expérimentation du Bi-Bop n’a pas changé la face du monde, mais certaines inventions révolutionnaires sont bien de chez nous. 

À Strasbourg, ça mouline du cerveau ! On a bien sûr inventé un art de vivre fait de bonnes bières, de grès des Vosges et de slalom à vélo entre les touristes. On peut aussi nous attribuer la paternité du sprint 100m tram, des ragondins, de la cathédrale à une flèche, du tote bag Strasbourg aime ses étudiants, d’Alex Lutz, du Vélhop qui pédale dans le vide, de la knack à toute heure et de la douceur de vivre sur la place d’Austerlitz un soir d’été.

Strasbourg, c’est un peu de tout cela, évidemment. Mais ce sont aussi des inventions qui ont marqué le mode de vie des gens par-delà les Vosges, de l’autre côté du Rhin ou même sur d’autres continents. Ce sont des innovations qui se sont exportées bien plus loin que ce que la vue depuis la plateforme de la cathédrale nous autorise à contempler.

On dresse donc ici une petite liste des inventions strasbourgeoises qui ont marqué le monde.

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Strasbourg quai des bateliers cathédrale
© Anthony Jilli / Pokaa

Invention n°1 : l’imprimerie

Si l’on voulait être bien précis, on parlerait plutôt de typographie moderne, puisqu’en réalité, on retrouve des techniques d’impression bieeeeeen plus anciennes, du Moyen à l’Extrême-Orient.

Toujours est-il que même en matière de typographie moderne, il y a débat : Johannes Gutenberg est allemand. Né à Mayence, mort à Mayence, il n’est resté à Strasbourg que pendant une certaine période de sa vie. C’est toutefois pendant cette période strasbourgeoise qu’on lui attribue l’invention de l’imprimerie moderne.

La légende raconte par ailleurs que c’est en observant le fonctionnement d’un pressoir à vin strasbourgeois que Gutenberg a eu l’idée de la presse à imprimer. Il retourne ensuite en Allemagne, où il décide d’imprimer la Bible, déjà un best-seller à l’époque – ne pas se faire spoiler la fin relève du calvaire.

Aujourd’hui, Gutenberg demeure une petite fierté strasbourgeoise : on lui a quand même dédié une place, une île et une statue. Rien que ça.

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Statue de Gutenberg sur la place éponyme. © David Levêque / Pokaa

Invention n°2 : le journal imprimé

Il faut attendre presque deux siècles après l’invention de la presse à imprimer par Gutenberg, pour qu’enfin quelqu’un se dise : « Et pourquoi pas un journal ? » Ce quelqu’un, c’est Johann Carolus. Imprimeur et relieur alsacien, il a l’éclair de génie en 1605, et raconte les nouvelles du coin dans sa gazette joliment nommée « Communication de toutes histoires importantes et mémorables ».

Un petit hebdomadaire de quatre pages, rien de bien extravagant. Et pourtant : ce journal d’actualités locales marque l’histoire en devenant tout bonnement le premier du monde. Il sera édité jusqu’au rattachement de Strasbourg au Royaume de France, en 1681.

D’ailleurs, un peu plus de 400 ans après cette invention, Pokaa s’est aussi lancé dans le format papier… et pour plus d’info, c’est juste là !

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« Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien », 1609. © Domaine public / Capture d'écran

Invention n°3 : le strass

Ça ne s’invente pas, où plutôt ça ne s’invente qu’à Stras. On vous voit bien venir hein, avec vos thèses évidentes. Eh bien sachez que le strass doit son appellation… au nom de son inventeur, Monsieur Strass. Georges Frédéric, de son prénom. Une sacrée coïncidence direz-vous, un peu comme si la Kro avait été créée par Monsieur Kronenbourg (non, cette fois c’est bien le quartier dont il est question).

Pour la faire courte : au XVIIIe siècle, Strass est joaillier. Comme l’exige le métier, il cherche un moyen de shine bright mais à petit prix. La recette de la gloire est toute trouvée lorsqu’il décide de bidouiller la teneur en plomb du cristal.

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Voiture recouverte de strass par Swarovski, on remercie Georges Frédéric Strass de nous avoir permis d'admirer cette merveille de bon goût. © JNN - Licence CC / Photo d'illustration

S’en suivent d’autres modifications qu’on ne détaillera pas ici (du fait d’une ignorance criante du tableau périodique des éléments) et qui mèneront à ce qu’il nommera humblement « le strass ». Et c’est ainsi qu’au milieu du XVIIIe siècle, un Strasbourgeois crée sans le savoir ce qui sera littéralement la DA des années 2000.

Mais Strass n’aura pas à attendre l’avènement des t-shirts Guess pour connaître la gloire. En fait, le succès est instantané, si bien que l’Alsacien finit même sa carrière au service du roi de France.

Petite anecdote pour briller en société : chez nos ami(e)s du Québec, on ne dit pas « strass » mais « pierres du Rhin ». De rien.

Invention n°4 : le caddie

Les supermarchés ne se développent en France que dans les années 50, mais révolutionnent rapidement la façon de faire ses courses. En 1963, le premier hypermarché du territoire est même béni par un prêtre… et parrainé par Françoise Sagan. Toute une époque.

Si le premier chariot de courses nait aux États-Unis en 1937, celui que l’on connait tous nous vient de Schiltigheim. C’est Raymond Joseph, industriel et fabricant de paniers à salades, qui invente le caddie en 1957.

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Chariot Caddie, fin des années 50. © Licence CC - Caddie Drusenheim / Photo d'illustration

Et l’objet en tiges de métal a très vite connu un succès mondial, si bien que le caddie, de la marque Caddie, s’impose jusque dans le langage courant. À l’instar du frigidaire ou du kleenex, l’utilisation du nom Caddie (ou caddie, on ne sait plus) est une antonomase – hop, deuxième petite façon de briller en société.

En réalité, la marque est déposée et l’entreprise a déjà défendu l’usage de son nom lors de nombreux procès. On privilégiera donc l’usage de « chariot de supermarché ».

Aujourd’hui, l’usine Caddie a quitté Schiltigheim mais demeure prégnante dans l’histoire industrielle de la ville, à tel point que le tout nouveau parc Caddie a été inauguré cet été, à l’emplacement des anciens locaux de la firme – malgré une actualité pas très joyeuse.

Invention n°5 : l'aspirine

Aujourd’hui un petit peu ringardisée par le paracétamol, l’aspirine et son ancêtre furent pendant 3 000 ans le meilleur remède à la migraine. Dans les temps anciens, c’est l’écorce de saule qui était prisée pour ses vertus curatives.

Du saule découle la salicyline, de celle-ci découle l’acide salicylique. Encore une fois, des bavardages intempestifs lors de cours de physique-chimie en 2010 nous empêchent catégoriquement de détailler ce processus.

Toujours est-il qu’en 1853, un Strasbourgeois rejoint la danse : il est le premier à effectuer la synthèse de l’acide acétylsalicylique. Et c’est précisément ça qui va donner naissance à l’aspirine. Problème : son composé n’est pas très stable. L’homme tombe dans l’oubli.

L’histoire retient donc qu’un Allemand, en la personne de Félix Hoffmann, a inventé l’aspirine. Mais celui-ci a surtout repris et amélioré les travaux de Charles Gerhardt, chimiste strasbourgeois, inventeur trop souvent oublié de la molécule à l’origine du médicament.

Invention n°6 : le tube cathodique

Si aujourd’hui on a (presque) toutes et tous des écrans extraordinairement fins, connectés, dotés de la technologie 4K et même parfois incurvés, elle n’est pourtant pas bien loin l’époque où tous les salons étaient dotés du mastodonte cathodique.

Et l’homme qui nous a permis de taper sur la télé pour stabiliser l’image pendant le Bigdil n’est autre que Karl Ferninand Braun. Physicien allemand de la seconde partie du XIXe siècle, l’homme enseigne à l’université de Strasbourg lorsqu’il développe le premier tube cathodique.

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Karl Ferdinand Braun en 1909. © Domaine Public / Photo d'illustration

Ce que l’on appelle rapidement « tube de Braun » est l’ancêtre de l’oscilloscope, qui permet de visualiser les ondes sous la forme d’image. Et à partir de là, donc, tout va bien vite : on développe les téléviseurs, Michel Drucker, Numéro 1, Dorothée, 7 sur 7, la Star Ac’ et tutti quanti.

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