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Ils et elles sont 38 : voici les candidat(e)s aux législatives 2024 à Strasbourg

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Ce 30 juin, les Strasbourgeois(es) sont appelé(e)s aux urnes pour le premier tour des élections législatives anticipées. Un scrutin à haut risque, qui a lieu seulement trois semaines après des européennes qui ont placé le RN en tête. À Strasbourg, 38 candidat(e)s briguent la députation, dans 3 circonscriptions différentes. Revue d’effectif, avec les enjeux de chaque circo.

Le 9 juin dernier, aux alentours de 21h, Emmanuel Macron décidait de dissoudre l’Assemblée nationale, un peu plus de deux ans après des législatives qui ne lui avaient pas donné de majorité absolue. Une décision dont l’extrême droite a eu connaissance avant même le Premier ministre, et qui place la France dans une situation à haut risque.

En effet, avec près de 37% des votant(e)s, l’extrême droite (RN + Reconquête) n’a jamais été aussi proche de prendre les rênes du pays. En réaction, les différents partis de gauche se sont alliés au sein du Nouveau Front populaire, bloc de gauche qui, s’il se craquèle chaque jour qui passe, tient toujours la route, bien aidé par des manifestations importantes, à Strasbourg comme en France. Au milieu, la (désormais ex) majorité présidentielle peine à être audible.

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Ce 30 juin 2024, les Strasbourgeois(es) sont donc rappelé(e)s aux urnes pour réélire leurs député(e)s [pour l’occasion, les transports publics seront d’ailleurs gratuits toute la journée, ndlr]. Il y a deux ans, la nouvellement formée NUPES remportait deux des trois circonscriptions strasbourgeoises. Une performance notable, notamment dans la 2e circo, qui n’avait été à gauche que deux autres fois depuis 1958. La majorité présidentielle avait gardé la main dans la 3e circonscription.

Pour cette édition 2024, les cartes sont rebattues : si les ancien(ne)s gagnant(e)s se représentent, ils et elles n’ont pas les mêmes adversaires. Petit tour des forces en présence, avec les enjeux propres à chaque circonscription.


1e circonscription (Centre-ville, Gare, Halles, Finkwiller, Orangerie, Hautepierre, Koenigshoffen, Montagne Verte, Elsau)

En 2022, Sandra Regol (Les Écologistes) l’avait emporté face au local de l’étape Alain Fontanel (Ensemble) avec 51,47%. Sous l’égide du Nouveau Front populaire, la députée remet son mandat en jeu, notamment face à un nouvel adversaire de la majorité présidentielle.

Les candidat(e)s

  • Sandra Regol (Nouveau Front populaire – Les Écologistes) : députée sortante
  • Étienne Loos (Ensemble – Renaissance)
  • Hombeline du Parc (RN)
  • Irène Weiss (LR)
  • Odette Holtzer (Unser Land)
  • Louise Fève (Lutte Ouvrière)
  • Luc Ménard (Reconquête)
  • Jamal Rouchdi (divers)
  • Thomas Schlund (divers)
  • Patrick Arbogast (Écologie au centre)
  • Albéric Barret (Équinoxe)
  • Etienne Genieux (EXG)
  • Dan Benhamou (EXG)
  • Thomas Brant (indépendant)
  • Frédéric Seigle-Murandi (Volt Europa)
  • Serge Oehler (DVG)

La petite info en plus : cette circonscription a un record, celui du nombre de candidat(e)s se présentant à ces législatives 2024, avec 16. On retrouve également 3 ancien(ne)s prétendant(e)s au trône de la mairie de Strasbourg, et un candidat qui, s’il a changé de nom, rappellera des souvenirs aux supporters/rices du Racing.

1e circo bas-rhin législatives
© Data Strasbourg / Capture d'écran

Les enjeux

Dans cette circonscription, qui est la seule 100% strasbourgeoise, Sandra Regol (Nouveau Front populaire – Les Écologistes) remet son mandat en jeu. Elle part en position de favorite, la gauche réalisant toujours d’excellents scores à Strasbourg : elle est sortie en tête aux municipales, aux régionales, aux présidentielles, aux législatives et plus récemment encore aux européennes.

En outre, depuis 1997, la gauche a toujours remporté cette circonscription, à l’exception de 2017. Seule inconnue : est-ce que certain(e)s votant(e)s voudront « sanctionner » le mandat municipal de Jeanne Barseghian, Sandra Regol appartenant au même parti ?

La tâche ne sera pas aisée pour la majorité présidentielle, en recul à Strasbourg. Et pour mener campagne, elle n’a cette fois-ci pas fait le choix d’un élu local comme elle avait pu le faire avec Alain Fontanel en 2022. Nicolas Matt (Centristes et Progressistes) s’était d’ailleurs proposé pour la députation, mais la direction parisienne en a décidé autrement. Une grosse déception pour le conseiller municipal d’opposition, et élu départemental, qui pensait « avoir toute la légitimité en tant qu’élu cantonal d’une partie de la circonscription, ainsi qu’en tant qu’élu municipal présent sur le terrain ».

À la place donc, ce sera Étienne Loos, conseiller ministériel pour Marie Guévenoux ministre des Outre-Mer. Pas vraiment implanté localement [tout comme Sandra Regol en 2022, ndlr], même s’il vient de Strasbourg, il pourra compter sur son binôme avec Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg et eurodéputée.

Pour LR, fracturé en interne par la décision d’Éric Ciotti de s’allier au RN, il n’y a toujours pas de poids lourds locaux osant mener campagne, comme en 2022. Irène Weiss, vice-présidente régionale de la commission Enseignement supérieur, recherche et innovation, aura donc fort à faire pour se créer une place au soleil et peut-être dépasser le RN. Ce dernier investit Hombeline du Parc, ancienne candidate aux municipales, qui s’était présentée en 2022 dans la 2e circonscription, plus favorable au vote d’extrême droite.

Enfin, quid de Serge Oehler, qui mène une campagne faite d’un nombre de selfies honnêtement impressionnant [allez jeter un oeil sur sa page Facebook, ndlr] ? Le conseiller municipal absent et élu départemental arpente la 1e circo appareil photo à la main, et son score pourrait ne pas être insignifiant, comme celui d’Éric Elkouby en 2022 [9,73 % sans étiquette, ndlr]. Possible si les Strasbourgeois(es) passent outre sa condamnation en appel pour violences conjugales.


2e circonscription (Krutenau, Esplanade, Meinau, Neudorf, Neuhof-Stockfeld et Illkirch-Graffenstaden)

En 2022, Emmanuel Fernandes (LFI) avait créé une grosse surprise en remportant cette circonscription, généralement chasse gardée de la droite, avec 51,23%. Remettant son mandat en jeu sous l’égide du Nouveau Front populaire, il aura deux nouveaux adversaires, entre une eurodéputée RN et une conseillère municipale strasbourgeoise.

Les candidat(e)s

  • Emmanuel Fernandes (Nouveau Front populaire – LFI) : député sortant
  • Rebecca Breitman (Ensemble – Modem)
  • Virginie Joron (RN)
  • Alexandre Wolf Samaloussi (LR)
  • Cendrine Diemunsch (Unser Land)
  • Fabienne Schnitzler (Mouvement écologiste indépendant)
  • Clément Soubise (NPA Révolutionnaires)
  • Jean-Marc Governatori (L’Écologie au Centre)
  • Alain Richard (Lutte ouvrière)
  • Elisa Clolot (Volt Europa)

La petite info en plus : candidat aux régionales en PACA, aux législatives dans le Finistère et même aux européennes, Jean-Marc Governatori arrive à Strasbourg pour se présenter aux législatives. La conseillère municipale strasbourgeoise Rebecca Breitman prend quant à elle la relève pour le Modem [elle était la suppléante de Sylvain Waserman en 2022, ndlr].

2e circo bas-rhin législatives
© Data Strasbourg / Capture d'écran

Les enjeux

Pour le Nouveau Front populaire, tout l’enjeu sera de garder cette 2e circonscription, après la victoire surprise de 2022, pour continuer de s’implanter à Strasbourg. Le mouvement devra pour cela s’appuyer sur une partie des votes du canton 6 strasbourgeois [Meinau, Plaine des Bouchers, Neuhof et une partie du Neudorf et du Port du Rhin, ndlr] ayant placé LFI en tête des européennes devant le RN, le PS puis Ensemble.

Contrairement à la 1e circonscription, la majorité présidentielle a décidé cette fois de faire le pari d’une élue locale sur cette circo. Il n’est en revanche pas très étonnant d’apprendre que c’est Rebecca Breitman qui fera la course à la députation, puisqu’elle est l’ancienne attachée parlementaire de Sylvain Waserman [élu député en 2017 puis battu en 2022, ndlr]. Lancée en campagne, la candidate Modem devra sans doute mobiliser les votes d’Illkirch-Graffenstaden, et les votant(e)s strasbourgeois(es) peu sensibles à LFI.

quartier neuhof strasbourg pokaa10
La cité-jardin du Stockfeld. © Nicolas Kaspar / Pokaa

Pour compléter le trio, Virginie Joron s’invite dans la course pour le RN. Réélue eurodéputée le 9 juin dernier, elle se représente aux législatives, deux ans après une élimination au premier tour pour 21 voix dans la 4e circonscription. Dans une circo où le RN est arrivé deuxième aux européennes dans le canton 6 et en tête à Illkirch, elle possède une réserve de voix non-négligeable. Elle fera sans doute mieux que les 11,47% d’Hombeline du Parc en 2022, mais fera-t-elle plus de 12.5% des inscrit(e)s [seuil auquel un(e) candidat(e) atteint le second tour, ndlr] ? Cela pourrait dépendre de la participation.

Enfin, pour LR, Alexandre Wolf Samaloussi retourne au charbon, lui qui avait fait 6,38 % en 2022. Là encore, difficile pour le parti de tirer son épingle du jeu, ayant seulement réalisé 5,51% des voix dans le canton 6 à Strasbourg aux européennes et 7,32% à Illkirch, une ville qui vote généralement à droite. Prendra-t-il alors des voix à Rebecca Breitman ? Le suspens reste entier.

Port du rhin61
© Samuel Compion / Pokaa

3e circonscription (Cronenbourg, Robertsau et Schiltigheim, Bischheim, Hœnheim, Reichstett et Souffelweyersheim)

En 2022, Bruno Studer (Ensemble) l’avait assez confortablement emporté avec 54,53%. Il remet lui aussi son mandat en jeu, et notamment face à un nouvel adversaire du Nouveau Front populaire.

Les candidat(e)s

  • Bruno Studer (Ensemble – Renaissance) : député sortant
  • Thierry Sother (Nouveau Front populaire – PS)
  • Stéphanie Dô (RN)
  • Dera Ratsiajetsinimaro (LR)
  • Gautier Perrin (Unser Land)
  • Alexandre Zyzeck (Reconquête)
  • Denise Grandmougin (Lutte Ouvrière)
  • Hicham Hamza (Gauche patriote)
  • Thierry Parat (Écologie positive et territoires)
  • Félix Kleimann (Volt Europa)
  • Camille Robert (EXG)
  • Mohamed Sylla (DVG)

La petite info en plus : après un candidat LFI en 2022 [Sébastien Mas, ndlr], le Nouveau Front populaire investit cette fois-ci un socialiste en la personne de Thierry Sother, premier secrétaire du Parti socialiste dans le Bas-Rhin et conseiller de Catherine Trautmann.

3e circo bas-rhin législatives
© Data Strasbourg / Capture d'écran

Les enjeux

L’enjeu est tout trouvé pour le Nouveau Front populaire : faire comme en 2022 dans la 2e et renverser une circonscription historiquement très défavorable à la gauche [seulement deux victoires depuis 1958, ndlr]. Il faut dire qu’à part Schiltigheim, toutes les autres communes ont un maire de droite ou du centre, alors que le quartier de la Robertsau est l’un de ceux votant le plus à droite de Strasbourg [Jean-Philippe Vetter y avait cartonné aux départementales, avec 51,09 % au 1e tour puis 63,36 % au second, ndlr].

Alors que la NUPES avait investi un membre de LFI en 2022, cette fois-ci le choix s’est porté sur un candidat socialiste. Et pas n’importe lequel : Thierry Sother, premier secrétaire du Parti socialiste dans le Bas-Rhin et conseiller de Catherine Trautmann. Une volonté sans aucun doute de présenter une candidature plus consensuelle qu’un mouvement de rupture, qui pourrait mobiliser et séduire un électorat plus traditionnel [le PS est arrivé 3e dans chacune des communes de la 3e circo, dont deux fois derrière LFI, ndlr]. Si l’électorat LFI de Schiltigheim et Bischheim se mobilise, la surprise est possible.

Mais la majorité présidentielle garde pour l’instant une longueur d’avance. Pour elle, l’enjeu est également simple : garder une circonscription strasbourgeoise. Bruno Studer part en favori, la majorité présidentielle arrivant en 2e position à Reichstett, Hoenheim et Souffelweyersheim aux européennes, et en tête à la Robertsau.

La vraie inconnue du scrutin sera le RN, en tête dans 4 des 5 communes et 2e dans le canton Hautepierre-Cronenbourg et Schiltigheim, à chaque fois derrière LFI. Et si l’on sait que les européennes n’obéissent pas aux mêmes logiques que les législatives, Stéphanie Dô pourrait créer une surprise, bien qu’elle devra doubler son nombre de voix par rapport à 2022. Là encore, la participation jouera beaucoup. Et en cas de triangulaire, tous les doutes sont permis.

Enfin, alors que LR avait fait 5,49 % en 2022, la tâche de Dera Ratsiajetsinimaro semble ardue, malgré les viviers de voix de la Robertsau. Le parti de droite n’a une nouvelle fois pas investi de poids lourds locaux, sans doute réticents à se lancer dans une aventure aussi risquée.

schiltigheim bière
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Au total, 38 candidat(e)s pour 3 places : la lutte fera rage ce 30 juin dans les urnes strasbourgeoises. Une élection dans un contexte très tendu, où la participation pourrait créer quelques surprises dans une ville encore habituée à une confrontation « droite-gauche », qu’elles que soient les formes qu’ont pu prendre ces dénominations. On se donne rendez-vous dimanche à partir de 20h, pour des résultats qu’on décryptera.

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