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Étonnantes collections : on est entré dans les cavernes d’Ali Baba de 6 Strasbourgeois

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À Strasbourg et dans ses communes voisines, des appartements, des maisons et des garages abritent des collections en tout genre. Classiques ou farfelues, modestes et envahissantes, elles sont pour leurs propriétaires la porte d’entrée sur un univers dans lequel ils aiment se plonger. Rencontre avec six d’entre eux.



Alain, collectionneur de vaisseaux Star Wars

Alain ouvre la porte de son appartement, visiblement ravi de pouvoir partager pendant quelques instants sa passion. “J’ai toujours plaisir à montrer ma collection, surtout qu’en ce moment c’est difficile”, constate-t-il. Les expositions et rassemblements de fans de science-fiction ont, en effet, souffert de la crise sanitaire. “Je fais partie des gens qui pensent qu’on collectionne pour soi mais aussi pour les autres.”

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Cet habitant de Schiltigheim collectionne les reproductions du vaisseau X-Wing de Luke Skywalker du film Star Wars.C’est celui avec lequel il va détruire la première Étoile noire”, précise Alain qui possède 167 modèles en tout genre : du petit jouet en plastique pour enfant, à la maquette à peindre soi-même en passant par la construction Lego. “Après je ne m’amuse pas à collectionner tout ce qui est pin’s, mugs et autres, sinon on ne s’en sort pas, je me suis hyper spécialisé”.

Derrière ses vitrines, les vaisseaux trouvés depuis des dizaines d’années s’exposent les uns à côté des autres. Car c’est une passion qui a commencé il y a bien longtemps : “Mon père travaillait dans l’aéronautique, j’avais une passion pour les avions. Puis j’ai eu la chance de voir la Guerre des étoiles au cinéma à sa sortie et j’ai trouvé cet engin magnifique. Le premier que j’ai eu, c’est une maquette qui était importée par la marque Mecano et que j’ai faite en 78. Et c’est venu au fur et à mesure, on ne décide pas comme ça “tiens, demain je vais faire une collection”. 

Ses maquettes et autres objets de collection, Alain se les procure principalement sur les marchés aux puces, ou lors de la fermeture de certains magasins. “Quand on n’a pas les moyens il faut chercher. Il y a des pièces qui peuvent valoir 500, 1000, 2000 dollars, mais moi je ne suis pas un collectionneur fou.” Le collectionneur revend parfois certaines pièces qu’il pourra retrouver facilement pour s’en procurer de nouvelles. D’autres en revanche sont conservées précieusement. “J’ai des maquettes que j’ai achetées 80 € qui en valent aujourd’hui 5 ou 600 €. Ça reste la valeur qu’on lui accorde, ce n’est finalement que du plastique”, conclut Alain.  

© Mathilde Piaud pour Pokaa


Alexandre et ses 200 tickets de manège

Alexandre collectionne, lui, les tickets de manèges. Ces petites pièces de plastique aux couleurs flashy, achetées aux propriétaires des attractions, à échanger contre un tour dans ces dernières. Des objets qui ne sont pas destinés à être gardés par les amateurs de manèges mais qu’Alexandre s’est mis en tête de collectionner il y a quelques années. J’en ai un peu plus de 200”, détaille-t-il en parcourant les pages en plastique de ses deux classeurs, dans lesquelles les tickets sont soigneusement classés.

© Mathilde Piaud pour Pokaa

La grande partie de mes tickets, ce sont des manèges que j’ai fait. En général je fais mon tour puis je demande au forain si je peux récupérer un ticket pour ma collection. Certains me les donnent, d’autres me les font payer”, explique le Strasbourgeois de 19 ans.  Alexandre parcourt ainsi les foires de la région mais aussi d’Allemagne et de pays voisins en compagnie d’autres collectionneurs. Il y a des groupes Facebook et on se retrouve pour aller sur les foires”, raconte-t il. 

Cette collection de tickets n’est finalement qu’une fenêtre ouverte sur la passion bien plus large qui anime Alexandre : les manèges. “J’ai travaillé sur le Technopower en 2017 et maintenant je travaille sur le carrousel de la place Gutenberg comme job étudiant”, explique Alexandre. Sa passion pour les manèges n’est jamais très loin, y compris pour ses études que le collectionneur effectue dans la maintenance avec un objectif précis : “pouvoir travailler un jour à Disneyland”. 

© Mathilde Piaud pour Pokaa


Les ânes en peluche d’Eve

La collection de Eve n’a pas de telles proportions. Il s’agit plutôt d’un petit plaisir. “En soi, je ne fais pas volontairement une collection avec des pièces maîtresses et je ne les cherche pas vraiment. Simplement je les aime bien”, indique la jeune Strasbourgeoise le regard attendri sur ses ânes en peluche. Chacun des équidés factices porte d’ailleurs un petit nom donné sans beaucoup de sérieux. “Lui c’est Eugène, comme il est petit et mignon il lui fallait un vieux nom claqué”, plaisante Eve. 

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Cette petite collection a commencé alors qu’elle était encore enfant. “Quand j’étais petite j’adorais les peluches. Dès que j’avais de l’argent de poche j’en achetais. À 10 ans j’ai acheté le premier âne”, se souvient-elle en désignant une peluche avec un peu de vécu. Et de détailler : “Je ne sais pas à quel moment c’est devenu une collection. Ça doit faire 5 ans que j’en achète régulièrement. Comme j’aimais les peluches et que je ne pouvais pas en acheter tout le temps, j’ai décidé de n’acheter que des ânes. C’était mon petit compromis avec moi -même.” Un animal qu’Eve n’a pas totalement choisi au hasard. “Je les aime bien même si c’est probablement théorique parce que je ne les connais pas tant que ça. Je les trouve attachants. C’est comme un cheval mais plus petit, plus proche de nous, mignons avec leurs oreilles de lapin.

Sans véritablement chercher à agrandir sa collection, Eve apprécie toujours de trouver de nouvelles pièces au hasard d’une vitrine. “C’est surtout quand je suis en voyage, parce que je ne suis pas quelqu’un qui fait beaucoup les boutiques”, témoigne-t-elle. Et d’ajouter : “Il faut dire qu’il y a aussi ce phénomène de collection qui fait que les gens savent que tu collectionnes quelque chose, donc ils t’en offrent.

© Mathilde Piaud pour Pokaa


Nicolas collectionne les mugs Starbucks

Ce qu’aime Nicolas à travers sa collection, c’est lui aussi tout l’univers auquel il renvoie et en l’occurrence, l’ambiance émanant des cafés Starbucks. “J’ai commencé à l’âge de 17 ans – j’en ai 36 aujourd’hui- en regardant des séries comme Friends et je trouvais l’ambiance cozy. L’idée de se poser sur un canap’, en buvant ton cappuccino, je trouvais ça excellent.

Cette ambiance, Nicolas la traque dans chacune de ses escapades : “Le petit kiff, dès que je programme un déplacement c’est de regarder si il y a Starbucks à proximité” bien que le trentenaire reconnaît s’être “posé la question des valeurs de la marque” après avoir entendu certaines critiques. 

© Mathilde Piaud pour Pokaa

À l’entrée de son salon, une armoire vitrée à trois portes dévoile ses dizaines de mugs. Les tasses multicolores reflètent les bâtiments iconiques des capitales et autres villes à travers le monde. La marque produit en effet des tasses à l’effigie des différents endroits où elle s’est installée. Nicolas possède aussi tout un tas d’éditions et modèles spéciaux, comme les tasses de Noël ou les collaborations avec Disney mais aussi quelques objets dérivés tels que des décorations pour le sapin ou une boule à neige. 

Le collectionneur les ramène lui-même de ses différents voyages ou demande à ses amis de lui en rapporter lorsqu’ils séjournent quelque part. “Je les référence sur Facebook, je me suis créé un petit album”, explique Nicolas qui a malgré tout ses préférées, comme celle venue de New-York. “Je suis hyper fan des États-Unis et je l’ai cherchée longtemps”. C’est grâce à un échange avec un autre fan qu’il est parvenu à se la procurer.

En effet, il existe toute une communauté avec laquelle Nicolas partage sa passion.Par exemple, je propose les tasses de Strasbourg pour des échanges, détaille Nicolas. Puis on s’organise des moments entre fans, on se rejoint dans certaines villes, pour faire des échanges, discuter, forcément dans un Starbucks. J’ai rencontré plein de gens en France mais aussi à Londres ou Amsterdam par exemple”.


La jungle tropicale de Chloé

Entrer dans l’appartement de Chloé, c’est un peu comme mettre un pied dans la jungle. Une petite jungle sous des combles schilikoises. Mon addiction aux plantes a commencé avec mon caméléon. On voulait un animal exotique et on a voulu lui faire un terrarium adapté. Avoir un animal en captivité dans du plastique n’a pas de sens. On a voulu faire une mini jungle pour lui, puis ça a pris des proportions que je n’aurais pas imaginées. 

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Pourtant Chloé n’a pas toujours eu la main verte. “J’ai découvert un groupe d’espèces qui s’appelle les aracées et j’en suis tombée amoureuse, se souvient Chloé. Mais l’échec fait partie de l’apprentissage, j’ai flingué plein de plantes.” Chloé a appris sur internet, en s’informant auprès d’’autres passionnés, sur des groupes Facebook regroupant des connaisseurs du monde entier. Elle a appris à habituer ses plantes tropicales à l’environnement strasbourgeois, à les soigner, à reconnaître leurs besoins, à les faire grandir. Depuis Chloé peut difficilement résister à l’envie d’ajouter de nouvelles plantes à sa collection qui en compte désormais plus de 100 et une vingtaine de pots de boutures.

J’ai une wishlist comme tous les collectionneurs je pense. Je les traque sur les groupes Facebook, les ventes aux enchères. Je vais toutes les semaines dans les serres autour de Strasbourg. Et je commande sur Internet, souvent chez des pépiniéristes hollandais”, constate Chloé qui ne peut s’empêcher d’en acheter encore et encore. La collection s’organise dans tout le 36m² : “ Là il y a les plantes précieuses, là celles plus communes mais que je trouve belles et là-bas celles faites pour vivre en milieu humide”, détaille Chloé en faisant le tour du propriétaire.

Une collection qui demande de l’investissement, des connaissances, de l’espace mais surtout beaucoup de temps. “J’y passe au moins 1h30 tous les jours. Je les inspecte plusieurs fois par jour”, raconte Chloé qui ne s’en lasse toutefois pas. “C’est une satisfaction au quotidien de faire grandir quelque chose. Ça ne m’intéresserait pas de collectionner un truc qui ne bougerait pas. Pendant le confinement ça m’a apaisée et a comblé l’anxiété de ne pas pouvoir sortir”, témoigne la graphiste dont l’appartement déborde de plantes et la tête de projets “ J’aimerais ouvrir un café plantes, j’y réfléchis”, conclut-elle. 

© Mathilde Piaud pour Pokaa


25 tonnes de fossiles chez Denis

Chez Denis, ce n’est pas une vitrine mais des dizaines occupant pas moins de trois garages qui abritent une collection digne d’un musée. Cet habitant de Bischheim collectionne des fossiles de plusieurs centaines de millions d’années. Il en possède près de 25 tonnes, accumulées depuis son enfance. Je suis allé dans un collège de prêtres où il y avait une vitrine avec des fossiles pour le professeur de sciences naturelles. C’est comme ça que la maladie est venue, parce que c’est une maladie”.

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Mais plus que de les posséder, ce qu’aime Denis, c’est de les chercher. Il se rend dans les carrières, en Allemagne mais aussi dans les pays voisins pour dénicher, dans les couches de roches créées au fil des siècles, de nouveaux vestiges. Il passe ensuite des centaines d’heures à les faire apparaître, dans les morceaux de pierre ramenés chez lui. “Je n’aurai pas assez d’une vie pour tout préparer, sourit le sexagénaire en déambulant parmi les ammonites et autres bélemnites, désignant ici ou là une dent de mammouth ou une vertèbre de Dinosaure.

Tous ces trésors ayant traversé les millénaires, Denis rêvait d’en faire un musée. Un rêve qu’il a dû accepter d’enfouir mais qui ne l’empêche pas pour autant de mettre toute sa passion dans la découverte de nouveaux fossiles. Pour cela, Denis a passé sa vie à étudier, la paléontologie ou encore la géologie mais toujours en tant qu’amateur. “Je crois que je n’aurais pas eu la même passion en tant que professionnel”, conclut Denis qui nous avait présenté sa collection ici.

© Mathilde Piaud pour Pokaa

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