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Addictions chez les étudiants : des assos strasbourgeoises veulent en parler

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L’association Ithaque et le SSU, service de santé universitaire de Strasbourg, ont entamé une nouvelle collaboration. L’objectif : communiquer et informer les étudiants sur les addictions. Une opération qui passe notamment par la diffusion d’un questionnaire adressé à tous ceux qui étudient en ville.


https://sante.unistra.fr/Le Covid a bouleversé le fonctionnement de l’université de Strasbourg et il n’y a pas que les cours qui ont été impactés. « Hors Covid, en début d’année universitaire, on propose aux responsables d’associations étudiantes une formation par rapport aux risques festifs. On leur explique comment organiser une soirée en toute sécurité et faire de la prévention concernant des difficultés d’ordre d’addiction ou de surconsommation », explique Caroline, infirmière au SSU, le service de santé universitaire, à Strasbourg. Cette année, pas de week-end et soirées d’intégration mais pas question pour autant de tirer un trait sur la prévention. C’est un peu comme ça qu’est née l’idée de réaliser des vidéos d’information pour les étudiants.

Au même moment, l’association Ithaque, qui intervient depuis 1993 auprès des personnes en difficultés avec les addictions, souhaitait agir davantage auprès des étudiants strasbourgeois. « Je pense qu’il y a besoin de faire des choses en lien avec les addictions auprès de toutes les personnes de la société, de manière générale. Mais les étudiants, c’est un public clef », commente Alexis, stagiaire auprès de l’association. « J’enfonce des portes ouvertes en disant que l’arrivée dans le statut étudiant c’est l’occasion de faire des choses, de découvrir des pratiques, de faire des expériences, complète Julien, acteur à la réduction des risques au sein de l’association. Mais quand ces expériences sont en lien avec un tabou, quelque chose dont on parle trop peu, il y a forcément des gens qui y laissent des plumes .»

© Bastien Pietronave/Pokaa



Les addictions, de quoi parle-t-on ?

Animées par cette envie commune de lever ce tabou et de libérer la parole sur la question des addictions, les deux entités se sont finalement rapprochées. C’est donc avec la contribution d’Ithaque, que le SSU a sorti sa première vidéo informative. Celle-ci revient sur le concept même de l’addiction, car pour en discuter, il faut déjà savoir de quoi on parle. « L’addiction, c’est perdre le pouvoir de contrôler ses consommations  ou ses pratiques. C’est le moment où on ne va plus faire quelque chose par plaisir mais par besoin », y explique Tatiana, psychologue au sein de l’association Ithaque. Les addictions concernent ainsi la consommation de substances mais aussi des comportements, tels que la dépendance aux jeux vidéos, à des jeux d’argents…. « Je rencontre beaucoup de personnes en ce moment qui ont une addiction à la pornographie. C’est très dur pour elles d’oser le dire », cite en exemple Caroline.

L’Ithaque et le SSU veulent maintenant pousser plus loin cette collaboration. « À la base on avait comme but d’investir les réseaux sociaux pour mettre à disposition de tous, des messages de prévention et de réduction des risques mais aussi aider à l’orientation vers l’accès aux soins et aux droits médico-sociaux », partage Julien. Mais pour répondre au mieux au besoin des étudiants strasbourgeois, l’association souhaite donner la parole aux étudiants. Tous les étudiants.

© Mathilde Piaud


Un questionnaire pour faire le point

Pour ce faire, un questionnaire à destination des étudiants de la L1 au doctorat et quelle que soit leur formation, a été mis au point. Celui-ci permettra de faire un état des lieux des pratiques et consommations. « On ne veut pas amasser des données pour faire une jolie publication dans un coin, ce n’est pas l’idée. Il s’agit d’écouter les gens auprès de qui on veut faire quelque chose. C’est juste un moyen de communiquer », explique Julien. Le questionnaire s’adresse aux plus de 50 000 étudiants de l’université mais aussi des écoles de cycle supérieur, qu’ils pensent se trouver dans une situation d’addiction ou non. « Répondre au questionnaire, c’est un moyen de faire un bilan, de pouvoir s’identifier et de parler de leurs difficultés. À la fin du questionnaire il y a aura tout un tas de ressources pour s’orienter si besoin », détaille Julien.

Le questionnaire a aussi pour objectif de demander aux étudiants quelles formes d’intervention et de communication ils souhaitent recevoir, afin que le projet colle au plus près à leurs besoins et envies. « Ce questionnaire permettra d’identifier les actions que les étudiants aimeraient voir et quels sont les moyens, leviers qu’on peut utiliser. L’idée c’est que les étudiants aient au maximum la possibilité de dire quelles sont leurs attentes, ce qu’ils veulent pour eux. Et nous on apporte les moyens, les ressources », précise Julien. Certains projets tels que des podcasts sont envisagés mais dépendront des réponses au questionnaire.


Mesurer l’impact de la crise sanitaire

Enfin, le questionnaire tentera également de mettre en lumière l’éventuel effet de la crise sanitaire sur les addictions de certains étudiants. Il permettra ainsi de confirmer ou d’infirmer un constat observé par Caroline, au cours de ses consultations. « Il y a des étudiants qui se sont retrouvés seuls dans leur appartement, à jouer aux jeux vidéos toute la journée et sont rentrés presque malgré eux dans une addiction. Est-ce que ça aurait été le cas sans l’isolement ? On ne sait pas. J’ai eu plusieurs fois des collocs entières qui se sont retrouvées à prendre l’apéro de plus en plus souvent et avec de plus grandes quantités. Ils se sont alors rendus compte qu’ils avaient pris de nouvelles habitudes et qu’il était difficile de s’en défaire. Il y en a qui consommaient des joints seulement en milieu festif et se retrouvent à fumer tout seul, puis à en avoir besoin pour s’endormir. » Loin de tirer des conclusions hâtives, l’infirmière tempère : « Est-ce la crise sanitaire qui a fait que ce soit devenu plus fréquent ou est-ce que ça tendait déjà à ce genre de consommation ? C’est la question. »

Les étudiants ont un mois pour répondre au questionnaire, de façon totalement anonyme. « On vise un maximum de participations, explique Julien. Plus il y aura de répondants plus on sera en position de force pour pouvoir mettre en place ce qu’ils souhaitent et obtenir des financements. »

À lire ou relire : L’herbe et les Strasbourgeois : ces nouvelles habitudes de conso prises pendant le confinement

© Pokaa

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