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Le grand vide des bars : « Il y a de la poussière sur les sièges. Ça n’est jamais arrivé en 12 ans »

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Ce sont des lieux où l’on aimait se retrouver et faire la fête. Pour discuter, trinquer voire danser. Depuis la fin du mois d’octobre, les bars et brasseries ont fermé leurs portes. Pour les discothèques, il faut même remonter au mois de mars 2020 pour en retrouver le souvenir. Chaises sur les tables et volets baissés, certains gérants en profitent pour faire un brin de ménage, quelques travaux. Pour d’autres la lassitude commence à prendre le dessus. Huit d’entre eux, nous confient leur ressenti, au milieu de leur établissement vide. *

* Les entretiens ont tous été réalisés avant les dernières annonces gouvernementales



Le XX, bar à vins : « Ça fait un an qu’on a pas travaillé comme on aime. »

Au XX, bar à vins de la Krutenau, c’est jour de grand ménage. Au sol, s’étalent les trouvailles remontées de la cave par Caroline et Nicolas les gérants du lieu. Éléments de décoration, nombreux parapluies oubliés et même une machine à laver, occupent l’espace habituellement réservé aux tables et aux chaises. « On fait les choses qu’on ne fait jamais. On a trié la cave, aspiré la poussière sur les poutres et la déco, lavé la verrière, fait des retouches peinture. Comme ça, les clients retrouveront un bar tout joli et tout propre », constate Caroline. Ces petites tâches aident aussi les gérants à garder le cap. « Ça nous permet de nous remotiver à une ouverture, il ne faut surtout pas baisser les bras. »

Les gérants se tiennent donc prêts. « Toute l’équipe attend. Ça nous manque de travailler et de faire le métier comme on aime le faire ». Malgré la réouverture pendant quelques mois l’an passé, les conditions imposées ont pesé sur le couple et ses employés. « Ça fait plus d’un an qu’on a pas travaillé comme on aime. Je ne critique pas les mesures sanitaires, je trouve ça normal pour le bien de tout le monde. Mais on fait ce travail pour accueillir, faire plaisir aux clients, partager. Et l’année dernière on n’était plus dans ce plaisir-là, on était là pour ne pas mettre la clef sous la porte. C’était de la survie. Même si on a eu la chance de pouvoir étendre notre terrasse. »

En attendant de pouvoir retravailler, l’équipe peut compter sur le soutien de ses habitués. « On a eu beaucoup de messages sur la page Facebook du bar, pour nous demander comment allait l’équipe et nous dire qu’on pensait à nous. » Pour maintenir le lien, le bar à vin a organisé quelques ventes de bouteilles ponctuelles . « Faire caviste c’est pas le métier pour lequel on a signé mais il faut s’adapter à la situation. Il faut rester à flot. » Après le grand ménage, les chaises et les tables devraient rapidement retrouver leur place. «  On va faire tout ce qu’on nous demande pour pouvoir rouvrir, même si c’est sous contraintes ».



Jeannette et les cycleux : « Heureusement qu’on ne savait pas que ce serait aussi long. »

Chez Jeannette et les cycleux, rue des Tonneliers, c’est aussi jour de ménage. « On a fait des travaux, pour anticiper la reprise. Quand le bar est ouvert, c’est par exemple impossible de repeindre. Surtout, ça nous permet d’être, de nouveau, acteurs de ce qui nous arrive, parce que là on se sent comme des spectateurs », témoigne, un brin morose, Joseph Thomas, également gérant du Supertonic. « Jeannette a 15 ans et habituellement on ne fermait que 7 jours début janvier. Alors dans un premier temps, ça a permis de faire une petite pause. Mais là c’est long, très long. Heureusement qu’on ne savait pas que ce serait aussi long. On s’occupe comme on peut, je me suis installé une appli d’échec. »

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Dans chaque établissement, un groupe Whatsapp a été créé pour maintenir le lien au sein des équipes. « Il y en a pour qui c’est dur ». Et d’évoquer la perte financière : « On a des aides, je suis content d’être en France. Vraiment. Mais ça ne compense pas tout, même si on n’est pas les plus à plaindre. » Malgré tout Joseph garde le moral, notamment grâce au soutien des clients. « Lors du premier confinement on a participé à l’opération J’aime mon Bistrot. Au-delà de l’aspect financier, ça faisait du bien de voir qu’on était soutenus. Ces gens ont certainement aussi des problèmes mais ils pensent aux restaurateurs. Lors de la vente à emporter, les gens nous ont dit qu’ils avaient hâte de revenir ». Alors pour que les retrouvailles se passent au mieux, Joseph voit les choses en grand. « On a prévu de faire une cession de rattrapage, c’est-à-dire, sur une courte période, rattraper toutes les fêtes qu’on n’a pas passées ».



Le café Grognon : « C’est un nouveau boulot, celui de chercher des solutions et essayer de sauver les meubles. »

« C’est vide, il fait froid. Il y a un côté glauque », Agathe, gérante du Café Grognon balaye du regard son établissement. La salle semble figée dans le temps, comme si personne n’en avait foulé le sol depuis des années. Pourtant l’équipe s’y retrouve de temps à autre. « On vient faire un peu de ménage mais surtout se voir, pour ne pas rompre le lien. Puis je crois qu’on est attachés au lieu, on a besoin d’une piqûre de Grognon de temps en temps ».

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Plus que du ménage, le café Grognon a connu une petite révolution. « On s’est demandé ce qu’on pouvait améliorer, relève Agathe, aussi cogérante du Cul-Terreux et de la Peau de vache. Pour la reprise, grosse surprise. On a profité d’un dégât des eaux pour rénover et créer une petite cuisine, donc on va sûrement lancer des tartes flambées. On avait envie de booster la deuxième partie de soirée et donc de servir aussi du chaud. J’avais envie de nouveauté pour la réouverture. »

Ces projets, c’est aussi ce qui aide Agathe à tenir le coup, face à cette ambiance morose. « Le premier confinement on s’est dit qu’on allait se régénérer, que ça allait faire du bien. La deuxième fois c’était beaucoup plus déprimant », constate Agathe. « J’ai des périodes plus difficiles que d’autres, comme les périodes où il faut repousser les échéances de la banque, où je découvre des nouveaux prélèvements. On a dû se ré-endetter. Chaque formulaire de demande d’aide c’est la croix et la bannière. C’est un nouveau boulot, celui de chercher des solutions et essayer de sauver les meubles. Ça tape clairement dans la motivation, on a l’impression d’être toujours en train de se battre, avec cette impression de ne pas avoir le droit de bosser. » Et de résumer : « On est dans l’impuissance, dans l’attente, dans l’incapacité. Sans date, sans perspective ».




Le Meteor : « Si on ne rembourse pas, tout s’arrête et le joli château de cartes s’écroule. »

De la nouveauté il y en aura aussi du côté du Meteor, rue du 22 Novembre. Alors que la brasserie n’était, jusqu’ici, ouverte qu’au rez-de-chaussée, l’aménagement du sous-sol et premier étage a progressé. « C’est maintenant un établissement qui peut accueillir 1400 personnes , détaille Franck Meunier, gérant des lieux. Nous avons demandé une extension d’ouverture jusqu’à 4h du matin, on verra si elle est acceptée. On a 37 écrans de télé et certains évènements sportifs se passent la nuit en raison du décalage horaire. » 

Le gérant se projette et semble confiant pour la reprise des affaires. « Les banques nous demandent des projections. Si on ne rembourse pas, tout s’arrête et le joli château de cartes s’écroule. Mais en juin 2020 quand on a rouvert, il y eu cet engouement, on a été agréablement surpris. Cette période de fermeture est plus longue que la première mais les gens ont épargné et ont une soif de sortir, de boire des verres de se retrouver autour d’une table. » Pour ça les équipes doivent se tenir prêtes « Je crois même qu’on risque de se faire dépasser. Les gens vont être en attente et nous on aura perdu nos automatismes. »

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Malgré son optimisme, le moral du gérant est pourtant affecté par cette mise à l’arrêt soudaine. « C’est compliqué, il y a sûrement un mélange de plein de sentiments et peut-être une petite période de déprime. » Difficile pour Franck Meunier, après avoir ouvert une vingtaine d’établissements en 20 ans, de s’arrêter. « Quand vous arrêtez de pédaler, c’est un coup à se péter la gueule. ». Et d’ajouter : « Pour plein de raisons et l’âge avançant, on se pose des questions, sur ce après quoi on court et est-ce que ça en vaut la peine. Il faut se construire de nouveaux repères. »

En attendant, Franck Meunier a hâte de pouvoir recevoir, de nouveau, les Strasbourgeois. « On les attend avec impatience. On sera prêts pour les accueillir dans les meilleures conditions possibles. Ils nous manquent. Trinquer, échanger, se retrouver, ça nous paraissait être un acquis qu’on ne nous enlèverait jamais. Peut-être qu’on appréciera encore plus, en pleine conscience, ces moments de convivialité. »



Le Phonograph : « Il y a de la poussière sur les sièges. Ça n’est jamais arrivé en 12 ans. »

À l’arrière de la porte du Phonograph, à deux pas de la place Saint-Etienne, les toiles d’araignées témoignent des six mois d’inactivité des lieux. « Quand j’ai mis le chauffage en route pour faire tourner les machines l’autre jour, elles ont craché un nuage de poussières. Il y en a sur les sièges, ça n’est jamais arrivé en 12 ans », sourit amèrement Alexandre, plus connu sous le nom de « Rob ». Malgré l’entretien régulier, la machine à café est HS. « Ça fait mal au cœur », partage-t-il.

© Mathilde Piaud pour Pokaa

L’autre crève-cœur du gérant, ce sont les boissons qui ont périmé. « Comme ils ont prévenu au dernier moment, on s’est retrouvé avec tout le stock du week-end. Je ne suis pas allé voir mais je dois avoir 250 L de bière, je vais pouvoir me faire couler un bain ». Une fois encore, la plaisanterie tente de dissimuler le désarroi. Pas question pour le gérant aussi associé du Fat, du Diable bleu et du Café Lové de baisser les bras. C’est d’ailleurs plein d’optimisme qu’il a ouvert, avec un associé, il y a un peu plus d’un mois La Pépinière, place d’Austerlitz. « C’est un gros coup de bluff. À ma décharge, quant à mon inconscience j’avais signé le compromis avant le premier confinement. C’est tombé, le risque est là, on le tente. On improvise ».

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Avec cette crise Rob a pourtant beaucoup perdu. « Moi j’ai perdu fort jusqu’à novembre. Je n’étais pris en charge par aucune aide. Tout ce que j’avais réussi à mettre de côté c’est parti. J’ai puisé dans mes fonds, gratté partout où je pouvais. » Au-delà de l’aspect financier, le gérant semble aussi largement affecté par la fatigue. « Je suis las. C’est usant moralement, c’est long, analyse-t-il. Tu te sens inutile. J’ai l’impression d’être apathique. J’ai bouffé des séries et des documentaires pendant des semaines mais je me sens stupide, mou. Je ne suis plus là ».

Un sentiment bien loin du caractère de l’homme et qui l’inquiète pour la reprise. « En temps normal il faut être sur le vif, répondre à tout, enchaîner. Tu parles avec quelqu’un au comptoir, pendant que tu en sers un autre et que tu encaisses un troisième. Je retiens toutes les commandes de tête, ça me permet d’avoir un service fluide. J’ai peur d’avoir perdu ça, mon cerveau est en veille, c’est fou. Je ne tiens pas à rester comme ça toute ma vie ». Et de relativiser (non sans un soupçon de sarcasme) : « Heureusement, on aura les gestes barrières et les restrictions pour se remettre tout doucement. »


What the Fox : « Ils nous ont prévenus un ou deux jours avant, les frigos étaient pleins, les futs percés. »

« Chaque fois que je mets les pieds dans un des établissements, je me dis quel gâchis », constate Arnaud Lesage, en sortant une bouteille de Coca dont la date est passée de quelques jours. Le gérant du What the Fox, est également associé au Code Bar et au Sacrebleu. Ces derniers temps les pertes sont nombreuses, notamment en raison de la fermeture précipitée des bars fin octobre, puis de l’arrêt de la vente à emporter il y a quelques semaines. « Tout ce qui est alimentaire, on a donné à des associations dès la fermeture. Ils nous ont prévenus un ou deux jours avant, les frigos étaient pleins, les futs percés. Ce sont des pertes qui pourraient être supportables dans une année pleine mais là c’est monstrueux. Chaque euro qui sort fait beaucoup plus mal que d’habitude ».

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Financièrement, la situation est compliquée pour le gérant. «  Au premier confinement on n’a rien eu (hormis le chômage partiel des employés), ce qui a bouffé toute la trésorerie qu’on avait et on a dû faire un prêt garanti par l’état (PGE), qu’il va falloir rembourser. Les aides qu’on a depuis janvier nous correspondent mieux, on a arrêté de perdre de l’argent. » Malgré tout, Arnaud n’a plus de revenu depuis plusieurs mois. « On accepte de jouer le jeu quand on est indépendant, on sait que quand on monte une boite il y a des risques. Mais un risque, c’est par exemple une crise économique avec les gens qui arrêtent de venir. Là on nous interdit de travailler ».

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Le gérant le vit d’autant plus mal depuis qu’il ne peut plus faire de vente à emporter. L’opération avait pourtant rapidement rencontré du succès. « Au début il faisait froid, il neigeait presque, il y avait du vent mais les gens étaient là, en train de se les cailler, avec leur bière pression. On avait un rush entre 17h et 17h45. » Arnaud comprend que cela se soit arrêté mais a plus de mal à accepter que la vente à emporter de bouteilles fermées, lui soit interdite. « Tu peux aller au supermarché ou chez un caviste. Tu peux aller chercher ta pizza ou tes sushis à emporter. Mais tu ne peux pas venir prendre une bouteille chez nous. Pourtant on a une licence 4. » L’entrepreneur se sent désormais les mains liées, ne demandant qu’à travailler. Il attend maintenant les nouvelles annonces gouvernementales. « «Si on ne doit ouvrir que la terrasse, on n’aura que 20 ou 25 places. Est-ce que ce sera rentable d’ouvrir la cuisine pour ça ? On verra le jour où on rouvrira, je ne regarde plus les infos, ça ne sert à rien à part se faire un ulcère. »



La Salamandre : « On est malheureux de ne plus rien faire. Si on n’a pas d’objectif le matin, c’est dur de se lever. »

Chez les Matern, les affaires, c’est une histoire de famille. Ce sont eux qui se cachent derrière le Galopin, le Bunny’s ou encore La Salamandre, depuis huit ans. « Il y a moi, mes trois garçons et ma femme qui sont dans les entreprises. Alors aujourd’hui on est toute la famille à l’arrêt. Plus aucun de nous n’a d’activité. Notre souffrance elle est collective », détaille Jean-Luc Matern, au milieu de la piste vide de La Salamandre. Ca fait un mois, qu’il n’était pas venu dans la discothèque. « Aujourd’hui on ne vient plus sur nos lieux de travail. On en parle de moins en moins. La chance qu’on a, c’est d’être soudés ».

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Le Covid a balayé les projets de la famille. « Je devais prendre ma retraite en octobre. À l’annonce du premier confinement on était à une semaine de racheter deux entreprises, pour apprendre à mes fils comment faire, puis leur transmettre. Aujourd’hui ce n’est plus possible, toute la trésorerie qu’on avait prévue pour cette opération est partie en fumée. Je paie quand même 10 000 € de loyer pour la Salamandre, sans parler des autres charges fixes. Heureusement qu’on a des aides. On perd de l’argent, mais on en perd moins »

Au-delà de la perte financière, Jean-Luc Matern s’ennuie. « On est malheureux de ne plus rien faire. On bricole un peu à la maison mais sans pouvoir dépenser d’argent. Si on n’a pas d’objectif le matin, c’est dur de se lever », constate le gérant attristé. « C’est la faute à personne, le responsable c’est le Covid. Je suis triste mais l’État fait ce qu’il peut, je n’en veux à personne. Je comprends qu’on ne réouvre pas. » Il faut dire que ce qui porte le gérant depuis des années, ce sont les projets. « J’ai vécu que de projets. Ici on a fait le premier bar bionique au monde ou encore un Ice Bar. Souvent ce ne sont même pas des opérations qui rapportent de l’argent mais on se fait des souvenirs, dans la vie c’est ça qui est important. C’est quand même plus sympa une vie où on a envie d’aller au travail. » Un état d’esprit que Quentin, l’un des trois fils Matern a bien compris : « On est obligés de travailler avec des projets. Une entreprise qui n’en a pas, ne marche pas. Il faut tout le temps se remettre en question ». Alors la famille attend, espérant d’abord pouvoir rouvrir son restaurant avant réchauffer, enfin, la piste trentenaire de la Salamandre. « Ça va être l’euphorie », rêve déjà le gérant.



Le Café des Anges : « Ce qui est frustrant c’est que c’est quelque chose dont on n’est pas responsables. »

« L’herbe a poussé devant le Café des Anges, c’est quand même hallucinant ! », constate Antoine Ghiles à l’entrée de la discothèque, plongée dans le noir. Il gère, avec son frère Mathieu, l’établissement depuis 2007. Plus d’un an après l’arrêt forcé de leur activité, les jumeaux semblent encore sonnés. « Nous au départ on partait pour deux semaines de fermeture. Jamais, jamais, on n’aurait imaginé, même une seconde, partir pour un an  ou plus », témoigne Mathieu. Les deux frères n’ont, aujourd’hui encore, aucune perspective quant à une éventuelle ouverture. Si les bars et restaurants, ont pu ouvrir quelques mois l’année dernière, les portes des discothèques sont elles restées fermées.

© Mathilde Piaud pour Pokaa

« Quand on a vu tout ouvrir sauf nous, on s’est senti exclus, avec le sentiment qu’on ne servait à rien. Ne pas se sentir considéré c’est un drame », raconte Antoine, avant d’ajouter : « On voit le train passer à toute vitesse et nous on est sur le quai de la gare. » Les deux frères assurent pourtant qu’ils étaient prêts à mettre en place des protocoles sanitaires et à chercher des solutions. « On nous empêche de travailler, on ne nous donne même pas la possibilité de trouver des solutions. On ne nous a pas demandé ce qu’on pouvait faire, avec un protocole, des horaires réduits. Je veux bien comprendre que c’est compliqué, dans une boite de nuit, il y a des rapprochements. Mais on se sent lésés», partage Mathieu. « C’est plus facile de fermer que de trouver une solution. On se sent comme des pestiférés. Et ce qui est frustrant c’est que c’est quelque chose dont on n’est pas responsables, ce n’est pas comme si c’était dû à des erreurs de notre part », ajoute son frère.

En attendant de voir l’horizon se dégager, les frères Ghiles ont entrepris des travaux de mises aux normes, bien décidés à pouvoir dès que possible accueillir de nouveau les fêtards strasbourgeois. « Il y a eu des grosses rumeurs qui ont circulé mais non, nous ne sommes pas vendre ! Nous allons tout faire pour rouvrir !», tient à mettre au point Antoine. Une ouverture qu’ils appréhendent malgré tout un peu : « On avait une assise sur la durée, là les cartes sont redistribuées », constate Mathieu. Autre inquiétude : le retour à la vie nocturne. Pour les gérants, d’abord, inquiets d’avoir perdu le rythme. Mais aussi pour les fêtards, ayant peut-être, parfois, perdu certaines habitudes. « Il va falloir être vigilants du point de vue de la sécurité ».

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Commentaires (4)

  1. Bonjour Mathilde,
    Il conviendrait de vérifier votre grammaire ou de faire relire vos articles par un confrère avant de publier vos articles !
    “jamais, on aurait imaginé…” Et autres fautes du même type, récurrentes à 5 ou 6 reprises dans un seul article !
    J’espère que vous pourrez rapidement relire et corriger cet article. Dommage pour ce manque de rigueur de la part de Pokaa.

  2. Bonjour Catherine,

    Arrêtez de vous focaliser sur les fautes de grammaire! la question essentielle l’article vous a plu ou pas??
    Le reste n’est que bavardage.
    Si vous voulez de la rigueur passer votre chemin.

  3. Coucou Catherine,

    JE VOUS ADORRRRE ! Nan mais vraiment hein. Heureusement que Mathilde a commis quelques imperfections, sinon on n’aurait jamais eu le privilège de se rencontrer (rassurez-moi,j’ai bon pour l’emploi de ma négation là ??). Et franchement, ça aurait été dommage. Pour ne pas dire dommages.

    Je vous adore parce que votre message respire la pudeur et la délicatesse même. Vous ne préférez pas parler du temps que Mathilde a passé à contacter les – au moins – huit gérants de bars pour parvenir à caler un rendez-vous avec chacun d’eux. Du temps passé à aller les rencontrer, les écouter, les photographier. A traduire fidèlement par écrit leur parole et son ressenti. A mettre en forme toute cette masse d’infos et à sublimer les instants volés par l’image.

    Bon, on parle de temps, mais on imagine que Mathilde a sûrement ajouté un soupçon d’énergie et une pincette de détermination. Mais après tout, là n’est pas l’essentiel et vous avez entièrement raison, Catherine : tout le monde se doute de ce que Mathilde a fait, tout le monde est capable d’en faire largement autant, et donc tout le monde s’en carre le cul.

    Vous, Catherine, vous avez la noblesse d’esprit et la douceur bienveillante de ne pas envoyer de mail à l’adresse [email protected] pour leur faire part de ces ignobles attentats grammaticaux. Par peur de les déranger, on suppose. Non, vous, vous faites le choix admirable de la place publique, de l’usage de balles réelles et du ton arrogo-mépriso-professoral qui nous rassemble toutes et tous. Et c’est tout à votre horreur. Tout à votre “honneur”, pardon.

    Bref, je le répète sincèrement Catherine : je vous adore. Surtout quand vous vous retenez d’écrire ce genre de commentaire. C’est même là que je vous préfère.

    Jeanne

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