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Fin du confinement, demain le couvre-feu reprend : qu’est-ce que ça change à Strasbourg ?

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Après l’intervention de Jean Castex, notre Grinch à nous, le jeudi 10 décembre, c’est officiel : ce mardi 15 décembre, on passe une nouvelle étape dans la sortie du confinement lié à l’épidémie de coronavirus. Plus concrètement, un couvre-feu arrive de 20h à 6h et remplace le confinement, qui était en place depuis le 30 octobre. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’avons-nous désormais le droit de faire ? C’est parti pour la minute Jamy.


C’est quoi cette histoire de couvre-feu ?

Pour les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois, le couvre-feu possède un goût de déjà vu. Le 22 octobre dernier, Jean Castex, encore lui, s’avançait devant les Français pour placer 38 départements en zone de couvre-feu, dont le Bas-Rhin et donc Strasbourg. Une réponse à la situation sanitaire qui commençait sérieusement à s’empirer.

Près de deux mois plus tard, après un confinement version Wish qui aura duré près de six semaines, notre pays passe dans la phase 2 de la levée du confinement. Concrètement, cela passe donc par un couvre-feu mis en place de 20h à 6h. Dans cette plage horaire, il faudra donc rester chez soi.

Capture d’écran du live BFMTV


Est-ce qu’il faudra encore une attestation pour me déplacer ?

C’est un peu la seule bonne nouvelle : plus aucune attestation ne sera demandée pour se déplacer. Ce bout de papier, ou seule vraie raison de télécharger TousAntiCovid, était devenu une obligation complètement absurde – même s’il faut dire que l’attestation en alsacien claquait.

Désormais, de 6h à 20h, on n’aura plus besoin de rien pour se déplacer, sauf nos deux jambes, fauteuil roulant ou hoverboard, bien évidemment. En revanche, dans la plage horaire du couvre-feu, il faudra à nouveau une attestation, disponible à partir du 15 décembre. Cette dernière, c’est comme la mauvaise herbe ou les kilos en trop, on s’en débarrasse difficilement.

© Nicolas Kaspar / Pokaa

Je veux aller battre mon record sur 10km après 20h, j’aurais le droit ?

Comme énoncé juste ci-dessus, concrètement, c’est un beau et gros non. De 20h à 6h vous aurez du temps à consacrer à Netflix, aux non-exploits du Racing ou encore à un bon bouquin. Et, en dernier recours, s’intéresser à la personne qui partage votre vie. Mais pas d’aller courir ou de flâner dans les rues illuminées de Strasbourg. Prends ça dans les chicots l’esprit de Noël.

Néanmoins, dans les motifs de déplacement dans la plage horaire 20h/6h, il est important de préciser que vous pourrez cocher la case “Déplacements brefs, dans un rayon d’un kilomètre autour du domicile pour les besoins des animaux de compagnie.” Les chiens, meilleurs amis de l’homme.

Un chien content de sortir.
© O.K.

Si je veux enfin comprendre le film Tenet, je peux aller au cinéma ?

C’était originellement prévu lors des annonces d’Emmanuel Macron le 24 novembre dernier. Sauf que, comme on vous l’expliquait ici, on se trouve très loin de l’objectif des 5 000 cas de Covid par jour, indispensables selon le gouvernement pour l’ouverture des lieux culturels. Comme cet objectif était absolument irréalisable avec les précédentes mesures, le compte n’y est naturellement pas. Et c’est le monde culturel qui passe à la caisse.

Concrètement donc, les cinémas, les théâtres, les salles de concert, les stades et enceintes accueillant des matchs professionnels resteront tous fermés, et ce au moins jusqu’au 7 janvier prochain. Pas de films, pas de musiques et encore moins de buts d’Ajorque ou de Liénard. Et lorsque l’on voit les déclarations de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, ce lundi matin sur France Info déclarant “je ne peux pas vous dire avec certitude que nous rouvrirons les bars et les restaurants le 20 janvier“, on se dit qu’on en a encore pour longtemps.

© Pauline Allione

Mon enfant a envie de refaire du tennis en salle. Vais-je pouvoir m’en débarrasser pour finir Peaky Blinders ?

Bonne nouvelle pour les sportifs mineurs, et les parents désespérés : le sport en salle reprend ses droits à partir du 15 décembre. Sont particulièrement concernés les sports collectifs de salle, comme le hand ou le basket, les sports de combat, la natation, le tennis en salle ou encore la gym.

Pour les adultes, il faudra attendre au minimum jusqu’au 20 janvier prochain.

J’ai mal à mon Noël. Vais-je pouvoir le fêter normalement ?

Grosse inquiétude pour les personnes isolées et celles et ceux qui ont envie de revoir leur famille, pas de panique : Noël sera bien là. Dans des conditions bien différentes de d’habitude et où le masque remplacera le bonnet du Père Noël. Le couvre-feu connaîtra d’ailleurs une dérogation pour le 24 décembre, ce qui permettra à tout le monde de se déplacer comme il l’entend.

En outre, les déplacements entre régions étant de nouveau possible à partir du 15 décembre, on pourra plus facilement rejoindre nos familles qui n’ont pas la chance de vivre à Strasbourg. Le tout en essayant le plus possible de respecter une règle de 6 adultes au maximum.

Et pour Nouvel An ?

Si Noël a été conservé par le gouvernement, Nouvel An n’a pas connu le même destin. Alors que c’était là aussi originellement prévu, il n’y aura finalement pas de dérogation le 31 décembre pour se déplacer librement à toute heure. Dès lors, pour passer Nouvel An avec ses amis, cela demandera de l’organisation et non plus de tout faire à l’arrache comme au bon vieux temps. Il faudra arriver avant 20h et ne pas repartir avant 6h du matin.

Là encore, en ayant toujours en tête d’être au maximum six adultes par tablée, pour essayer de juguler le plus possible la reprise de l’épidémie.

En fait, on en est où niveau sanitaire à Strasbourg ?

Justement, pour les amoureux des chiffres, il semblerait que le plateau de l’épidémie continue à Strasbourg, et entame même une très légère décrue. Sur la semaine du 4 au 10 décembre, le taux d’incidence dans notre ville s’établit à 119 cas positifs pour 100 000 habitants. La semaine précédente, le taux d’incidence était de 129.1.

© Nicolas Kaspar / Pokaa

Dans le Bas-Rhin, le nombre de personnes hospitalisées en réanimation continue de baisser. Au 6 décembre, elles étaient 59 dans les services hospitaliers de notre département. Au 13 décembre, elles sont désormais 44, soit un taux d’occupation de 36 %. Dans le même temps, les hospitalisations sont passées de 444 à 439. On n’est donc pas encore sortis de l’auberge, loin de là, mais la situation est pour le moment maîtrisée à Strasbourg. À nous de poursuivre nos efforts.

Ce mardi commence une nouvelle étape de nos vies de progressivement déconfinés. Une étape qui avance moins vite que ce qui était prévu, ce qui est dû aux températures qui baissent, favorisant le virus, au confinement très light et aux objectifs de chef d’entreprise absolument intenables. S’avancent devant nous des périodes de fin d’années où l’on a envie de se retrouver, comme pour exorciser l’année pourrie qui vient de se dérouler. Retrouvons-nous, aimons-nous, mais avec le plus de précautions possibles. Ce n’est que comme ça qu’un jour prochain, on se retrouvera tous ensemble. Et ce jour-là, ce sera réellement beau.


Photo de couverture : © Paul Prim

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