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Animaux d’Alsace : à la rencontre du ragondin, le mega-rongeur de Strasbourg

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Cet été, la rédaction est partie à la rencontre des petites bêtes avec lesquelles nous cohabitons sur le vaste territoire alsacien. Parce que pour préserver la faune alsacienne, il faut d’abord la connaître, on s’est intéressé aux habitudes et aux conditions de vie de plusieurs animaux. Qu’il s’agisse d’espèces menacées ou parfois considérées comme nuisibles, elles partagent toutes ce même lopin de terre et méritent à ce titre une attention toute particulière. La rencontre du jour : le ragondin.

Aujourd’hui presque indissociable de la capitale européenne, la grande histoire du ragondin ne débute pourtant pas à Strasbourg. Originaires d’Amérique Latine, les ragondins ont été importés au XIXe siècle en Europe et donc à Strasbourg, pour leur fourrure. Mis en cage et exploités, certains sont finalement parvenus à s’échapper des élevages. Depuis, ces gros rongeurs ont pris leurs aises, et se sont particulièrement bien adaptés à notre environnement. Et c’est peu dire ! Avec une durée de vie moyenne de huit ans et la possibilité pour les femelles d’avoir jusqu’à six petits, deux fois par an, les ragondins peuplent la ville de Strasbourg et se sentent chez eux, peut-être même plus qu’ailleurs. Alors qu’ils ont plusieurs prédateurs dans leur pays d’origine comme le jaguar, le puma ou encore l’alligator, aucun animal en Alsace, ne semble faire le poids face à cet étrange rat qui fait la taille d’un chien.

ragondin
© Coraline Lafon


Une étude réalisée en 2019 en partenariat avec le GEPMA

En 2019, la Ville a décidé d’étudier la population des ragondins de Strasbourg. Les membres du GEPMA (Groupe d’Étude et de Protection des Mammifères d’Alsace) épaulés par de nombreux bénévoles, ont ainsi mené une étude de terrain, le long des canaux, à la recherche des terriers et des individus présents. Plusieurs lieux où la présence des ragondins est particulièrement forte ont été identifiés comme la presqu’île Malraux, les berges du Rhin Tortu à la Meinau, les berges de l’Ill à l’Elsau, le parc de la Citadelle ou encore le parc Schulmeister. Ces zones semblent être en fait des lieux de nourrissage, où les Strasbourgeois.ses donnent à manger aux animaux. 

étude gepma presence ragondins
© GEPMA

Malgré les efforts des membres du GEPMA, il est aujourd’hui impossible de dire exactement combien de ragondins sont présents à Strasbourg. Ce qui est sûr, c’est que les individus se reproduisent et qu’aucune action n’est menée pour réduire la population. 


Pourquoi le ragondin est-il considéré comme nuisible ? 

Au niveau légal, le décret du 23 mars 2012 classe les espèces nuisibles en trois catégories. La première concerne les “espèces envahissantes, qui sont classées nuisibles par arrêté ministériel annuel, sur l’ensemble du territoire métropolitain”. C’est le cas du ragondin, qui n’est donc pas seulement considéré comme nuisible à Strasbourg, mais dans la France entière. Pourquoi ? Et bien parce qu’il s’agit d’une espèce qui peut être à l’origine de dégradations écologiques, qui peut constituer une menace pour d’autres espèces, ou bien dont la présence peut avoir des conséquences sanitaires négatives comme la propagation de maladies. Ainsi, dès l’instant où un animal est classé dans la catégorie nuisible, la municipalité a la possibilité de l’éliminer. Pour le ragondin, l’élimination se fait par tir avec une arme à feu ou tir à l’arc, ou bien par piégeage. L’empoisonnement est quant à lui, interdit depuis plus de dix ans. La mairie de Haguenau a par exemple opté pour une véritable politique de réduction des populations de ragondins suite à la dégradation de nombreuses berges et les rongeurs sont donc chassés à l’arc.

À Strasbourg, aucun moyen létal n’est actuellement mis en œuvre pour réguler la population des ragondins. Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville prend même position contre la dénomination “nuisible” : “Je n’aime pas ce mot, je ne le trouve pas très sympathique et je le trouve très subjectif. Les Hommes décident, que tel animal les gênent, empiètent sur leur espace et donc on les classe dans la catégorie des nuisibles et on les extermine. Je trouve que c’est un peu facile, surtout pour les ragondins qui n’ont jamais demandé à venir habiter à Strasbourg.” La conseillère municipale lutte donc pour l’utilisation d’autres termes :J’essaie de me battre pour que ce terme très connoté disparaisse, et qu’on utilise le terme qui convient pour ces animaux qui ne sont pas des animaux domestiques mais qui ne sont pas non plus des animaux sauvages et qui, qu’on le veuille ou non, partagent notre espace. C’est ce qu’on appelle des animaux “liminaires” ou bien “commensaux”.” Par ailleurs, les ragondins strasbourgeois semblent plutôt paisibles puisqu’ils cohabitent parfaitement avec les autres animaux présents comme les canards ou les cygnes, et ne détériorent pas particulièrement les berges. Marie-Françoise Hamard confirme : “Nous ne recevons à la Ville, aucune plainte des habitants et par conséquent nous n’avons aucune raison d’agir contre les ragondins.

ragondin
© Coraline Lafon


La problématique du nourrissage 

Les ragondins sont des animaux essentiellement herbivores. Ils se nourrissent donc de roseaux, de pousses de jeunes arbres, de toutes les herbes qu’ils peuvent trouver sur les berges des rivières où ils se trouvent. Or, nombreux sont les Strasbourgeois qui décident de les nourrir avec un peu de pain, risquant ainsi une amende de 450 euros. Un sérieux problème pour les associations et la municipalité, qui tentent depuis plusieurs années de faire comprendre aux habitants que le nourrissage ne rend pas service aux animaux, et encore moins quand il s’agit de pain. Malheureusement, absorber du pain pour un ragondin, c’est nuire à sa santé, parce que ce n’est pas ce qu’il lui faut.” confirme Marie-Françoise Hamard.

ragondin
© Coraline Lafon

Mais nourrir les ragondins, c’est aussi encourager sa reproduction et ainsi participer à l’augmentation des populations, ce qui poussera ensuite la municipalité à intervenir pour la réduire. Et puis favoriser les rassemblements en nourrissant des individus, peut conduire à la dégradation de l’environnement et à la propagation de parasites ou de maladies. Et je pense qu’il faut aussi dire aux habitants qu’en leur donnant du pain, on les rend paresseux. On leur supprime l’instinct naturel, qui est de chercher leur nourriture dans la végétation qui les entoure.ajoute la déléguée aux animaux dans la ville, “Il ne faut plus que les habitant nourrissent les ragondins ! Et je pense que la cohabitation harmonieuse, elle passe par ça. Il faut que les gens l’acceptent et le comprennent pour que la population se régule le plus naturellement possible et qu’on puisse vivre en bonne intelligence les uns près des autres.

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Commentaires (2)

  1. Le ragondin est un CARNIVORE et non un herbivore !!!
    Venez oir chez nous nos agriculteurs qui perdent leurs canards et leurs volatilles…

    Faut se renseigner avant d ecrire des erreurs pareilles !!

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