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Talri, la voix qui réveille les strasbourgeois sur les ondes d’RBS

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“On va la bouffer cette semaine les amis…” Depuis cinq ans du lundi au vendredi,  la voix de Talri réveille les strasbourgeois dès 6h sur Radio Bienvenue Strasbourg et sa gnaque les accompagne au travail jusqu’à 9h19 sur la fréquence 91.9 ! Avec son équipe de bénévoles, l’animateur du Morning informe et divertit les auditeurs matinaux du lever au boulot pendant cinq jours d’affilé ; une sacrée performance, qui nous a donnée envie de découvrir, derrière les pitreries, le bosseur appliqué à la tête du programme phare de la première radio associative locale. Ensemble, on parle de l’histoire de cette antenne qui a commencé comme une radio pirate mais aussi de son histoire à lui, ex-commercial happé par le micro…

La ligne musicale de RBS est plutôt axée sur le hip-hop, et pourtant la radio a une histoire assez punk, puisqu’elle a commencé comme une radio pirate perchée sur une montagne alsacienne… Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

C’est vrai, RBS a commencé à émettre en 1979 sans attribution de fréquence officielle, elle était donc considérée comme une radio pirate et correspondait parfaitement au cliché avec sa vieille camionnette garée en haut du Mont Sainte Odile ! [rires] Ce n’est qu’en 1982 que la radio a obtenu officiellement sa fréquence sur la bande FM, ce qui ferait d’elle l’une des plus vieilles radios de la région et même de France. Mais bon, dans les médias, on se dit tous premiers de quelque chose ! [rires] Depuis, RBS a connu plusieurs locaux, à Schiltigheim ou encore à Cronenbourg avant de se poser place Kléber en 2008. RBS c’est une radio associative, et non commerciale, qui a été créée pour donner une place aux styles et aux cultures émergentes. Elle a toujours eu à coeur la communauté étrangère très présente à Strasbourg et pourtant peu représentée ! C’est une radio multiculturelle qui donne la parole à ceux qui ne l’ont pas, c’est la radio des sans-voix. Financièrement, comme la radio est associative, elle fonctionne grâce à des subventions du Ministère de la culture, ce qui nécessite de justifier toutes les émissions qu’on programme, et on en a une trentaine en tout. C’est donc un gros bordel très organisé, à l’image de la matinale.

“Un gros bordel très organisé”

Parlons de la matinale, justement… Comment est-ce que tu t’es retrouvé à la tête d’une émission sur RBS ? Tu faisais déjà de la radio ?

Pas du tout. À la base j’étais commercial, ou escroc comme je dis moi ! [rires] J’ai été licencié, et comme j’aimais la musique je suis devenu intermittent du spectacle… Je montais des scènes, mais le job demandait d’être mobile, et je n’avais pas envie de quitter Strasbourg ! À côté de ça je mixais un peu, je ne démarchais pas activement pour jouer mais j’aimais bien animer des soirées. Et c’est comme ça que je me retrouve sur RBS, en tant que DJ ! En 2006 pendant l’été, on nous laisse essayer un format d’émission avec un pote de longue date également DJ. La radio nous laissait librement choisir nos playlists, elle le fait encore aujourd’hui et c’est un vrai luxe. L’essai est validé et on nous donne un créneau le lundi… Je ne sais pas si je cherchais une reconversion chez RBS mais j’y ai découvert que j’adorais l’animation ! Je suis tombé dedans. J’ai eu le déclic pendant le mix, il fallait divertir et je le faisais très naturellement, parce que je suis vraiment con comme ça tout le temps ! [rires] Et puis c’est un peu une drogue le micro ! Six ans plus tard en 2012, RBS propose un poste à temps plein en CDI. J’ai postulé et j’ai été pris pour mon petit côté couteau suisse puisque je pouvais assumer la technique, l’animation mais aussi l’administratif… Et là, le président que je remercie pour sa confiance, vraiment, me dit : “Tu nous lances un Morning la semaine prochaine ?”  Et c’était parti…

“C’est un peu une drogue le micro.”

Suite de la question précédente :

… Le lundi suivant, je me retrouve tout seul pendant 4 heures. Alors ben on fait des essais, on retient ce qui marche bien et on l’améliore, on structure l’émission petit à petit jusqu’à arriver à la formule qu’on connaît, entre le divertissement et l’information ; aujourd’hui je n’envisage pas une matinale sans information ! C’est la force de ce média, on peut se permettre de tout tester… J’ai pu apprendre en essayant des trucs, donc j’ai peut-être des lacunes comparé à quelqu’un qui est passé par une école mais pour les moyens qu’on a, je trouve que ce qu’on fait n’est vraiment pas mal. La matinale c’est le programme le plus fort en radio et on n’a pas à pâlir de la nôtre, faite par des bénévoles qui se lèvent tôt et je les remercie vraiment, simplement parce qu’ils kiffent cette radio, son ambiance et ses auditeurs. Y a des auditeurs pour lesquels nos voix sont les premières qu’ils entendent en se levant, on touche beaucoup de personnes très différentes qui nous écoutent quand même toutes ensemble. C’est une vraie responsabilité pour moi : je veux que tous ces gens qui se lèvent tôt pour rouler vers le boulot, ils kiffent autant que nous, avec nous !

“Une matinale faite par des bénévoles qui se lèvent tôt, simplement parce qu’ils kiffent cette radio…”

Se lever tôt, c’est ta vie depuis maintenant cinq saisons du Morning de Talri. C’est quoi ta journée-type ? Tu vis en décalé ?

Je m’amuse énormément et c’est un luxe mais ça reste un travail, et NON, on ne va pas se coucher à la fin de l’émission ! Le secret c’est évidemment la drogue. [rires] Non, le secret n’en est pas un : il faut adopter une bonne hygiène de vie. Au début je continuais à manger de la merde et à sortir boire des verres, mais je prenais trop cher physiquement. Pour te dire j’ai encore un peu de marge mais j’ai perdu 20kg depuis que j’ai commencé ce boulot, ça draine… Donc maintenant les kebabs et l’alcool en semaine c’est mort ! Tous les jours du lundi au vendredi je me lève à 5h, je me douche pour bien me réveiller et puis je file à la radio. Sur la route, je vais prendre le petit-déjeuner pour les chroniqueurs parce que je les aime, NOTE ! [rires] J’arrive au studio vers 5h45, et je passe le quart d’heure qui me sépare du début de la matinale sur les réseaux, pour voir un peu ce qui se passe et programmer les posts du matin. Les journalistes débarquent une heure plus tard et on finit tous ensemble à 9h19 sur la fréquence 91.9, c’est pro. Et après, on ne va pas se coucher ! On débriefe, on fait le point sur l’émission et les chiffres et puis on prépare l’émission du lendemain. Vers 13 ou 14h, j’essaie de faire un break et si possible une sieste, et puis vers 15 ou 16h c’est plus fort que moi, je suis à nouveau sur les réseaux. Aujourd’hui tout se fait sur les réseaux, les auditeurs ne nous appellent plus en dehors des jeux. C’est en ligne qu’ils communiquent avec nous. Et puis de façon générale, c’est difficile de se détacher ! J’ai appris à faire confiance et à déléguer un peu, mais avec Stéphane (ndlr : le directeur de RBS) on a des rôles de référents : on doit suivre ce qui se passe et réagir vite en cas de problème technique sur une émission par exemple…

“Ça reste un travail et non, on ne va pas se coucher à la fin de l’émission : on prépare la suivante !”

Finalement, tu as évolué en même temps que RBS. Cette radio et toi, c’est pour la vie ?

RBS, c’est la liberté. On peut tout tester, on peut tout dire. Enfin si je pouvais dire moins de gros mots ce serait quand même bien. [rires] J’essaie d’être moins vulgaire à l’antenne, parce que dire merde ce n’est pas très radiophonique ! Aujourd’hui RBS c’est deux salariés accompagnés de deux jeunes en service civique et avec les bénévoles on doit être 80 voire 100 personnes en tout ! Il y a des personnes qui sont là depuis 25 ans ! On est plusieurs à être devenu adulte avec cette radio, donc au-delà de la liberté, c’est un lien très fort qui nous relie à cette antenne ! Je suis hyper content de donner la parole, de créer des vocations aussi : y a des bénévoles qui sont venus par curiosité, je leur ai fait faire des vannes sur le camping et maintenant ils bossent sur Europe 1. [rires] C’est fou. On permet à des artistes musiciens ou humoristes de se faire connaître et de remplir des salles aussi ! Alors bien sûr il reste du boulot, j’aimerais avoir des journalistes à plein temps, et puis des gestionnaires aussi pour déléguer davantage. J’ai aussi envie de profiter de cette liberté de ton qu’on a pour débattre de sujets plus sérieux, mais comme on est en direct les invités sont un peu frileux pour l’instant ! [rires] Donc voilà, il reste du taf, mais je suis hyper content de cette liberté unique en radio. Si on avait dit à l’auditeur que j’étais y a 15 ans que je finirais là…

“C’est fou, on permet à des artistes de se faire connaître et de remplir des salles.”

Retrouvez le Morning de Talri
du lundi au vendredi de 6:00 à 9:19
sur Radio RBS, 91.9 FM mais aussi en ligne !

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