Les municipales de 2026 en ligne de mire, Jean-Philippe Vetter a lancé son mouvement « Aimer Strasbourg », le 11 janvier dernier. Entouré de ses premiers soutiens politiques et de personnalités de la société civile, l’élu LR compte refaire briller « l’étoile de Strasbourg », selon lui « en train de pâlir ».
La course aux municipales 2026 débute doucement, et les appétits pour le trône strasbourgeois commencent à s’aiguiser. Pour Jean-Philippe Vetter et la droite LR, le marathon a démarré au Foyer étudiant catholique le 11 janvier, autour d’un chariot, prêt à servir le café dans des mugs imprimés pour l’occasion [et qui rappellent fortement la direction artistique de Strasbourg mon amour, ndlr].
Entouré de ses premiers soutiens, l’élu municipal d’opposition marque le jour 1 de son mouvement « Aimer Strasbourg », souhaitant « mettre autour de la table les Strasbourgeois qui le souhaitent ». Pour le dire autrement : c’est le début d’un laboratoire d’idées pour préparer la campagne des municipales de 2026.
Strasbourg, « ville idéale » mais dont « l’étoile est en train de pâlir »
Lors du lancement, l’heure n’était pas tant aux propositions concrètes pour 2026, celles-ci viendront en temps voulu. En revanche, l’heure était aux constats. Tout d’abord, un peu de tendresse, avec Jean-Philippe Vetter qui a déclaré son amour à Strasbourg, « ville idéale », avec « sa cathédrale millénaire, son patrimoine deux fois classé à l’UNESCO, son université avec 4 prix Nobel, et ses institutions européennes qui rayonnent ».
Une intervention qui rappelle presque mot pour mot le discours de campagne qu’il nous avait confié 5 ans auparavant, pour les municipales de 2020.
Mais après la tendresse vient la tristesse : pour l’élu d’opposition LR, « l’étoile de Strasbourg est en train de pâlir ». Un constat sans surprise dirigé vers la municipalité écologiste : « Pauvreté et insécurité s’installent dans les quartiers ; créateurs d’emploi et commerçants se détournent de la ville ; l’écologie de la parole s’exerce au détriment d’actions concrètes. Sans parler de l’image et du manque de démocratie locale, qui fait que les Strasbourgeois ont l’impression d’être dépossédés de leur ville ! »
Comme exemples, Jean-Philippe Vetter revient sur l’installation d’un centre d’accueil pour migrants à la Montagne Verte, le passage du Neudorf au stationnement payant ou encore le projet du Tram Nord, finalement retoqué par la commission d’enquête publique.
Pour panser les blessures, « Aimer Strasbourg » s’engage alors à réparer la Ville. Comment ? En premier lieu par « la méthode du collectif ». Dans un discours si sucré qu’il en donnerait presque des caries, l’élu LR demande à « mettre de côté tous les clivages partisans, car il faut de la concorde dans nos différences ». Ainsi, son mouvement « lance un appel aux Strasbourgeois qui aiment leur ville » en les enjoignant à rejoindre « une aventure humaine » : « On ne demande pas d’où on vient, mais où on veut aller. » Potentiellement au 1 parc de l’Étoile en 2026.
Manque de sécurité, d'économie et de démocratie locale : « Aimer Strasbourg », un mouvement de concorde, mais déjà politique
Néanmoins, « Aimer Strasbourg », ce n’est pas que Jean-Philippe Vetter. Ce sont également ses premiers soutiens politiques, notamment Elsa Schalck et Jean-Philippe Maurer, figures locales de LR bien connues des Strasbourgeois(es). La sénatrice du Bas-Rhin critique une ville « peu propre, pas sûre, et pas accessible au stationnement », tandis que le vice-président aux réseaux et mobilités de la CEA (Collectivité européenne d’Alsace) fustige « la situation catastrophique du sport amateur » et « la disparition des adjoint(e)s de quartier ».
Le mouvement rassemble également des personnalités issues de la société civile. Si celles-ci viennent de tous horizons, elles restent globalement sur la même ligne politique, ainsi que sur le constat de la perte d’attractivité strasbourgeoise. On retrouve ainsi des discours que l’on a l’habitude d’entendre de la part des élu(e)s de la droite en conseil municipal.
Secrétaire du mouvement et avocate de formation, Laurence Dreyfuss-Bechmann assène que « l’économie est le sujet tabou du mandat » et que « la pauvreté se combat par le travail et non pas par l’assistanat ». François Bouchard, ancien directeur de la CUS, explique que « la dette tue la capacité d’investissement », l’artisan et néo boucher Valentin Dive [également ancien candidat LR aux départementales de 2021, ce qui n’a pas été évoqué, ndlr] déplore que « la sécurité des commerçants n’est pas assurée par la ville », tandis que Selin Jerjir évoque la sécurité du quartier Gare.
D’un point de vue plus positif, Qendrim Kasabaqi, représentant départemental de l’AFP France Handicap, évoque la question de l’accessibilité de la ville aux personnes à mobilité réduite, un réel sujet encore peu porté. Enfin, Maria Barrios, Vénézuélienne installée à Strasbourg depuis 10 ans, évoque la diversité d’une ville où elle a pu trouver avec sa famille, « un refuge commun ».
La course à 2026 est lancée
Comme première action, le mouvement emmène, depuis hier 14 janvier, son chariot sur tous les marchés strasbourgeois, du Neudorf à Hautepierre, pour servir le café, échanger avec les habitant(e)s, mais également recueillir leurs contributions et leurs souhaits pour la Ville dans une urne qui ressemblerait à s’y méprendre à une urne électorale. Les conclusions seront restituées le 28 janvier, lors du lancement en fanfare du mouvement, salle de la Bourse.
Mais surtout, cela marque le début officiel de la course pour les municipales de 2026. Interrogé sur le fait qu’à Strasbourg, la droite ne peut gagner que si elle est unie, et que la gauche est divisée, Jean-Philippe Vetter tempère : « Il faut raisonner étape par étape ; déjà il y a des initiatives et c’est positif. »
L’élu de droite se veut ensuite confiant pour l’avenir : « Ces initiatives convergeront le moment venu, j’en suis convaincu. On doit être une maison commune qui rassemble tout le monde. On préfèrera toujours un grand chez nous qu’un petit chez soi. » Un appel du pied, qui promet des municipales intéressantes concernant la nature des alliances qui se feront ou déferont. En attendant, « Aimer Strasbourg » est lancé, avec un objectif en tête qui, même s’il a mis la cathédrale en emblème, ressemble fortement à l’Hôtel de Ville.