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On a rencontré l’envoûtant “Feu Chatterton!” aux Décibulles

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Comme beaucoup d’entre vous, nous sommes partis ces derniers temps profiter des festivals qui ponctuent l’été. A cette occasion, nous n’avons pas manqué d’aller à la rencontre de quelques artistes qui en sillonnent les scènes et y font danser les foules. A l’affiche du festival les Décibulles, nous avons pu échanger avec le groupe Feu Chatterton! qui détient à n’en pas douter le titre du groupe rock français le plus poétique et envoûtant du moment. C’est dans l’espace loges que le rendez-vous a été donné. Installés confortablement sous l’ombre d’un cerisier, nous avons partagé un moment léger et détendu, hors du temps. Une rencontre comme on les aime, pleine de simplicité et de douceur insouciante.

Crédit photo : Grégory Massat

Si vous pouviez organiser votre propre festival, vous inviteriez qui ? A quoi ça ressemblerait ?

Feu Chatterton : C’est marrant que tu poses cette question car on y avait pensé à un moment. On avait envie d’organiser un événement où on pourrait regrouper des artistes qui partagent un peu le même style de musique que nous. Car en France aujourd’hui, il y a beaucoup d’artistes qui continuent à faire du rock et à jouer en groupe mais qui ne rencontrent pas le même succès qu’il y a quelques années. Du coup, on souhaitait organiser un festival pour les mettre en avant mais pas du tout sectaire pour autant, il y aurait aussi pu avoir du rap, on en écoute beaucoup. En tout cas, c’est quelque chose qui nous a traversé l’esprit.

Vous l’organiseriez où?

Feu Chatterton : Au bord de la mer, ça pourrait être sympa. Un petit festival de 2000-3000 personnes, c’est pas mal déjà. Tu vois les gars du groupe “la Femme” ils organisent leur propre festival à Biarritz et ça a l’air super cool. Nous on le ferait en mai-juin. Printemps-été. Au bord de l’eau. Il y a un petit festival sympa qui s’appelle Isla. Qui se situe sur l’île des Embiez au large de Toulon. Franchement, quand t’es sur une île et que t’es là quelques jours, tu retrouves les mêmes gens, avec des bons spots, de la bonne bouffe. C’est 500 personnes, très convivial, très sympa. La nuit, on programmerait de supers Djs ou des groupes d’électros qui jouent avec des percus. L’après-midi, on débute des petits concerts acoustiques. Avoir Kokoko à l’affiche ce serait mortel. Ce qui est cool avec un festival c’est que tu as l’occasion de varier les styles. Tu peux faire des groupes plutôt rock vers 21h-22h. Des groupes plus électro et des Djs toute la nuit. Après il faut l’organiser quoi et ça c’est du boulot. Mais ça nous ferait vraiment kiffer. Rodrigo Amarante aussi on aimerait bien l’inviter. On devrait trop organiser ça. Merci pour l’idée.

J’allais dire, si jamais vous le faites, étant donné que j’ai soufflé l’idée je veux bien des pass VIP (rires).

Feu Chatterton : Ouais sur l’affiche, on mettra sur une idée originale de : Emma.

Crédit photo : Grégory Massat

Et vous l’appelleriez comment du coup ce festival?

Feu Chatterton :

– Quezac!

-On l’appellera Fuego Festival

-Ah non, non! Tu vois ça ça prendra du temps, le festival n’existera pas parce qu’on ne s’entendra pas sur le nom.

-On l’appellera Feu! stival.

-Ooooh pas mal !!!! et en dessous ce sera sous titré Ah!ah!ah!

Au niveau de la programmation vous pensez que vous réussirez à vous entendre ?

Feu Chatterton : On s’entendra plus facilement sur la programmation que sur le nom du festival. En fait ce qui est chouette c’est qu’on écoute pas forcément les mêmes trucs, mais dès qu’on découvre quelque chose qui nous émeut, on le partage au groupe. Dès qu’on écoute quelque chose qui nous touche, fort, il y a de fortes chances que les camarades y soient sensibles. Et s’ils ne le sont pas, on se frappe un bon coup (rires).

Est-ce que vous connaissez un peu la programmation qu’il y a sur le festival ou pas du tout?

Feu Chatterton : Ouais carrément, en fait cet été on tourne beaucoup avec Thérapie Taxi par exemple. On les voit beaucoup en festival. Ils sont programmés à de nombreux endroits. Caballero et Jeanjass aussi. C’est drôle parce que cet été on se retrouve beaucoup au milieu de programmations très hip-hop. On se sent très à contre-courant et en même temps je trouve ça intéressant, avec la musique qu’on fait qui est intransigeante, qui se fiche bien de la mode et de l’air du temps, d’être encore là. C’est un deuxième été de festivals pour nous, on fait la musique qu’on aime et on est quand même programmés dans de gros festivals avec du monde. On se dit que c’est l’occasion pour nous de livrer notre musique. On est généreux sur scène et on est honnêtes. Je pense que si t’es honnête et généreux rien ne t’empêche de communier avec le public. Il y a Bernard Lavilliers aussi de programmé. On ne sait pas s’il va jouer finalement ce dimanche, car il a été opéré. Mais on le connaît très bien. On a arrangé et composé deux chansons pour lui sur son dernier album. C’est quelqu’un qu’on côtoie depuis quelques années.

Crédit photo : Feu Chatterton

Sur la programmation de ce soir, si vous pouviez collaborer avec quelqu’un vous choisiriez qui ?

Feu Chatterton : On prendrait quelqu’un de la petite scène, il y a des trucs assez cool, bien rocks, genre la Jungle… Deux mecs batterie-guitare. On est contents de voir une petite scène où c’est ambiance rock. Où y a des vrais groupes quoi, avec une guitare et des batteries…

Est-ce que vous avez une anecdote de festival un peu marrante à nous raconter?

Feu Chatterton : Tu nous prend un peu au vif, notre vie est un tissu d’anecdotes marrantes. Y a les racontables et les pas racontables.

Les pas racontables.

Feu Chatterton: Hum alors non… (rires). Ecoute, on a caressé des chevaux avant c’était hyper agréable, je ne sais pas si c’est racontable ou pas (rires). Ah mais attends, on a une vraie anecdote. Notre ingé son retour, son surnom c’est Chaton. Et pour être sûrs que les gens de l’organisation lisent bien notre rider ( fiche technique), on demande à chaque fois de la nourriture pour “Chaton”. Et donc à chaque fois qu’on arrive dans une salle sur notre tournée, on a du whiskas, de la pâté pour chat… Et la plupart des gens viennent nous voir en disant : ” Oh il est où le petit chaton?”. Donc on leur promet de leur montrer notre chaton qui est en réalité un grand homme barbu, blond, qui fait nos retours. Au final, on se retrouve actuellement avec des caisses entières de nourriture pour chat. A la fin de la tournée on donnera tout à la SPA. Purina One on s’y connaît à fond maintenant.

Et ce festival vous en pensez quoi?

Feu Chatterton : Bah ils nous ont donné de la bouffe pour chat donc c’est un très bon festival ! (rires). C’est cool, on sent l’ambiance locale, familiale. On sent que c’est parti d’un petit festival sur la place du village qui a grossi de plus en plus. Quand on est allé se balader on a croisé un brasseur avec qui on a discuté et il sera là ce soir en tant que festivalier. Ça implique pas mal de gens de la région qui viennent se retrouver ici. Même si on est un peu reclus nous dans l’espace artistes, ça a l’air de rien mais pouvoir se balader, rencontrer les gens du coin, ça nous fait un bien fou. Il y a une ambiance caractéristique dans ces festivals qui ont démarré petits et qui sont devenus grands. Comme aux Vieilles Charrues. Puis l’organisation entre bénévoles est hyper familiale. Aussi on aime l’Alsace ! On est venus de nombreuses fois à la Laiterie. On a fait le Club plusieurs fois, puis la Grande Salle. La Laiterie c’est génial, elle est rock dans l’ambiance, et elle est située en ville en plus. C’est devenu assez rare.

Crédit photo : Grégory Massat

Si vous pouviez donner un titre de chanson à ce que vous vivez actuellement?

Feu Chatterton: “I’ll come too”, de James Black c’est un beau nom. “Je viendrais aussi”. C’est l’histoire d’un amoureux transi qui suit partout une femme qui n’a pas l’air de l’aimer trop, ou peut-être un homme, c’est libre d’interprétation. Mais oui “I’ll come too” parce que finalement on se suit, on se supporte, et on s’aime.

>> Propos recueillis par Emma Schneider <<

Merci au groupe Feu Chatterton, à l’équipe des Décibulles et à Grégory Massat pour les photos

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