La semaine dernière, en écrivant l’article qui t’annonçait le festival White Line, j’ai fait ce qu’on appelle dans le jargon – dans mon jargon en fait parce que en vrai personne dit ça –, de l’auto-teasing. Autrement dit, je me suis donnée envie à moi-même d’aller expérimenter ce petit voyage au cœur de l’art numérique. Résultat : je suis venu, j’ai vu, j’ai bien bu et j’ai passé deux soirées très cool à base de sons, d’images, d’écrans, de câbles, de casques, de bières mais surtout d’humains passionnés. Alors, viens, pose toi 5 minutes avec moi pour que je te raconte tout ça.
Pour être complètement honnête avec toi, vendredi en fin d’aprem, après une semaine bien chargée, j’étais à peu près comme tout le monde : fatiguée, blasée, démotivée et j’avais VRAIMENT la flemme d’affronter l’automne pour aller au Planétarium. C’est donc en marchant au radar que je me suis retrouvée au 13 Rue de l’Observatoire, devant le fameux écran-dôme. Les séances – que j’avais annoncé comme étant complètes – ne faisaient finalement pas salle comble : le risque, quand on propose des réservations gratuites, c’est que les gens se désistent au dernier moment, laissant pas mal de sièges vides… C’est dommage car certaines réalisations valaient vraiment le détour !
Personnellement, j’ai eu un gros coup de cœur pour le court-métrage “Tim“, réalisé par Nicolas Noël Jodoin et Joël-Aimé Beauchamps. Avec ses formes architecturales futuristes et ses “mouvements de caméra” qui donnaient lieu à des perspective intéressantes (accentuées par la projection en 360°), il m’a un peu rappelé l’univers du “Cinquième Élément”. Et, de tous les films projetés, c’était de loin le plus coloré. J’ai bien aimé également “Flower of Afterimage“, le film très poétique de deux artistes japonais. En tout cas, toutes ces belles images qui défilaient devant mes yeux et toute cette variété de notes qui les habillaient ont autorisés mon esprit à voyager, à rêvasser, à se mettre en off. Et rien que pour ça, ça valait carrément le coup d’affronter l’automne et de venir jusqu’au Planétarium.
Revigorée par cette belle expérience, c’est toujours fatiguée mais les jambes un peu moins lourdes que je me suis pointée au Shadok le samedi soir. Pour rappel, il y avait au programme un enchaînement de performances audio-visuelles. Armée d’une bonne bière et d’une bonne dose de curiosité, je me suis donc confortablement installée pour profiter de cette petite “sauterie entre vidéo-jockeys”.
Et le premier live, “Samphyre“, m’a beaucoup plu. Avec leur installation composée de 29 écrans de télévisions, leurs images désynchronisées et leur playlist de dingue, les trois artistes de cette performance ont réussi à m’embarquer dans leur petit monde. D’ailleurs, j’ai adoré les observer : ils s’éclataient autant derrière leurs platines que si ils étaient en train de jouer au Berghain et ça m’a rappelé que, derrière les câbles et les boutons lumineux, il y a surtout des gens. Des gens passionnés qui bossent à fond pour que leurs œuvres soient au top et qui donnent toute leur énergie pour faire partager leur passion ! Cébo.
Les deux performances qui ont suivis m’ont nettement moins emballées : j’avais l’impression d’être devant mon écran windows en veille. Mais, attention, loin de moi l’idée de remettre en question le travail des artistes qui se cachent derrière ces projets car si j’ai bien compris deux choses pendant White Line c’est que 1) créer une performance artistique numérique, ça demande énormément de connaissances techniques, beaucoup d’imagination et beaucoup beaucoup de boulot et 2) l’art numérique, comme l’art “classique”, est complètement subjectif et son appréciation dépend uniquement de la sensibilité de chacun / de ses clés de lecture et de compréhension. Bref, les voies de l’Art sont impénétrables, CQFD.
ET BIM, à peine le temps de faire un petit “giforama” + une photo en “scanimation” (concept développé pour l’occasion par le Collectif Nouvelle Cuisine, en charge également du graphisme de l’évènement, BIG UP) dans le super photomaton du Shadok qu’il était déjà 22h30 – le temps passe vite quand on s’amuse.
22h30, autrement dit : l’heure de la Silent Party ! Petit à petit, des casques sans fils aux couleurs de AV.Exciters ont commencé à apparaître un peu partout. Ces casques connectés permettaient de switcher entre les morceaux de Dark Fela et de Letherique, les premiers DJs de la soirée. Et même moi, qui ne suis en général pas fan d’électro (#teamrocknroll), je me suis très vite laissé porter par le délire. Bon ok, au début, je me sentais un peu conne avec mon casque sur la tête, d’autant plus que dès que je l’enlevais, j’avais l’impression de me retrouver au milieu d’une foule de sociopathes qui se déhanchait sur… rien. Mais finalement, le bon son des DJ’s a fini par avoir raison de mon booty shake et la soirée a continuer comme ça jusqu’aux aurores (oui parce que casques = pas de nuisances sonores = voisins contents = fiesta toute la night) !
En bref, si AV. Exciters organise une 3e édition l’année prochaine, très clairement, j’y serais et plutôt deux fois qu’une. Mais d’ici là, pour les plus motivés et curieux qui ont loupés les performances de ce week-end et qui veulent absolument une session de rattrapage, sachez que White Line continue cette semaine à Metz ! Alors, who’s in ?
WHITE LINE
A Metz du 5 au 7 octobre