À Strasbourg, l’illustration tient une place particulière, en étant « d’une richesse exceptionnelle, patrimoniale et vivante ! » comme le souligne l’édito de cette neuvième édition des Rencontres de l’illustration.

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Outre son glorieux passé avec les illustres Gustave Doré, Tomi Ungerer ou Blutch, ou ses musées et médiathèques qui entretiennent cet art (grâce à leurs fonds patrimoniaux et leurs actions), on pense également à la relève…

Avec nombre d’ancien(ne)s et actuel(le)s élèves de la HEAR (Haute école des arts du Rhin) qui s’illustrent dans leur profession, ou encore les dynamiques Central Vapeur et Éditions 2024.

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Les Rencontres de l'illustration : un gros programme

Portées par la Ville en collaboration avec les acteurs/rices précédemment cité(e)s, Les Rencontres de l’illustration reflètent la vitalité de création de Strasbourg… Sur quatre semaines de programmation, elles mêleront « patrimoine historique et création contemporaine, artistes reconnu(e)s et créateurs/trices émergent(e)s », en combinant avec « l’ouverture aux scènes étrangères ».

Au programme ? Beaucoup trop d’événements pour tous les compter, avec des expositions, ateliers, spectacles, conférences, projections et rencontres, ainsi que les rendez-vous annuels de l’attendu Central Vapeur – défilé, salon des indépendant(e)s, etc.

Compliqué de tout citer… Rien que les expositions seront nombreuses ! En têtes d’affiche de cette édition : Gustave Doré, Julie Doucet, Violaine Leroy, Raphaëlle Macaron, Jesus Cisneros, Fanette Mellier et le collectif Les Rhubarbus (au 5e Lieu).

Pour le premier, ce sera toute une « Constellation Gustave Doré » à explorer à la Galerie Heitz jusqu’au 15 juillet. Un voyage dans l’édition illustrée du XIXe siècle à laquelle il a grandement participé, et une invitation à parcourir son « univers graphique foisonnant […] puisant aux sources des légendes populaires, des paysages sylvestres et de l’environnement architectural de son enfance alsacienne ».

À partir du 24 avril (et jusqu’au 3 novembre), le musée Tomi-Ungerer – Centre international de l’illustration, offrira « Une rétrospection » à l’artiste québécoise Julie Doucet.

Autrice parmi les plus influentes de la BD alternative (au Canada, aux États-Unis, en France et en Allemagne) depuis les années 1990, elle a même reçu en 2022 le Grand prix du Festival d’Angoulême pour l’ensemble de sa carrière, où elle usa de l’« autofiction comme méthode d’empowerment, de prise de pouvoir sur sa propre vie ».

Mais les médiathèques ouvriront également leurs portes à quelques accrochages, à découvrir entre deux pages (comme pour Fanette Mellier).

Et portant bien leur nom, Les Rencontres de l’illustration donneront lieu à des conférences et discussions croisées avec des artistes, à l’instar de celle entre Blutch et Mathieu Amalric au cinéma Le Cosmos, ou de la table ronde autour des « Grandes figures féminines de la BD ».

Le festival dans le festival : la 14ème édition de Central Vapeur

Festival et association éponyme créée en 2010, Central Vapeur s’est depuis quelques années associée aux Rencontres de l’illustration, tout en jouissant de sa propre programmation, tout aussi foisonnante.

Pour sa 14e édition, le festival continue de mettre en lumière l’illustration et la bande dessinée, tout en « s’ouvr[ant] également au paysage des arts visuels, graphiques et narratifs ».

Imaginée lui aussi en lien avec la programmation Strasbourg capitale mondiale du livre par l’Unesco, il déploiera un thème « Méditerranée(s) », porté par une affiche créée – comme celle des Rencontres de l’illustration – par l’artiste libanaise Raphaelle Macaron. Celle-ci livrera par ailleurs un « Dialogue de dessins » avec la Strasbourgeoise Violaine Leroy (à la Menuiserie, à la Coop).

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Toujours plus d'expositions !

Pour te brosser le portrait : on décompte 16 expositions, réparties dans de nombreux lieux strasbourgeois… On espère que tu as du temps devant toi.

Parmi les inratables : celles qui peupleront nos rues ces prochaines semaines. Tout d’abord, le parcours d’affiches sur 10 panneaux : « ça va être long » de Karen Keyrouz et Nour Hifaoui, quai des Bateliers. Un accrochage commun, et en noir et blanc, qui « aborde le thème de la solitude et la tentative d’en sortir ».

Non loin de là, sur la terrasse du Palais Rohan, « 2024 en 2024 : La Grande coïncidence ».

Les strasbourgeoises Éditions 2024 en ont fait du chemin depuis leurs débuts en 2012 ! Devenues influentes dans le milieu de la BD et de l’illustration jeunesse, partenaire des Rencontres de l’illustration, elles profitent de cette année clin d’œil – de 2024 – pour retracer leur histoire.

Imaginant un saut dans le futur (« 21 mai 2048, 20h24 »), elles tentent de « décrire leurs usages et rituels, afin d’expliciter ce que signifiait pour eux des concepts tels que “bande dessinée”, “édition”, “auteurs” et même “bibliodiversité” ».

Encore étudiant(e) ou diplômé(e) nostalgique ? Viens donc sur le campus de Strasbourg, à la rencontre de Tom Gauld… Avec « La Revanche des bibliothécaires », ce cartooniste minimaliste écossais investira les bibliothèques universitaires, dont le Studium.

Quant à l’Espagnol Jesús Cisneros, il distillera un peu de mystique et de spiritualité à la Menuiserie (à la Coop) avec « La Nature de la mémoire ».

Central Vapeur nous invitera aussi à « Habiter les clairières » avec Nastassia B. (Graffagar) ; ou encore à découvrir « La Mer à boire » de Blutch (Cinéma le Cosmos), « Le Lendemain » de Tom Vaillant (La Bouquinette), « L’Orage, l’étoile et la brume » de Salomé Garraud (l’Oiseau-Rare), etc.

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Performances et curiosités

Désormais annuelle, la « Parade des Micronations » inaugurera le festival le 24 avril.

Ce jour-là, défileront dans la ville, 40 micronations, créées par autant d’illustrateurs/rices (dont cinq nouvelles avec Carla Aouad, Garance Coquart-Pocztar et Tanguy Chêne, Adrià Fruitos, Salomé Garraud et María Ramos Bravo). Une façon ludique de découvrir cette quatorzième édition avec un arrêt devant différentes expositions du festival.

Autre favori : « Diamant Brillant drag Show Extravaganza » au Phare Citadelle. Un double événement avec l’exposition des affiches créées par le duo d’illustrateurices et artistes pour la House of Diamonds (un collectif d’artistes drag strasbourgeois créé en 2018) et un show drag en clôture, le 11 mai.

Parmi les autres événements surprenants… Celui qui se tiendra du 3 au 5 mai au sein du parking Étoile P2 Cinéma ! En grimpant jusqu’au niveau 9, on y découvrira l’installation « Night Crawlers #2 » – mêlant dessin et microédition – de la plasticienne Lisa California.

« Plus qu’un objet imprimé, Night Crawlers se déploie dans l’espace, ouvre des portes entre le quotidien et le monde des rêves, et propose un lieu de diffusion aux artistes désireux/euses de franchir ses frontières » nous dit-on. Pour assister au vernissage, rendez-vous dès le 2 mai : pour y voir une performance burlesque, du « saxophone augmenté à trois têtes », et autres curiosités.

Le Salon des indépendant(e)s

Et comment parler de Central Vapeur, sans citer le très attendu Salon des indépendant(e)s, qui se tiendra le week-end des 4 et 5 mai au Garage Coop et au Cric.

Lieu de rencontres et d’échange, l’événement proposera sur deux jours de nombreux ateliers, animations (lectures, concerts)… Et la tenue de stands qui rassembleront « la fine fleur de l’édition indépendante ».

L’occasion d’y shopper des « albums jeunesse, dessins abstraits, objets délicats, affiches sérigraphiées, fanzines BD ou publications à ne pas mettre entre n’importe quelles mains » ; et de transformer – pourquoi pas – son propre salon, en musée de la jeune création ! Un immanquable.

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