À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Strasbourg s’apprête à déployer un large éventail d’événements aussi riches que variés. En amont comme en aval du vendredi 8 mars, de nombreux rendez-vous sont organisés, aussi bien par les assos que les institutions pour mieux sensibiliser ou célébrer : manifestation, visites, expos, projections, concerts, rencontres sportives et bien d’autres… Si on ne peut tous les recenser, cela valait bien un agenda dédié. Plus qu’une journée : c’est un mois complet !
Si certains publicitaires pensent encore qu’il s’agit d’une bonne occasion commerciale de renforcer les stéréotypes de genre avec des publicités sexistes, on le rappelle ici : le 8 mars n’est pas « la journée de la femme ». Ce n’est pas une Saint-Valentin bis pendant laquelle on achète des aspirateurs ou des fleurs aux femmes de notre entourage (pitié, non).
Depuis 1975, cette date a été choisie par l’ONU (Organisation des Nations unies) comme Journée internationale des droits des femmes. Le titre est long mais il marque l’importance de chacun des mots : chaque 8 mars, à travers le monde, il est l’occasion de réfléchir et se mobiliser autour de la question des droits DES femmes.
Rassemblements festifs, militants, associatifs ou institutionnels… Les rendez-vous sont nombreux pour à la fois « fêter les victoires et les acquis », « faire entendre [les] revendications », et/ou « améliorer la situation des femmes » (comme le rappelle le site gouvernemental du ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse).
Pour cette édition 2024, la thématique choisie par l’ONU sera « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme » au travers de cinq axes (détaillés sur leur site) :
- Investir en faveur des femmes : une question de droits humains
- Mettre fin à la pauvreté
- Mettre en œuvre un financement tenant compte du genre
- Passer à une économie verte et une société de soins
- Soutenir les agents de changement féministes
Et à Strasbourg, on fait quoi le vendredi 8 mars ?
On commence évidemment avec la grande mobilisation du vendredi 8 mars. Un appel a été lancé nationalement pour une grève générale féministe : « Face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent ! » (+ d’infos ici).
Et dans les grandes villes de France, des marches seront organisées, et à Strasbourg elle partira dès 14h, aux côtés – entre autres – d’associations, de collectifs, de syndicats locaux. Il y aura ensuite un temps d’échanges et de rencontres.
L'Eurométropole de Strasbourg : « Le sport comme levier d'émancipation »
Quant à la programmation officielle de l’Eurométropole de Strasbourg, elle sera avant tout sportive. Outre le clin d’œil à l’actualité des Jeux olympiques et paralympiques 2024 (qui débarquent d’ici quelques mois à Paris), il s’agit de penser « le sport comme levier d’émancipation pour les femmes et d’éducation à l’égalité ».
Dès cette semaine, plusieurs rendez-vous sportifs (souvent gratuits) remplissent déjà l’agenda : des parcours nature, la découverte du disc golf, du self-défense (avec le club de body karaté représenté par Laurence Belrhiti)
Certains ateliers sont réservés aux femmes, mais tous sont à retrouver à Strasbourg, où dans les communes aux alentours.
Et pour continuer sur cette lancée, l’Amicale sportive de l’Eurométropole de Strasbourg s’associe également à l’ASPTT de Strasbourg pour créer un événement multisports « 100% gratuit et 100% féminin », avec pour slogan « Le Sport donne des Elles ».
Pendant une semaine – du 18 au 23 mars –, plusieurs centres sportifs vont ouvrir des séances gratuites pour découvrir des sports. [Pour trouver son activité ou son centre, il suffit d’aller regarder par ici, ndlr]. On y retrouvera du yoga, du cross training, de la cardio boxe, du krav-maga, du badminton, des activités nautiques et tout un tas d’autres sports à tester.
Les rendez-vous culturels
Des visites le 8 mars au Parlement européen et dans la ville
Le Parlement européen nous invite en son sein lors de différentes animations, le 8 mars (de 9h à 18h). Une journée, nous dit-on, « placée sous le signe des femmes innovantes, entrepreneuses, qui, par leurs actions, mettent à l’honneur l’égalité hommes-femmes dans leur domaine d’activité ».
Au programme : une visite du Parlement européen « jalonné d’images d’archives de l’INA revenant sur ces périodes significatives qui ont été un tournant dans les droits des femmes en France et en Europe », mais aussi l’exposition Louise Weiss et Simone Veil : destins croisés.
Et pour une note plus musicale : un concert gratuit de la compagnie Plurielles (de 16h à 16h30). Un chœur féminin qui reprendra aussi bien des grands classiques pop et puissants tels que I will survive de Gloria Gaynor ou Balance ton quoi de Angèle, que des hymnes militants tels que Debout les femmes.
Toujours le 8 mars, le 5e Lieu s’occupera de nous faire un petit cours d’histoire, en revenant sur des parcours de « femmes illustres encore trop souvent “ni vues, ni connues” ».
Des héroïnes à découvrir depuis la place du Château et au travers de la Grande-Île, à la rencontre de toutes ses artistes, écrivaines, scientifiques oubliées. Des visites à faire à la pause repas, ou après la manif, à l’heure de l’apéritif.
Et pour les retardataires, le 9 mars dès 11h30, un jeu de piste en autonomie d’environ 2h, et sur le même sujet, sera disponible au 5e Lieu.
Des expos enrichissantes
Si le 5e Lieu fait découvrir des femmes inspirantes au travers de visites de la ville, la Médiathèque Olympe-de-Gouges le fera sous forme d’expo photo ! Du 9 au 30 mars, avec « Sexisme : la fabrique des filles », elle proposera un accrochage qui retrace le parcours de 17 femmes de 11 cultures différentes.
Leur point commun ? « Quel que soit l’endroit où elles se trouvent dans le monde, [elles] sont confrontées au sexisme et à l’inégalité par le seul fait d’être une fille, d’être une femme. » Mais à force de combats, chacune de ces héroïnes modernes a lutté pour les droits des femmes.
Autre exposition à noter : « Celles pour lesquelles je n’ai pas encore les mots » au Syndicat Potentiel, du 7 mars au 6 avril. Un projet réunissant des estampes, peintures, sculptures, photographies, autour de l’expérience intime du genre féminin, initié par Elsa Naude.
L’artiste en invitera également de nombreux/ses autres à la rejoindre avec des performances, des DJ sets, ateliers et laboratoires d’écriture tout au long du mois d’accrochage.
De la musique, des spectacles et des projos'
On continue cette sélection culturelle avec l’« Heure du conte : elle était une fois » le samedi 9 mars à la Médiathèque Olympe-de-Gouges. Une lecture pour les enfants dès 4 ans, où l’on y entend des histoires de « filles qui aiment la bagarre, de garçons qui aiment les fleurs ». Pour sensibiliser les plus jeunes à ces questions, tout en douceur.
Pour un autre public, cette fois… on enchaîne avec celle qui a su faire rencontrer la petite histoire et la grande dans ses écrits, et qui a révolutionné son époque… Simone de Beauvoir, incontournable pour ses ouvrages qui ont dessiné le féminisme français comme international (du Deuxième sexe à son cycle de mémoires) sera mise à l’honneur ce mois-ci. Sur scène et en vidéo.
D’abord dans le cadre du spectacle Les Forces vives d’Animal Architecte présenté au Maillon les 14 et 15 mars.
Mais aussi lors d’une soirée spéciale, autour du spectacle Simone de Beauvoir à l’écran. Une projection gratuite de deux documentaires (Beauvoir, l’aventure d’être soi, et Des fleurs pour Simone de Beauvoir), en partenariat avec Le Maillon et le Lieu documentaire, le mardi 12 mars, toujours à la Médiathèque Olympe-de-Gouges.
Autre rendez-vous : « Expressions d’elles », un mini-fest gratuit pour petit(e)s et grand(e)s qui aura lieu un plus tard dans le mois (les 29 et 30 mars), organisé par Hanatsu Miroir et présenté à La Fabrique de Théâtre.
Il proposera plusieurs formes artistiques mettant en avant la lutte pour les droits des femmes, l’égalité et la diversité. Projection de Regards intersectionnels autour des problématiques intersectionnelles vécues par les femmes migrantes, par exemple, mais aussi des concerts (Zoe Heselton, Clotilde Lacroix…), des lectures et tables rondes.
Une transition toute trouvée avec un autre festival musical… « Les Music&lles » du 8 au 16 mars. Une première édition de cette nouvelle mouture, après deux saisons sous un premier format « Ah ! Les Femmes… ».
Au programme ? Des conférences, créations, concerts et DJ sets pour célébrer le « matrimoine musical », dans une variété de genres : chanson, jazz, pop, électro, etc. Ainsi que différents ateliers : d’écriture de chansons et slams, de mise en voix et de restitution scénique, ou de mix avec Wom·x.
Quant aux fans de hardcore, ils et elles pourront rejoindre vendredi 8 au soir, la SBHC #36 au Molodoï. Une soirée de concerts avec des groupes tels que Iron Deficiency, Citrus, Piedbouche et bien d’autres.
Pourquoi cite-t-on cet événement plutôt qu’un autre ? Parce qu’on y trouvera, ce soir-là, un stand en l’honneur de la Journée internationale des droits des femmes afin de sensibiliser à la lutte féministe, et prévenir le harcèlement sexiste.
De plus, l’association Hardcore France Est a également choisi de mettre en tête d’affiche Iron Deficiency. Un souhait de visibiliser les groupes avec des chanteuses de hardcore, encore assez rares dans le milieu.
Sur ce, c’est avec les cris de Mathilde, la chanteuse d’Iron Deficiency, qu’on te laisse regarder le lien vers la programmation complète. Car à chacun(e) son événement : il y en aura pour tous les âges, tous les goûts, et même de quoi crier sa rage. Pour une Journée internationale des droits des femmes à vivre… pendant un mois !
Événement
La journée internationale de lutte pour les droits des femmes
Quoi ?
Manifestation, visites, expos, projections, concerts, rencontres sportives et bien d’autres
Quand ?
Jusqu’au 6 avril
où ?
À Strasbourg et aux alentours