On est fin décembre, les fêtes sont passées, mais pas le food coma. On n’a qu’une envie : s’envelopper d’un plaid et se lancer une bonne série, seul(e), avec ses potes ou son/sa amoureux/se. Parce que le choix peut s’avérer compliqué avec toutes les séries existantes, et que le risque du scrolling infini existe, voici une petite sélection de 11 séries qui vous feront patienter jusqu’à la nouvelle année, ou vous feront kiffer une fois le nouvel an passé.
Note de l’auteur : pour ne pas que l’article concurrence Guerre et Paix, la sélection s’est contentée de 11 séries. Néanmoins, auraient aussi pu être citées : Derry Girls et Heartstopper (Netflix), Slow Horses, Mythic Quest et Pachinko (Apple TV +) ou encore Winning Time, Barry et Atlanta (OCS).
Et parce qu’une série correspond toujours à une humeur, voici 11 propositions selon votre envie du moment.
Si vous voulez en savoir un peu plus sur la situation des profs : Abbott Elementary (Disney +)
On vous a souvent parlé de la situation des profs strasbourgeois(es), de leurs conditions de travail, particulièrement durant la période covid. Pour en retrouver une version romancée, mais néanmoins réaliste, il faut se tourner vers Abbott Elementary. Sitcom américaine de Quinta Brunson, qui tient également le rôle principal, elle conte les joies et déboires de cinq professeurs essayant au mieux d’enseigner dans l’une des écoles publiques de Philadelphie les moins subventionnées par l’éducation nationale américaine et son libéralisme à outrance.
Tournée en format mockumentaire, comme The Office ou Parks and Recreation, Abbott Elementary est résolument feel good. Elle émeut, elle fait beaucoup rire, tout en nous faisant contempler l’état précaire des écoles publiques américaines, surtout celles situées dans les quartiers défavorisés. Les personnages sont tous bien écrits et les 13 épisodes de la première saison passent tout seul, parfait pour comater sous un plaid avec un bon chocolat chaud. La deuxième saison est en cours de diffusion, et continue de creuser le portrait de personnes faisant de leur mieux pour faire tourner un monde qui ne tourne déjà plus rond.
Si débuter un art martial fait partie de vos bonnes résolutions pour 2023 : Cobra Kai (Netflix)
Généralement, les débuts d’année sont propices aux résolutions. Et même si généralement, on ne les tient pas plus d’une semaine, un mois pour les plus motivé(e)s, c’est toujours agréable de se dire que l’année qui vient sera différente. Alors pourquoi pas sauter le pas et commencer un art martial, comme vous vous le promettez depuis des années ? Pour vous donner un avant-goût, Cobra Kai est là pour vous initier au karaté.
Héritière de la saga Karaté Kid, et au moins un peu inspirée par une histoire dans How I Met Your Mother, Cobra Kai reprend une trentaine d’années après le fameux combat entre Daniel LaRusso (Ralph Macchio) et Johnny Lawrence (William Sabka) à la fin du premier Karaté Kid. Paumé, loser et ne s’étant jamais remis d’une défaite qui a défini toute la suite de son existence, Johnny erre sans but. Jusqu’à ce qu’il prenne sous son aile Miguel (Xolo Maridueña) un jeune homme qui se fait harceler dans son nouveau lycée. Il se sent alors pousser des ailes de sensei et très vite sa rivalité avec Daniel ressurgit.
Très loin d’être réaliste, Cobra Kai se révèle le parfait plaisir pour une journée passée à boulotter du chocolat bien au chaud chez soi. De l’amour, de la bonne musique, des combats franchement bien fichus, une bonne dose de fun mais surtout le parcours d’un homme qui cherche, à sa manière, à devenir meilleur. Très consciente de son absurdité, la série pousse le curseur au maximum et se savoure comme du petit lait sur 5 saisons de 10 épisodes. Vous n’aurez jamais été aussi investis dans le karaté, comme moyen de faire, ou défaire, l’âme du monde entier. No mercy !
Si vous en avez marre de votre portable : Détox (Netflix)
Toujours dans la série (jeu de mots) des bonnes résolutions, pourquoi pas décrocher un peu plus de son portable ? C’est le postulat de départ de Détox, une série française de 6 épisodes d’une demi-heure environ. Pour la faire courte, les deux héroïnes Manon (Manon Azem) et Léa (Tiphaine Daviot) sont accros à leur portable. L’une, chanteuse, a subi un gros bad buzz sur les réseaux, tandis que l’autre stalke son ex jusqu’à recevoir une plainte. Complètement bourrées un soir, elles décident de jeter leurs téléphones par la fenêtre et débuter une détox de 30 jours.
Dans un rythme allant à mille à l’heure, Détox conte les joies et déboires d’une génération ultra-connectée. Vous pourrez être légèrement désorientés par le rythme au départ, avant de vous attacher progressivement aux personnages – Gagan et Béber for the win – et à la gentille folie de la série. Celle-ci se dévore aisément en une soirée et, qui sait, peut-être que vous aurez envie de réaliser votre propre détox ?
Si vous êtes fan de stand-up : Drôle (Netflix)
À Strasbourg, la scène de stand-up continue de monter. Les plateaux continuent de bourgeonner dans la ville et de nombreux/ses artistes montent chaque jour sur scène pour vous faire rire. Sur Netflix, la série Drôle, nouvelle création de Fanny Herrero, cerveau derrière 10%, jette un regard tendre et (désolé du jeu de mot) drôle sur ce microcosme qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
À travers les parcours de Bling, humoriste has-been, Aïssatou, star en devenir, Nez, personnage tout en douceur si doué avec les mots et Apolline, qui trempe ses premiers orteils dans la mer de l’humour, la série raconte l’histoire d’une jeunesse qui tente de donner un sens à la vie par l’humour.
Cela nous rappelle que le stand-up est un art, difficile, exigeant, plein de rêve et d’espoir aussi. Une série douce, pleine d’humanité et souvent drôle, qui n’a malheureusement pas été renouvelée par Netflix – bouuuuuh.
Si vous aimez régler vos conflits avec une batte de baseball : Harley Quinn (Toonami)
Les mauvaises relations, on en a tous et toutes eues. Harley Quinn elle, a dû subir le pire petit ami de l’histoire des petits amis : le Joker. Mais dans la série animée, disponible sur la chaîne Toonami en France, elle va créer sa propre destinée. Désormais séparée du Prince du crime, elle veut maintenant rentrer dans la Légion de Doom, l’association ultime des super-vilains. Accompagnée de sa batte de baseball, d’un amas de boue, Poison Ivy, une plante qui parle et un ancien agent secret en fauteuil roulant, elle va gravir les échelons de la méchanceté. Jusqu’à faire face à son ex.
Harley Quinn est vulgaire, violente et résolument drôle. C’est une lecture totalement irrévérencieuse et débridée du monde des super-héros DC Comics, tellement habitués à se prendre au sérieux sur grand écran. Les personnages secondaires, en particulier Bane, sont savoureux et on prend un vrai plaisir à suivre notre (anti)héroïne casser du gentil épisode après épisode. Et vous ne pourrez que craquer devant l’amitié, voire plus…, entre Poison Ivy et Harley Quinn. La batte de baseball n’a jamais autant été à la mode.
Si vous n’avez jamais rien compris au Parlement européen : Parlement (France TV Slash)
L’Europe, c’est grand, complexe et pas forcément très intéressant. Le Parlement européen, c’est technocratique, lent, et opaque. Mais si vous souhaitez en savoir plus, Parlement est là pour vous aider. Tournée à Strasbourg, notamment l’entièreté de sa saison 2, la série française traduit les politiques européennes pour les novices, à l’aide de Samy (Xavier Lacaille), jeune assistant parlementaire rejoignant le Parlement juste après le Brexit, aux côtés de Michel (Phlippe Duquesne), un député européen français un peu perdu.
À travers les 20 épisodes composant ses deux premières saisons, Parlement explique méthodiquement, avec une bonne dose d’humour, les rouages complexes et imposants de l’Union européenne et de son Parlement. Un endroit où les combats sont nombreux, mais les victoires rares, et où les lobbyistes ne sont jamais très loin pour diffuser leurs idées.
Malgré le ton souvent léger, on assiste à des intrigues politiques que n’auraient pas renié Game of Thrones. C’est bien joué, intéressant et souvent très drôle. La meilleure façon de s’intéresser au Parlement européen. Et en plus, encore une fois, c’est tourné à Strasbourg !
Si vous aimez les histoires de famille torturées mais que les dragons c’est pas votre truc : Succession (OCS)
Bien entendu, House of the Dragons est arrivée dans le paysage télévisuel avec la même discrétion que les dragons de la famille Targaryen. Mais pas besoin de gros cracheurs de feu pour trouver des familles qui se déchirent tellement, que vous serez éternellement rassuré(e)s quand à l’état de la vôtre.
Sur 3 saisons, la quatrième sortant en 2023, Succession conte en effet les relations très compliquées de la famille Roy. Le patriarche Logan (Brian Cox), sorte de Rupert Murdoch fictif, semblait prêt à laisser la main de son empire médiatique à son fils ainé Kendall (Jeremy Strong). Mais son revirement va plonger la famille dans le chaos. Comédie noire, série dramatique avec ce qu’il faut d’humour grinçant, Succession joue sur tous les tableaux et réussit à rendre les guerres intestines que se livrent les ultra riches passionnantes.
Difficile de savoir qui détester le plus entre les différents enfants Roy, mais petit à petit, on se prendrait presque à ressentir de l’empathie pour certain(e)s. Les rebondissements s’enchaînent et la pression ne fait que monter, jusqu’à éclater de la manière la plus ostentatoire possible. Attention, Succession, c’est de la haute-voltige.
Si, fan du Racing, vous avez besoin de vous souvenir pourquoi vous aimez le foot : Ted Lasso (Apple TV)
Qu’il est difficile cette saison d’être supporter du Racing ! Mercato raté dans les grandes largeurs, jeu amorphe et toute une direction qui semble complètement perdue, la route pour le maintien va s’avérer ardue pour nos Bleus et Blancs. Dans ces temps hivernaux où la passion brûle peut-être un peu moins fort, les supporters auront besoin de se rappeler du pourquoi ils aiment tant ce sport.
Pour cela, il suffit de regarder Ted Lasso. Cette série, née d’un sketch, suit un coach de football américain (Jason Sudeikis) qui se retrouve à entraîner une équipe de football… anglaise. Choc des cultures avec ses joueurs, méconnaissance du jeu, relations avec la presse et sa dirigeante, Ted Lasso va devoir tout apprendre sur le tas. Heureusement qu’il a sa légendaire bonne humeur et son empathie à vous faire fondre en plein hiver.
Ted Lasso comporte toute une galerie de personnages tous plus bien écrits les uns que les autres – mais surtout Roy Kent, footballeur râleur au grand cœur. En deux saisons, la prochaine devrait arriver en 2023, la série nous raconte les joies et déboires d’un club de foot et des personnes qui le composent. Si les scènes de foot sont aussi réalistes que celles dans Friday Night Lights, c’est-à-dire pas du tout, la série vous fera ressentir des émotions fortes tout au long du visionnage. Et personnellement, elle m’a rappelé pourquoi j’aimais le foot. Football is life.
Si vous vous êtes toujours demandé comment ça se passe dans les cuisines d’un restaurant : The Bear (Disney +)
Strasbourg regorge de restaurants pépites que l’on ne cesse de vous présenter. The Bear prend un autre parti : celui de nous montrer les coulisses d’une sandwicherie familiale de Chiacgo. Carmine (Jeremy Allen White, Liv de Shameless) est jeune cuisinier qui a travaillé dans les meilleurs restaurants gastronomiques du pays. À la mort de son frère, il retourne dans le restaurant familial pour le reprendre en main. Mais sa façon de faire les choses va vite se heurter aux coutumes locales.
The Bear n’est pas une série reposante. Ardue, tendue, elle bouillonne, comme les émotions de ses personnages, constamment à fleur de peau. Les dialogues s’entrechoquent dans un ballet aussi désordonné que la gestion de la cuisine du restaurant, tandis que les personnages se heurtent, s’interpellent et s’énervent dans un bruit perpétuel. L’avant-dernier épisode de la saison est tourné en temps réel, ce qui rajoute un côté encore plus immersif à l’histoire. Des chemins se font, d’autres se défont, dans la sueur, le sang et les larmes. Une chose est sûre : après The Bear, vous ne verrez plus les restaurants comme avant.
Si vous voulez voyager autour du globe en restant bien enveloppé(e) sous un plaid : The White Lotus (OCS)
L’hiver à Strasbourg, ce n’est jamais très reluisant. Ainsi, sur notre canapé, enroulé(e) dans notre plaid et nos grosses chaussettes, on n’a souvent qu’une envie : s’évader. Pour celles et ceux qui ne pourraient pas littéralement le faire, The White Lotus vous propose de partir dans des villages de vacances pour gens très riches. La saison 1 se déroule à Hawaii tandis que la deuxième nous emmène sur les routes de la Sicile. Pensées comme des anthologies, chaque saison raconte une histoire différente et les personnages changent. Un point commun ? Un meurtre vient chambouler les festivités.
Pour résumer simplement The White Lotus, on pourrait dire que c’est une série satirique sur les ultra riches, dont la déconnexion à la réalité et la vacuité ne semble pas avoir de limites. Néanmoins, c’est surtout une série sur des personnages, qui se croisent, se parlent, évoquant des sujets de société, se déçoivent ou se retrouvent. Au rythme effréné de la première saison hawaïenne s’oppose le tempo plus lento de la saison 2 en Sicile – avec en prime Aubrey Plaza ! Quoiqu’il en soit, pour s’évader et rentrer dans ce qui s’apparente presque à une expérience sociale, allez donc faire un tour à The White Lotus.
Si les voyages dans le temps et les relation sororielles sont votre tasse de thé : Undone (Amazon Prime)
Pour terminer cette sélection, une véritable pépite, sans aucun doute ma série préférée de cette année. Série animée complètement barrée, mais profondément ancrée dans le réel, Undone raconte l’histoire d’Alma Winograd-Diaz (Rosa Salazar) qui, après un accident de voiture, se met à avoir des visions de son père décédé (Bob Odenkirk). Mieux : elle semble pouvoir voyager dans le temps.
Réalisée par les créateurs de Bojack Horseman, également une pépite, elle tire partie de la rotoscopie, soit une technique de relève image par image des contours d’une figure filmée en prise de vues réelle. Au-delà de la technologie, l’histoire résonne en chacun d’entre nous : une famille qui cherche du sens à ce qui lui est arrivé. Un peu de mystique, beaucoup de relation entre les deux soeurs Winograd-Diaz et une animation à tomber par terre, Undone est un véritable spectacle à admirer. L’avant-dernier épisode de la série est d’ailleurs une pure merveille.
Mais surtout, Undone ne fait jamais dans les réponses simples. Alors qu’on suit Alma dans ses voyages surnaturels, son histoire familiale faite de cas de schizophrénie nous font douter nous-mêmes de ce que l’on voit. Une véritable expérience de télévision, avec en son coeur une histoire de famille à la recherche de réponses quant à son passé. C’est beau, émouvant et intelligent. Avec deux saisons de 8 épisodes, vous allez la dévorer et ne pas le regretter.
Très bon choix qui changent des séries sans goûts de Netflix (et enfin on parle de Undone :love:)