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Solidarité : on a discuté avec le fils de Coluche, en visite aux Restos du Coeur à Strasbourg

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« Aujourd’hui, on n’a plus le droit, ni d’avoir faim, ni d’avoir froid… » Qui ne connait pas ces paroles, devenues l’hymne des Restos du Coeur ? L’association d’utilité publique, créée en 1985 par le célèbre humoriste Coluche, fête cette année ses 40 ans. À Strasbourg, on a discuté avec son fils, Romain Colucci, qui est venu rencontrer bénévoles et bénéficiaires ce 28 février. L’occasion aussi de parler des actions de l’asso au quotidien. 

Les chiffres sont renversants et parlent d’eux-mêmes… Pour la seule délégation du Bas-Rhin, sur l’année 2023/2024, ce ne sont pas moins de 899 bénévoles qui se sont affairé(e)s à différentes tâches (tri, distribution en centres, collecte et récupération d’invendus en supermarchés) permettant d’accueillir 24 966 personnes et de distribuer 2 872 644 repas.

Les valeurs clés des Restos du Coeur ? Un accueil inconditionnel, toute l’année, avec plusieurs modes de distribution : celle qui est accompagnée, avec la distribution de paniers-repas équilibrés à cuisiner chez soi, et celle avec des repas chauds préparés et servis à plusieurs endroits, comme au restaurant solidaire La Fringale, en hébergements d’urgence, ou dans la rue grâce aux bus et camions du coeur – qui reprendront d’ailleurs du service courant mai.

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À Strasbourg, le fils de Coluche est là pour aider

Pour Romain Colucci, fils de Coluche, il est important de se mobiliser. Entre crises économiques, fracture sociale et accidents de la vie, les bénéficiaires trouvent un réel réconfort et un soutien tant matériel que psychologique. L’augmentation des familles monoparentales a également créé une recrudescence des personnes accueillies et en situation de précarité. Cela touche toutes les couches de la société, tous les âges, des étudiant(e)s aux retraité(e)s.

« Nous sommes loin de servir la totalité des personnes dans le besoin. Par honte ou par « dignité », beaucoup n’osent pas franchir les portes des Restos, et attendent de ne plus rien avoir à manger pour venir nous voir », constate-t-il, de passage à Strasbourg pour visiter différents centres du département. 

restos du coeur distribution alimentaire
À droite, Romain Colucci, fils de Coluche. © Alice Kawaciw / Pokaa

Rencontrer les bénévoles et les bénéficiaires lors d'une distribution

Au sein de l’équipe de distribution du vendredi matin positionnée au Centre social et culturel L’Escale, rue du Dr-François, les bénévoles permettent à 260 familles – soit 800 personnes, dont 16 bébés – de repartir avec un panier rempli de produits invendus ou achetés grâce aux dons. Cathy, animatrice scolaire de 58 ans, repart ainsi avec des denrées qu’elle n’a pas l’habitude de pouvoir offrir à ses trois enfants. « Dans ce contexte difficile, je récupère de nombreux produits tels que de la viande, des oeufs, des yaourts, des fruits et des légumes. Cela m’aide beaucoup ! »

Boîtes de conserve, lait, biscuits, pâtes, café en poudre ou encore du chocolat sont proposés aux bénéficiaires. « Pour pouvoir accéder à ces paniers, il faut s’inscrire et présenter des justificatifs précis », indique Marie, bénévole. Outre l’aide alimentaire, l’association propose également des produits pour bébés, tels que des couches, du lait en poudre ou des produits d’hygiène. « Petite particularité ce vendredi : le coin des petites merveilles, stand éphémère », annonce Romain Colucci, enthousiaste. Dans cette pièce aux allures de caverne d’Ali Baba, des choses qui sortent de l’ordinaire et apportent « un vrai plus » pour les familles reçues : vêtements neufs, produits de beauté, accessoires ou décoration… 

Si le fils de Coluche réalise un tour de France des différents centres, c’est « pour aller à la rencontre des bénévoles, des bénéficiaires. Mon but est de conquérir tous les territoires, comme au Risk (rires). Il y a 2400 centres en tout, et je tiens à contribuer à une meilleure visibilité de nos actions, en développant des activités annexes où nous pouvons montrer le côté convivial et festif de l’association ».

Et à voir l’ambiance au sein de la distribution de la Robertsau, l’objectif de convivialité est atteint, entre bénévoles mais aussi avec les bénéficiaires. On a notamment pu rencontrer Marcelle, la doyenne de 92 ans qui oeuvre depuis 25 ans et « continuera jusqu’au bout ». 

Une autre bénévole nous explique : « J’ai commencé à donner lors de collectes, je suis venue voir, je ne suis jamais repartie et aide dorénavant avec ma fille. Ce temps offert aux autres, on nous le rend mille fois. » Pour Romain, le constat est simple : « Les gens attendent souvent d’être meilleurs pour devenir bénévoles. Or, on devient meilleur quand on est bénévole. Cela redonne foi en l’être humain, on n’a pas le pouvoir de changer le monde, mais on peut toujours mettre sa pierre à l’édifice. »

Les bénévoles sont unanimes : « Tout ce qu’on fait, on le fait avec le sourire, c’est une bouffée d’oxygène pour nous autant que pour eux. Des liens se tissent », s’émeut une bénévole en prenant dans ses bras une bénéficiaire.

Discuter autour d'un plat chaud, au restaurant solidaire

Le restaurant solidaire La Fringale situé rue du Rempart « prépare et distribue petits-déjeuners et/ou déjeuners à destination de personnes à la rue à raison de 170 petits-déjeuners chaque matin, dont un brunch avec petit dej’ amélioré le samedi, car la cantine est fermée le dimanche, et environ 300 repas chauds et complets le midi les lundis, mercredis et vendredis », précise Patrick Gruber, président des Restos 67. L’accueil y est inconditionnel et aucun justificatif n’est demandé, ni carte, ni inscription.

Ce vendredi midi, une trentaine de bénévoles secondent la cuisinière salariée de l’association autour de diverses tâches : épluchage, service, débarras ou vaisselle… Sur place, Michèle, bénévole depuis 15 ans, s’occupe de servir Jacques, bientôt 60 ans et vivant chez son père, qui mange « dès qu’il peut » au restaurant depuis 2016. Attablé, il nous explique qu’il est passé de bénévole à La Fringale à bénéficiaire suite à une perte d’emploi. « Je connais tout le monde ici, je retrouve des amis, des anciens collègues. J’aide de nombreuses associations également, et je remarque qu’il y a de plus en plus de personnes servies, mais la vocation de bénévole se raréfie. »

Constat partagé par Romain : « Beaucoup de nos bénévoles sont retraités, avec l’ADN de générosité ancré en eux, il faudrait transmettre cet ADN aux générations futures, car les besoins vont crescendo. » Outre la distribution de repas, la mission de l’équipe de La Fringale est aussi de (re)créer du lien social avec des personnes souvent isolées, en leur offrant écoute et convivialité, tout en les orientant, si besoin, vers d’autres services d’aides à la personne. 

Et parce qu’on est un peu chauvin, on aura retenu une autre chose du passage de Romain : « Je fais le tour des centres, mais la spécificité à Strasbourg est la chaleur et le caractère social, j’ai été très bien accueilli, j’ai découvert l’Amer bière, et j’ai appris plus sur le comportement alsacien en une soirée à La Revue Scoute qu’en une vie entière », plaisante cet homme au grand coeur et à l’humour communicatif. Le portrait craché de son père !


Pour devenir bénévole dans le Bas-Rhin, vous pouvez cliquer ici.
Pour faire un don, c’est par là.
La page Facebook des Restos du Coeur 67

À noter : ce vendredi 7 et samedi 8 mars, les supermarchés accueillent la grande collecte départementale
(pour donner pâtes, conserves, dentifrice, couches, café soluble etc.)

Rédactrice : Alice Kawaciw


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