Halloween, c’est ce soir, et pour faire un petit voyage thématique, on s’est dit que la Roumanie était la destination idéale. Ce pays riche en histoire, ex-flambeau du communisme, cache de nombreux trésors à découvrir d’urgence, entre sa capitale Bucarest et la Transylvanie. Terre de Dracula et de châteaux hantés, mais pas que : on a découvert une région à couper le souffle. On vous raconte !
Nous sommes arrivé(e)s un soir d’octobre à Bucarest par l’avion : il faut compter 2h30 de vol environ depuis Bâle-Mulhouse. Pour éviter d’exploser son bilan carbone, l’autre option est celle de la voiture : il faut néanmoins se préparer à pas moins de 20 heures de trajet, ce qui permet au passage de faire un coucou à l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie (il y a aussi le train, mais le voyage est encore plus long et assez compliqué). Si votre emploi du temps n’est pas trop serré, c’est l’occasion de faire un road-trip au sommet !
Du coup, pourquoi la Roumanie ? Ce pays à l’histoire fascinante et aux mille légendes, qui a aussi accueilli le tournage de la série Netflix Mercredi (Tim Burton, 2023), exhale de vibrations halloweenesques. C’était donc le prétexte idéal pour finir le mois d’octobre loin de Strasbourg. De Bucarest à la région de la Transylvanie, tous les critères étaient au rendez-vous pour un voyage qui donne la chair de poule. Vous nous suivez ?
Étape 1 : découvrir Bucarest, entre bâtiments grandioses et manoirs abandonnés
Notre périple jusqu’en Transylvanie démarre par Bucarest, la capitale de la Roumanie. Ancien pays communiste, ce dernier a été mené à la baguette de 1965 à 1989 par Nicolas Ceaușescu, dictateur obnubilé par ses rêves de grandeur.
Il a par exemple fait raser un quartier entier de la ville pour ériger le Parlement, deuxième plus grand bâtiment administratif au monde. À côté de lui, celui de Strasbourg paraît bien petit ! Pour l’entourer, des constructions à la fois austères et immenses sont sorties de terre.
Mais la capitale cache bien d’autres surprises. Dans la ville, se dressent des bâtiments grandioses, vestiges du style classique d’inspiration française (qu’on peut retrouver à Strasbourg avec le Palais Rohan par exemple), mais aussi de l’ère architecturale néo-roumaine avec ses toits en tuiles, ses colonnes et ses portiques en forme de belvédères.
Ce sont des bâtiments de ce style qui ont servi de décor pour la série Netflix Mercredi (Tim Burton) ! D’ailleurs, quoi de mieux pour plonger dans l’univers de la famille Addams que la Casa Niculescu-Dorobanțu, avec ses airs gothiques, ou encore la serre intrigante du jardin botanique ?
De son histoire mouvementée, Bucarest en porte les traces. Au milieu de ces constructions à couper le souffle, on retrouve la fameuse architecture communiste et son perpétuel béton, mais aussi bon nombre de bâtiments abandonnés, tagués, ou aux airs de maisons hantées. De quoi se mettre dans l’ambiance d’Halloween à la nuit tombée !
Pour visiter Bucarest, on vous conseille quelques autres spots immanquables et un peu hors du temps, pour commencer à s’imprégner des histoires et légendes roumaines. On pense au quartier Lipscani, qui est celui du vieux Bucarest, ou encore au Musée du village roumain (Muzeul Național al Satului) en plein air, à la manière de l’écomusée alsacien, pour découvrir les maisons de différentes époques et régions roumaines… et tous leurs secrets.
Étape 2 : aux abords de la Transylvanie, le château de Peleș
La région de la Transylvanie, située au centre-ouest de la Roumanie, se trouve à trois heures de route de Bucarest. Juste avant d’y arriver, petit arrêt au château de Peleș, dans la ville de Sinaia.
Construit jusqu’en 1883, son enceinte à colombages et son style néo-Renaissance allemand a des airs de chez nous. Mais en levant le nez encore plus haut, les tourelles qui montent vers le ciel nous transportent ailleurs.
Au départ utilisé comme résidence d’été fastueuse du roi Carol 1er de Roumanie, le château compte 160 pièces (et au moins autant de secrets), et se visite facilement grâce à des excursions depuis la capitale. L’intérieur se divise en salles immenses, remplies de détails ornementaux à couper le souffle : hall d’honneur, salle des glaces, salon de musique, salon turc ou encore la suite impériale font tourner la tête.
Une des salles les plus impressionnantes est celle des armes, avec ses murs recouverts d’épées, sabres, dagues et lances en tous genres. On y trouve même une épée de bourreau du 16e siècle, utilisée pour décapiter les nobles… vous les sentez, les frissons ?
Étape 3 : remonter encore le temps à Brașov
Le lendemain, direction Brașov, petit ville nichée au cœur des montagnes des Carpates. Nous voici officiellement en Transylvanie ! Au pied des collines aux couleurs d’automne, on peut apercevoir les remparts de la ville, vieux de plus de 800 ans. Et c’est qu’il y en a eu des ennemis à repousser, entre les Mongols et les Ottomans !
Les batailles ont d’ailleurs laissé leurs traces dans la ville, et notamment la « grande guerre turque ». En effet, juste à côté de la place principale (Piata Statului) se trouve une église aux drôles de couleurs.
Contrairement à la cathédrale de Strasbourg et son teint rose frais, celle-ci arbore une mine plutôt grisâtre. Et pour cause : en 1689, les forces autrichiennes ont allumé le feu pour repousser les Ottomans… Faisant flamber le bâtiment au passage, ce qui a entièrement noirci les murs.
Elle s’appelle donc désormais « l’église noire » : même si le temps est passé et a éclairci les murs, la brique a conservé une teinte sombre, qui rappelle le passé mouvementé de la ville.
Étape 4 : les secrets centenaires de l’artisanat roumain
En parcourant les rues, on tombe nez à nez avec des stands de vêtements traditionnels. Les blouses, robes et gilets brodés sont aux roumain(e)s ce que la coiffe est aux alsacien(ne)s. Il faut savoir que chacun de ces dessins détaillés raconte une histoire, grâce à des symboles et motifs transmis de génération en génération, et surtout, de mère en fille.
Les broderies permettent de renseigner le statut social, mais revêtent aussi des significations magiques : losanges, rosaces, cercles, croix, fleurs ou étoiles racontent l’univers, le soleil, la Terre, l’eau, l’existence, et par ailleurs, protègent la personne qui porte l’habit des mauvais esprits.
D’ailleurs, en Transylvanie, il y en a un qu’on connait tout particulièrement… Vous l’attendiez, il est l’heure d’aller traquer Dracula !
Étape 5 : le château de Bran, surnommé le château de Dracula
On termine ce périple par le château de Bran. Construite au 13e siècle, cette forteresse est aujourd’hui la plus visitée de toute la Roumanie. Et pour cause : c’est celle qui a inspiré le décor du mythique personnage de Dracula, dans le roman écrit par Bram Stoker.
Le personnage est fictif, mais a été écrit sur les bases d’un personnage bien réel : le conte Vlad Tepes, né entre 1429 et 1431… Mieux connu sous le nom de Vlad III l’Empaleur. Son père, Vlad II, était surnommé le Dragon, car il a été décoré par l’ordre de Hongrie. Et dragon, c’est dracul en roumain : tadam !
Pour en revenir à nos moutons, ou plutôt au terrible Vlad fils, ce dernier est connu pour torturer ses opposants, et prend d’ailleurs un malin plaisir à les embrocher. On raconte que durant une nuit terrible, il aurait empalé pas moins de 20 000 Ottomans, et prenait aussi plaisir à varier les tortures. Il ne valait mieux pas se mettre en travers de son chemin, sous peine de voir couler son sang !
Le château qui a inspiré celui du comte dans le roman, quant à lui, nous a paru rassurant au premier abord. Durant toute la visite, on a pas pu s’empêcher de lui trouver des airs familiers, entre les colombages et les plafonds à poutres : par moments, on se serait presque cru au château du Haut-Koenigsbourg, dans ses petites salles cossues et chaleureuses.
Mais on comprend vite pourquoi l’auteur britannique a trouvé ce lieu inspirant. On grimpe dans des escaliers étroits, avec des passages secrets creusés dans la pierre, qui débouchent sur d’obscures salles remplies d’histoires. On profite de la vue et des tours dont la silhouette effrayante se découpe dans les montagnes. Et une fois de retour dans la cour du château, le musée de la torture nous attend, pour encore plus de sensations fortes.
Notre tour terminé, le soleil commence à se coucher, et il est temps de partir : on a eu notre dose de frisson, et maintenant, on retourne un peu rêver de la chaleur de Môman !
Merci pour cet article sympa sur votre visite en Roumanie. Juste une petite remarque….en fait dracul en roumain ne veut pas dire dragon, sinon diable.
Merci pour votre article qui est très pret de la réalité réalité. D’autres se permettent d’écrire sans connaître notre hitoire.
Vraiment des conneries ds cet article la Roumanie mérite mieux que cela
…
Merci pour cette bel article!