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Racing Club de Strasbourg : c’est quoi cette ambiance toxique qui s’installe à la Meinau ?

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Face à Angers dimanche dernier, la Meinau n’a pas vécu qu’un match nul, dans tous les sens du terme (1-1). Elle a aussi été le théâtre d’une ambiance franchement hostile, preuve d’une cassure qui s’aggrave au sein du public strasbourgeois. Grève des Ultra Boys 90, accusation de tuer l’ambiance et dialogue de sourds de tous les côtés : on a tenté de mieux comprendre ce climat de tensions.

Après un tel match, on aurait dû parler de jeu. Le 15 septembre dernier, le Racing a réalisé une performance vigoureusement médiocre face à Angers, dernier de Ligue 1. Des joueurs endormis, suffisants et manquant de volonté. Un banc sans réelles solutions. Un entraîneur têtu dans ses idées, un jeu stéréotypé, caricatural et en manque criant de prise d’initiative. Bref, le Racing a fait un très mauvais match ; ça peut, et ça va encore arriver. Mais on aurait dû parler du jeu.

Pourtant, quelques jours après cette piètre performance, on ne parle presque que d’une chose : l’ambiance de la Meinau, en mode « c’est la faute aux Ultra Boys 90 (UB90) ». Oublié le « mur bleu », aux oubliettes le « meilleur public de France », à la poubelle le « club différent ». À la place, une guerre larvée entre ultras, supporters/rices et spectateurs/rices, dans un dialogue de sourds qui a rendu le stade silencieux, puis franchement toxique. Quelque chose se casse à la Meinau, et on ne parle pas de la tribune Sud.

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meinau racing
Plus qu'un lointain souvenir. © Nicolas Kaspar / Pokaa

Face à Angers, une ambiance toxique

Pourtant, le match face à Angers partait sous de bons auspices : le Racing joue très bien, rencontre le dernier du championnat, il fait beau… Bref, tout est bon pour voir du beau jeu et passer un bon dimanche. Las ! Le Racing rate son match dans les grandes largeurs. Et le pire se passe en tribunes.

Contrairement à Rennes, plusieurs chants mieux organisés partent d’un peu partout du Kop et du quart de virage nord-est pendant les 15 premières minutes. Ça reste timide, mais il y a plusieurs tentatives. Hasard de la vie, ou pas on y reviendra : dès le début des encouragements des UB90, le Racing se crée sa 1e occasion du match. Petit à petit la Meinau monte en température, au diapason de ses joueurs.

stade de la meinau racing club de strasbourg
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Mais au fur et à mesure du match, le Racing s’endort et le stade suit le même rythme. L’ambiance globale retombe, et les premiers signes de fracture arrivent avec un « Lève-toi si t’es Strasbourgeois » à l’initiative des UB90, suivi par presque personne en tribune Nord. Et deuxième hasard, lors d’un chant « BlueCo casse-toi » [sifflé par une partie du stade, ndlr] le Racing encaisse et voit Angers revenir à 1-1.

Les 30 dernières minutes virent à l’infâme : comme une cocotte-minute, le stade explose et se retourne contre les UB90, mais aussi contre les joueurs. Chaque passe en retrait est suivie d’un concerto de huées, et les tribunes se vident en un temps record une fois le coup de sifflet final entonné. Les joueurs ne s’y trompent pas, allant rapidement saluer les supporters/rices qui restent, Emegha en tête, avant de rentrer au vestiaire.

kop meinau racing club de strasbourg
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Une cassure entre « lambdas » et ultras

Maintenant que l’on a posé le fait qu’une ambiance délétère s’installe à la Meinau, il faut avouer que celle-ci ne date pas d’hier : cela fait maintenant deux saisons que le Racing connaît des années compliquées et qu’une frange du public de la Meinau, venue consommer un produit, n’apprécie pas ce qu’elle consomme.

Mais malgré les difficultés, le stade a su répondre présent quand il le fallait, en s’unissant d’une seule voix. Souvent, voire toujours, sous l’impulsion des UB90, et des autres associations de supporters/rices.

L’accélérateur de particules : la décision des UB90 de faire grève

Mais le 17 août dernier, les choses s’accélèrent la veille du premier match face à Montpellier : les UB90, le plus influent groupe de supporters/rices du Racing, annoncent faire une grève des chants et des encouragements pendant les 15 premières minutes de chaque match.

Un « crève-coeur » pour les UB90 mais « nécessaire pour marquer une opposition ». Opposition à qui ? À BlueCo, désormais unique actionnaire du club et également propriétaire de Chelsea.

Durant la trêve internationale, les UB90 publient un dossier de presse long de 20 pages, pour expliquer les raisons de leur combat, « pour un Racing indépendant, populaire et différent ». Dans un effort de communication rare pour un groupe plutôt coutumier de la discrétion dans les médias, ils exposent leurs craintes reposant sur trois points : une politique de recrutement axée sur des jeunes à fort potentiel, une perte d’autonomie décisionnelle, et la dégradation de l’attachement à l’institution Racing.

racing club de strasbourg meinau
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Un dossier de presse qui pose d’ailleurs quelques bonnes questions :

  • Alors que Marc Keller a révélé que BlueCo a mis 23 millions d’euros dans le stade, comment le Racing a-t-il utilisé les 33 millions d’euros perçus dans le cadre du contrat CVC, destinés à financer des projets sur le long terme ?
  • À terme, les fonds engagés par les collectivités pour la rénovation du stade [leur appartenant, ndlr], serviront-ils à faire de la valorisation d’actifs pour un acteur privé ?

Mais le dossier de presse reçoit un accueil aussi chaleureux qu’un hiver à Strasbourg. À sa publication, la levée de boucliers est forte. Pour résumer les arguments : « On est en 2024 / il faut accepter le football moderne / sans BlueCo le Racing serait mort / vous nous soulez avec votre combat qui va pénaliser surtout les joueurs. » Les UB90 ont du mal à convaincre celles et ceux qui ne sont pas déjà dans le cercle des anti-multipropriété.

racing club de strasbourg meinau
© Nicolas Kaspar / Pokaa

« On nous vole notre spectacle »

Au-delà du dossier de presse, côté « grand public », les réactions à la grève sont négatives, et elles s’amplifient depuis le match face à Angers. Globalement, les gens critiquent un choix qu’ils estiment vain, accusent les UB90 de « tuer l’ambiance » de la Meinau et de carrément la prendre en otage [l’ignominie de l’expression, ndlr], tels les horribles syndicalistes qu’ils sont [jamais compris pourquoi cela était une insulte, ndlr]. Ceci, il faut le noter, sans jamais proposer une seule alternative aux actions des UB90.

Là où les critiques visent justes néanmoins, c’est sur la nécessité de s’interroger sur le mode d’action. On pourrait argumenter qu’il n’est pas le plus adapté pour mettre des bâtons dans les roues de BlueCo, qu’il dessert les joueurs en leur donnant une boule au ventre et qu’il crée une ambiance délétère dans le stade. On pourrait se réunir et tenter de débattre de solutions alternatives. Mais comme souvent, l’invective et l’injure dominent, moquant et infantilisant les UB90, engagés dans un combat trop grand pour eux qui desservirait la cause d’un Racing qu’ils prétendent défendre.

racing strasbourg stade de la meinau
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Là où ces accusations sont intéressantes néanmoins, c’est dans ce qu’elles révèlent : avec le Racing, beaucoup souhaitent simplement profiter du spectacle. Facile de les comprendre : la Meinau est une expérience immersive vendue comme telle par les dirigeants du Racing, qui ont poussé les curseurs à fond sur le côté club différent, familial, féminin et populaire. Et pendant plusieurs années, cela a fait la fierté du club et donc de ses supporters/rices. Suivant cette logique, par cette grève, les UB90 voleraient donc le spectacle des supporters/rices, qui se retrouveraient privé(e)s de ce pour quoi ils/elles payent, généralement (très) cher.

Sous ce prisme, on comprend le désarroi et la colère d’une bonne partie de la Meinau, qu’elle exprime à travers certaines critiques sur cette grève. Finalement, de quel droit une minorité s’arrogerait-elle le droit de priver la majorité de son plaisir ? Et puis bon, pourquoi ne pas simplement profiter d’un Racing en Ligue 1, en se focalisant sur le jeu ? Ce n’est que du foot finalement. Des arguments sous-jacents qui révèlent, plus qu’une opposition pour ou contre BlueCo, une vision différente des choses, qui éclate aujourd’hui au grand jour.

Marche Ultra Boys 90 contre BlueCo Ultras Racing Club de Strasbourg Football
Une opposition qui ne passe pas pour une partie du stade de la Meinau. © Adrien Labit / Pokaa

De l'unité à la fracture

Deux visions différentes du foot qui s'unissaient à Strasbourg

Un public de foot, c’est une population diverse. D’un côté les ultras : les garants de certaines valeurs du club, d’une vision du foot qu’ils essayent de faire prospérer. Plus important, c’est aussi eux qui mettent l’ambiance. Aujourd’hui, qu’on ne se voile pas la face : sans ultras, la Meinau c’est la cathédrale de Strasbourg. On entend bien les sifflets de leurs critiques, moins leurs chants.

Par ailleurs, ça ne veut pas dire que les UB90 sont des intermittents du spectacle, juste présents pour chanter fort et satisfaire les demandes des autres. C’est une association libre de faire ce qu’elle veut, que l’on soit d’accord avec ses méthodes, ou non.

De l’autre côté, il y a les supporters/rices et les spectateurs/rices. Passionné(e)s et/ou là pour profiter d’un spectacle, ils et elles font le nombre, garnissent les tribunes, font vivre économiquement le club. Pendant des années, les ultras et les supporters/rices ont collaboré tacitement, quand tout allait bien, et que tout le monde s’y retrouvait.

La Meinau était unie, et elle résonnait bien au-delà des bords de la Krimmeri. Aujourd’hui, la grève des UB90 fait apparaître crûment le fossé qui se creuse entre les deux, parce que malgré tout, elle force les un(e)s et les autres à se positionner. Sauf que l’objet n’est plus le même.

meinau racing tifo lienard
Unité, définition. © Nicolas Kaspar / Pokaa

De pro ou anti-BlueCo à pro ou anti-UB90 : un glissement inquiétant pour l’unité de la Meinau

L’an dernier, la question était pour ou contre BlueCo : quelle place accorder aux valeurs d’un club, contre celle des résultats ? Jouer le maintien en « club différent » ou jouer l’Europe sous multipropriété ? [pour le moment, le Racing n’a plus de réelles valeurs, et toujours pas de résultats, ndlr]. Deux visions du foot difficilement conciliables, mais qui pouvaient s’échanger sans trop de soucis. Car cela touchait quelque chose d’extérieur : BlueCo possède le Racing, mais BlueCo n’est pas le Racing.

Aujourd’hui, l’objet des discussions a évolué : le questionnement pro et anti-BlueCo s’est transformé en positionnement pro ou anti-UB90. Et c’est bien plus problématique car on touche désormais à la thématique interne, au coeur même de ce qui fait encore l’identité du Racing : ses supporters/rices. 

Marche Ultra Boys 90 contre BlueCo Ultras Racing Club de Strasbourg Football
© Adrien Labit / Pokaa

Ces débats, parfois violents, touchent donc à l’unité même d’un stade et continuent de fracturer un public, qui aujourd’hui ne tire plus exclusivement dans le même sens. Et plus la grève va durer, plus les tensions vont s’exacerber ; et dans une Meinau aussi inflammable qu’un bidon d’essence, une seule allumette suffira pour que tout s’embrase, cette fois-ci du mauvais côté.

Alors que le stade est en pleine rénovation, que les abonnements augmentent, que les populaires sont amenés à disparaître et que les VIP seront plus nombreux, on n’a jamais été aussi proche d’un renouvellement de population au sein du stade de la Meinau. Pour éviter de devenir un stade à l’anglaise, sans ambiance et sans vrai(e)s supporters/rices, il y a besoin de retrouver une unité, d’une façon ou d’une autre. Sinon, la véritable âme du Racing risque de s’éteindre.

Difficile de trouver une solution à cette fracture de plus en plus béante entre une partie des ultras et une partie du reste du public. Les sifflets ont remplacé les chants, le malaise a pris la place de la ferveur et les résultats d’un Racing encore jeune ne pourront pas tout résoudre. Après plus d’un an à s’inquiéter de la perte d’identité du Racing en tant que club, voilà que la Meinau commence à perdre la sienne. Et ça, c’est sans doute le plus inquiétant de tous les problèmes. Allez Racing, quand même.

stade de la meinau racing
© Nicolas Kaspar / Pokaa

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Racing Club de Strasbourg : c’est quoi cette ambiance toxique qui s’installe à la Meinau ?

Commentaires (10)

  1. Je respecte les UB90 pour les merveilleux moments passés à la meinau depuis des années.
    Il reste neamoins un question de fond:si le combat abouti à ce que blue&co se retire, quel est le plan B ?

  2. Bravo pour cette analyse très pertinente et fort bien écrite. Vous entrez parfaitement au coeur du problème ébauché en 2023 et accentué en ce début de saison.

  3. Il faut commencer par admettre que les UB90 ne font partie du prix du billet. Ils n’ont aucune obligation de “mettre l’ambiance”. Cela dit leur action est très étrange : si Blueco part c’est pour le remplacer par qui ? s’il ne part pas quelle est la suite de cette “grêve” ? Au passage je vous invite à aller voir des clubs anglais. Dans les ligues inférieures il y a de superbes ambiances, jusqu’en D5 !!

  4. Total soutien aux UB90. Leur combat est juste et documenté, les questions posées sont pertinentes et constituent les principaux enjeux qui se posent à ce sport pour les années à venir. Les élections à la LFP l’illustrent parfaitement. Le football français est en danger, et la multipropriété en est l’une des formes les plus abouties. Quand aux cons-somateurs qui se permettent de critiquer les UB, ou étaient-ils lorsque le club était au plus bas et que les UB nettoyaient la Meinau pour que les matchs puissent s’y jouer? Quelle ingratitude! Lorsque BlueCo aura fini de faire joujou avec le Racing comme MacCormac en son temps, on verra qui sera encore là pour défendre et soutenir ce club, même en CFA… Merci les UB, tenez bon, votre combat est juste!

    • Encore un qui n’a rien compris à la vie en 2024…. Sans blue co le Racing serait en ligue 2 voir plus bas… aucun investisseur n’a daigné s’interressé au racing pendant des années et à juste titre en voyant aujourd’hui la réaction des UB 90! Encore une fois quel est le plan B? Pour vous La critique est facile, mais agir ne fait pas partie de votre vocabulaire!

  5. Bonjour,

    “tels les horribles syndicalistes qu’ils sont [jamais compris pourquoi cela était une insulte, ndlr].”

    Je pense que vous n’avez jamais compris cette expression car vous avez voté NFP aux dernières élections législatives et que vous utilisez l’écriture inclusive (exclusive?).

    Pour le reste , je vous remercie pour cet article de qualité.

    Amicalement,

    JM

    • JM,

      En tant que fervant adversaire du NFP, je comprends très bien l’idée. Cependant, un syndicat n’est pas nécessairement de gauche, surtout pas, lorsqu’il fait bien son travail ; tout syndicat n’est pas la CGT.

      Je trouve que la ndlr est juste parce que le propos est assez imprécis.

      Très cordialement
      Thomas B

  6. Elle date pas d’hier et ces derniers temps c’est comme sur tout Strasbourg, les Ultra ne pensent qu’à eux, un cercle hyper fermé et loin d’être ouvert d’esprit (et encore je reste gentil), j’aime le RCSA, mais les supporters et ce qui avec non merci, cette toxicité existe depuis bien longtemps en Alsace, j’espère que les choses changeront.

  7. Sans aucune amertume, je crois que les UB ont faux sur toute la ligne.

    Pour les UB, qui argumentent avec les propos plutôt rationnels (comme la dépendance du club et la perte des valeurs du racing) trois choses:
    – c’est une dépendance financière, BlueCo ne nous impose rien, à nous, les supporters ou même aux joueurs.
    – c’est à nous de faire prospérer les plus belles valeurs (familiarité, ferveur, amour, unité et soutien à l’équipe), nous ultras et lambdas
    – la multipropriété ou le foot-business n’empêche en rien un soutien à l’équipe le plus total.

    Ce qui me gène plus en revanche, ce sont les manifestations de mécontentement par principe politique. Se servir de BlueCo pour faire de la pub pour quelconque idéologie politique ne devrait pas avoir sa place dans le foot et encore moins à la Meinau. Que ce soit le Marxisme, le capitalisme ou autre.

    Pour défendre la position “pro BlueCo” plusieures choses aussi:
    – l’investissement de BlueCo nous permet sans aucun doute de viser des places plus hautes qu’avant. Je ne vois pas par quel miracle on aurait pû passer habitué de la première moitié de tableau sans BlueCo.
    – sans compter la crise des droits TV qui nous passe bien au dessus – sans BlueCo, on se serait pris ce problème de plein fouet. Sans savoir si c’était calculé par MK, c’était un blunder, un coup brilliant. C’est limite Chelsea et Todd qui regrettent de devoir payer pour ça.
    – si BlueCo nous quitte demain sous la pression des ultras, ils repartent avec tout l’argent qu’ils ont investi. C’est à dire qu’on croulera sous les dettes sans pouvoir payer les salariés et les joueurs. Bref, CFA2 ou comme Bordeaux.

    Et mon argument fétiche par rapport à “On est la pouponnière de Chelsea”:
    Peut-être bien, mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’ont aucun intérêt à ce que notre club progresse. Ils ne nous enlèveront jamais tous nos meilleurs joueurs, au contraire. Et on pourrait même avoir l’ambition de se hisser au même rang qu’eux voir plus et devenir le club phare de BlueCo.

    Pour finir, je souhaite deux choses à l’avenir.
    Une Meinau unie, passant outre les différences d’opinions politiques et surtout aucun prosélytisme, aucun besoin de convaincre tout le monde qu’on est soi-même dans le juste. Ça vaut pour les deux côtés.
    Je pense qu’avec ça, on peut retrouver les ambiances d’avant COVID.

    Très cordialement
    Thomas B

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