L’équipe de France de basket s’est inclinée face aux États-Unis ce 10 août (98-87). Une deuxième défaite consécutive en finale des Jeux après Tokyo face aux Américains, mais surtout une deuxième médaille d’argent de suite. Un bel exploit, auquel a entièrement participé Frank Ntilikina, le Strasbourgeois de l’équipe. Pour notre ville, c’est la 3e médaille ; pour l’Alsace, c’est la 5e.
La marche était encore un peu trop haute. Opposés pour la deuxième fois de suite aux Américains en finale des Jeux olympiques, les Bleus ont tout donné, mais ça n’a pas suffi (98-87). Alors que les « Avengers » ont frôlé la correctionnelle en demi-finale face à la Serbie (95-91), la bande à LeBron James, Curry et Durant a dominé l’équipe de France.
Une deuxième médaille d’argent consécutive au goût d’exploit pour des Bleus qui ont traversé quelques tempêtes pendant la compétition, avant de sortir le Canada et l’Allemagne, deux des grands favoris pour une médaille, lors de matchs épiques. Une médaille aux reflets strasbourgeois puisque Frank Ntilikina a bien participé au magnifique résultat des Bleus. Le Strasbourgeois remporte sa deuxième médaille, trois ans déjà après celle argentée de Tokyo.
Un parcours rocambolesque avant la montée en puissance
Au vu de la préparation des Bleus et de leur entrée en matière dans ces JO, il était parfois difficile de se dire qu’on les retrouverait en finale le 10 août. Après une première victoire convaincante face au Brésil malgré un démarrage poussif (78-66), les Bleus ont frôlé le désastre face aux Japonais. Menés de 4 points à 10.2 secondes de la fin, ils sont sauvés par un 3 points plus la faute de Matthew Strazel. Requinqués, ils s’imposent ensuite en prolongations malgré une fin de partie tendue (94-90).
Néanmoins, la préparation manquée des Bleus [quatre défaites consécutives avant les JO, ndlr] et les deux premiers matchs n’incitaient pas forcément à l’optimisme. Et quand le niveau s’est élevé contre l’Allemagne, champion du monde en titre, les Bleus ont explosé en vol (85-71). S’en sont suivies des déclarations dans la presse, notamment d’Evan Fournier qui n’a pas hésité à critiquer la stratégie adoptée par Vincent Collet, centrée plutôt sur la défense. Une critique que n’a que très peu goûtée le coach des Bleus, parlant d’une « déclaration regrettable et inacceptable ». Le groupe vivait bien.
Alors quand devant les Bleus s’est dressé le Canada, l’un des favoris à la médaille, beaucoup s’attendait à une sortie de route. Mais avec un nouveau 5 majeur, avec Ntilikina en titulaire, des ajustements tactiques et une hargne de tous les instants, ils ont étouffé le Canada en 1e mi-temps (45-29). La suite a été plus compliquée, mais l’équipe de France n’a jamais rien lâché, à part quelques tirs improbables dont un à 11m d’Evan Fournier qui est rentré dans la légende du basket français. Sortant victorieux 82-73 de leur bourreau du dernier championnat du monde, les Bleus ont réalisé un exploit.
En demi-finale, l’équipe de France s’est mesurée à l’Allemagne, pour une revanche après la phase de poules. Toujours avec Ntilikina comme titulaire, les Bleus ont mis du temps à rentrer dans le match, mais ont réussi grâce à une défense étouffante à revenir à égalité à la pause (33-33). Regardant les champions du monde dans les yeux, ils passent devant lors du 3e quart-temps (56-50). Dans un dernier quart-temps tendu et rugueux, la France tient malgré les assauts allemands, avec notamment un rebond offensif et un 3 points ultra important de Frank Ntilikina. Finalement, les Bleus réussissent leur deuxième exploit d’affilé, et sortent les champions du monde 73-69. Direction la finale, et les Avengers américains.
Une finale de haut niveau, mais dominée par Team USA
Dans un Bercy rempli de toutes les stars internationales, la France se mesure au plus grand défi du basket : battre Team USA et ses Avengers, LeBron James, Kevin Duran et Stephen Curry. Après des débuts difficiles et quelques maladresses, l’équipe de France est menée de 5 points à l’issue d’un 1er quart-temps fermé (15-10).
Le rythme s’emballe dans le 2e quart, avec Team USA qui met plus de rythme. Les Bleus résistent bien, notamment grâce à un travail monumental de Victor Wembanyama et Guerschon Yabusele, qui nous gratifie même d’un poster sur LeBron James. Malheureusement, à chaque fois que la France se rapproche, une erreur ou un gros shoot américain tiennent les Bleus à distance. Finalement, à la mi-temps, l’écart est de 8 points (49-41).
Grâce à de bons passages de Nando de Colo et Evan Fournier, la France reste au contact des Avengers américains, qui ont toujours une réponse, grâce à l’organisation de jeu de LeBron James et les tirs assassins de Kevin Durant. Grâce à une erreur en fin de quart-temps, la France revient tout de même à 6 points, et se prend à rêver (72-66).
Las ! Si les Bleus réussissent à revenir à 3pts à 3 minutes de la fin, le 4e quart-temps portera le sceau d’un seul homme : Stephen Curry. Le meilleur shooter à 3pts de l’histoire nous gratifie d’une série incroyable de quatre tirs primés consécutifs, dont un dernier sorti de l’espace. Il climatise Bercy et les espoirs français, douchés face à une Team USA qui avait toutes les réponses (98-87). Le rendez-vous est pris pour dans 4 ans à Los Angeles, où les Bleus reviendront sans aucun doute plus fort.
Pour Frank Ntilikina, c’est encore une médaille d’argent, trois ans après celle de Tokyo. Encore une belle performance pour le meneur strasbourgeois, qu’on espère voir se relancer en Europe, après des saisons compliquées en NBA.
