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Strasbourg : avec 650 trains en plus, le REME s’améliore mais des progrès restent à faire

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Un an après sa mise en service chaotique, le REME (Réseau express métropolitain européen) continue son petit bout de chemin dans les gares de Strasbourg et aux alentours. Davantage d’arrêts en gare, une meilleure amplitude horaire et 650 trains supplémentaires : le premier réseau de ce type en France connaît quelques succès. Néanmoins, il reste encore beaucoup de travail pour arriver à l’objectif annoncé.

« On n’est pas encore au top du top mais on est sur un système qui fonctionne bien aujourd’hui. » Franck Leroy synthétise le REME en une seule phrase. Présent le 17 juillet dernier lors d’un point d’étape du « RER strasbourgeois », le président de la Région Grand Est revenait sur le dispositif lancé en grande pompe le 11 décembre 2022.

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Depuis, « on a essuyé les plâtres » selon Thibaud Philipps, vice-président de la Région aux transports : trains supprimés (quand ils n’étaient pas en retard), un cadencement alternatif, des gares supprimées du dispositif comme Lauterbourg, Offenbourg et Sarreguemines… Les usagers/ères n’étaient pas heureux/ses, comme le prouve le groupe Facebook TER Grand Est : le ras-le-bol des usagers.

Un REME qui augmente la desserte en train...

Mais depuis, discrètement, le REME a atteint son train-train quotidien. En tout, 650 trains supplémentaires circulent désormais tous les jours, avec une augmentation de l’offre de 30% en semaine, et de 88% le week-end par rapport à 2022. Le tout, en augmentant également le cadencement à toutes les demi-heures de 5h à 22h, sur la desserte de gares en périphérie de Strasbourg : Haguenau, Barr, Molsheim, Saverne ou encore Sélestat.

Dans le même temps, davantage de trains entraîne une hausse de la fréquentation, avec une augmentation de 20% d’usagers/ères au quotidien, et 14% d’abonné(e)s supplémentaires. Et niveau retard, les défauts du début se règlent doucement : 82% des trains du REME arrivent en gare avec un retard inférieur à 3 minutes, soit le niveau de 2022. Enfin, le nombre d’arrêts quotidiens est en hausse sur 80% des gares tandis que l’amplitude horaire s’étend sur 80% des gares selon une note de l’Adeus.

Ces données positives valaient bien une dose de satisfaction de tous/tes les élu(e)s présent(e)s lors du point d’étape du REME. Il faut dire que le dispositif a été le premier de France… Selon Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) : « On doit être fier parce qu’on a été précurseur de quelque chose qui est devenu aujourd’hui une politique publique. » Pour Pia Imbs, présidente de l’EMS, « le REME répond aux sujets de la qualité de l’air et du pouvoir d’achat ; se déplacer pour moins cher au vu des coûts de l’essence aujourd’hui ».

Et surtout, en ces temps où la politique nationale est troublée, voir la Région et l’Eurométropole mener de concert des politiques publiques d’ampleur malgré leurs (grandes) divergences politiques est appréciable. Pour que le REME fonctionne bien, les deux institutions lui accordent un budget de fonctionnement de 15 millions d’euros, répartis équitablement.

… mais à quelques gares encore de l’objectif annoncé

Néanmoins, si le REME roule sur les rails du bonheur selon ses créateurs/rices, il reste encore à quelques gare des objectifs initiaux. En décembre 2022, il avait été annoncé 800 trains supplémentaires dès le lancement, avec la barre des 1 000 trains évoquée dès l’année suivante. Las, ce n’est donc « que » 650 trains supplémentaires qui circulent, un an et demi après le lancement du REME.

Dans le même temps, si 17 gares sont plus desservies depuis décembre 2022, le nord de l’Alsace est quant à lui desservi, dans l’autre sens du terme : l’offre n’a pas évolué, voire s’est dégradée, sur les lignes Mommenheim-Sarreguemines, Strasbourg-Lauterbourg et Haguenau-Wissembourg. Par ailleurs, le cadencement n’est pas encore au point, notamment sur les lignes du Piémont, de la vallée de la Bruche, et au nord de Haguenau, ce qui oblige les habitant(e) à encore se préoccuper des heures de passage.

gare reme
© Adeus / Document remis

De plus, si le REME permet de lier entre elles certaines grandes villes alsaciennes jusque tard dans la soirée, certains réseaux de transports collectifs comme à Haguenau, Obernai et Sélestat finissent leur service plus tôt. Ainsi, certaines gares du REME deviennent inaccessibles pour les usagers/ères ne vivant pas à proximité ou vivant sans voiture. Il y a donc encore des problèmes d’accessibilité à régler.

Enfin, la tarification unique n’existe pas encore à l’échelle du bassin strasbourgeois. En effet, selon la note de l’Adeus, les abonnements TER permettent d’utiliser un réseau urbain de transports collectifs, mais sur un trajet en train unique. Les titres combinés fer et bus existent mais ils sont à usage limité. Une absence de tarification unifiée globale qui freine forcément l’usage de ces transports.

ter train rails
Des gares sont laissées sans trains. © Nicolas Kaspar / Pokaa

Les pistes d'amélioration

Si tout n’est pas encore au niveau, le REME a tout de même plusieurs pistes d’amélioration. Selon Thibaud Philipps, comme « il y a plus de monde dans les trains », il faut « donc continuer à s’adapter, au niveau des infrastructures ». Il annonce ainsi 50 millions d’euros d’investissement à venir sur le sujet, accompagnés de plus de 60 millions d’euros pour augmenter les capacités de maintenance des rames.

Dans le même temps, il est enfin prévu d’intégrer les gares du nord délaissées par le REME dans le dispositif : Lauterbourg, Offenbourg et Sarreguemines pourront ainsi rejoindre le réseau, mais « pas avant 2026 minimum » selon Alain Jund.

La Région et l’EMS prévoient également une augmentation de l’offre de cars express, et notamment avec le projet du TSPO, qui prévoit de relier le Kochersberg aux Halles, et l’aménagement des 12 gares de l’EMS pour en faire des pôles d’échange. Parmi elles, la gare de Strasbourg, qui passera à 360° à l’horizon 2027.

Enfin, la piste du billet unique à l’échelle du REME est également sur la table, mais elle dépendra également de l’investissement de l’État. Pia Imbs a déclaré que cela avait été demandé à l’ex-ministre des Transports Clément Beaune. Mais depuis son départ, le dossier n’avait pas été suivi par son successeur. Et la situation politique instable n’incite pas à la confiance sur ce point pour l’instant.

Un an et demi après son lancement, le REME a trouvé son rythme de croisière. Davantage de trains, une meilleure régularité et un service amélioré, les points positifs sont nombreux. Néanmoins, il reste encore des trous dans le service rendu, qu’il va falloir combler. Pour que le train continue de s’imposer dans les habitudes des habitant(e)s de Strasbourg et de ses alentours.

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