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Giraf Café Strasbourg années 2000

Avoir 20 ans dans les années 2000 : immersion nostalgique dans les nuits strasbourgeoises

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Ami(e)s quadra, spoiler alert : le coup de vieux arrive… Eh oui, on est désormais presque aussi proche de l’an 2050 que de l’an 2000. Un coup de pelle vous aurait fait moins mal ? Ne vous inquiétez pas, on panse la plaie en plongeant avec nostalgie dans cette décennie colorée. Accrochez votre ceinture, vérifiez bien vos rétros, la DeLorean peut démarrer : direction le Strasbourg des années 2000, avec le 3310, la génération Y et le gaufrage de cheveux !

Strasbourg, début des années 2000. Le nouveau millénaire démarre dans un soulagement : le système bancaire a tenu bon. Et puis en un clin d’œil, un monde s’effondre. Il a la forme de deux tours. Nouveau clin d’œil et la jeunesse bat le pavé. Elle emmerde Jean-Marie avec au moins autant de force qu’elle aime Georges-Alain.

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Aserejé, ja de je de jebe tu de jebere sebiunouva, majavi an a bugui an a buididipí...
Georges-Alain Jones

Des années de changements et de bouleversements, de peurs mais aussi de joies, nous ont été contées par celles et ceux qui ont vécu cette époque. Ils/elles témoignent de l’innocence d’une jeunesse à l’aube d’une nouvelle ère… innocence qui finira brutalement écrasée sur le thorax d’un défenseur central italien, quelques années plus tard.

À partir de là, tout ira d’ailleurs très vite : la crise des subprimes, Nicolas Sarkozy, la fin d’Intervilles… bref, focalisons-nous sur cette courte période qui précéda bien des tourments.

Zinedine Zidane Italie
© TF1 / Capture d'écran
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« Que tous ceux qui sont dans la vibe lèvent le doigt »

Sortir à Strasbourg dans les années 2000, un soir de week-end, commence par trouver une cassette sur laquelle enregistrer la trilogie du samedi. Faire le choix de sacrifier le vieil enregistrement de Maman, j’ai raté l’avion pour ne pas louper les déboires des sœurs Halliwell, ça veut déjà dire grandir.

Puis vient le choix du mode de transport. Le tram vient d’être étendu : il y a la nouvelle ligne B qui relie l’Elsau à Hoenheim, mais aussi la ligne C qui va jusqu’à Esplanade… une petite révolution ! Enfin bon, pour celles et ceux qui viendraient des communes voisines, la voiture reste indétrônable. Hop, une fois la 106 garée au pied de la cathédrale, la soirée peut commencer.

Ah ! On a failli oublier : avant d’arpenter les rues de StrasCity, un check-up complet s’impose. Les femmes ont les cheveux gaufrés à la perfection, sublimés par une touche de couleur (merci au mascara pour cheveux). Un crop top à faire vomir Jean-Michel Blanquer et une paire de lunettes teintée complètent ce look exécuté avec une précision militaire.

Quant aux hommes, ils voient dans le col V une planche de salut. Ajoutez à cela une quantité de gel capillaire non-négligeable, du denim à n’en plus pouvoir et puis sans raison aucune, plusieurs touches de couleurs si vives qu’elles garantissent la sérénité à une balade familiale en forêt, chasse en cours.

Après un coup d’œil rapide mais précis, le couperet tombe : tout le monde est au top, ambiance scandale (danse de vandales, vous avez compris). On passe au parcmètre, on multiplie par 6,559 pour se rendre compte et voilà : c’est parti pour une soirée mémorable !

Et c’est parti (everybody)

L’hydratation commence à la Brasserie Schützenberger, place Kléber. L’endroit est immense et, rénové il y a quelques années de cela, il a de la gueule. The place to be pour se noyer dans la mousse.

Avant de passer à l’étape suivante, une petite vidange est de rigueur (les années 2000 c’était aussi Bigard au Stade de France, alors désolé mais la beauferie fait partie de la génération) dans ces toilettes qui marquent tous les esprits car composés uniquement de miroirs. Une fois la besogne exécutée, la soirée continue.

Du côté de la Krut, on passe par l’indétrônable Giraf ! On claque la bise à Najeeh, l’emblématique portier, puis on se laisse embarquer par la folie de Jean-Jean, Chris, Manu et toute l’équipe au travers des meilleures soirées déguisées de la ville. On sirote une « Giraf » danoise sur une banquette au motif de l’animal et on se laisse porter par l’ambiance.

La fête se poursuit jusqu’à ce que résonne Les Lacs du Connemara, à 4h du matin. On serait bien resté jusque-là mais pour les besoins de l’article, on poursuit la soirée dans d’autres établissements. Dommage, car il se raconte que ce soir-là, des client(e)s sont passé(e)s au travers du grand podium qui trônait dans la pièce.

Derrière le Vox, on peut aussi aller danser aux Catacombes. Alors c’est clair que l’endroit dégage une certaine odeur. Du vomi ? Probable. Mais l’ambiance est au rendez-vous. Pour y entrer, il faut d’abord passer l’épreuve du videur. Est-ce qu’il ne s’appelait pas Serge ? Toujours est-il qu’il est très sympa, ce supposé Serge.

L’ambiance confinée du lieu et son odeur rappellent ces soirées mémorables à La Gallia, qui ont souvent été proclamées comme étant les meilleures fêtes du Nouvel An. Une telle concentration de jeunes qui dansent dans le caveau comme si leur vie en dépendait… au point qu’on y a déjà vu les murs suinter.

En face des Halles, le Snooker offre aussi des belles possibilités de divertissement. Là-bas, on passe des heures à boire, on s’affronte au billard et on lance des fléchettes de façon hasardeuse… le tout sur du bon rock.

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© Le Snooker / Capture d'écran

Mais les années 2000 se placent également sous le signe de la séduction. Des déhanchés plus ou moins maladroits en mimétisme de Shakira font office de parades nuptiales et c’est ainsi que les corps transpirent au rythme de Whenever Wherever.

À la manière de la queue du paon, les cols des polos sont relevés : l’objectif est le même. Au Coco Lobo, les pompiers ont leurs habitudes et les soirées endiablées sont souvent prétextes à des flirts entre eux et celles qui deviendront peut-être, qui sait, leur âme-sœur ? Leur égérie ? Leur femme ? Leur meilleure ennemie ?

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© Blingee.com / Capture d'écran

« Faut que ça balance en rythme et en cadence »

On poursuit la soirée. Pour celles et ceux qui veulent de la techno ou de la trance bien tapée, il y a le Reaktor. Alors il faut d’abord récupérer le bolide place du Château, puisque c’est à Bühl (en Allemagne). Là-bas, on tape du pied, préalablement chaussé de ses plus belles Buffalo.

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Extrait du journal L'Alsace, 2002. © Document remis

Tant qu’on est à prendre la voiture (les campagnes sur la sécurité routière ne sont pas encore très populaires), on file au JM3. La petite trentaine de minutes de route – c’est à Erstein – donne l’occasion de bouger la tête au rythme d’une compile perso préalablement gravée (le comble de la classe).

La partie haute vient alors tout juste d’être scindée en deux : « l’opéra » est séparée de la salle principale par une cloison ornée d’une fresque, mais il y a aussi le pub anglais. En bas, le Tacot club est réservé aux plus vieux/vieilles mais nombreux/ses sont celles et ceux qui ont tenté de s’y faufiler avant l’âge. Au JM3, le raffinement reste aux vestiaires mais l’ambiance est inégalable grâce au mélange des publics. Au rythme de la musique, tout le monde se retrouve. Soirées mousse, à thème, et même la venue de Lolo Ferrari quelques années plus tôt : le JM3 a tout vu !

Dans les années 2000, le Chalet, qui est à la nuit alsacienne ce que Michel Drucker est à l’audiovisuel public, devient davantage le lieu privilégié des trentenaires (on en parlera dans les articles à venir sur les autres générations, pas d’inquiétude).

Si l’on pousse plus loin, il y a cette discothèque à Waltembourg, le Yalta. Une référence dans l’est de la France. On profite des cinquante minutes de route pour débattre de sujets clivants tels que les événements ayant eu cours dans la piscine du Loft. Trajet terminé : nous sommes accueillis par d’imposants coucou soviétiques qui trônent au milieu de la boite.

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© Document remis

Dans le style des boites allemandes, tout est permis. L’ambiance est inimitable, sulfureuse : drag queens, cages, et the one and only… LE lit suspendu qui aura marqué bon nombre de jeunes venu(e)s danser toute la nuit. Jusqu’au lever du jour, la tôle de l’entrepôt vibre au rythme de la techno.

Alors bien sûr, on aurait pu évoquer le Café des Anges qui fait déjà danser les Strasbourgeois(es) depuis bien des années ; le Seven, qui se démarque avec ses sons urbains ; le Colysée et ses soirées mousse mémorables ; la Voile Rouge incontournable des nuits queer en face du MAMC… mais aussi le Trou, le Sarcophage, la Java, le Bartholdi ou encore l’Offshore

Mais la soirée touche déjà à sa fin. Transpirant et avec un bon coup dans le caisson (probablement lié au Soho et Malibu presque en intraveineuse huit heures durant), on se traîne alors jusqu’au Rock City, au cœur de la Krutenau. Et c’est alors qu’on éponge comme on peut, tout en bénissant les propriétaires d’avoir maintenu l’établissement ouvert jusqu’au lever du jour pour vendre des sandwichs salvateurs.

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© Google / Capture d'écran

Le soleil pointe déjà le bout de son nez alors qu’on se résout tout juste à mettre la viande dans le torchon. Demain, il faudra assumer et cuver au déjeuner familial devant un poulet rôti, bercé par un Chuck Norris mal doublé.

Enfin, une dernière pensée surgit. Furtive, rapidement estompée par le sommeil :

« Michal, innocent ou coupable ? »

…Saura-t-on seulement un jour ?


Un grand merci à celles et ceux qui ont partagé leurs souvenirs, avec des témoignages et des photos.

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Commentaires (5)

  1. Mais merciiiii pour cette incroyable retour en arrière dans mes nuits strasbourgeoise…. Les After au rocks waowww et les petits pains sortie de soirée à la boulangerie faubourg de pierre 🤩
    Merciiiiiiii

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