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J’ai testé pour vous : devenir figurante dans la série « Parlement », tournée à Strasbourg

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Si vous ne connaissez pas encore la série Parlement, créée par un Strasbourgeois et tournée entre Strasbourg et Bruxelles, connectez-vous rapidement sur France télévisions pour bing-watcher les trois premières saisons. Perso, j’étais tellement impatiente de retrouver Samy Kantor et ses compatriotes européen(ne)s que je n’ai pas pu attendre la sortie de la saison 4. J’ai donc postulé pour devenir figurante et je suis directement allée sur le tournage.

Je suis une fan absolue de Parlement. Donc quand j’ai vu que la production cherchait des figurant(e)s dans le coin, j’ai sauté sur l’occasion, j’ai emprunté un tailleur à une copine pour avoir l’air sérieuse et j’ai envoyé deux photos : en pied et un portait. Affaire conclue avec Jonathan Schall, le directeur de casting strasbourgeois. Mais ma passion pour la série n’est pas la seule raison de ma candidature ! 

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Parlement figurante
Arrivée sur les lieux, prête à me faire maquiller. © Manon Charbonnier / Pokaa

Raison 2 : Xavier Lacaille (l’interprète de Samy Kantor, parlementaire européen néophyte). Avec ses petites lunettes et sa tête de premier de la classe, il est hyper mignon – regardez bien lorsqu’il s’humecte les lèvres -, et très drôle, mi-ahuri, mi-malin au sein de l’hémicycle.

Raison 3 : la série est tournée à Strasbourg en grande partie, dans le bâtiment magnifique du Parlement européen, avec des vrai(e)s Strasbourgeois(es) dedans. On peut s’amuser à reconnaître nos stars locales qui incarnent des rôles (coucou Bruno Dreyfurst, Marie Schoenbock et Sabrina Rauch), mais aussi des silhouettes – c’est un tout petit rôle – qui font de la figuration. 

Raison 4 : le créateur de la série, Noé Debré, est Strasbourgeois, accessoirement scénariste de Jacques Audiard. De plus, Parlement décoiffe la politique européenne et donne envie de voter aux prochaines élections (du 6 au 9 juin) tellement c’est bien écrit et hilarant. 

Un tournage européen… dans le hall de la Collectivité européenne d’Alsace

Petite déception par mail : le tournage a lieu à la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) et non au Parlement européen. C’est un peu moins classe, mais c’est certainement beaucoup plus pratique en termes d’accessibilité et de disponibilité. J’arrive donc à midi pile, le tournage est programmé jusqu’à 22h.

Je n’ai pas prévu à manger, imaginant un buffet à volonté pour rassasier des comédien(ne)s. Grave erreur. Un petit vent de panique circule dans la minuscule pièce où sont rassemblées une dizaine de figurantes. « Question de prod », s’excuse Jonathan, nous aurons accès à la cantine vers 17h. 

Les règles sont claires : maintenant on ne sort plus du bâtiment, pas de pauses pour faire pipi ou fumer une clope quand nous sommes appelé(e)s à proximité du plateau. 

Parlement figurante
© Manon Charbonnier / Pokaa

Très vite, l’habilleuse, Mylène, arrive. Certaines figurantes sont déjà en tenue : « J’ai l’impression d’être déguisée, glisse Christine, la petite cinquantaine, ce matin j’ai demandé à mon fils si je faisais bien parlementaire. »

La consigne par mail indiquait de prévoir des tenues très classiques : tailleur jupe ou pantalon pour les femmes et costumes pour les hommes. On déballe nos habits et en trente secondes Mylène dit ça oui, ça non et court chercher une veste. Mes vêtements ne sont pas repassés et je finis avec ceux de la prod.

Je pensais me faire maquiller et coiffer, dans une loge avec le miroir et les petites ampoules, mais ça c’est pour les vraies actrices. Donc pas de HMC (aka Habillage-Maquillage-Coiffure) pour les figurant(e)s. « À moins d’une catastrophe, mais là je ne vois rien de choquant », ajoute Tom, second assistant réalisateur, en regardant nos têtes. Sympa. 

Parlement figurante
Dans l’espace HMC. © Manon Charbonnier / Pokaa

Dans notre petite salle d’attente, je me rends compte que plusieurs personnes font de la figuration pour la première fois. D’autres ont déjà eu une expérience sur Face à face ou César Wagner et nous avons quand même une mini star avec nous : Anne-Marie, retraitée de l’Éducation nationale, a été repérée pour faire la doublure bras et mains d’un personnage.

Je suis sûre que c’est celle de Martina Eitner, qui joue Gesine, une commissaire européenne complètement barrée. En racontant cela, je m’aperçois que je suis la seule fan de Parlement et que les autres figurant(e)s n’ont pas vu la série.

Je suis rassurée parce que si nous avions été, ne serait-ce que deux admiratrices de Xavier Lacaille, ça aurait pu être pénible.

Parlement figurante
© Manon Charbonnier / Pokaa

Le silence est d’or sur le plateau

Le directeur de casting (dircast pour les intimes) revient pour nous faire signer les contrats et expliquer le tournage. La première séquence va se dérouler dans l’immense hall de la CEA. Il faut faire des allers-retours en retenant nos positions, nos mouvements et les répéter à l’identique lors des différentes prises.

Nous devons faire semblant de parler, cela s’appelle jouer en mode « poisson », surtout ne pas chuchoter, ce qui pourrait rendre fou le preneur de son et compliquer le montage. Les téléphones doivent être en mode avion et si quelqu’un laisse sonner son appareil, c’est « champagne pour toute l’équipe », ce qui représente une bonne vingtaine de personnes… Évidemment, Jonathan nous demande de ne jamais regarder la caméra, ni les comédien(ne)s.

Parlement figurante
Guillaume, Antoine et moi : vous nous verrez dans le fond, derrière les plantes, dans la saison 4 de Parlement. © Manon Charbonnier / Pokaa

Cette première séquence se passe sans encombre, je suis de dos, en train de faire semblant de parler à deux autres « parlementaires ». Malgré tout, je suis complètement crispée et j’aimerais bien discuter pour de vrai avec mes partenaires, mais on continue à hocher la tête tranquillement.

On fait quatre ou cinq prises et on passe à la scène suivante : cette fois nous devons arpenter le hall, toujours en mode « poisson ». Tom, le second assistant réalisateur nous gère un peu comme des enfants – même s’il a 20 ans de moins que nous -, parce qu’être figurant(e) c’est : attendre dans un coin sans faire de bruit, ne pas s’éloigner, bien écouter ce qu’on te dit et refaire les mêmes gestes sans réfléchir.

Il nous motive, l’objectif est de rester concentré(e) car entre chaque scène il y a plusieurs temps morts : « Les filles, on marche le regard fier, le menton volontaire ! » 

Parlement figurante
© Manon Charbonnier / Pokaa

Ascension fulgurante

Vers 16h, Tom rappelle cinq d’entre nous pour une nouvelle scène et au bout de 30 minutes d’attente, il nous explique qu’on est seulement des « cartouches ». En gros, des rechanges pour figurant(e)s défaillant(e)s : on n’est plus la cinquième mais la huitième roue du carrosse… Ce n’est pas grave, on papote et on se prend en photo entre deux « silence plateau »

Et là, le miracle se produit : Tom me fait signe de venir. Je me dirige vers l’équipe et il me positionne en face de… Xavier Lacaille ! Je suis à deux petits mètres et presque seule avec lui, mis à part l’équipe de tournage : deux personnes au son, le réalisateur et ses assistant(e)s, le chef opérateur et une dizaine de personnes dont je ne comprends pas trop ce qu’elles font là, et la comédienne qui donne la réplique à Xavier. Seule donc, c’est mon moment. 

Quand le réalisateur crie « Action ! », nous avançons l’un vers l’autre et… je passe derrière lui. Il s’arrête devant la caméra, je sors du champ. Il joue la scène et la comédienne qui lui donne la réplique est excellente. Le réalisateur, Jérémie Sein, lui donne différentes intentions de jeu selon les prises : elle doit d’abord rire aux blagues de Samy et se laisser séduire, ou au contraire le trouver lourd et rester très froide.

Moi je passe et je repasse derrière lui, toujours très pro : je ne lui saute pas dessus, je ne lui fais pas de croche-pied. Au bout de cinq prises, Tom, mon ange gardien, m’annonce que c’est une fin de tournage pour moi – apparemment j’ai tout donné.

Parlement figurante
Xavier Lacaille en tenue de Samy Kantor. © Manon Charbonnier / Pokaa

Je file me changer et quand je sors de la loge/bureau de la CEA, tout le monde est parti manger, mais au loin, j’aperçois Xavier Lacaille, au téléphone. Je prends mon courage à deux mains pour lui demander un selfie et j’attends qu’il finisse sa conversation avec sa/son copine/copain, son agent, Netflix, sa mère, Brad Pitt… tout est possible.

Quand je l’interpelle, il me dit « Bonjour » : il me voit pour la première fois. Passer inaperçue : objectif atteint de mon premier rôle de figurante ! 

Rédactrice : Manon Charbonnier

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