Thomas Weiss, 24 ans, est le créateur de Bobinette photo. Depuis plusieurs semaines, il est réparateur d’appareils photos numériques et argentiques, à son compte. Son rêve est d’ouvrir, en 2024, une boutique en Alsace. Pour le réaliser, il s’est formé avec un maître de la réparation, et pour passer devant notre objectif, il nous a ouvert les portes de son atelier, chez lui !
Du haut de son mètre quatre vingt-dix (si ce n’est plus), Thomas nous ouvre la porte de la maison qui abrite son atelier, rue de l’Ile-Jars, dans le quartier du Contades.
Attention, on ferme la porte derrière nous, son chat risquerait de s’échapper. On passe par le salon, puis nous arrivons là où tout se passe, sa salle d’opération pour appareils photo. On vous raconte le parcours pas commun de ce passionnée et toute la philosophie de son projet : Bobinette photo.
Bobinette, de l’humain et du caractère
Le créateur de Bobinette photo – et repreneur de SPIP, dont nous vous parlons plus bas – le dit d’emblée : « Je n’ai pas fait un parcours exceptionnel, une formation d’entrepreneur, ou je sais pas quoi. » Lui ce qui le passionne, c’est la photo et la maintenance.
« Plus jeune, j’ai passé beaucoup de temps à démonter une tonne de choses à la maison. J’ai des souvenirs de machines à café que j’ai remonté pour que mes parents puissent reboire du café. »
Sa passion pour la photo, quant à elle, est arrivée plus tardivement, mais reste intacte depuis de nombreuses années : « J’ai commencé la photo après la séparation avec une ex, car c’est elle qui me disait de me lancer dans ce projet que j’avais depuis un moment. C’était avec un appareil numérique de mauvaise facture au début, ça suffisait, mais ça m’a permis de rencontrer énormément de gens intéressés par la photo, de près ou de loin. »
Thomas a développé son expertise au fil du temps, mais n’a jamais oublié que c’est une passion. Il veut, d’ailleurs, la partager avec les client(e)s de Bobinette photo, sans aucune forme d’élitisme et toujours avec de la pédagogie.
« Beaucoup de gens ne savent pas me dire exactement ce dont ils ont besoin sur leur appareil, et c’est pas le but. Les clients passent toujours à l’atelier après avoir pris un rendez-vous, on regarde ensemble et je fais un devis que j’explique entièrement. Je montre le prix des pièces, le temps que je vais passer sur la réparation. »
Sans langue de bois, Thomas explique : « Si la réparation ne sert à rien, coûte plus cher que le boîtier, je le dis ! »
C’est exactement ce qu’il s’est passé ce jour-là. Un client a apporté un vieux boîtier, reçu à Noël, pour réparation. Thomas l’inspecte, effectue plusieurs manipulations, et le rend à son propriétaire avec une solution pour continuer à l’utiliser. L’expertise de Bobinette photo, elle vient de sa formation aux petits oignons !
Savoir-faire + formation = Bobinette
Mais pourquoi créer Bobinette photo ? L’histoire commence en 2023, quand Thomas quitte son master et répond à l’annonce « Recherche repreneur pour l’entreprise SPIP à Phalsbourg ». Alain Pettmann en est le dirigeant depuis plus de 40 ans. Il souhaite partir en retraite et trouve en la personne de Thomas un repreneur sérieux et motivé.
Thomas est formé par Alain pendant un an et se lance officiellement en début 2024. « J’ai abandonné mon master et mon apprentissage pour un projet qui paraissait complètement bancal et lunaire. Mais je suis très content d’avoir fait ce choix : ça me permet de gagner mon pain grâce à mes passions. »
Thomas ne tarit pas d’éloges sur sa formation : « Dans le domaine de la réparation photographique, c’était l’un des derniers gros acteurs nationaux. Il y a évidemment d’autres petits réparateurs. En Alsace, on en avait un ou deux. Le problème c’est que ce sont en général des réparateurs qui s’arrêtent à certaines marques ou types d’appareils. »
Grâce à sa formation, Thomas a pu se faire la main sur du matériel d’exception. Aujourd’hui, il peut clamer sans broncher : « Je fais ça en pro, je ne fais pas ça en tant que bricoleur. » Il est donc capable d’intervenir sur toutes les marques. Avec la reprise de l’entreprise, il dispose également d’un grand stock de pièces pour toutes ses réparations.
« Je propose tous les classiques : nettoyage capteur, réparation sur boîtier, réparation sur objectif… » et il ne s’arrête pas là. Il a déjà convaincu un paquet de photographes strasbourgeois(es). « En moyenne, j’ai environ quatre passages clients par jour et il faut me contacter par mail ou par téléphone. »
Bobinette, le shop
Thomas souhaite aussi ouvrir une boutique physique en 2024 : « À partir de juin/juillet dans le secteur Erstein/Benfeld. Malheureusement, les prix des loyers pour les commerces sont trop chers à Strasbourg. » Qu’importe le lieu, Thomas souhaite créer un endroit à son image, avec un caractère qui lui est propre.
« J’ai envie d’un endroit avec du contact humain, avec de la vente en magasin, pas d’un site e-commerce. L’objectif c’est de créer un lieu avec une ambiance. Quand on y rentre, que l’on comprenne qu’on est dans un endroit vintage, qu’on comprenne qui tient la boutique. » Bobinette photo sera donc un lieu identifiable, reprenant les activités actuelles : la réparation, l’achat et la vente.
Car oui, Bobinette photo achète également votre matériel photo et vidéo. La partie vente se fait pour le moment uniquement sur demande : « Les gens me disent ce qu’ils veulent comme appareil et je m’arrange pour leur trouver. » Une activité qui sera simplifiée dans la future boutique.
Pour contacter Bobinette photo :
[email protected]
07 66 01 59 44
Il faut ensuite prendre rendez-vous via son agenda partagé, pour toute réparation.
Son atelier est ouvert le lundi, mardi, mercredi et vendredi de 9h à 18h30, et le samedi de 14h à 17h.
Un jeune qui débute mais formé par un maître de la réparation photo. Je vais lui confier un appareil de ma collection pour réparation