Malgré une hausse continue de sa fréquentation ces dernières années, la librairie-café L’Oiseau Rare située au 23 quai des Bateliers connaît une situation financière délicate. Inquiète pour son avenir, la petite enseigne a publié un message sur les réseaux sociaux invitant ses soutiens à franchir le pas de sa porte.
Sale temps pour les librairies strasbourgeoises. Après l’appel à l’aide de la Tache Noire, spécialisée dans le polar, en septembre dernier, et l’annonce de la fermeture d’Obscurae à la Krutenau, c’est au tour de l’Oiseau Rare de tirer la sonnette d’alarme.
Installée quai des Bateliers depuis bientôt quatre ans, la librairie-galerie-café a publié mi-février un message d’alerte sur sa page Facebook.
« Si on avait pas besoin de se payer ça irait »
Depuis son ouverture, c’est la deuxième fois que la librairie alerte sur sa situation. « Disons que nous sommes sur le fil », détaille Diane Albisser, à la tête de l’enseigne, aux côtés de sa sœur Morgane. « Il y a des mois qui marchent bien et d’autres moins. Mais ces derniers nous mettent tout de suite en péril. »
Le modèle économique de L’Oiseau Rare s’articule autour de trois activités : les ventes de livres, celles des œuvres d’artistes exposé(e)s et les recettes du café installé entre les rayonnages l’hiver et sur les quais pendant les beaux jours.
« Cela a été pensé pour s’équilibrer, explique Diane Albisser. Et globalement ça marche de mieux en mieux. Notre fréquentation est à la hausse depuis l’ouverture. Mais nous avons des charges importantes. En fait, si on n’avait pas besoin de se payer, ça irait », sourit-elle avec ironie.
Côté difficultés, la libraire évoque « un mélange », entre la baisse de la consommation depuis janvier et l’augmentation des prix. S’ajoutent à cela les factures des commandes de livres passées pendant les fêtes, à régler maintenant et des travaux dans l’immeuble voisin depuis maintenant trois ans.
« Cela ne gêne sans doute pas les habitués, mais cela empêche peut-être des gens qui ne nous connaissent pas d’entrer sous le porche pour franchir la porte. »
Ne pas hésiter à commander
Tout cela fragilise la situation de L’Oiseau Rare, qui « commence souvent le mois dans le rouge ». Après un mois de janvier et un début février particulièrement creux cette année, les libraires ont donc décidé de poster un petit mot pour informer sur leur situation. L’idéal, pour elles, serait de lisser leur activité sur l’année. Et de fédérer un peu plus d’habitué(e)s.
« Certaines pensent que nous sommes une librairie féministe. Certes, nous avons tout un rayon sur le sujet, mais nous avons aussi des beaux livres, de la poésie et de la littérature. Nous sommes généralistes et nous pouvons à peu près tout commander si quelqu’un ne trouve pas son bonheur dans les rayonnages. Il ne faut donc pas hésiter à nous demander avant d’aller regarder sur les grandes plateformes de vente en ligne », insiste la libraire.
Diane Albisser invite, également, celles et ceux qui souhaitent soutenir L’Oiseau Rare, à venir y prendre un café ou acheter de l’art s’ils ou elles en ont la possibilité. « L’idée n’est pas d’attraper tout le monde : il faut que chaque librairie puisse vivre. Il s’agit juste de rappeler que nous sommes là pour avoir un peu plus de fréquentation de manière plus régulière. »
« Lorsque l’on poste un appel, beaucoup de gens viennent nous voir dans les jours qui suivent puis ça se calme à nouveau. Si l’on veut que des endroits comme celui-ci continuent à exister, il faut penser à y faire un tour de temps en temps. »
Malgré ses difficultés, L’Oiseau Rare ne se voit pas lancer un crowdfunding pour le moment. « Nous ne nous sentons pas forcément légitimes en cela, explique Diane Albisser. Nous sommes un commerce. On préfère envisager l’aide sous forme de donnant-donnant. »
Mme votre post me touche….
Je suis un ancien de la restauration et j’ai peut être des idées pour vous…..
Je suis dans la belle poésie ,surtout Christian Bobin……
L’idée de vous voir réussir votre projet me tient à coeur, tourner une page d’une livre c’est carressé une aile d’ange.Je n’ en ai pas cette prétention bien loin de moi……
Strasbourg capitale du livre 2024 ,peut être y voir des animations off ,ou se rapprocher de la mairie……..
Je reste Joyeux à l’idée d’un partage ,étant moi même sur Strasbourg .
Cordialement.
Daniel Paul Lejeune.