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Rencontre avec Baptiste, le scénographe strasbourgeois qui met de la fantaisie dans nos vies

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Dans un monde où la norme est de mise, il reste heureusement des êtres qui cultivent et partagent de la fantaisie, avec tendresse et facétie. C’est le cas de Baptiste Schohn, un jeune scénographe strasbourgeois, qui, au-delà de son travail où il peut créer des mondes imaginaires, fait vivre la part de malice qui est en lui. On l’a rencontré dans son atelier, l’occasion de mieux comprendre son univers et parler de ses rêves ! 

Baptise Schohn est un Strasbourgeois aux habitudes uniques, et si vous croisez un homme aux cheveux longs sur un monocycle, vêtu d’une large cape, c’est probablement lui. À 30 ans, il a passé sa vie entre l’Alsace et la Lozère, deux mondes bien différents entre lesquels il a vagabondé, à travers des contrées tantôt urbaines, tantôt sauvages.

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Entre campagne, ville et montagne, il a crapahuté, tâté, touché le paysage dans lequel il passait son temps. Il s’est créé un imaginaire qu’il n’a jamais cessé de nourrir jusqu’à maintenant.

Bien aidé par une enfance pleine de liberté, une famille aimante et une imagination sans limite, il a continué à faire grandir cet enfant plein de malice qui est en lui. Aujourd’hui, c’est – certainement – tout cela qui l’a amené à voir le monde d’une manière un peu plus poétique que la plupart des gens.

Une enfance en chantier et pleine de liberté

« Quand je suis né, mes parents ont acheté une ruine, et ils ont passé une grande partie de leur vie à la retaper. Ils étaient profs, on avait donc les congés en commun. On prenait le temps de vivre ensemble, de bricoler et d’évoluer dans cet univers en chantier, j’ai trouvé ça fascinant. Et puis, entre aider mes parents et ouvrir le cahier de vacances, j’ai vite fait mon choix. »

Entre débrouillardise et liberté d’aller et venir, Baptiste, qui passait des mois entiers dans la campagne lozèroise, s’engouffrait souvent dans la forêt. Et c’est précisément dans la nature que son attrait pour les formes, les couleurs et les objets a commencé. 

Baptiste Schohn babat portrait artiste
© Page Facebook de Baptise Schohn / Document remis

« Je ne ratais jamais une occasion de partir tout seul dans la nature pour explorer, jouer avec des feuilles, faire des cabanes, imaginer des univers, comme beaucoup d’enfants finalement. Mais moi, ces univers que je m’inventais, ils ont continué à m’habiter au fil du temps et ils continuent de le faire aujourd’hui. C’est grâce à eux que j’ai appris à aimer le bois, le végétal, leurs formes, leurs couleurs… Et aujourd’hui j’aime toujours autant les assembler, créer de la poésie avec de tout petits riens. Des pelures d’orange, des coquilles d’escargot, tous les objets ont du potentiel. »

De petits « riens » qui cultivent l'imaginaire

Ce rapport presque affectif aux objets, mais aussi aux personnages, Baptiste continue de l’utiliser chaque jour, dans tous les aspects de sa vie. 

« Sans le savoir, j’ai toujours eu un rapport avec la création plastique, et la décoration finalement. J’ai toujours tout décoré, en premier lieu mes chambres qui ont toujours eu des univers très singuliers, mais aussi mes vélos. J’ai toujours bricolé et j’ai souvent offert des cadeaux faits main à mes proches. J’aime collecter de petites choses pour créer des micromondes et imaginer des histoires que je peux partager avec les autres, et je crois que ça ne changera jamais. »

Au-delà de l’objet souvenir, qui marque un moment (on garde tous des choses anodines qui nous rappellent quelque chose), Baptiste invente une véritable histoire qui donne une seconde vie à ses objets. 

« Certaines branches, certains cailloux, un bout de tissu ou un fruit, lorsque je les vois, j’imagine tout de suite un animal, une forme humaine ou un mouvement, l’objet raconte tout de suite quelque chose. En fait, tu te crées des mondes, et au fil des années, tu ne te rends pas compte, mais tu commences à évoluer dedans, à devenir ces personnages que tu inventes, et petit à petit, ils finissent par faire partie de toi. »

Baptiste atelier la semencerie
© Bastien Pietronave / Pokaa

Des doutes, une opportunité et surtout une rencontre

Après une enfance et une adolescence pas forcément branchées études, (il attendait la sonnerie de fin de classe chaque jour avec impatience), Baptiste s’est cherché longtemps. Un bac en poche, à la surprise de sa maman qui n’en revenait pas, il voulait trouver un métier qui lui correspondait vraiment. Et après des études de politique dans le sport soporifiques, un job à priori anodin a tout changé.

« En 2016, j’ai commencé à travailler au Stride, le bike parc de Strasbourg. J’y ai découvert la construction en bois et ça m’a passionné. J’étais impliqué, motivé, alors on m’a donné carte blanche pour imaginer la déco de la zone enfant du club. C’est là que j’ai compris que ça [la déco et la scénographie, ndlr] – je ne savais pas encore quel nom ça avait parce que personne ne me l’avait dit – pouvait devenir un métier, et que je pourrai peut-être gagner ma vie en le faisant. »

Après deux ans au Stride, Baptiste, qui continue à côtoyer le monde de la scène et du spectacle comme il l’a toujours fait, tombe sur LA bonne personne ! 

« En 2018, j’ai eu la chance de rencontrer Nicolas Houdin, un créateur, sculpteur, assembleur. Une personne aux 1.000 talents avec énormément d’expérience. J’ai commencé à travailler avec lui et il m’a tout appris : maîtriser les outils, mais aussi me familiariser avec la technique et la débrouillardise. C’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier et qui m’a fait comprendre que j’étais capable d’aller au bout de mes projets. Il me disait que je pouvais me former et continuer à apprendre avec lui, même sans qualifications. Il a été un vrai mentor pour moi. »

Crée du rêve et inventer des histoires : un métier devenu réalité

Aujourd’hui, Baptiste combine deux métiers. Il est à la fois chef décorateur dans le cinéma et l’audiovisuel, et scénographe. Deux casquettes bien différentes qui nécessitent des savoir-faire très spécifiques, et surtout beaucoup d’organisation.

« Pour le côté chef déco, je suis en lien avec toute l’équipe plateau. Je m’assure, que le jour J, l’ensemble de la décoration soit disponible. S’il y a besoin d’une table violette, il faut qu’elle soit prête et qu’elle soit amenée à bon port pour être installée. Il faut aussi que je vérifie si ça fonctionne à l’image et il faut ensuite gérer la partie qui suit, c’est-à-dire le démontage. Pour la partie scénographie, je pense le décor en lien avec le ou la réalisatrice, je crée des sujets, j’imagine le budget, on pense, on invente et on aide à la construction de l’objet final. Là, il faut être multitâche ! »

« Par exemple, s’il me faut une noisette géante, je dois trouver le moyen de la créer pour de vrai. Je me mets en relation avec des peintres, des constructeurs, mais je suis aussi autonome sur certaines parties. L’entraide c’est indispensable dans ce métier. »

Un cocon de création, un métier passion

Aujourd’hui, Baptiste est installé à La Semencerie où il a construit un atelier qui est une oeuvre d’art à part entière. C’est là qu’il confectionne certains de ses objets, rencontre des artistes, et prépare ses projets qui l’emmènent – parfois – hors de Strasbourg.

« La Semencerie est un lieu central à Strasbourg, un lieu qui dégage quelque chose. Il y a de la place, un accès camion, des équipes différentes qui créent autour de moi, un vrai vivier de créateurs et de créatrices. J’ai le statut d’intermittent du spectacle et je paye un loyer qui n’est pas très élevé. Et bien sûr, j’ai installé mon monde à moi dans lequel je stocke, j’assemble, je découpe et je fabrique, je peux tout faire ici ! »

Continuer d'apprendre, de créer et de s'émerveiller, encore et encore

Entre les commandes des associations et des particuliers, les tournages ainsi que les contrats avec différentes entités, Baptiste ne peut pas s’ennuyer. « Tous les projets sont différents, et je continue d’évoluer dans ce monde qui paraît très fermé de loin, mais dans lequel je me suis finalement fait une place. Je n’ai pas fait une école d’arts, ni d’études dans ce domaine, et puis on ne va pas se mentir, le monde de la création et de l’intermittence n’a pas une très bonne réputation. On nous dit qu’il n’y a pas de débouchés, aucun boulot, ça fait peur quand tu es extérieur à tout ça. »

Et quel conseil peut-on extraire de ces expériences ? « Pour ma part j’ai charbonné, j’ai fait du bénévolat et participé à plusieurs projets : mini-séries, courts-métrages etc… Je n’ai pas compté mon temps. Tout ce qui a touché à la scène et à la caméra, je devais m’y intéresser. Aujourd’hui, je connais un peu mieux les rouages et le côté technique d’un film, d’un clip, d’un spectacle… c’est fou quand tu y penses, il faut toujours croire qu’on est capable, et j’ai de la chance que pour moi, ça ait marché. »

Des clips pour le rappeur Médine, pour des artistes du coin comme la chanteuse Londe, des partenariats avec des bars ou des restaurants, de la scénographie pour des spectacles, des décors pour une attraction Batman (le plus grand escape game d’Europe où il fallait recréer la ville de Ghotam)… Les projets s’enchaînent et ne se ressemblent pas pour Baptiste, et c’est cette vie pleine de surprises qui continue de le faire vibrer.

« Il y a des moments de travail intenses, c’est vrai, mais je m’en réjouis. J’ai créé des liens avec des gens incroyables, je me suis confronté à d’autres mondes, j’ai appris à grandir et à évoluer dans mon travail et dans ma vie, et aujourd’hui je suis heureux. Je vis dans la fantaisie, je continue à vadrouiller et à voyager un peu partout, j’ai une chérie que j’aime plus que tout. Je suis béni aujourd’hui et je le pense vraiment. »


La page Instagram de Baptiste Schohn
La page Facebook de Baptiste Schohn


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