Musica, c’est plus de 40 ans d’histoire : l’événement voit le jour en 1983, et devient rapidement un festival de musique contemporaine incontournable. Son objectif ? Proposer de la musique par tous et pour tous, pour valoriser la création, faire dialoguer les pratiques, les genres et les époques. En gros, c’est un gros incubateur pour des expériences hors du commun, et surtout, pour tous les publics.

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Dans cette optique fédératrice, une partie de la programmation de cette 41^ème édition a été déléguée aux spectateurs et spectatrices. Les fans de longues dates ou les étudiant(e)s dans le domaine ont été convié(e)s à exprimer leur voix en amont du festival, sous l’impulsion du directeur général Stéphane Roth. En résulte un processus de choix inédit et multiple !

Autre grosse nouveauté : cette année, le QG fait son entrée. Situé au cœur de l’ancienne Poste, sur la place de la cathédrale, il sera l’épicentre du festival et rassemblera les rencontres avec les artistes, les expos, la billetterie, et même les afters.

Pour te mettre l’eau à la bouche, on a mis le nez dans le programme et on t’a sélectionné quelques pépites à ne pas manquer.

Autopsie d'un piano et concerts intimistes : des expériences immanquables !

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Cette année encore, Musica innove et fait varier les formats et les expériences pour nous faire voyager plus loin.

Pour lancer les festivités, rendez-vous le 15 septembre à 20h30 à la Laiterie, pour démarrer avec le groupe  CLIPPING suivi de l’ensemble Asko|Schönberg : ça donne un mélange des genres détonnant, du trip-hop au baroque en passant par des vibes new wave… Et même une battle de musicien(ne)s ! 

Autre ambiance avec les Concerts pour soi : sur plusieurs dates étalées tout au long du festival, des artistes accueilleront le public directement chez eux. Le principe ? Se retrouver en toute intimité entre musicien(ne)s, auditeurs et auditrices, pour une expérience unique en petit comité. Il n’y a plus qu’à se laisser flotter.

Tu t’es toujours demandé ce que ça faisait de dormir dans une salle de spectacle ? Le 16 septembre, au Palais des fêtes de Strasbourg, ton rêve deviendra réalité ! De 23h à 7h le lendemain, le répertoire de l’artiste oublié Jean Catoire sera mis à l’honneur. Ce monsieur fut parmi les premiers à tâtonner les chemins du minimalisme, par ses sons récurrents, hypnotisants et ses morceaux infinis. De quoi passer une nuit au calme, sur un fond musical apaisant.

Autre option hors du commun : le 28 septembre à 18h30 dans la Cité de la Musique et de la danse, Claudine Simon se lancera dans un récital et interprètera Funérailles de Franz Liszt dans sa pièce Anatomia. Sur scène, elle se demandera ensuite ce que le piano a dans le ventre. Littéralement. Sous les yeux du public, l’instrument va petit à petit se déliter : découpé, démembré, il donnera à voir ses entrailles encore chantantes et s’exposera en petits morceaux, vibrants à leur manière et partitionnant le décor.

La musique autrement, et pour tout le monde

Au-delà des concerts, le festival propose aussi d’autres façons d’explorer la musique. Par exemple, Véronique Boyer ne se contente pas d’utiliser ses oreilles : elle utilise aussi ses yeux et ses mains ! Depuis 1984, cette fidèle spectatrice du festival Musica dessine sur des feuilles volantes ou des petits carnets les artistes qui défilent sur scène.

Ses coups de crayons, spontanés et lancés dans la fébrilité des salles obscures, sont pratiquement effectués en aveugle. Son expo Les Yeux fermés, gratuite et dédiée à la musique contemporaine, de John Cage à Georges Aperghis, est donc à ne manquer sous aucun prétexte : rendez-vous du 5 au 30 septembre au QG Musica.

Parce que la musique, ce n’est pas une question d’âge, les plus jeunes ne sont pas non plus laissés sur le carreau. Cette année, mini-Musica fait son come-back ! Au programme : un petit récital de violoncelle, des ateliers d’exploration vocale, du yoga prénatal ou encore la découverte des sons de la nuit. Ça fait envie, même aux plus grand(e)s.

Classiques revisités ou questionnements contemporains : viens voyager dans le temps

Le programme cache aussi une petite pépite féministe : au cours de la pièce de théâtre musicale Queen of Hearts, les 22 et 23 septembre au Maillon, la soprano Sarah Maria Sun s’appuiera sur le cas de Lady Di. En reprenant les mots de la princesse, puis d’autres icônes féminines, elle mettra en tension vie privée et image publique : comment reprendre le contrôle de son image complètement faussée par celles et ceux qui veulent s’en mettre plein les poches ? À voir !

Autre création à ne pas louper : dans Don Giovanni aux enfers, Simon Steen-Anderson reprendra la célèbre pièce de Mozart dans laquelle le héros finit rôti dans les entrailles bouillantes de la Terre… Ou pas. Co-commandé par l’Opéra national du Rhin, il sera joué dans les murs du théâtre strasbourgeois, ce sera l’occasion de découvrir la suite qu’a imaginée le metteur en scène, à travers des décors renversants et des rencontres brûlantes entre des personnages d’autres opéras ou époques, qui se retrouvent dans ce lieu fascinant. Un méli-mélo orchestré de manière flamboyante.

Et c’est Simon Steen-Anderson lui-même qui clôt le festival ! Mais attention, pour le grand final, on migre à Bâle. Pour profiter du moment, il suffit d’embarquer dans le bus le 1^er octobre à 11h30. Au menu de cette dernière journée, un saut au musée Tinguely, un concert de l’ensemble local Zone expérimentale, et enfin le bouquet final : le TRIO pour orchestre, big band, chœur et vidéo de Simon Steen-Anderson. Entre passé et présent, archives et musique en live, on nous promet une explosion esthétique, auditive, et historique pleine de saveurs.

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