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« C’est fait pour nous faire peur » : des Strasbourgeois(es) témoignent de violences policières

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Ces dernières semaines, le sujet des violences policières a envahi l’espace médiatique : entre les manifestations contre la réforme des retraites ou encore les évènements de Sainte-Soline, des images choquantes de confrontations entre policiers et manifestants ont tourné un peu partout. Le jeudi 30 mars, plus de 500 personnes se sont rassemblées devant la Préfecture de Strasbourg, en soutien aux victimes de ces violences. On a profité de cette mobilisation pour interroger quelques Strasbourgeois(es), marqué(e)s par cette répression.

Police partout, Justice nulle part !” Entre les rails du tram et le parvis de la Préfecture, face à une quinzaine de CRS alignés le long du bâtiment, plusieurs centaines de Strasbourgeois(es) reprenaient des slogans en chœur entre deux prises de parole, jeudi soir dernier.

Un peu partout en France, ils étaient des milliers à avoir répondu à cet appel à rassemblement, lancé par les collectifs Bassines Non Merci, les Soulèvement de la Terre et le syndicat Confédération paysanne. Une mobilisation de “soutien aux deux manifestants dans le coma, aux blessé(e)s de Sainte-Soline et du mouvement des retraites, pour la fin des violences policières”, relayée par Alternatiba Strasbourg et le collectif On crèvera pas au boulot au niveau local.

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À Strasbourg, “beaucoup de lacrymo mais pas encore de matraquage”

Les dérives du maintien de l’ordre occupent les discussions à mi-voix entre quelques manifestants, place de la République. Et mobilisent. “Je suis là aujourd’hui parce que les violences policières sont inacceptables et qu’il est temps que l’on change nos institutions”, détaille Sylvain, 30 ans, indigné du sort réservé aux manifestants de Sainte-Soline alors qu’ils “se battaient pour quelque chose d’important” selon le jeune homme.

Présents au sein de plusieurs manifestations strasbourgeoises contre la réforme des retraites, le trentenaire se souvient du dernier cortège spontané auquel il a pris part : “On a couru plusieurs fois et on a été gazés. Bon, pour l’instant, ici, c’est surtout de la lacrymo et pas trop de matraquages. C’est plutôt gentil si l’on compare avec d’autres villes.”

Reste que cela ne le surprend pas. “On sait que les violences policières sont installées depuis un moment maintenant”, poursuit celui qui les fait notamment remonter aux Gilets Jaunes, “prémices du mouvement actuel”.

Bien qu’elle n’ait pas pu venir aux dernières manifestations contre la réforme des retraites, Margot estime de son côté “qu’un cap a été franchi depuis longtemps en matière de répression” des mouvements sociaux. “C’est fait pour nous faire peur. Cela fonctionne et en même temps, cela donne plus envie de se mobiliser. J’ai peur, mais je n’ai pas envie de laisser la peur prendre toute la place”. La Strasbourgeoise connaît cependant des gens plus âgés qui ne viennent plus aux manifestations. Trop effrayés.

Une visibilisation “au prix du sang et des larmes”

Ancien Gilet Jaune, Raph n’est lui pas surpris par les dérives du maintien de l’ordre ces dernières semaines. “C’est la même répression d’État qui s’abat sur nous de manière impitoyable, juge t-il. La différence avec l’époque des Gilets jaunes, c’est que maintenant tout le monde en parle. Une semaine après les faits, tout le monde sait que Darmanin a menti, les grands médias en font leur une. Mais la mise en lumière de tout cela se fait au prix du sang et des larmes.”

Ce virage “fait réfléchir tout le monde, juge le militant. Personne n’est insensible au risque et à la peur. La seule solution, c’est de faire nombre, de faire masse, d’organiser des blocages”, explique celui qui invite tous ceux qui souhaitent manifester à “s’équiper de lunettes étanches et de masques”.

A côté de lui, Elie rappelle que l’Alsace compte elle aussi des victimes de violences policières. Marlène Lutz, blessée d’un coup de matraque à l’arrière la tête pendant le mouvement des Gilets Jaunes – le policier avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis. Lilian, touché à la mâchoire par un LBD à la même période, alors qu’il ne manifestait pas.

La crainte d’un “sentiment d’impunité”

20h. Les prises de paroles se terminent. En marge du groupe, Michel et Antoine regardent le rassemblement qui commence à se disperser, après un rassemblement pacifique. Intermittents du spectacle de passage à Strasbourg pour une production, tous deux sont ce soir-là au chômage technique. Le TNS a annulé sa représentation sur conseil des autorités, par crainte de débordements. Alors les deux hommes ont fait le déplacement au rassemblement.

Antoine ne vient plus en manif depuis qu’il a été blessé par une grenade à Paris, pendant la mobilisation contre la loi travail.Je ne me souviens pas de grand chose à part mon réveil dans le camion des pompiers”, détaille le jeune homme qui ne souhaite pas en parler davantage. “Il a reçu un éclat dans le mollet”, poursuit son collègue et ami, Michel, sensible au sujet de la répression policière.

Aujourd’hui, les conséquences de ces dérives, c’est un sentiment d’impunité que l’on sent traîner du côté des forces de l’ordre”, regrette celui qui “comprend le ras le bol général”. “Le problème, c’est qu’il y a peut-être beaucoup de personnes qui, comme moi, hésitent à aller manifester. Y compris contre les violences policières.

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France, Strasbourg, 2020-12-05. Manifestation contre la loi sécurité globale à Strasbourg. © Mathilde Cybulski

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