Alors que la Ville a dévoilé une série d’augmentations tarifaires ce mercredi, l’Eurométropole passe la seconde en annonçant l’augmentation du ticket de tram aller simple à partir du 1er juillet. Une décision prise dans un contexte compliqué, et que la métropole souhaite contrebalancer avec le développement de plusieurs projets qui comptent bouleverser les mobilités. On fait le point.
Révolution des mobilités, acte 2. Après les annonces de la Ville de Strasbourg sur l’augmentation du stationnement résident et sur l’extension du stationnement payant au Neudorf, c’est au tour de l’Eurométropole d’annoncer de nouvelles mesures ce jeudi 9 mars.
C’est Alain Jund, vice-président de l’EMS aux mobilités et transports, qui est monté au créneau lors d’une conférence de presse organisée conjointement avec la CTS. Si les annonces promettent bientôt de nouvelles lignes de bus et trams, elles ont également abordé l’augmentation du prix du ticket de tram. Et spoiler : certaines ne plairont pas à tout le monde.
Le ticket CTS passe de 1,70 € à 1,90 €
Forcément, dans un contexte d’inflation et littéralement un jour après d’autres augmentations tarifaires décidées par la Ville, comment ne pas débuter par ce qu’Alain Jund nomme « l’actualisation des tarifs de la CTS » ? Pour être plus concret : à partir du 1er juillet prochain, le ticket aller simple coûtera désormais 1,90 €. Le “ticket secours”, lui, passera désormais à 2,50 €. Une décision corrélée à son approbation lors du prochain conseil de l’EMS, prévu le 25 mars prochain.
Une décision prise par l’Eurométropole, qui se révèle être la première augmentation de prix depuis 2018/2019, dans un contexte de crise énergétique qui a fait augmenter les coûts un peu partout. Désormais, l’objectif avoué de l’exécutif métropolitain est de faire porter majoritairement l’effort sur les voyageurs occasionnels du réseau, où il y aurait moins d’impact sur le pouvoir d’achat.
Par cette décision, l’exécutif souhaite également inciter les usagers à davantage s’abonner. Sauf que l’abonnement augmente également, passant à 28 € par mois pour les – de 25 ans, + de 65 ans et PMR. Pour les 26-64 ans, celui-ci passe de 518 à 560€ par an. Une augmentation de 42 € de plus par an à payer, soit 3,5 € par mois, et moins de 2€ par mois si il y a un remboursement employeur.
Selon les chiffres donnés par l’EMS et la CTS, “seulement 30 % des abonnés seront impactés par ces augmentations de prix”. Et, comme le rajoute Emmanuel Auneau, directeur général de la CTS : “Un abonnement CTS, quel que soit son prix, ça reste moins cher qu’utiliser sa voiture“. Le message est passé.
Dans ces annonces, la seule bonne nouvelle est que, comme la Ville a pu le faire pour le stationnement résident, l’EMS gèle la tarification solidaire pour les plus modestes. Elle augmente même le nombre d’ayants droit en revalorisant les seuils de 4%. Concrètement les nouveaux coefficients familiaux passent à 370 €, 582€ et 795€, ce qui, selon la CTS, concernera 4 000 abonnés supplémentaires.
Plusieurs projets en cours pour développer les mobilités sur le territoire
Au-delà de ces augmentations, l’Eurométropole en a tout de même profité pour réaliser un point d’étape sur leur “révolution des mobilités”, le mantra qui va être à la mode en ce mois de mars. Avec leurs 500 millions investis dans le domaine, la métropole compte frapper fort et a dévoilé des dates précises sur plusieurs projets.
- Il y a tout d’abord l’ouverture de la station Starcoop, prévue le 15 mars au Port du Rhin.
- Le 3 avril prochain, la ligne 18 sera mise en service. Sa particularité ? Elle desservira notamment IKEA et le marché gare. Un vrai plus pour un secteur pas toujours très facile d’accès sans la voiture.
- Cet été, le grand chantier des travaux de la ligne F vers Wolfisheim va être lancé.
- Le 28 août, il y aura une restructuration totale du réseau du bus de la Meinau et du Neuhof avec les grandes lignes L7 et L8. L’ambition est d’amener le réseau de bus à un niveau de qualité, à la hauteur du tram. Pour la L8, elle ira de l’ancienne Douane jusqu’au Neuhof Stockfeld Stéphanie, sur des amplitudes horaires allant de 4h30 à 00h30. Quant à elle, la L7 desservira les entreprises du Port Autonome, passera par le Neuhof et poursuivra son chemin jusqu’au Baggersee, avec un cadencement équivalent à celui de la L8. Comme le résume Alain Jund : « On passe en première division ».
- Enfin, à la fin du mois de novembre, le grand projet de l’extension de la ligne G devrait arriver. Comme on vous le résumait ici, elle ira désormais de la gare aux secteurs Danube, Bourse et Esplanade.
Ainsi, en contrepartie de ces augmentations tarifaires, l’Eurométropole souhaite proposer un meilleur niveau de service sur tout le territoire. Pas sûr néanmoins que cela aide à faire passer la pilule.
L’humeur est aux augmentations tarifaires sur Strasbourg et ses alentours. Après la Ville hier, c’est l’Eurométropole qui annonce de nouvelles hausses, cette fois-ci sur le prix du ticket et de l’abonnement CTS. Dans un contexte compliqué de toutes parts, pas sûr que les beaux projets menés par les deux collectivités pour transformer Strasbourg et les mobilités suffisent à faire passer la pilule.