Parce que Strasbourg regorge de sportives et de sportifs, parce que certains sports ne bénéficient pas d’une médiatisation suffisante et tout simplement parce que raconter des histoires sur le sport me passionne, Pokaa continue sa série de portraits sur les sportives et sportifs à Strasbourg. Aujourd’hui : Brice Perek, récemment sacré champion de France de sabre laser.
Dans une galaxie très très lointaine, à la Fédération Française d’Escrime, naquit en 2018 un sport pas commun. Avec le fleuret, le sabre et l’épée, une quatrième arme était reconnue. Son nom ? Le sabre laser. Une manière de développer le nombre de licenciés de la Fédération, mais également de casser l’image élitiste de l’escrime.
En Alsace et à Strasbourg, les différentes Académies de Sabre Laser fleurissent aussi vite que les séries dérivées de l’univers de George Lucas. Faisant de notre région, avec le Grand Est, celle qui domine l’ensemble de la scène française. Ce n’est donc pas une surprise que, lors des premiers championnats de France organisés à Metz les 18 et 19 février dernier, le champion vienne de notre région. Son nom ? Brice Perek.
Un ancien pratiquant de taekwondo et des arts du cirque
Avant de devenir le premier champion de France de sabre laser à 35 ans, Brice Perek pratiquait le taekwondo et les arts du cirque, avec respectivement 12 et 15 ans d’expérience. Mais un jour, ne se retrouvant plus dans les évolutions du taekwondo, l’habitant à Ebermunster (Bas-Rhin) décide de « trouver du plaisir dans la pratique sportive que je pratique ». Son dévolu se jette alors sur le sabre laser.
Pourtant, Brice Perek ne se définit pas comme un fan hardcore de l’univers de George Lucas. S’il avoue apprécier ce dernier, ainsi que la science-fiction, il a plutôt été charmé par le côté ludique de la pratique : « Quand on vous met un sabre entre les mains, lorsqu’il s’allume, il y a un sourire immédiat. En plus, je joue avec un néon dans les mains, c’est super ludique ».
Le parcours d’un champion
En septembre 2019, Brice Perek arrive au cercle d’escrime de Colmar pour commencer sa destinée de chevalier du bien. Malheureusement, avec le covid et la mise à l’arrêt du pays, il doit battre en retraite. Il ne décourage pas, profitant du confinement pour suivre des cours en ligne dispensé par La Forge Je’daii, un des premiers instructeurs fédéraux de sabre laser.
Fort de cet entraînement, il revient progressivement dans son club et enchaîne les séances pour s’améliorer. Avec deux de ses camarades de combat, il décide de devenir animateur de sabre laser, revenant aux racines de l’enseignement, lui l’ancien instructeur de taekwondo. Depuis, il essaye d’exporter et développer la pratique, sur et en-dehors du Grand Est. Mais également pour se préparer le mieux possible pour les premiers championnats de France de la discipline, qui se sont déroulés les 18 et 19 février dernier.
La consécration lors des championnats de France
Pour en arriver là, il a fallu enchaîner les combats. Pour remporter le graal suprême, Brice Perek a dû combattre 26 fois, sur un seul week-end, muni de son sabre bleu de chevalier du bien. Des combats de 3 minutes très intenses, en 15 points, au sein d’un championnat « extrêmement bien orchestré et bien encadré », qui a même été retransmis en direct en streaming.
Une vraie couverture médiatique pour un sport encore amateur, mais qui veut la jouer comme les pros. Brice Perek a même été commentateur par moments, entre ses combats.
Arrivant dans le dernier carré, le futur champion de France s’est retrouvé en terrain connu, puisque les trois autres demi-finalistes étaient tous originaires du Grand Est. Une situation qui peut être parfois difficile, mais dont s’est amusé Brice : « C’est rigolo de jouer des copains, de se retrouver ensemble et de montrer que pour l’instant, ce qu’on fait dans le Grand Est, c’est le haut de tableau ».
Et au bout d’une finale gagnée en prolongations face à son partenaire de toujours Franck Desbrugères, il est devenu le premier champion de France de la discipline.
Un sport ouvert à toutes et tous
Si vous souhaitez à votre tour prendre votre sabre laser et essayer une nouvelle pratique sportive, bonne nouvelle : le sport est ouvert à toutes et tous, sauf pour le moment aux mineurs. Et pour les personnes peu motivées par le combat, trois autres disciplines existent : le kata, le combat ludique et surtout la chorégraphie, où vous pourrez recréer des combats iconiques connus de tous et toutes. Voire même, en inventer.
Les seuls prérequis ? De la motivation, mais aussi un bon état d’esprit : « Pour moi, l’essentiel, c’est avoir un bon état d’esprit. On travaille à garder un esprit bienveillant sur la pratique. On est là pour s’amuser, pas pour scorer. On veut partager notre passion ». Et continuer à la développer, avec pourquoi pas des championnats d’Europe, du Monde, et même un jour de la galaxie…
