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Canards exquis, crocos pop : le drôle de bestiaire de l’artiste strasbourgeoise Mathilde Cochepin

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Avez-vous déjà vu… Des lapins qui font de la plongée ou des crocodiles à pois ? Pour croiser ce zoo de drôles d’animaux, il faut partir à la rencontre de celle qui les façonne : l’illustratrice et céramiste strasbourgeoise Mathilde Cochepin. Une artiste qui a autant de talent que d’imagination, et c’est peu dire quand on a sous les yeux l’un de ses Canards Exquis, surmontés d’un chapeau-bretzel. Un véritable coup de cœur que l’on vous partage.

Il aura suffi d’une rencontre, d’un nez-à-nez avec un totem canards pour fondre devant l’univers farfelu et coloré de Mathilde Cochepin… Mais il aura fallu plusieurs Ateliers Ouverts et deux salons résonance[s] pour enfin vous la faire découvrir, à vous aussi.

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Le nez dans les livres jeunesse

Si aujourd’hui Mathilde s’est mise à la sculpture, c’est l’écriture et le dessin – qu’elle pratique encore – qui l’amènent à rejoindre Strasbourg en 2015. Originaire du Doubs en Franche-Comté, non loin d’ici, elle explique avoir « toujours bricolé, dessiné, imaginé et écrit », encouragée par ses parents et surtout sa mère, qui lui « a transmis l’amour des livres jeunesse ».

Ado, elle écrit et participe à des concours de nouvelles. Peu après, une fois au lycée, elle se met aux arts plastiques puis tente les concours d’entrée pour les écoles d’art. Elle arrive à l’ESAL de Metz (l’École Supérieure d’Art de Lorraine) où elle restera quatre ans, jusqu’à réaliser que « l’univers du livre [lui] manque ». Elle tente alors sa chance auprès de la prestigieuse HEAR (Haute-école des Arts du Rhin), dans l’espoir d’intégrer la célèbre section illustration. « Bingo », elle réussit.

Elle en parle comme d’un « nouveau tournant » qui la « remet en confiance ». Au point de vouloir «  mettre en relation [s]on univers dessiné et le volume ». Et c’est à « la talentueuse Christelle Krainik Bellengé alias Chris Krainik [qu’elle doit] [son] envie de [s]e tourner vers la céramique ». « Son travail, graphique et coloré fait sens à mes yeux », précise Mathilde.

À ses côtés, dans son atelier de Vallauris, elle y apprend durant quelques semaines « les fondamentaux du travail de la terre et [du] décor sur faïence ». Une rencontre qui « jouera un rôle déterminant ». Elle finit alors ses études et sort diplômée en 2018 avec « deux licences et un master en poche mais surtout des idées plein la tête ».

De l'imagination plein les mains : des sculptures, du dessin et des bouquins

À aujourd’hui 29 ans, la jeune femme « navigue entre le dessin, l’illustration, l’édition et la sculpture ». Une pratique « pluridisciplinaire », où ses talents dans l’un et l’autre domaine se répondent. La céramique – et le travail de la terre – donne corps à son imagination : la matière est à son service. Tandis que « le dessin [l]’incite à façonner des sculptures », et qu’elle a « besoin de l’illustration pour décorer [s]es pièces ».

Mathilde Cochepin + illustration + illustratrice
Des Canards Exquis que l'on retrouve à la fois sur papier, et en sculpture © Document remis

Et les livres jeunesse dans tout ça ? Elle ne les oublie pas, puisque sa « sensibilité du volume [la] pousse à travailler davantage sur les livres-objets et les livres animés ». Et elle ne perd pas de vue le dessin, qui reste « au cœur de [s]on travail ». « Je dessine, croque et illustre. Parfois, je décide de pousser l’idée d’un dessin plus loin et d’en faire un livre », poursuit-elle.

Des ouvrages qu’elle auto-édite ou conçoit en collaboration avec des maisons d’édition. Dans tous les cas : « le processus de création de [s]es livres tout comme celui de [s]es sculptures est long ». Il lui faut parfois plusieurs mois, plusieurs maquettes papier qu’elle laisse « mariner dans un coin ». C’est ainsi que sort en 2019 son premier livre jeunesse : Mues (aux éditions Les Grandes Personnes). Un ouvrage d’abord auto-édité, sérigraphié en trois couleurs.

Mathilde Cochepin + Mues
"Mues" de Mathilde Cochepin (éditions Les Grandes Personnes) © Document remis

Et ses livres font des petits : son travail graphique inspirant ses créations plastiques, « de [ses] ouvrages vont naître de multiples sculptures en terre », qui peuvent lui prendre dix heures jusqu’à dix jours, selon sa complexité. Les métiers d’art, à l’instar de la céramique, requièrent non seulement du savoir-faire mais aussi de la patience puisqu’après les avoir façonnées, les créations de Mathilde « vont sécher lentement pendant plusieurs semaines », voire pour certaines, « des mois », avant d’être cuites plusieurs fois.

Entre ses différentes cuissons, vient le temps de la peinture, de « la mise en couleur » qu’elle réalise grâce « à des engobes ou de l’émail ». …De nombreuses manipulations. « C’est toute une histoire », dit-elle.

Mathilde Cochepin + céramiste + céramique
Mathilde Cochepin en plein travail © Document remis

Trompe-l’œil et bestiaire pop

Pour s’inspirer, la jeune artiste s’imprègne d’une variété de choses qui l’entourent, sans avoir parfois de « rapport avec [s]on univers ». « Un rien peut créer un déclic dans ma tête comme une exposition, une chanson, un voyage, un livre, une expérience, un film d’animation, un souvenir, une envie… », détaille-t-elle. Mathilde continue aussi d’être épatée et inspirée par les créations pop de son mentor, Chris Krainik, ou encore celui de Capri, une sculptrice animalière.

Mathilde Cochepin + lapin
Marée basse de Mathilde Cochepin © Document remis

Elle cite également la plasticienne Niki de Saint Phalle, « pour sa détermination, son dévouement total à son art et ses sculptures monumentales » ; l’univers du peintre Michaël Sowa ; et les faïences et trompe-l’œil des manufactures Hannong et Niderviller [dont certaines peuvent être admirées au Musée des Arts Décoratifs de Strasbourg].

« Je pourrais passer ma vie dans les expositions du Musée des Confluences à Lyon », confie-t-elle. Mathilde explique aussi s’imprégner de la littérature jeunesse car « l’album est un véritable espace de création », ainsi que d’auteurs, à l’instar de Pierre Bottero, qu’elle a « beaucoup lu ».

totem + Mathilde Cochepin
© Document remis

…Et de son imagination et ses inspirations naît un bestiaire coloré qui n’a rien à envier de celui de ses aînés.

D’ailleurs, la librairie Kléber du MAMCS ne s’y est pas trompée. Depuis septembre 2021, on y retrouve à la vente ses dessins, ses céramiques et son livre jeunesse Mues, exposés au rayon jeunesse. Un partenariat arrivé un peu par hasard mais qui perdure et lui permet d’avoir une « belle visibilité ».

Et la suite ?

Si c’est dans l’énorme Bastion 14  – qui réunit des ateliers mis à disposition à bas prix par la Ville à de jeunes artistes – que l’on a découvert pour la première fois ses créations, Mathilde va devoir quitter en juin prochain, l’atelier qu’elle y louait. Pour l’y rencontrer une dernière fois là-bas : rendez-vous en mai. Pour ses derniers Ateliers Ouverts dans cette grande bâtisse de la rue des Remparts.

En parallèle de ses recherches d’atelier, elle s’apprête peut-être à organiser sa première exposition personnelle chez Tata Galerie à Metz. « Le concept de cette galerie est assez original puisqu’il s’agit d’un conteneur rénové en espace d’exposition. La galerie peut aussi se déplacer dans la ville pour aller au plus proche des visiteurs », explique-t-elle.

Mathilde Cochepin + céramique + céramiste + résonance[s]
Mathilde Cochepin au salon résonance[s] © Document remis

Pour l’automne prochain, elle souhaiterait exposer à nouveau au salon résonance[s] où nous l’avions croisée, en 2021 et 2022… Ainsi qu’à OZ [le Noël des métiers d’art], également organisé par la frémaa (la Fédération des Métiers d’Art d’Alsace).

Une fin d’année qu’elle espère bien chargée mais qui ne la freine pas dans ses autres projets puisqu’elle aimerait également auto-éditer son prochain livre Canards Exquis « qui est quasiment prêt », glisse-t-elle. …On ne l’arrête plus, et c’est tout le mal qu’on lui souhaite.


Pour retrouver le travail de Mathilde Cochepin

En ligne
Sur son site internet
Son compte Instagram

À son atelier sur rendez-vous (et jusqu’à juin) :
Au Bastion 14, rue des Remparts

En boutique :
À la librairie Kléber du MAMCS (Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg)


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