Alors que Noël approche à grands pas, il est important de rappeler ce principe : un animal n’est pas un cadeau. Les refuges et les associations de défense animale luttent quotidiennement contre les achats compulsifs qui se terminent souvent en abandons. Alors, si on veut vraiment adopter un compagnon et qu’on a à cœur de faire les choses bien, pas d’animal sous le sapin !
Cette année encore la France a été sacrée championne d’Europe des abandons d’animaux. Chaque heure, plus de onze animaux domestiques sont abandonnés, soit environ 100 000 par an. L’achat compulsif ou irréfléchi d’un animal est souvent la principale cause de ces abandons.
Et s’ils peuvent avoir lieu tout au long de l’année, à l’approche des fêtes, ces comportements sont beaucoup plus fréquents. “Nous avons chaque année des demandes d’adoption de personnes qui souhaitent offrir un chat à un proche. Nous ne validons jamais ce type de demandes d’adoption.” assure Corinne Weissenburger, présidente de CAT’ MonDoux.
Comme beaucoup d’autres, l’association locale ferme et met en pause les adoptions durant la période des fêtes, ce qui permet d’éviter de répondre aux demandes de ce type. Et même si la demande est formulée avant les fêtes, la procédure d’adoption est suffisamment longue pour décourager celles et ceux qui comptaient passer Noël avec l’animal : “Nous avons une procédure d’adoption bien cadrée et si nous recevons des demandes d’adoption juste avant les fêtes, il n’est pas possible d’organiser cela en deux jours.”
Un engagement pour la vie, que seul le futur maître peut faire
Adopter un animal, c’est faire entrer un être vivant dans sa vie avec toutes les conséquences que cela implique, qu’elles soient plaisantes ou non. C’est donc une responsabilité qui doit peser sur le futur maître et un choix qui n’appartient qu’à lui. “On ne choisit pas un animal à la place d’une personne, un chat n’est pas un objet qu’on offre et c’est un engagement sur 15 ans ou plus. D’ailleurs ce sont souvent les chats qui choisissent leurs familles et un feeling réciproque se crée lors de la rencontre.” confirme Corinne Weissenburger.
Parce que oui, offrir un compagnon à quelqu’un, c’est aussi nier le fait que chaque animal ait sa propre personnalité et que, comme pour les humains, il n’est pas certain qu’elle s’accorde avec celle de son maître.
Il existe des chats extrêmement joueurs qui solliciteront beaucoup les membres du foyer, des chiens très calmes, qui passeront la plupart de la journée à dormir et tout un tas de traits de caractère qui auront plus ou moins d’importance selon la personne.
Par ailleurs, en choisissant l’animal à sa place, c’est aussi priver la personne de cette première rencontre, particulièrement touchante pour celles et ceux qui ont la chance de la vivre et pour qui, le choix a bien souvent laissé place à l’évidence.
Quand on s’engage, c’est pour la vie. Et si on n’habite pas seul, c’est un choix qui impacte et concerne aussi tous les autres membres du foyer. “On n’offre jamais d’animal à un enfant, car un animal n’est pas un objet. Des enfants peuvent vouloir adopter un chat mais il faut que la décision soit familiale et que toute la famille soit d’accord de s’en occuper correctement et pas juste quelques semaines puis l’abandonner. Il est important que les parents sachent l’engagement que demande l’adoption d’un animal et qu’ils soient prêts à l’assumer et à s’en occuper.” précise la présidente de CAT’ Mon Doux.
Pour être sûr de soi, mieux vaut suivre les conseils des associations
Alors pour être bien sûr de son choix, mieux vaut envisager toutes les difficultés éventuelles que l’on pourrait rencontrer. Et s’il tombait malade et qu’il fallait régler des frais de vétérinaires élevés ? Et s’il me causait des problèmes dans mon appartement ? Et si nos caractères ne s’accordaient pas ? Et si je déménageais dans un autre logement ou même à l’étranger ? Et si une personne avec laquelle je partage ma vie était allergique ? Et si je partais en vacances ?
Si la réponse à l’une de ces questions est l’abandon, alors il y a de grandes chances pour que la responsabilité soit trop lourde. Une seule règle pour être sûr de soi : être paré à toutes les éventualités !
Attention aussi à ne pas se laisser avoir par certains préjugés. Offrir un animal plus petit ne veut pas dire moins de responsabilités. Bien qu’il ne faille pas le sortir tous les jours comme un chien, un lapin, un furet, un rat, un hamster, un poisson, ou un reptile ne nécessitera pas moins d’attention. Chaque animal a ses spécificités et des besoins précis à combler lorsqu’il vit en captivité dans un foyer. Le site 30 Millions d’amis et la Ville de Strasbourg prodiguent d’ailleurs quelques conseils utiles pour parvenir à se décider.
Enfin, un très bon moyen de se rendre compte de l’impact d’un animal au sein de son foyer, c’est de postuler en tant que famille d’accueil auprès des associations locales. L’occasion de faire une bonne action en soulageant un peu les structures qui manquent de place, mais aussi de mesurer la charge que cela représente.
Et si d’aventure, il vous arrivait de finalement craquer sur le petit protégé, la famille d’accueil est bien souvent prioritaire pour l’adoption. Pour les intéressés, de nombreuses structures locales proposent cette option comme la SPA de Strasbourg, l’association CAT’ Mon Doux, ou encore l’association Era, pour ne citer qu’elles.
Vente, don et adoption : des lois à connaître
En France, abandonner son animal est un délit passible d’une amende de 30 000 euros d’amende et de deux ans d’emprisonnement. Mais ce ne sont pas les seules informations à connaître avant de s’engager. Pour rappel, de nouvelles lois sont récemment entrées en vigueur. Les particuliers ont interdiction de vendre un chat ou un chien et la vente en animalerie sera interdite d’ici 2024.
Depuis octobre 2022, si on veut adopter un chien ou un chat, il faudra signer un “certificat d’engagement et de connaissance”. Il est également obligatoire de faire identifier son animal (avant 4 mois pour les chiens et avant 7 mois pour les chats). Et il est interdit de céder un animal qui n’est pas identifié. Une fois la démarche engagée auprès du vétérinaire, l’Icad, la structure qui gère l’Identification des carnivores domestiques en France, lui attribuera un numéro unique associé au nom et à l’adresse du propriétaire.
En d’autres termes, beaucoup de règles légales sont à respecter. Et même si on souhaite donner un animal, il y a quand même des frais obligatoires à la charge du détenteur. Pour se faciliter la tâche et s’assurer que l’animal soit pris en charge dans les meilleures conditions, mieux vaut toujours se tourner vers les associations locales.