Ce dimanche, de nombreux Strasbourgeoises et Strasbourgeois se déplaceront dans leurs bureaux de vote pour désigner le ou la futur(e) président(e) de la République pour 5 ans. Un premier tour encore incertain, que ce soit par rapport à son issue, ou à la participation, qui s’érode élection après élection. À quelques jours du scrutin, on a décidé d’opérer un petit retour cinq ans en arrière, pour savoir comment et pour qui notre ville avait voté pour les présidentielles de 2017.
12 candidates et candidats. Et, à la fin, il ne pourra en rester que deux. Le 10 avril, ce n’est pas seulement Strasbourg-Lyon, un match majeur pour l’accession à l’Europe de nos Bleus et Blancs. C’est aussi la date du premier tour des élections présidentielles. Un scrutin qui pourrait être marqué par l’abstention, comme c’est prévu pour certaines Strasbourgeoises et certains Strasbourgeois. Avant d’étudier notre futur, petit retour vers le passé. L’année ? 2017, lorsque Strasbourg était encore dirigée par Roland Ries.
Un podium Abstention/Macron/Mélenchon
En 2017, 136 807 Strasbourgeoises et Strasbourgeois se trouvaient inscrits sur les listes électorales. Parmi elles et eux, 107 308 ont voté, dont 1 251 votes blancs et 573 votes nuls. Soit une participation de 78,44 %. On se retrouve donc avec 105 484 votes exprimés, soit une participation « réelle » de 77,10 %. Un pourcentage qui paraît démesuré, comparé aux 34,37 % de participation lors du premier tour des municipales. Les Strasbourgeoises et Strasbourgeois avaient ainsi à choisir entre 11 candidates et candidats, soit un(e) de moins que cette année. Autre petit changement : pour LR et le PS, les candidates ont remplacé les candidats. Anne Hidalgo et Valérie Pécresse ont pris la place de Benoît Hamon et François Fillon.
Il y a cinq ans, la liste arrivée en première position au premier tour était sans candidat. En effet, avec 29 499 “voix”, l’abstention devançait la liste d’Emmanuel Macron, qui avait recueilli 29 278 voix. Si l’on ne prend pas en compte l’abstention, c’est donc bien notre actuel président de la République qui était arrivé en tête, avec 27,76 % des suffrages exprimés. Pour donner une idée, plus du double de personne ayant voté pour Jeanne Barseghian au premier tour des municipales a voté pour Emmanuel Macron en 2017. Derrière lui, et pas très loin, se trouve ensuite Jean-Luc Mélenchon, avec 24,36 % et 25 692 voix. Clôture le podium François Fillon, avec 19,84 % et 20 927 voix. Marine Le Pen gagne la médaille en chocolat avec 12 833 voix et 12,17 % et Benoît Hamon fait top 5 avec 9 944 voix et 9,43 %.
Un Bas-Rhin et une Alsace qui penchent (très) à droite
Le gros résultat de Jean-Luc Mélenchon à Strasbourg marquait quelque chose que l’on remarque depuis longtemps : notre ville se trouve plus à gauche que le reste de l’Alsace. En effet, dans le Bas-Rhin, les résultats du premier tour n’ont pas été les mêmes. C’est Marine Le Pen qui arrivait en tête des suffrages, avec 24,7 % des suffrages exprimés. Suivait ensuite Emmanuel Macron, avec 22,29 %, tout juste devant François Fillon et ses 22 %. Ce n’est qu’à la quatrième place qu’arrivait Jean-Luc Mélenchon, premier candidat de la gauche, avec 14,78 %. Pour terminer le top 5, on retrouvait Nicolas Dupont-Aignan et ses 6,57 %, devant Benoît Hamon avec 5,34 %. Pour ce dernier d’ailleurs, 31 % de ses votes dans le Bas-Rhin viennent de Strasbourg.
Au niveau de l’Alsace enfin, on garde le même trio de tête, dans un ordre légèrement différent. En effet, si Marine Le Pen mène toujours la danse avec 257 299 voix et 25,7 % des suffrages exprimés, c’est François Fillon qui avait raflé la deuxième place avec 22,1 %. À la troisième place, Emmanuel Macron avait reçu 21,3 % des suffrages exprimés. Par la suire, les trois poursuivants sont les mêmes, puisque Jean-Luc Mélenchon accroche la quatrième place avec 14,6 %, suivi de Nicolas Dupont-Aignan avec 6,77 % et Benoît Hamon avec 5,06 %.
Cinq ans après, les Strasbourgeoises et Strasbourgeois se retrouvent dans les urnes pour le premier tour des présidentielles pour choisir deux candidat(e)s qui nous offriront enfin un débat contradictoire dans cette campagne. Alors que près de 150 000 personnes devraient être inscrites sur les listes électorales pour cette élection, à voir comment notre ville va voter.