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Évasion : voyage en Islande dans les bagages d’une photographe strasbourgeoise

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Au début de l’automne, alors que le jaune et le rouge sublimaient l’Alsace, je décidais de m’envoler vers l’Islande où la grisaille m’attendait. Une terre noire et hostile, poussiéreuse et mystérieuse peuplée de valeureux Vikings qui aiment la bonne bière. Presque comme ceux de la vallée de la Bruche.



Après de long mois sans voyages, le besoin d’évasion se fait ressentir, au soleil si possible. Je ratisse les comparateurs de vols à la recherche du bon plan. La Grèce me tâte avec ses billets  plus qu’attractifs. Mais mon cœur balance vers l’Islande, non sans une petite appréhension (je déteste le froid et la pluie). La découverte de ce pays aux airs de bout du monde me pousse quand même à prendre les billets (115 € aller-retour).

Il me reste donc une semaine chrono pour préparer un road-trip de 6 jours au pays des Vikings. Programme audacieux : faire tout le tour de cette grosse île en suivant la route 1, la seule (vraie) route goudronnée du territoire. Difficile de se perdre même si les noms des villes sont tout aussi imprononçables qu’en Alsace.

Jour-J : direction Francfort pour le décollage. Le vol est tranquille et rapide, moins de 4h. Arrivée à Keflavik, accueillie par des bourrasques de vents et des températures négatives, je commence doucement à regretter les palmiers et mon choix.


Les pépites d’Islande, loin du trop touristique Cercle d’Or

Je suis vite ramenée à la réalité par le chauffeur de la société de location qui attend pour aller chercher mon 4×4, indispensable sur les routes rocailleuses islandaises. Un bon Dacia Duster (and another one bites the dust) pour les 1 300 km à parcourir.

On rentre rapidement dans le vif du sujet. Pour se réchauffer, excursion autour d’un volcan presque en activité : le Fagradalsjfall (g’sundheit) qui était en éruption de mars à septembre 2021. La plus longue enregistrée en un demi-siècle. Une randonnée bien physique fait trembler nos mollets pour accéder au volcan. Plus on s’approche, plus la chaleur se fait sentir. Les coulées de laves noires sont blanchies par le gel et dans le ciel des hélicoptères gravitent autour du cratère transportant des touristes beaucoup plus riches que nous. Un spectacle inattendu et l’impression d’être sur une autre planète.


En longeant l’océan Atlantique, on roule vers le sud, en renonçant au Cercle d’Or (qui regroupent les 3 spots les plus touristiques d’Islande mais pas si incontournables que ça). On fait donc l’impasse sur les geysers et le fameux Blue lagon (tant pis pour le feed Insta) et on file directement aux célèbres plages de sable noirs, aux cascades gigantesques (ça change du Niedeck) et à la carcasse d’avion la plus photogénique du monde.

La claque de cette journée, c’est l’atmosphère mystique qui accroche les falaises des plages de sable noir. La mer est violente et les vagues meurtrières, les « deadly sneaker waves » comme les surnomment les locaux. Elles ont d’ailleurs fait des victimes la semaine précédent notre visite. Mais pas de panique : des panneaux préviennent du danger. Des pics noirs se dressent au dessus la mer, la roche grise anthracite sur la plage semble taillée par l’homme comme des escaliers géants. Je commence même à aimer la pluie et le vent.


Inspirée par les USA, imprégnée par la Scandinavie

Au volant de notre bolide (mais pas à plus de 90km/h) on s’émerveille des paysages. On apprécie la fluidité du trafic, et pour cause : la population islandaise est inférieure à celle de Strasbourg et sa banlieue. 364 000 habitants en Islande vs 500 000 dans l’Eurométropole alors que l’Islande est 12 fois plus grande que l’Alsace.

À la nuit tombée, on ne croise plus que des chasseurs d’aurores boréales, des moutons aux poils longs et des chevaux sauvages. D’ailleurs, à plusieurs reprises notre pare-choc a failli être baptisé par le sang d’un cheval. Les routes en Islande sont étroites, non éclairées et le brouillard aussi épais que dans les Vosges du nord.


Tout ces kilomètres nous creusent le ventre, on décide de s’arrêter dans un diner en bord de route. L’Islande est géographiquement et culturellement à mi-chemin entre l’Amérique et la Scandinavie. Dans l’assiette : burger, fish and chips, requin fermenté (Hákarl), poisson séché, soupe de chou-fleur et en dessert Kanelbulle (roulé à la cannelle). À travers le pays, Coca-Cola est omniprésent, et les diners plantés tous les 200 km sont les seuls endroits où se ravitailler. Notre road trip a des faux airs de conquête de l’Ouest avec ses grandes étendues désertiques. Ce qui nous joue des tours avec l’essence. Les stations se font rares, et encore plus en filant vers le Nord-est.

Rassurez-vous, on trouve le temps de dormir dans des petits motels ou dans des guest houses avec salle de bains partagées. Pas le choix vu les prix en Islande, réputée comme étant l’un des pays les plus chers du monde. Notre sommeil est perturbé par nos réveils en pleine nuit pour tenter de voir des aurores boréales, normalement visibles entre minuit et 3h du matin. Pendant le séjour, on accumule les cernes… mais aucune photo d’aurores.


Des paysages qui changent aussi vite que la météo

Étape suivante : une randonnée dans le parc national de Skaftafell pour découvrir l’immense glacier du Vatnajokull, le plus grand d’Europe. Pour vous donner une idée, il fait la taille de la Corse et attire les réalisateurs hollywoodiens. Les équipes de James Bond, Interstellar et Game of Thrones sont passées par là.

Fini l’ambiance lunaire : on se croirait désormais presque au Canada ou au milieu des Alpes suisses. La végétation est abondante, verte, rouge et jaune. Des pics enneigés nous entourent et un grand ciel bleu nous accompagne. On fait même sauter la doudoune pendant la marche. Et d’un coup, l’imposante langue glacière crache toute sa beauté.

En avançant vers le Nord, on voit de moins en moins d’humains et toujours plus de moutons. Les paysages changent, l’atmosphère aussi. C’est peut-être la solitude mais on finirait presque par croire que les fées et les gnomes de la mythologie islandaise existent. On s’arrête au canyon de Studlagil, eaux turquoises et colonnes de basalte ou encore au canyon de Fjarðarárgljúfur où l’on s’attend à voir des dinosaures surgir.

On délaisse les chaussures de rando pour le maillot de bain, histoire de se détendre la nouille. Tentative infructueuse. Pendant notre baignade nocturne dans les sources d’eaux chaudes (40 degrés) à Myvatn (les concurrents du Blue lagon), la grêle et l’odeur d’œuf pourri compliquent un peu les choses.


Le chant des baleines

Le réconfort est de courte durée. Direction le Grand Nord. On dépasse le cercle polaire pour rejoindre Akureyri, deuxième ville du pays et capitale des baleines. Gros coup de cœur : après des jours solitaires, on retrouve un peu de civilisation. Dans cet ancien village de pêcheurs, les gens, bien qu’emmitouflés, sont accueillants et souriants. Les bars et les commerces sont bondés. Les couleurs pastels des maisons à l’architecture scandinave égayent le paysage. Avant de partir en excursion sur la mer du Groenland pour chopper du gros poisson, on s’enfile un hot-dog (une spécialité locale vraisemblablement). Il faut des forces pour rencontrer des baleines !

On continue sur notre lancée, plutôt sportive, et on choisit de partir en mer sur un zodiaque, 12 personnes maximum à bord. Maintenant, il faut enfiler une combinaison, qui permet de flotter en cas de chute. On a des allures de scaphandriers. Dernière étape : signer une décharge. Nous voilà rassurés (non).

On ride sur les vagues, lancés à toute vitesse sur une mer grisâtre. On remonte la péninsule jusqu’au spot à baleines. Les deux guides qui nous accompagnent coupent le moteur. Place au silence et à l’observation. Au loin, un premier jet touche le ciel, les baleines sont bien là. Puis un second « psshhhht » plus proche. Une ombre géante (qui d’après les guides fait 3x notre bateau) rôde autour de nous. D’un coup, sans violence, dans un silence presque élégant, une baleine sort de l’eau. Comme si elle défilait pour qu’on l’admire, elle et son immense nageoire. Avant de disparaitre pour repiquer vers le fond. Toujours sans bruit, si douce et délicate. Notre souffle est coupé. Le bal des baleines a commencé.

Après le zodiaque on retrouve le Duster, pour boucler la boucle (évidemment on ne vous a pas tout raconté, le mystère c’est propre à l’Islande). Cap sur la capitale européenne la plus au nord du monde aka Reykjavik. La traversée est longue, les paysages toujours aussi époustouflants défilent derrière nos vitres.


Retour à la civilisation

Avec 90 km dans les pattes et une overdose de rando, on décide de passer notre dernière journée à flâner dans la capitale, petite mais très dynamique. Musées, opéra, bars, c’est jeune et vivant.

Shopping, détente au musée du pénis et visite du symbole de la ville,  l’église Hallgrimskirkja (qui ferait presque de l’ombre à notre chère cathédrale). Les pauses cafés rythment la journée. Pour la survie hivernale, les Islandais cultivent l’atmosphère « hygge ». Un art de vivre chaleureux qui combinent plaids, chocolats chauds sirotés au coin du feu et simplicité. Bref, tout est cocooning dans cette ville qui concentre, avec sa périphérie, près de 70% de la population.

Chaque endroit a ses propres légendes, chaque ferme son histoire et même les rochers, les champs de laves, les cascades sont liées à des traditions locales. À chaque recoin du pays c’est l’émerveillement. L’Islande est insaisissable, difficile à décrire et à raconter. Peut-être que les photos vont en diront plus.

Doriane Willm

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