La crise sanitaire qui dure a fortement touché le secteur de l’emploi. Et particulièrement du côté de la jeunesse, de plus en plus confrontée à la précarité. Pour tenter d’enrayer cela, le gouvernement avait décidé de lancer la plateforme “1 jeune, 1 solution“. Désormais, Emmanuel Macron a annoncé la création du Contrat d’engagement jeune, qui entrera en vigueur dès l’année prochaine. Ce dispositif assurera jusqu’à 500 euros par mois aux 16-25 ans sans emploi ni formation de façon “durable”. On fait le point.
C’est le Président lui-même qui a annoncé la mise en place du Contrat d’engagement jeune ce mardi matin 2 novembre, sur sa page Facebook. Selon lui, “Il s’agit d’une mesure simple : de l’engagement, de l’assiduité, de la motivation et un État qui vous accompagne ». Ce projet donne suite à une précédente annonce du chef de l’État le 12 juillet dernier, date à laquelle le pass sanitaire rentrait dans nos vies. Et en quatre mois, certaines choses ont changé.
Le Contrat d’engagement jeune : qu’est-ce que c’est ?
Concrètement, le Contrat d’engagement jeune découle d’une initiative lancée sous le mandat de François Hollande. Son nom ? La Garantie jeunes. Lancée en 2013 dans le cadre du “plan contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale”, la garantie jeunes vise à accompagner les jeunes décrocheurs en “situation de précarité” vers l’emploi. Le dispositif se pérennise en 2017 et le gouvernement veut désormais en faire un point central de son contrat d’engagement. Avec cependant une petite différence : le Contrat d’engagement jeune pourra se retrouver géré par d’autres acteurs, notamment Pôle emploi.
Maintenant, en quoi consiste-t-il concrètement ? Tout d’abord, il donne accès à de la formation. Ainsi, dès le 1er mars prochain, « tous les jeunes de moins de 26 ans qui, sans formation ni emploi depuis plusieurs mois, s’inscriront, pourront bénéficier de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine pour découvrir un métier, se former, trouver un apprentissage ou un emploi », comme le présente Emmanuel Macron. Une possibilité de bénéficier « des centaines de milliers d’emplois sont disponibles partout en France ». Enfin, cette formation pourra s’accompagner d’une allocation, qui pourra elle-même aller jusqu’à 500 euros. Si jamais un jeune trouve une formation ou bien un emploi par le biais du dispositif, l’allocation sera alors baissée.
Qui peut en bénéficier ?
Le Contrat d’engagement jeune s’adresse tout naturellement aux jeunes. Ici, on parle plus précisément de ceux ayant en dessous de 25 ans et se retrouvant en situation de précarité, autrement dit : « sans emploi, ni formation depuis plusieurs mois ». Les jeunes concernés devront avoir moins de 497,50 euros par mois de ressources. Quant à la précision « depuis plusieurs mois » elle prend aussi toute son importance. En effet, comme l’a expliqué quelques heures plus tard Jean Castex, les jeunes concernés par ce Contrat d’engagement serait près de 400 000. Alors que le nombre de jeunes étant simplement sans emploi ni formation serait davantage de l’ordre du million. Reste donc à savoir où le gouvernement compte placer la limite et jusqu’à combien de temps sans avoir trouvé d’emploi ou de formation un jeune pourra bénéficier du dispositif…
Par ailleurs, le choix du terme « contrat » est aussi une nouveauté. En effet, le 12 juillet dernier, Emmanuel Macron parlait davantage de « revenu ». Dans les esprits les plus libéraux et notamment à Bercy et au ministère du Travail, ce terme faisait un peu trop penser au RSA jeune ou pire, au revenu universel. Soit une allocation qui, selon eux, ne favoriserait pas le retour au travail. Dès lors, avec le terme « contrat », il existe des logiques de contrepartie, ainsi que de conditions à remplir. Des logiques qui n’existaient pas il y a quelques mois.
Un petit résumé pour la route ?
En somme, ce Contrat d’engagement jeune s’adressera à partir du 1er mars 2022 à environ 400 000 jeunes de 16 à 25 ans. C’est-à-dire deux fois plus que la population concernée par la Garantie jeune en 2021. Pour être concernés, il faudra justifier d’une situation de précarité, mais également être sans emploi ni formation depuis plusieurs mois. À ce stade, les jeunes concernés disposeront ainsi de 15 à 20h de formation par semaine, ainsi que d’une allocation pouvant aller jusqu’à 500 euros.