Vous vous êtes déjà demandé pourquoi il y avait autant de rues-du-marché-quelque chose à Strasbourg ? Pourquoi certaines artères ont des dates en guise d’intitulé ? Nous aussi, on s’est posé la question. Alors on est allé gratter sous les pavés pour trouver la petite histoire derrière les noms des rues les plus emblématiques de la capitale européenne. Aujourd’hui, direction la rue du Dôme !
Reliant le haut de la place Broglie à la rue des Frères, la rue du Dôme est de ces avenues presque anonymes de la Grande île de Strasbourg. De celles que l’on traverse sans vraiment y flâner. Et dont le nom semble un peu incongru. Car où est donc ce dôme auquel la rue doit son intitulé ? A-t-il été détruit au fil des siècles ? Des guerres ? Par les grands travaux d’urbanisme ? Rien de tout ça. Le dôme de la rue du dôme est toujours visible, pour qui parle allemand et l’orthographie « Dom ».
Mais reprenons depuis le début. Aux origines de la ville, lorsque Strasbourg n’était encore qu’un camp romain baptisé Argentoratum et coupée en deux artères principales, la rue du Dôme existait déjà. Elle correspondait à l’axe nord-sud de la cité.
À partir de 1237, selon le dictionnaire historique des rues de Strasbourg, elle est la Münstergasse, la rue de la cathédrale. Elle devient ensuite rue du Monstier – un mot qui dérive de monastère, et rappelle la présence de chanoines autour de la cathédrale – puis rue de la Grande église (142 mètres de haut pour la flèche, rappelons-le !), rue de la cathédrale, rue des prêtres, rue du Dôme en 1792, Münstergasse pendant l’annexion allemande à nouveau, puis de nouveau rue du Dôme à partir de 1945.
Un intitulé qui s’explique mieux quand on sait qu’en allemand, Dom est synonyme de Münster et signifie… Cathédrale. Il existe donc bien une rue de la cathédrale à Strasbourg pour qui est un peu germanophone ! La rue du Dôme doit vraisemblablement son nom à une francisation hâtive, reposant sur la phonétique plus que sur le sens des mots. Ce fut aussi le cas d’autres rues à Strasbourg. Mais nous y reviendrons dans un prochain épisode de Pavés d’Histoire…
J’aime bien la rue due Dôme qui est large et tranquille, bordée de beaux magasins et de belles maisons. Il y avait aussi le siège de la Sogenal (où j’ai travaillé plusieurs étés).