En 2018, l’Industrie Magnifique avait fait planer un squelette de mammouth dans un cube au-dessus de l’eau sur la place du Château. Rien que ça. Avec ses nombreuses installations impressionnantes disséminées dans la ville, la première édition de cette manifestation artistique avait su faire parler d’elle. 2020 devait signer son grand retour dans les rues de Strasbourg, mais les événements du printemps dernier ont freiné le lancement de la seconde édition. Après une hibernation d’un an, elle sort de l’eau, elle aussi. Un peu comme nous, et un peu comme le mammouth. Le rendez-vous est donné du 3 au 13 juin 2021 et promet de nous épater autant que la première année. Avant-goût d’un été qui s’annonce artistique.
L’Industrie Magnifique : une « triforce » au service de l’art
Derrière un nom tiré du latin industria qui signifie « activité » et magnus, « grand », se cache un concept ambitieux qui n’a d’égal. Une collaboration à trois têtes entre des artistes (nationaux voire internationaux), des entreprises mécènes et nos collectivités locales. Un projet visant à « promouvoir et développer la création artistique, la culture de l’invention et le patrimoine industriel dans les territoires ».
Dans les faits : un travail main dans la main de 12 à 18 mois entre les différents participants « pour créer, exposer, raconter », et pour le public, 10 jours d’exposition à ciel ouvert dans la ville. Un événement qui se veut festif, collectif et rassembleur, autour de la création artistique.
La devise de L’Industrie Magnifique ? « Quand l’Art prend toute sa place ! ». Bien trouvé. Puisque dès 2018, on retrouvait des œuvres d’art sur de nombreuses places strasbourgeoises, pour remettre l’art au centre de la cité. Des installations de taille, aussi, faut le dire. À Strasbourg, on se souvient du “Mammuthus Volantes” et son jeu de lumières à faire pâlir celui de la cathédrale au pied duquel il s’était dressé. 330 000 visiteurs, cette année-là. Pas mal, pour une première.
Une seconde édition attendue
Après cette première édition, le retour de l’Industrie Magnifique devait avoir lieu en mai 2020, comme une biennale. Un retour fracassant, réunissant une trentaine d’entreprises alsaciennes mécènes, 70 artistes internationaux et une centaine de partenaires publics et privés dont toutes les collectivités locales. Cela s’annonçait prometteur. Jusqu’à ce que : le Covid. Bim, dans l’os.
L’édition a été reportée à cette année, et bonne nouvelle pour les amateurs d’art : elle revient plus grande encore. Avec en sus, une volonté affichée d’inscrire L’Industrie Magnifique dans une démarche de développement durable, car « l’industrie ne peut être pleinement magnifique que si elle respecte l’homme et la nature sur le long terme » lit-on sur leur site. Elle a également doublé son nombre de partenaires de 83 à 160, incluant ainsi des commerçants, des assos, et des écoles de l’Eurométropole dans le projet, qui se veut ancré dans la cité.
Place à l’art ! Alors, y aura quoi à voir ?
Quoi de mieux qu’une exposition à ciel ouvert pour se déconfiner ? Et ainsi, réinvestir ces espaces de rencontres et de croisements que sont les places, fouler le pavé de la plus petite (comme celle des Tripiers), aux plus grandes (sous la cathédrale, à Broglie, etc.). Ou flâner encore dans le jardin de la HEAR… Une vingtaine de lieux strasbourgeois, qu’habilleront et habiteront une flopée d’artistes locaux ou internationaux, pour nous faire voir la ville et l’art d’un autre œil.
En tête de gondole, on retrouvera Richard Orlinski, « l’artiste français contemporain le plus vendu au monde depuis 2015 », et ses sculptures animalières aux accents pop ; et dans la même veine, David David connu pour ses figures « La Tête dans L’art » que certains ont pu déjà découvrir dans les rues de Metz, lors de Constellation 2018.
Du côté des Strasbourgeois, on peut citer Georges Eric Majord alias JUPE Oner, spécialisé dans le spraycan art [à la bombe de peinture] ; et le duo composé de Vincent Muller et Hugo Mairelle à l’origine du sublime projet « Être(s) », coup de cœur total dont on t’a déjà parlé par ici.
L’Aubette nous réservera aussi des petites pépites puisqu’elle réunira plusieurs photographes, à l’instar de Frantisek ZvarDon, réputé pour ses photos de paysages alsaciens.
Et pour rester dans l’animalier : comment réagirons-nous cette année devant le serpent géant de Bertrand Gadenne ? En collaboration avec Arte, l’artiste vidéo monte une œuvre qui ne manquera probablement pas d’en faire frissonner plus d’un. En attendant le 3 juin, petit aperçu :
L’Industrie Magnifique
Du 3 au 13 juin 2021
Dans une vingtaine de lieux, à Strasbourg
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Fanny Soriano