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Strasbourg, ville poubelle : peut-on aider au ramassage des déchets sans risquer d’être verbalisé ?

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Ces dernières semaines, les déchets semblent prendre de plus en plus de place dans le paysage strasbourgeois. Sur les quais, dans les parcs, à côté des bancs ou bien dispersés au fil du vent, on ne compte plus les emballages et les bouteilles laissés à l’abandon en pleine nature urbaine. Pourtant, de nombreux citoyens œuvrent pour maintenir notre ville propre. Une tâche plus compliquée qu’il n’y paraît et qui peut se transformer en véritable casse-tête si on veut agir en toute légalité.


Voilà maintenant bientôt un an que Marie Furlan a lancé les cleanwalks à Strasbourg. Des marches au cours desquelles, des Strasbourgeoises et des Strasbourgeois ramassent les déchets sur une zone précise durant plusieurs heures. Ces derniers mois, environ une quinzaine de sessions ont été organisées et le plus gros butin ramassé pesait près de 60 kilos. Mais pour ces citoyens engagés, qui œuvrent les mains gantées, l’opération peut s’avérer encore plus compliquée qu’il n’y paraît. Car une fois les déchets collectés, encore faut-il trouver une poubelle pour les y jeter. 

Pour rappel, lorsque l’on jette ou bien dépose des déchets sur la voie publique, on s’expose à une amende de 135 euros. C’est notamment la mésaventure qu’a raconté avoir vécu Loïc Krun lors d’une session de ramassage de déchets. En mars dernier, le Strasbourgeois de 22 ans, rapportait sur Rue89 Strasbourg avoir été verbalisé par la Police municipale pour avoir déposé une trentaine de sacs poubelle sur un trottoir, juste à côté d’une poubelle publique. Son histoire avait largement été partagée sur les réseaux sociaux et scandalisé de nombreux internautes. Même si la Ville et la Police nationale affirment n’avoir enregistré aucune intervention concernant le jeune homme pour ce dépôt d’ordures, cet incident pose question. Comment agir si on veut rendre Strasbourg plus propre ?

Marie Furlan
© Victoire Pirot / Pokaa


La chasse aux poubelles

Bien qu’elle n’ait jamais été verbalisée, Marie Furlan reconnaît avoir déjà dû laisser un sac à côté d’une poubelle. Et pour cause, à la fin de chaque session de ramassage qu’elle organise sur le territoire de l’Eurométropole, il faut partir à la recherche de poubelles disponibles : “Après avoir fini notre petit tour et avoir fait le point, on doit jeter les déchets dans les poubelles extérieures, qui sont relativement petites. Et généralement, on fait les ramassages en fin de journée ou fin de matinée, donc soit on les remplit complètement, soit il n’y a déjà plus de place dedans à notre arrivée.” Quand les poubelles du site nettoyé débordent, certains participants de la cleanwalk ramènent alors des sacs sur leur chemin retour, en espérant trouver de la place dans les poubelles à proximité de chez eux. Mais quand on est à l’autre bout de la ville, on ne peut pas rentrer avec quatre sacs de déchets non plus.reconnaît l’organisatrice.

Jean-Georges Koeller travaille au sein du service de la propreté urbaine de l’Eurométropole. Il rappelle que lorsqu’on dépose un déchet ou un sac de déchet à côté d’une poubelle, bien qu’il ait été ramassé avant, il redevient alors un déchet illégal : “Ça n’aurait plus de sens de ramasser d’un côté et de ne pas pouvoir les collecter derrière.” Dans cette situation, il conseille alors aux personnes d’utiliser leur propre poubelle, si ceux-ci en ont la possibilité. “Mais s’ils ont une quantité trop importante, ils peuvent nous contacter.” ajoute-t-il. Il indique que le service apporte généralement son soutien à une quarantaine de demandes par an : “pour ce printemps, on a déjà reçu 16 demandes sur toute l’Eurométropole. On propose de venir collecter les déchets s’il le faut, mais on fournit aussi des pinces et des sacs poubelle.

Mais le service ne peut pas répondre à toutes les demandes au pied levé : “Si quelqu’un ramasse des déchets un samedi par exemple, sans avoir prévenu personne et qu’il dépose un sac dans la rue et nous demande de le collecter, ça devient compliqué de trouver une équipe disponible. On préfère que ce soit organisé à l’avance pour pouvoir intervenir dans de bonnes conditions. Parce que si on nous appelle à chaque fois une fois que c’est fait, ça ne peut pas fonctionner, on ne peut pas être derrière chaque personne.” L’idéal pour Jean-Georges Koeller, c’est donc d’en faire la demande au service de la propreté urbaine de l’Eurométropole le plus tôt possible, ou au minimum cinq jours avant afin que les agents puissent s’organiser.

© Coraline Lafon / Pokaa


Où trouve-t-on le plus de déchets à Strasbourg ?

Ce n’est pas forcément une question de zone.” explique Marie Furlan, “autour des poubelles, il y a toujours beaucoup de déchets ou bien autour des bancs, là où les gens se posent, là où il y a des petites marches, etc. Il n’y a pas forcément d’endroit précis, je pense que ça dépend des périodes de l’année, du temps.” Mais le plus grand fléau reste sans aucun doute les mégots. Selon la Strasbourgeoise, c’est ce que les participants ramassent le plus, peu importe la zone nettoyée. Elle ajoute : “Je ne veux pas excuser les gens, mais c’est sûr qu’il manque beaucoup de poubelles à Strasbourg.” 

Le 6 avril dernier, M6 Info, publiait un reportage exclusivement tourné à Strasbourg sur la multiplication des déchets. Si la vente à emporter et l’arrivée des beaux jours ont largement participé à cette augmentation, cet engouement aura permis de mettre en lumière le manque d’équipements mis à disposition des Strasbourgeois pour garder une ville propre. Jean-Georges Koeller précise toutefois que des corbeilles supplémentaires ont récemment été placées sur des plots en béton “à certains endroits où il y a beaucoup plus de demande, comme sur la place Kléber. “On est assez débordé dans certains endroits.” reconnaît-il.

© Coraline Lafon / Pokaa


Quelles solutions pour une ville plus propre ? 

Le ramassage des déchets ne fait pas partie des compétences de la Ville, mais de celles de l’Eurométropole. C’est donc auprès de cette dernière que Marie Furlan s’est adressée pour évoquer le problème et proposer des solutions, il y a environ un mois. Et plus précisément, auprès de Fabienne Baas, vice-présidente de l’Eurométropole en charge de la réduction, la gestion et la valorisation des déchets.

La Strasbourgeoise aimerait avoir les moyens de revaloriser certains déchets qui sont ramassés lors des cleanwalks : “Quand c’est du verre, on cherche une benne à verre, mais quand c’est du carton, du plastique, ou de l’aluminium, on aimerait en faire autre chose. Mais pour l’instant, on n’a pas les moyens, on se débrouille un peu comme on peut.” Mais elle invite également l’Eurométropole à installer davantage de poubelles dans l’espace public et même pourquoi pas, des poubelles de tri : “On en voit dans d’autres villes. Avec un espace pour les déchets à recycler et les déchets classiques. Je pense que ça pourrait être bien de sensibiliser les Strasborurgeois.ses à trier.” Quant au plus grand fléau que sont les mégots, Marie Furlan rappelle qu’il existe pleins de systèmes comme des cendriers ludiques, qui pourraient être installés dans les rues de Strasbourg.

Engagée sur le terrain pour rendre notre ville plus propre et plus agréable, la Strasbourgeoise a bon espoir que les choses changent : “Je vois bien tout l’engouement que les cleanwalks ont pris. Tous les gens sont motivés et donc la ville doit suivre, il n’y a pas que les citoyennes et les citoyens qui doivent s’emparer du sujet. Je pense que les Strasbourgeois.ses sont hyper inquiets et sensibles à tout ça. On a tous envie d’avoir une ville qui est belle et je pense qu’il ne manque pas grand-chose pour que certaines personnes s’y mettent vraiment !

© Nicolas Kaspar/Pokaa

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Commentaires (1)

  1. Bonjour je cherche à contacter Chantal Cutajar que vous avez interviewée il y a peu,
    je suis professeur d’histoire géographie au lycée français de Pékin et j’entreprends une simulation sur l’harmonisation fiscale au sein de l’Union Européenne
    Pouvez-vous nous mettre en contact ?
    Très cordialement
    Nicolas Bobin

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