L’année 2021 a débuté et la municipalité strasbourgeoise commence doucement à s’activer sur ses gros projets. L’un d’entre eux : le plan Canopée, soit une végétalisation de l’espace urbain dans notre ville de Strasbourg. Un projet ambitieux, à l’horizon 2030, pour qu’on puisse profiter le plus possible du frais et de la verdure, que nous prodigue la nature. À l’occasion de la plantation d’arbres au Port-du-Rhin, on en profite pour faire un point.
À lire ou à relire : Plan Canopée : le vaste projet de végétalisation de Strasbourg a été voté
C’est quoi le plan Canopée ?
Le Plan Canopée date de cet été. Voté au conseil municipal du 31 août, il consiste à planter 1 000 arbres par an, jusqu’à l’horizon 2030, ainsi qu’à développer la place de l’arbre dans la ville, autour de quatre grands axes : préserver le patrimoine arboré, le développer, soutenir la recherche et le développement et enfin inciter au développement de la canopée dans le privé. Le but affiché ? Planter des arbres doit être le début d’une politique qui s’axera autour de la neutralité carbone et d’un urbanisme qui sera pensé autour de la nature.
Sur les quatre grands axes de ce plan, c’est surtout le deuxième qui doit retenir notre attention : le développement du patrimoine arboré. En d’autres termes, les arbres qu’on va planter et les lieux où l’on va les planter. Le grand ennemi de la mandature sera évidemment le minéral, responsable des îlots de chaleur. L’objectif est donc de planter des arbres au sein des crèches, des écoles, des centres sociaux, des zones en rue… ainsi que dans tous les endroits et quartiers où le minéral est roi.
Un peu en urgence, avant le plan Canopée, la municipalité avait cet été pris l’initiative de mettre en place huit îlots de fraîcheur durant l’été. À ce sujet, si ces arbres en pot avaient fait polémique jusqu’au conseil municipal pour leur côté majoritairement symbolique, Suzanne Brolly, deuxième adjointe en charge de la ville résiliente, explique bien qu’ils sont désormais réutilisés dans le plan Canopée. Pour les planter, il fallait attendre la Sainte Catherine, soit le 25 novembre.
Une place de l’Hippodrome au Port-du-Rhin très minérale
On a désormais dépassé la Sainte Catherine, et il est temps que les arbres prennent racine. Au Port-du-Rhin, le plan Canopée se situe principalement sur la place de l’Hippodrome. Extrêmement minérale, elle se situe au niveau de l’arrêt de tram Port-du-Rhin, et ne bénéficie d’aucune ombre les jours de grande chaleur. « C’est une zone aménagée récemment, où le réchauffement climatique n’avait pas été intégré. Il n’y a pas suffisamment d’arbres ni d’ombres. En été, les enfants du centre socioculturel qui n’ont pas d’ombre sont obligés de se réfugier au niveau de la pharmacie. » souligne Suzanne Brolly, présente jeudi 21 janvier lors d’une conférence de presse organisée sur la place de l’Hippodrome.
La deuxième adjointe présente une approche qui se veut « équitable sur l’ensemble des territoires, avec les zones prioritaires qui sont évidemment celles qui sont les plus minérales. »
Une implication citoyenne au Port-du-Rhin
En outre, les différentes essences plantées sur la place de l’Hippodrome ne se sont pas faites sans une implication citoyenne de la part des habitantes et habitants du quartier Port-du-Rhin. Cet été, les arbres en pots avait été installés un peu plus loin sur la place. Une décision critiquée par les habitants, qui mettaient en valeur le fait que les arbres en pot se trouvaient « chez les riches et non pas chez les pauvres », comme le rappelle Suzanne Brolly.
Dès lors, l’implication citoyenne a motivé les emplacements de ces nouveaux arbres. Comme le souligne Yasmina Chadli, conseillère municipale déléguée et élue référente du quartier du Port-du-Rhin : « C’est une place très prisée par les habitants. Chaque enfant a pu choisir un arbre, et chaque arbre a un prénom différent. » Le tout dans l’objectif de « planter des arbres dans une approche participative », comme le précise Suzanne Brolly.
84 arbres plantés dans un Port-du-Rhin en plein changement
Si ce jeudi 21 janvier après-midi, trois nouveaux arbres allaient être plantés, ce sont en tout 84 arbres qui trôneront désormais au Port-du-Rhin. En outre, la place de l’Hippodrome bénéficie désormais de nouveaux bancs, tout comme des alignements et des boisements pour qu’il y ait de l’ombre. Une façon, selon Suzanne Brolly, « de changer radicalement l’ambiance de cette place. » Ce sont une dizaine d’essences différentes qui ont été choisies, notamment du chêne et du bouleau, pour s’adapter au climat chaud et sec des été strasbourgeois.
Ces plantations au Port-du-Rhin présagent un changement de visage pour un quartier en pleine ébullition. Avec la Coop, les nouveaux immeubles en construction, le quartier représente un gros projet pour la municipalité, qui tente désormais de l’intégrer dans sa vision plus verte de l’urbanisme. D’ailleurs, Suzanne Brolly n’a pas exclu le fait que la place de l’Hippodrome pourrait encore changer de visage dans les mois ou années à venir : « Cette place peut encore se transformer. On va voir comment ou si les îlots de chaleur vont se résorber et, si cette place reste trop à risque, on ira plus loin niveau aménagements. »
« La nature est là pour nous protéger donc il faut en prendre soin. » Cette phrase de Suzanne Brolly incarne l’ambition de la municipalité écologiste. À savoir développer la nature et le bâti de façon plus harmonieuse, en se concentrant dans les quartiers plus défavorisés, que ce soit économiquement et écologiquement. À ce sujet, les plantations au sein du plan Canopée continuent, et notamment à Hautepierre, toujours avec les habitants. De façon à lier le plus possible les gens les uns avec les autres, dans le processus de décision municipal.
Le pense que la place de Hippodrome pourrait une place pour le Marché, des activités culturel, de rendre hommage aux militaires , aux foires du quartier